Restons encore quelques dizaines de minutes à Ueno. Je m’engouffre dans le coeur du quartier par une voie étroite entre les buildings. Il y a quelques entrées de restaurant dans cette allée, mais également des sorties de cuisine, des portes de service, des coins fumeurs pour les serveurs en pause. La densité des « choses » présentes dans ces petites rues m’impressionnera toujours. Dans un recoin de l’allée, un mini-jardin fait de quelques pots de fleurs alignés cherche à capter les rayons de soleil passant entre les immeubles. Etonnamment, la rue n’est pas sombre. Après quelques virages depuis cette allée, on rejoint rapidement le nerf actif du quartier, la rue Ameyoko longeant la ligne de train. Nous sommes la matin vers 11h, la foule est déjà très présente car la multitude de boutiques du labyrinthe de rues du quartier viennent juste d’ouvrir leurs devantures.
Je cherche à retrouver le temple volant de Ameyoko. Le livre jaune de l’Atelier Bow Wow dont je parlais dans un billet précédent mentionne également ce temple à Ueno. Repenser à ce livre m’a donné envie de revoir ce temple dans les airs. La particularité du temple est qu’il se situe au deuxième étage, au dessus de magasins de toutes sortes. Les pancartes publicitaires le cachent pratiquement et on peut le manquer si on n’y prend gare. Les affichages des marchands du temple sont nombreux et envahissants. Lorsque l’on monte à l’étage, on peut se pencher pour prier devant un poster géant d’une équipe de foot japonaise. Il s’agit du Tokudai-ji, au coeur de la rue Ameyoko. J’ai l’impression que depuis la dernière fois que j’ai visité ce temple en 2009, le nombre d’affiche a bien augmenté. Viendra un moment où le temple sera complètement recouvert et devra abdiquer.
Nous ressortons du « sur-plein » de Ameyoko et de Ueno, pour rejoindre la voiture laissée au parking du Matsuzakaya. Sur la place, la foule s’est fait plus dense pour écouter une jeune fille en robe verte et jaune. La voix peu assurée me laisse penser qu’il s’agit d’une apprentie idole. La foule est attentive. Certains reprennent quelques mouvements de bras en imitant ceux de la chanteuse, d’autres sont rivés sur leurs objectifs photographiques télescopiques. Cet enthousiasme me semble parfois effrayant.
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