Depuis le sanctuaire Ōarai Isosaki (大洗磯前神社), on a une superbe vue sur le bleu de l’océan pacifique en contrebas. Nous prenons parfois nos idées de déplacement en dehors de Tokyo après avoir vu des photos publiées par Shockeye sur son compte Instagram. Originaire de Kamakura, Shockeye, de son vrai nom Iehiro Uemura (植村 家浩), est musicien dans un groupe de reggae appelé Shōnan no Kaze (湘南乃風) et également chanteur dans d’autres projets. Outre la musique, il s’est aussi spécialisé dans la découverte de ’Power Spot’ au Japon, sujet qui nous intéresse tout particulièrement. Un Power Spot est en fait un terme japonais utilisant deux mots anglais pour désigner un lieu spirituel dont l’environment et le magnétisme permettent d’entrer en communion avec les éléments et la nature qui nous entoure. La force spirituelle de ces lieux est bien entendu tout à fait suggestive mais entre tout à fait en ligne avec les croyances shintoïstes vénérant les dieux de la nature, ceux des forêts comme des montagnes. Au delà même de la croyance, j’aime beaucoup ces lieux car ils ont en général des emplacements et des configurations tout à fait remarquables. Le Tōshōgū sur le Mont Kunōzan, implanté à flanc de montagne et entouré de forêts en est un bon exemple. Les roches formant un passage appelé Seifa-Utaki sur une colline boisée de l’île d’Okinawa ou le sanctuaire Mitsumine perdu en haut des montagnes de Chichibu en sont d’autres exemples. Les power spots sont très nombreux au Japon et Shockeye nous les montre petit à petit sur Instagram. Parmi tous ces power spots, le Mont Fuji est peut-être le plus évident. Shockeye le montre souvent sur Instagram, notamment au moment où le soleil se lève et vient coiffer le Mont Fuji pour former ce qu’on appelle le Diamond Fuji. Il nous a montré récemment quelques très belles photos du sanctuaire Ōarai Isosaki, ce qui nous a forcément donné envie d’y aller.
Après avoir visité le sanctuaire, nous nous approchons du bord de l’océan pour observer les vagues et le petit torii de pierre posé sur une bande de rochers. La mer n’est malheureusement pas très agitée. J’aurais aimé voir les vagues gagner et frapper le torii. La plage autour se compose uniquement de galets, ce qui donne un son fort et caractéristique lorsque les vagues viennent s’y engouffrer et se retirer. Ce son répétitif est reposant. On se pose là debout pendant quelques instants devant cette plage de galets, à regarder nos ombres se refléter sur l’eau. Je prends de nombreuses photos comme d’habitude mais je me suis rendu compte que j’aime beaucoup prendre en photo Mari qui prend des photos comme je l’avais déjà fait sur la plage d’Oritsu dans la même préfecture d’Ibaraki. Voilà une très bonne idée de série photographique. Ce fut un petit voyage d’une journée très paisible car même le retour en voiture s’est déroulé sans aucun embouteillage. C’était particulièrement étonnant car cette journée de dimanche était ensoleillée.
Bonjour ! Très belle série ! Ce n’est pas forcement la plus belle photo, mais j’aime le dynamisme de la dernière photo. Le couple qui tente de calmer les enfants qui courent en tout sens, l’aîné qui semble plutôt intéressé par son smartphone, le groupe d’étudiants, le modèle qui prend la pause … J’aime beaucoup l’idée que dans ce genre de lieu chacun soit un peu plus libre, un peu plus soi-même que d’ordinaire. Les effets des ‘Power Spot’ sans doute !
Salut et merci! J’aime beaucoup ton interprétation que l’on trouve une impression de liberté dans ce lieu. C’est peut être l’effet Power Spot ou l’effet de la proximité du bord de mer avec plage (même si celle-ci est composée uniquement de galets et de rochers). J’aimerais bien être en mesure de saisir plus souvent ce type de situation regroupant dans un seul cadre des personnes aux activités complètement indépendantes les unes des autres. La photographe Okada Kisara arrive particulièrement bien à saisir ce type de scènes, au point où on se demanderait presque s’il ne s’agit pas de mises en scène. J’aime aussi beaucoup quand le photographe John Sypal prend ce genre de scènes urbaines. Ils arrivent tous les deux à se rapprocher au plus près de ces scènes, ce que j’ai bien du mal à faire.
(Re)bonjour ! Merci pour les liens, très inspirants ! J’ai un peu de mal avec les photos de John Sypal, je n’arrive parfois pas à voir ou il veut en venir. La plupart des photos d’Okada Kisara sont très réussies. Certaines scènes semblent vraiment improbables, passe-t-il donc ses journées à sillonner les rues ? A priori cela semble si simple pourtant, il suffirait d’ouvrir l’oeil. Parfois je me dis que ce ne sont pas les idées, mais le courage de prendre ces photos qui me manque. Excellente continuation !
Re-salut, oui, je pense aussi qu’il y a moins de consistance dans les photos de John Sypal. Kisara Okada est une femme en fait. Je pense en effet qu’elle passe ses journées dehors à chercher des sujets à photographier. La première fois que j’ai vu ses photos, je me suis vraiment demandé s’il s’agissait de scènes préparées, et j’avais lu quelques articles à son sujet pour essayer de comprendre, mais à priori non. Je me demande si l’oeil se forme si on est sans cesse à l’affut de ce genre de scène. Je pense que dans notre cas à tous les deux, on voit des choses que d’autres ne voient peut-être pas, ou plutôt ne font pas attention, parce qu’on est en recherche. Je ne sais pas trop, mais c’est une question que je me pose. Je me demande aussi si le fait qu’elle soit une femme, facilite la prise de photos de personnes dans la rue. Peut-être pas… c’est assez compliqué de prendre les gens en photo de toute façon, je suis bien d’accord avec ce que tu dis. J’essaie de me forcer de temps en temps, mais c’est laborieux…