L’année se termine bientôt. Elle a été chargée en contenu sur Made in Tokyo, que ça soit au niveau des textes ou des photographies. J’ai publié en tout, à l’heure où j’écris ces lignes, un total de 124 billets pour l’année 2018. C’est un chiffre plus important que pour l’année 2017 qui avait atteint les 95 articles publiés (chiffre qui était à l’époque presque le triple de l’année 2016 avec seulement 35 articles). Je ne suis pas certain de la raison de ce regain de productivité sur ce blog, format désormais un peu délaissé par les masses d’utilisateurs du web. Le format blog est toujours à mon avis un outil constructif par rapport aux plateformes Twitter et Instagram. Beaucoup d’anciens bloggers ont laissé tomber leurs blogs pour le flot continu de micro-informations sur Twitter ou pour les photographies au format minimisé sur Instagram, par facilité certainement mais aussi par recherche d’une plus grande interaction avec les visiteurs. J’ai aussi été tenté à un certain moment, il y a quelques années, d’arrêter ce blog pour passer pleinement sur Instagram. Je suis content, maintenant, de ne pas avoir fait ce choix. J’utilise toujours occasionnellement Instagram mais il a perdu beaucoup de son intérêt et de son attractivité ces derniers temps, en ce qui me concerne. Je suis en comparaison plus actif sur Twitter, mais je connais aussi ses limites et l’addiction absurde qu’il peut provoquer. J’entends certains, de temps à autres, nous dire qu’ils ou elles passent trop de temps sur les réseaux sociaux et qu’il faudrait y remédier. Au final, c’est un média où peu de choses se construisent. J’apprécie y trouver des liens et informations intéressantes de temps en temps, mais c’est au prix d’un temps précieux passer à faire défiler ses pages.
Le nombre de visites sur Made in Tokyo est stable sur les trois dernières années avec environ 19200 visites annuelles pour 2018 (un peu plus de 1500 visites en plus par rapport à 2017) ce qui fait une moyenne de 53 visites par jour. Il y a dix ou onze ans, le nombre de visites étaient dix fois supérieur à maintenant, mais il y avait à l’époque moins de sources d’information sur Tokyo et surtout moins d’emprise des réseaux sociaux. Sur les 53 visites journalières en 2018, près de la moitié consulte des articles anciens sur l’architecture japonaise: un billet sur le mouvement des Métabolistes des années 60, des articles sur l’architecture de SANAA, Kazuyo Sejima, Ryue Nishizawa ou plus récemment Sou Fujimoto. L’autre moitié consulte les derniers billets publiés au moment de leur publication. Je donne ces chiffres pour donner une idée générale du nombre de personnes passant par ici, mais je n’ai pas (ou plus) d’objectif d’expansion de ma base de visiteurs. D’une certaine manière, cette décroissance est comfortable car je ne me sens aucunement dicté sur le contenu que je dois mettre sur ce blog. Je n’ai par exemple plus d’appréhension à me répéter dans mes textes et mes images. Je dirais que ça fait même parti maintenant du concept. Bizarrement, l’inspiration ne se tarit pas car je trouve sans cesse des choses à écrire ici. En fait, plus que de montrer des photographies (qui reste je pense le principal point d’intérêt des visiteurs), je continue ce blog car j’ai tout simplement envie d’écrire. Cette reprise d’inspiration à écrire est aussi lié à mon regain soudain cette année pour la musique indépendante japonaise. C’est peut être le point le plus nouveau sur ce blog cette année, je me passionne dans la recherche de nouvelles musiques nées de la scène alternative, parfois en remontant les années pour découvrir les précurseurs comme Jun Togawa dont j’ai beaucoup parlé ces dernières semaines. Je sens le besoin d’écrire sur cette musique japonaise là, en dehors de la J-POP mainstream parce que je ne vois que très peu ou même pratiquement pas d’information en français au sujet de ces groupes et artistes. Il y a une fraîcheur artistique dans cette scène musicale japonaise là qui me pousse à continuer à explorer un peu plus en avant. Je ne suis pas sûr de conserver le même rythme de publication l’année prochaine mais je compte continuer à partager ici mes découvertes musicales. Et j’essaierais d’intercaler cela habillement avec les découvertes architecturales.
Parlons maintenant des photographies de ce billet. La première a été prise au sanctuaire Ana Hachiman situé à Nishi-Waseda. On peut se demander pourquoi il y a tellement de monde à attendre en file indienne devant le sanctuaire… J’y vais seul tous les ans à ce moment de l’année pour aller y acheter des talismans pour toute la famille. C’est une mission que me donne Mari et que j’accepte volontiers. Parmi les talismans, il y en a un que l’on doit accrocher dans une pièce de la maison dans une orientation particulière qui change tous les ans. Cette année, on pouvait se procurer ces talismans au sanctuaire Ana Hachiman à partir du Samedi 22 décembre et les jours où l’on peut les accrocher dans la pièce de sa maison sont définis à l’avance, soit le premier jour, c’est à dire le 22 décembre cette année, soit le premier jour de l’an, soit au moment de la fête de Setsubun au début du mois de février. Il faut l’accrocher à minuit. Nous suivons ces règles à la lettre. En général, nous accrochons le talisman le soir de Setsubun, mais comme cette année, je les ai acheté dès le premier jour, nous n’avons pas attendu jusqu’à Setsubun. On pouvait prévoir qu’il y aurait foule tôt le matin, mais je ne pensais pas à ce point là. Le sanctuaire ouvrant cette journée là spécialement à 5h du matin, je me lève à 3h30 pour prendre le premier train à 4h30 du matin et arriver un peu après 5h devant le sanctuaire. Je ne pensais pas que la file d’attente commencerait sur le trottoir en dehors de l’enceinte du sanctuaire. Il aura fallu attendre environ une heure en dehors de l’enceinte du sanctuaire puis une autre heure à l’intérieur pour pouvoir enfin approcher les comptoirs où on pouvait acheter ces fameux talismans. Pendant l’attente dans le noir d’abord tôt le matin et dans le froid, je me suis laissé accompagner par la musique de Guernica dans les écouteurs, en écoutant à la suite et plusieurs fois les trois albums qu’ils ont sorti et dont je parlais dans un billet précédent. Pour se rendre à Nishi Waseda, je passe par la gare de Takadanobaba que je connais très peu, à part cette fresque sous les rails, inspirée des personnages de Osamu Tezuka, que je prends en photo tous les ans. Le mangaka Osamu Tezuka est apparemment né dans le quartier en 1928 et y a passé sa vie. Je suis d’ailleurs en ce moment en plein milieu de ma lecture du manga sur l’histoire de Bouddha. C’est en fait le premier manga de Tezuka que je lis, mais j’avais bien sûr suivi avec beaucoup d’attention l’anime du petit robot Astro (Atomu ici) quand j’étais tout jeune. Les autres photographies du billet sont prises le matin dans les rues de Kichijoji, assez tôt car certaines devantures de magasins n’étaient qu’entrouvertes. Je me promènes au hasard des rues, mais la pluie intermittentes à limiter mes ardeurs exploratrices. Les derniers jours de l’année sont par contre beaucoup plus ensoleillés mais froids. Les rues de Tokyo se vident petit à petit car beaucoup partent rejoindre leurs villes ou villages natals.
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