Alors que je m’étais décidé à terminer ma série de megastructures en créant une page dédiée appelée Megastruktur en en-tête du blog, l’envie me revient de créer une nouvelle composition dans ce style. J’ai créé cette structure flottante faite de surfaces de buildings depuis quelques temps, plusieurs années peut être, mais je ne l’avais pas encore placée dans son environnement tokyoïte. Ici, la structure se trouve au dessus du centre de Shinjuku. Bien que j’en avais pas l’intention initialement, il est fort possible que j’ajoute de temps en temps de nouvelles megastructures au dessus de Tokyo dans ma série.
Un billet de mahl sur son blog m’interpelle car il nous parle de son exercice régulier d’écriture sur des carnets – papier, comme une alternative à l’écriture sur un blog – électronique. Je ressens également ce besoin d’écrire régulièrement et jusqu’à récemment je le faisais uniquement sur Made in Tokyo. J’ai commencé à tenir un journal papier il y a plus de deux ans. A défaut de l’appeller journal intime, je l’appelais plutôt journal de bord. Il me servait d’abord à écrire des textes personnels que je ne pouvais pas écrire sur un blog, car trop personnel justement. Les périodes les plus difficiles étaient propices à l’écriture. Ce journal de bord est petit à petit devenu un carnet de préparation des billets que je publierais ensuite sur Made in Tokyo en les recopiant et en ajustant au passage certains mots et phrases. Depuis plus d’un an, pratiquement tous les billets de Made in Tokyo passent donc d’abord par cette préparation sur papier. Je me suis rendu compte que d’écrire sur papier me permettait une plus grande concentration par rapport à l’écriture directe sur un écran d’ordinateur. Ces carnets me permettent également d’y conserver des images, des tickets de musée, des essais de dessins, des mots clés de sujets qui m’interessent en vue d’une recherche ultérieure sur internet… Et puis, je prends un plaisir certain à reprendre l’écriture au stylo plume, que je n’avais pas utilisé depuis mes années d’étudiant. L’envie de concentrer ma modeste écriture sur papier seulement dans des carnets, plutôt que sur le blog, se fait très souvent sentir. À vrai dire, écrire sur internet sur un blog est censé avoir pour finalité le partage, mais ne va pas sans certaines frustrations parfois, lorsque par exemple, un billet qui a pris un certain temps à écrire n’est en fait vu que par très peu de personnes ou qu’on s’attend à des réactions sur certains billets qui nous semblent importants. Dans ces situations précises qui arrivent régulièrement, l’envie de faire table rase du blog tourne en boucle dans ma tête. Si j’étais impulsif, je l’aurais fait depuis longtemps, mais ça aurait été un grand tord. Dans ces moments là, je me replonge dans les archives du blog, je feuillette quelques billets d’un ou deux mois pris au hasard des 14 dernières années documentées sur Made in Tokyo. Je ne sais pourquoi mais je suis persuadé que Made in Tokyo a un destin plus grand que quelques billets publiés dans un recoin d’internet. C’est cette illusion qui me fait continuer de semaines en semaines et d’années en années, sans faiblir, ou très peu. Ou peut-être s’agit il seulement du besoin d’écrire en français qui se fait plus fort au fur et à mesure des années.
Ce long serpent à la couleur grisâtre couvre un tunnel routier. On peut marcher le long des deux côtés du tunnel ou rouler à vélo d’un côté seulement. Je ne savais plus vraiment où il était mais je l’ai retrouvé il y a quelques mois lors d’une promenade en famille. La photographie ci-dessus est prise après la visite de l’exposition Tadao Ando au NACT. Je fais un détour à vélo pour passer à côté du long serpent avant de rejoindre « Church in Hiroo » (du même architecte).
Cette rue en pente se trouve entre Naka-Meguro et Ebisu. C’est un de ces endroits que j’aime emprunter même si j’ai toujours un peu de mal à retrouver son emplacement exact, un peu comme pour le tunnel grisâtre au dessus. Cela fait partie du charme de l’endroit, de garder un certain secret. La photographie ne le montre peut être pas trop mais cette pente appelée Bessozaka est extrêmement accentuée et il est à peine possible de la monter à vélo. La dernière partie de la rue en haut de la colline se termine d’ailleurs en cul-de-sac avec un escalier. Au moment où je prenais la photographie, un couple commençait son ascension dans les rayons de soleil en bas de la rue. J’aime l’ambiance de cette photographie et ces recoins introuvables de Tokyo.
