Que voit-on sur la série photographique ci-dessus? Une vue sur une partie de Shibuya en transformation près de la gare, des immeubles bordant la rue piétonne Center Gai, et l’ancien cinéma Rise au bout de l’étroite rue piétonne en pente Spain Zaka. Depuis cette petite rue assez empruntée par les touristes de toutes nationalités, on arrive à l’arrière du nouveau Department Store PARCO qui vient d’ouvrir ses portes récemment. PARCO a initialement ouvert à Shibuya au milieu des années 1970 avant d’être complètement détruit il y a quelques années pour reconstruction complète. C’est un établissement emblématique dans lequel j’allais régulièrement, surtout à la grande librairie (LIBRO, si ma mémoire ne me fait pas défaut) située au premier sous-sol. Il n’y a plus de librairie au sous-sol du nouveau PARCO. On y trouve par contre un disquaire DISK UNION, mais qui ne propose que des disques vinyls. Je comprends bien que le disque vinyl soit en lui-même un bel objet que l’on souhaite collectionner mais en ce qui me concerne, j’écoute très peu la musique que j’aime dans des espaces ouverts. J’écoute pratiquement exclusivement aux écouteurs et dans la voiture. J’ai parfois le sentiment de déceler à l’écoute la saturation sonore du MP3 (ou le format équivalent iTunes). J’ai parfois envie de me racheter un lecteur CD portable pour voir si je peux détecter à l’oreille une différence notable par rapport à la compression du MP3. Je me fais peut être seulement des idées. C’est sûr que je suis parfois tenté de vouloir écouter des disques au format analogique vinyl pour essayer de comprendre la différence, la chaleur du son dont on parle tant. L’espace à la maison ne le permet pas beaucoup. Le vinyl n’est de toute façon pas de ma génération car j’ai plutôt grandi avec la K7 et le Walkman puis avec le CD. Dans un prochain billet, on entrera à l’intérieur du PARCO.
Sur son blog, mahl donne quelques recommandations musicales intéressantes, notamment Teebs que j’écoute maintenant suite à son billet. De Teebs, je ne connaissais qu’un seul morceau intitulé Cook, Clean, Pay the Rent sur son deuxième album Collections 01 de 2011. Je me souviens avoir été intrigué à l’époque par la couverture de l’album qui montre une superbe peinture d’un personnage avec la tête couverte de fleurs, peinture créée par Teebs lui-même. C’était la période où j’écoutais la musique par morceaux plutôt que par albums entiers. Je me souviens avoir eu l’intention d’écouter plus de musique de Teebs car j’aimais beaucoup ce morceau, mais le temps a passé sans que j’approfondisse le sujet. J’écoute donc maintenant son dernier album Anicca, sorti en Octobre 2019. Cela fait cinq ans que Teebs, aka Mtendere Mandowa, n’a pas réalisé d’album. Dès les premières notes du premier morceau Atoms Song, on est envahi par l’ambiance qui avance doucement et qui ressemble à un rêve éveillé. Il y a quelque chose de reposant dans ces nappes floues musicales qui poussent même à l’introspection. L’album n’est pas qu’instrumental car plusieurs voix invitées participent à l’album, beaucoup de noms que je ne connais pas à part Panda Bear, de son vrai nom Noah Lennox du groupe électronique expérimental Animal Collective. Réentendre soudainement la voix de Lennox, sur le morceau Studie, me donne d’ailleurs envie de réécouter le fabuleux Merriweather Post Pavilion d’Animal Collective datant de 2006. L’association de la musique de Teebs avec ces voix invitées fonctionne extrêmement bien, car les ambiances sont différentes mais font passer une même intensité émotionnelle qui ne laisse pas indifférent, que ce soit le deuxième morceau Black Dove avec Sudan Archives, le quatrième Threads avec Anna Wise et surtout le neuvième morceau intitulé Universe avec un certain daydream Masi. Cette voix est superbe et ça doit être le morceau que je préfère sur l’album, avec l’instrumental Mirror Memory qui est malheureusement un peu trop court. Écouter ce morceau au milieu de l’album nous envahit sans qu’on se rende compte et on ne pourra en sortir qu’à la fin de l’album. Le morceau instrumental qui suit juste après Prayer i me fait tout d’un coup penser à la musique de Boards of Canada à l’époque Geogaddi car le morceau semble avoir été enregistré à contre-sens, comme s’il cachait un mystère à déchiffrer (c’est ce qu’on dit de la musique de BoC). Après avoir écouté beaucoup de musique rock ces derniers temps, cette musique est exactement le style que je voulais écouter en cette fin d’année alors que le rythme du train-train quotidien se calme un peu en approchant des fêtes.