Ca fait longtemps que je ne pose plus de questions et que je ne réfléchis plus au sens, s’il y en a un, des séries de photos que je prends depuis presque dix ans. Ceci dit, j’aime tout de même lire les réflexions des autres (valerian et Street Level Japan, toujours passionant, je suis régulièrement), notamment sur l’approche photographique à l’ère du digital: la recherche d’une authenticité révolue en photographiant « à la manière de » photographes reconnus, exclusivement en argentique et de préférence de la Street Photography, ou une approche de masse en photographiant en digital et en publiant sur les réseaux sociaux photographiques genre Flickr ou Instagram. La vérité est forcement entre les deux. En ce qui me concerne, j’ai toujours évité ces deux extrêmes. Mais j’ai été attiré plus d’une fois: l’illusion qu’un Leica pourrait me faire prendre de plus belles photos, l’illusion que Flickr apporterait une reconnaissance des pairs amateurs photographes. Mais dans ces deux cas d’illusions, on se retrouve plutôt entre des fanatiques de l’objet « appareil photo » et ses dérivés, et les fanatiques des commentaires sur Flickr. Dans les deux cas, on se laisse emprisonner dans une boite. Donc, je me retrouve entre les deux, avec mon éternel weblog photos qui n’a pas changé de mode de publication depuis 10 ans (i.e. des pages avec des photos mises les unes à la suite des autres dans 8 à 10 billets par page) et mon intérêt certes assez limité pour la technique photographique ou pour le matériel (j’ai toujours le même objectif 20mm et je ne change d’appareil photo que quand je casse l’ancien). Enfin, de là à être satisfait…
A part ça, en photos ci-dessus: le Coliseum à Ariake, Harajuku depuis le Tokyu Plaza, Nishi Shinjuku depuis le Shinjuku Park Tower de Tange, un matsuri de fin d’été sur l’avenue de Omotesando et un autre à Roppongi Hills.
Coucou,
C’est un billet un poil défaitiste que voilà. Mais au final pas si loin de la vérité. J’ai avec ma copine des discutions semblables sur l’art et la peinture mais aussi sur la photo. Trop de gens veulent faire de la photo, peinture, écriture… Sans comprendre le sens, sans avoir l’approche artistique ou intellectuel. C’est comme d’expliquer à un quidam fermé qu’avoir un reflex d’entrée de gamme ou non et de l’utiliser en mode auto ne servait à rien.
Ce qui m’énerve un peu aussi c’est les personnes qui utilisent Instagram avec l’Iphone déclenchent au pif, mettent un effet. Et appellent ça de l’art. Ce qui est devenu moche c’est l’instantané, l’immédiaté du geste. Mais ça ne correspond pas à la quasi-totalité des situations. Il existe aujourd’hui tellement de combinaisons appareils et objectifs voir pellicules que l’on peut si on connait son matériel qui permette de faire largement mieux.
Un leica avec 50m F1, j’en rêve un peu. Mais tu peux l’utiliser que dans certaine condition. Ce n’est pas un compact.
Je suis quand même contant que tu continues. Car 10 ans c’est long mais j’avoue ça près de 8 ans pour moi que je te suis. J’ai l’impression de vivre un peu japon de loin.
J’avais oublié. La première photo me fait penser à des photos du SkyDome. Je ne sais pas si tu as connu/vu la piste de sky couverte. Elle ne se ressemble pas beaucoup mais elle me fait penser quand même à ça. Sinon j’aime bien la petite place avec les arbres elle se trouve sur un immeuble ?
Oui, plutôt réaliste que défaitiste. Tout ça pour dire que je continue à ma façon… en évitant de se laisser tenter par les sucreries telles que Flickr, Instagram, qui tendent à uniformiser ce qu’on peut voir en photos sur le web. Merci de me suivre depuis si longtemps en tout cas. Tu dois être un des plus anciens à venir ici :-)
Pour la première photo, il s’agit d’une salle de spectacle à Ariake, près de Odaiba. Le Tokyo ski Dome se trouvait plutôt vers Chiba. Je ne l’ai vu que de loin et il a été démoli en 2004. Photo
Il parait qu’ils ont mit un ikéa à la place. Beurk.
Je comprend la situation dans laquelle tu te trouves, nous sommes ma copine et moi plus ou moins dans la même. D’ailleurs, j’ai sortie de nouveau l’argentique pour faire de la pellicule pour diapo en développement croisé. Ça rend vraiment bien surtout sur l’architecture un peu délavée.
De rien, un blog sur le Japon avec de belles photos, de la bonne musique et une vision différente de ce que l’on peut croisé. J’aime.
Merci pour le lien avec le blog photos de valerian que j’ignorais complètement. Un régal !
Oui 10 ans, cela invite à la réflexion, « pourquoi continuer ? » « pourquoi tout cela ? » Il semble à vous lire que vous fonctionner maintenant sur un automatisme presque un somnanbulisme (pardon pour l’image lol). Pour ma part en tous cas, je vois dans votre blog une approche poétique (consciente ?) et une création musicale (je ne parle pas des bandes son) de toutes ces photos. Le grand format à l’affichage doit y être aussi pour quelque chose ainsi que l’ordre (conscient ?) des images. Je ne suis pas photographe mais il me semble que peu importe la technique choisie. Seul la relation entre le « propriétaire de l’oeil » et « l’instant fixé » peut témoigner d’une valeur artistique. Ensuite, que cela séduise un public ou pas… Votre travail depuis longtemps est remarquable et aussi remarqué, mais tout de même peut-être pas assez (remarqué), il est vrai que vous n’êtes vraiment pas dans la tendance « I love japan ! » . Il y a une frustration, c’est normal.
Merci daNIel, et de rien pour le lien vers le site de Valerian. Tes commentaires sont toujours très intéressants. Du coup, j’y réfléchis et ma réponse se fait attendre… Pour tenter de répondre à quelques questions: l’ordre des photos sur les billets est en général conscient, mais ce n’est pas toujours le cas. En fait, je fais deux types de billets sur ce blog: ceux informatifs ou documentaires (par exemple lorsque je découvre une oeuvre architecturale que je veux faire partager en photos), et ceux que je veux plus « artistique » ou en général je réfléchis un peu/beaucoup à l’agencement. L’idéal, c’est de pouvoir combiner les deux (architecture + approche « poétique »), le summum c’est quand l’architecture est faite de béton. L’approche documentaire peut tomber à la limite du « I love Japan », mais j’y vis depuis si longtemps (enfin 13 ans) que je ne me sens plus le besoin de le montrer. J’essaie en fait régulièrement de « saboter » l’approche documentaire de certains billets en jouant avec les compositions graphiques et avec le titrage. Je tends souvent vers une approche non-conventionelle (cette approche que j’aime également en musique), mais aime aussi me réfugier sur une approche plus standard (peut être un peu pour satisfaire la plupart des visiteurs qui veulent en premier lieu voir des photos du Japon et de Tokyo).