Bambous et alvéoles

Cette très petite boutique à Hiroo de l’atelier d’architectes basés à Tokyo Klein Dytham se réclame du concept de « Pet Architecture » présenté dans un livre du même nom par l’alelier Bow Wow (également auteur du petit livre jaune Made In Tokyo dont je vous parlais auparavant). Ce petit immeuble de 2 étages intitulé Billboard Building est construit sur un espace minuscule, il tient sur 11m de long pour 2.5m de large sur son aile droite (L’immeuble rétrécit en pointe sur la partie gauche). En regardant les dimensions de ce petit immeuble, il correspond en effet assez bien aux critères de petitesse et d’intégration dans des espaces autrement non utilisées. Les mini-batiments de Pet Architecture (de la « taille » d’un animal de compagnie) sont par contre des batiments anonymes sans recherche particulière d’esthétisme, contrairement au Billboard Building de Klein Dytham au design très soigné. La façade de verre couverte d’images de bambous ressemble à un panneau d’affichage. De nuit, l’ambiance verte de l’intérieur du magasin donne une réalité aux bambous imprimés qui s’additionnent à la verdure du parc Arisugawa à proximité. Les 2 étages montrent les oeuvres de joaillerie acrylique de Masako Ban.

Adresse: Moto Azabu, Tokyo

Cet immeuble en bloc de verre ressemble à un gigantesque aquarium recouvert d’alvéoles. Il s’agit d’un immeuble de galerie et bureaux se nommant Trans Building Office and Gallery par l’architecte et designer Yukiharu Takematsu de l’institut E.P.A. (Enviromental Protection Architectural Institute). On le trouve dans une des petites rues au fond de Ebisu.

Adresse: 2-12-19 Minami Ebisu, Shibuya-Ku

Changeons d’horizon et de pays pour la ville de Taipei. J’apprécie beaucoup les dernières photos des « Chroniques atmosphériques d’une urbanité asiatique » du blog Taipei Terminus, notamment par la tonalité des images et le bazard ambiant (photo Dolce Vita). D’ailleurs dans les liens de ce blog, je retrouve les superbes photos de Yamasaki Kouji (dont j’avais déjà parlé plusieurs fois dans le passé). Je ne me lasse pas d’admirer une nouvelle fois ses photos décalées.

Je n’ai pas l’habitude de regarder les affichettes collées sur les murs ou poteaux électriques, mais celle prise en photo ci-dessus était isolée sur une rembarde de la rivière Shibuyagawa et a attiré mon appareil photo. En regardant la photographie de plus près, on y voit une adresse internet vers le site de ce groupe de rock finlandais nommé Lapko. Je me surprends maintenant à regarder la video de leur dernier single Hugging the phone. Comme quoi, cette méthode de promotion fonctionne assez bien… bien que le groupe n’est aucune date de concerts à Tokyo et aucune information en japonais à leur sujet sur Internet. Un fan finlandais a dû passer par là…

8 commentaires

  1. Merci pour le lien de Yamasaki, c’est un style que j’adore ! On regarde une photo, apparemment simple, on se dit qu’on aurait pu la faire techniquement, on réfléchit et puis on se dit qu’on a encore du travail…

    J’aime bien le concept de la boutique à Hiroo, les bambous qui apparaissent par la lumière intérieure. C’est toujours les idées les plus simples qui rendent le mieux (un sticker sur une vitre en fait !)

  2. décidément cette rivière…

    Les photos de Yamasaki Ko-ji représente (pour moi) le quotidien brut d’un homme japonais lucide d’une quarantaine (petite cinquantaine?) d’années. Yamasaki Ko-ji montre une (sa?) vision urbaine du Kansai. L’absence de fioriture (mais pas de composition) permet d’aller à l’essentiel et ses noir et blanc très granuleux et contrastés me font penser à la fois à Daido Moriyama et aussi à cet autre fotoblogger 1965cc (http://1965.cc/monochrome/ celui-ci est d’ailleurs en lien sur la page de Taipei Terminus). Pour revenir au parallèle avec Moriyama, sans être aussi intimistes, les pavés (dans un sens positif, propre et figuré) Shinjuku+ et Osaka+ récemment publiés en sont une bonne représentation, en particulier celui d’Osaka+ pour des raisons géographiques.

    En ce qui concerne sa technique, il n’est pas avare d’explications et il l’a documenté sur ses différents blogs. De mémoire, je crois qu’il se sert d’un ricoh gr (argentique comme 1965cc et peut être bien comme Daido Moriyama aussi). Pour ses photos noir et blanc, il utilise du kodak 400 tri-x qu’il développe lui même. Son « coup de patte » vient certainement de l’étape suivante du traitement. Il fait aussi ses tirages papiers lui même. Ils sont scannés puis repassés sous photoshop avant la publication sur le net. J’ai l’impression que son traitement photoshop reste « minimaliste ».
    Pour les photos couleurs, je ne crois pas avoir vu autre chose que du cross processed…

    ah oui, j’ai oublié de dire que j’aime beaucoup :-)

  3. Merci MP pour ce long commentaire éclairant. Je remarquais cette influence Moriyama dans les photos de Yamasaki Ko-ji. J’ai feuilleté une bonne dizaine de fois les bouquins de photos de Daido Moriyama en librairie, j’aime son style. Aurais tu un bouquin à conseiller en particulier?

    J’avais noté 1965 monochrome, mais je n’y retrouve pas la même sensibilité…

  4. Merci MP pour ts ces détails, je repars beaucoup moins idiot qu’avant. Je trouve les photos de Y tout simplement géniales: une forme de sensibilité d’une puissance telle qu’elle se mue en violence, tt ca décliné sur un mode urbain…C’est le summum pour moi !

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