Après la visite du sanctuaire Shimogamo, nous partons à la recherche d’un endroit où manger. Mari avait bien sûr déjà étudié longuement la question, ca sera le restaurant japonais Mikoh. Pas toujours simple de se repérer correctement dans Kyôto avec un plan approximatif où seules les grandes artères routières à l’intérieur de la ville sont indiquées. La structure de la ville est simple, mais on réussit quand même à s’y perdre. Nous descendons d’abord la rivière Kamo et avec un peu de chance, après quelques détours, nous trouvons ce fameux Mikoh. Pour un prix modéré, on a le droit à très bon bento à la mode de Kyôto, dans un cadre traditionnel.
Nous redescendons ensuite Kyôto, pour gagner Gion. Les rues étroites sont quasiment désertes, l’activité viendra la nuit, et on aura peut être la chance d’apercevoir une geisha ou maiko à l’entrée d’un restaurant de la rue Miyako. En attendant, nous suivons cette rue Miyako jusqu’au temple Kennin-ji.
Kennin-ji est le plus vieux temple Zen de Kyôto, d’une branche du Zen nommée Rinzai. Le temple a été fondé en 1202 par le prêtre Eisai, reconnu pour avoir apporter le Zen au Japon ainsi que la pratique de la cérémonie du thé, plus tard perfectionnée par Senno Rikyu.
Une haute marque distinctive de ce temple est la peinture des dieux du vent et du tonnerre, Fūjin Raijin, aux apparences féroces. Cette oeuvre éminament connue est de Tawaraya Sôtatsu (souvenez -vous, on avait déjà vu quelqu’unes de ses oeuvres au Yogen-In). Malheureusement, on ne pourra pas voir l’original, mais seulement des copies imprimées. Ces copies sont d’ailleurs de qualité exceptionnelle, d’abord scannées à la verticale, ensuite imprimées sur des imprimantes grand format Canon imagePROGRAF IPF9000. On ne verrait pas la différence si ce n’était les feuilles d’or recouvrant une grande partie de ces oeuvres. L’or est en fait ajouté manuellement sur les impressions papier par des artisans spécialisées. J’avais pu voir un de ces artisans à l’oeuvre lors d’une exposition au Sogo Museum of Art de Yokohama. Cette initiative d’archivage d’oeuvres de Kyôto a été lancée par la Kyoto International culture foundation sous le nom de Kyoto Digital Archive Project dans le but de sauvegarder en digital la beauté de Kyôto pour les générations futures.
Un autre élément remarquable du temple Kennin-ji est cette immense peinture de dragons jumeaux sur le plafond d’un des batiments du temple. Il s’agit d’une oeuvre récente, elle date d’avril 2002, commanditée pour les 800 ans du temple. C’est une création de Koizumi Junsaku, originaire de Kamakura. Il a fallu 2 ans à cet artiste de 78 ans pour terminer ces 2 dragons. Il a d’abord exécuté cette peinture dans un gymnase d’une école à Hokkaido avant de la faire installer dans le temple. On trouve souvent des dragons de ce type sur les plafonds des temples Zen, comme par exemple au temple Kenjo-ji à Kamakura. La peinture étant récente, on avait le droit aux photos.
Le jardin intérieur du Hall principal est superbe et reposant, composé de grands rochers au milieu d’une mer de mousse. On ne peut s’empêcher de s’asseoir et d’admirer.
(la photo des dieux du vent et du tonnerre ci-dessus provient de la brochure du temple)