Depuis les hauteurs de Shichirigahama 七里ヶ浜, on peut voir l’océan. Une route en pente nous y amène tout droit et semble même y plonger. Si on prend assez d’élan, on peut courir jusqu’au bout de la route et sauter jusqu’à la mer. Et si on y met un peu plus d’effort, on peut atteindre l’île de Enoshima. En temps normal, on empruntera plutôt le pont routier et piéton, mais il est très souvent encombré.
En France, outre un numéro des Inrockuptibles, je jette toujours un oeil sur le magazine Première. Ce numéro d’été a tout de suite attiré l’oeil car on y parle du Blade Runner 2049 qui sortira en octobre cette année en France. Pour le Japon, je ne sais pas exactement. C’est pour sûr un film que je courais voir en salle à sa sortie, notamment parce que ce nouveau Blade Runner est dirigé par le réalisateur canadien Denis Villeneuve. J’ai énormément apprécié les quelques films que j’ai pu voir de ce réalisateur, comme le film de science fiction Premier Contact (Arrival) et le thriller psychologique Enemy, des films très différents mais tous les deux « habités ». On peut anticiper une adaptation très personnelle de l’univers de Blade Runner. Du coup, ça me donne envie de revoir l’original de Ridley Scott et ces images dans les airs d’une ville sombre et verticale. Je ne me souvenais plus qu’il y avait autant d’inscriptions en japonais sur les panneaux électriques lumineux de la ville basse. Par contre, je me souvenais très bien de ces grands panneaux télévisés japonisants, qui sont une marque de fabrique d’un Los Angeles en 2019 sous influence tokyoïte. Rappelons que Blade Runner est sorti en 1982, il y a 35 ans. En 35 ans, le monde n’a pas évolué aussi vite que le prévoyait Ridley Scott, et c’est tant mieux, mais les dangers de l’intelligence artificielle semblent de plus en plus envisageables.
Sautons de la mer vers la montagne. Un saut de puce, car la montagne de Kamakurayama 鎌倉山 est proche du bord de mer de Shichirigahama. Nous passerons le reste de cette après-midi de dimanche à Kamakurayama. Il faut s’y déplacer en voiture et j’aime beaucoup cette route sinueuse entourée d’arbres et de résidences qui nous fait traverser les montagnes de Kamakura. On s’arrête dans un café appelé « Le Milieu », à peu près à mi-chemin des cette route. Depuis le café, on a une vue superbe sur les collines boisées de Kamakurayama et au fond, on peu distinguer l’océan de la baie de Sagami, se mélangeant avec le ciel. Pas très loin du café, sur cette même route sinueuse, je ne résiste pas à l’envie d’aller prendre en photo deux maisons individuelles remarquables, prises en photo auparavant: Wood Deck House par Tezuka Architects, et la maison en blocs qui semble en équilibre sur un flanc de montagne, Kamakurayama no ie, par Kimitsugu Sugihara. Depuis la terrasse du café, on se trouve véritablement devant des vagues de verdure. Une maison semble flotter sur les vagues vertes d’une mer déchainée.