Après l’album Dig Me Out, je continue avec passion d’écouter le rock viscéral de Sleater-Kinney avec trois autres albums The Hot Rock (1999), One Beat (2002) et le plus récent No Cities To Love (2015). Après plus de 10 ans de hiatus jusqu’à ce dernier album de 2015, on retrouve la même tension permanente, comme une complainte, la même urgence que les albums précédents. J’aime ces voix qui se mélangent, celles de Carrie Brownstein et Corin Tucker, et le fait qu’elles ne lâchent rien, qu’elles ne semblent pas s’assagir en gardant cette ligne directrice du rock de combat. Et ce ne sont pas les combats qui manquent vue l’actualité de ces dernières semaines.
C’est vrai que ça devient addictif d’écrire sur des carnets, je te rejoins complètement, pourtant pour ma part j’aime les deux, l’écriture directe sur un ordinateur a également ses charmes : Une mise en page instantanée, une association texte/photo/lumière de l’écran qui nous laisserait à penser que nous venons d’écrire l’article de la décennie et que toute la planète l’a sous les yeux au même instant.
Je pense que le carnet et le stylo ont quant à eux, le pouvoir d’occuper l’espace, ils sont là sur une table, ou dans le fond d’un sac, ils sont fragiles aussi, à l’eau par exemple, les pages sont imparfaites, raturées, déchirées, avec des collages, et puis il y a une chose extraordinaire que l’ordinateur ne sait pas nous offrir : des pages restées blanches, c’est à dire la promesse d’une suite à venir,
Merci Daniel pour ton message. La mise en page rapide sur une page du blog mélangeant textes et photos est très appréciable et je ne saurais pas comment faire plus simple et aussi pratique avec un autre outil. A vrai dire, je réfléchissais à construire des pages sur un outil d’édition non-web pour pouvoir ensuite en faire un livret de plusieurs pages au format pdf, mais je bute sur le temps qu’il faudrait y consacrer pour faire quelque chose de bien. Du coup, WordPress reste la solution la plus simple.
Quand je me déplace, j’amène également mon carnet dans mon sac. Je n’ai pas souvent l’occasion d’y écrire quelque chose en me déplaçant, mais je ressens quand même le besoin de l’amener, un peu comme pour l’appareil photo que j’amène avec moi pour pratiquement tous mes déplacements.
Bonjour Frédéric !
Lisant assidûment le blog depuis quelques années, je suis heureux de voir des photos de ce carnet de bord, c’est très inspirant et cela donne envie de faire de même. Je pense que garder un rapport au papier est très important de nos jours ou tout est très rapide, mais aussi de plus en plus immatériel. Le papier laisse tellement plus de places à l’imprévu, à l’improvisation, il apporte à mon sens une plus grande liberté dans la création artistique, ( dessin, écriture…). Par ailleurs, je voudrais t’encourager à continuer à partager comme tu le fais tes déambulations Tokyoïtes avec ton public, Cette ville est fascinante, par sa plasticité, son évolutivité constante et je n’ai trouvé nulle part ailleurs de site ou de blog qui rende compte de son atmosphère, de son architecture, de ses espaces intercalaires, avec une telle finesse. Chaque fois que je te lis, la nostalgie me gagne et l’envie de retourner explorer cette ville afin de la découvrir toujours plus en profondeur grandit en moi. Un grand merci !
Bonjour Yoann, merci de me lire régulièrement, merci pour ton appréciation et pour les encouragements! Ces encouragements m’aident à continuer petit à petit, et quand ça peut apporter une source d’inspiration, c’est encore mieux! J’ai l’impression que ce blog s’apprécie le mieux par ceux qui connaissent déjà Tokyo. J’ai déjà reçu des commentaires un peu similaire au tien, dans le sens où ce blog permettait de retrouver une « sensation » de Tokyo. Je suis assez content de cela.