Ces dernières semaines, nous allons souvent à Shinjuku. Ce n’est pas pour me déplaire car j’aime bien m’y rendre. Shinjuku est photogénique bien que je n’ai pas le sentiment de connaître très bien les recoins de Shinjuku qui se prêtent le mieux aux photographies. Nous allons souvent près du Department Store Takashimaya, près de la sortie Sud de la gare de Shinjuku et de là, nous marchons vers le centre nerveux autour de la gare, où la foule se regroupe sur les rues pratiquement piétonnes.
Un nouveau restaurant ethnique attire notre regard par ses couleurs vives. Il se trouve près de la gare, dessous la voie routière passant devant l’entrée Sud de la gare. En demandant gentillement, on nous permet d’y entrer pour voir l’intérieur sans consommer. C’est un des avantages d’être étranger au Japon. On a beau vivre dans ce pays depuis presque 20 ans, on nous prendra toujours au premier abord pour un touriste qui vient juste de descendre de l’avion et mettre les pieds au Japon. Et on ne peut rien refuser à un brave touriste qui vient de très loin pour admirer toutes les facettes de ce pays si différent. Je force beaucoup le trait, mais comme je le notais dans une anecdote d’un billet précédent, je ressens parfois ce genre de réactions. En même temps, comme je me promène toujours avec mon appareil photo reflex en mains, je me prendrais moi-même pour un touriste ou quelqu’un de passage si je me croisais dans une rue. Ceci étant dit, si je compare au Tokyo d’il y a 18 ans, j’ai l’impression qu’on m’adresse beaucoup moins la parole en anglais qu’avant. Je prends aussi les devants en parlant le premier en japonais pour éviter qu’on commence à me parler en anglais.
Je retourne avec Mari et Zoa au septième étage du building Newoman pour voir si le jardin est ouvert au public cette fois-ci, mais il n’en est rien. Il commence à faire nuit de toute façon. Je prends tout de même quelques photos sur une des terrasses au cinquième étage, éclairée par la lumière de la pleine lune. Depuis la terrasse, on peut voir les lignes de chemin de fer qui viennent s’engouffrer dans la gare de Shinjuku. J’aime assez ce grand espace ouvert entre les immeubles, mais il est petit à petit rempli par des nouvelles constructions au dessus des voies. C’est le cas de ce building Newoman, construit en presque totalité sur les voies ferrées. L’utilisation optimale de l’espace disponible est toujours une priorité urbanistique à Tokyo.
De retour vers Takashimaya, un stand intitulé « Talking Music & Listening » passait à tue-tête un morceau de The Chemical Brothers que je n’avais pas entendu depuis des années. Je n’éprouve plus beaucoup d’intérêt pour la musique électronique du duo, alors que j’écoutais beaucoup il y a plus de 20 ans, mais entendre ce morceau dont je ne pourrais dire le titre m’a interpellé. Le stand placé à l’entrée du Department Store montrait une série de disques vinyles affichés sur des panneaux. Posséder des disques vinyles avec ces pochettes grand format me fait parfois envie, mais comme j’écoute la plupart du temps la musique au casque, l’intérêt d’une platine vinyle à la maison serait de toute façon assez limité.