En ce lundi férié, je me décide à braver la chaleur de l’après-midi pour aller marcher dans les rues de Tokyo. La nuit d’avant a été difficile car il fallait supporter l’équipe de France à minuit, se recoucher deux heures après à la fin du match, pour se réveiller quelques heures plus tard à 4h30 du matin, pour se préparer à amener Zoa à l’aéroport de Haneda. Depuis lundi tôt le matin, il est parti avec les classes de 5ème année d’école primaire à Nagasaki pour aller nager dans les eaux du pacifique à proximité de Hirado. C’est un sacré voyage d’une semaine qui l’inquiétait beaucoup jusqu’au départ ce lundi matin. De retour de l’aéroport, je n’arrivais plus à me rendormir contrairement à Mari et je me suis donc décidé à aller voir de l’architecture à Roppongi Hills au Mori Art Museum. On y montre jusqu’à Septembre une exposition appelée Japan in Architecture: Genealogies of Its Transformation. Elle nous donne de manière très complète et même trop dense une vue d’ensemble de l’architecture au Japon à travers ses évolutions et transformations. Il y a tellement de choses montrées sous forme de maquettes, photos et reproduction qu’on finit par saturer. Je trouve qu’on s’y perd un peu sans un fil directeur fort. C’est quand même une exposition réservée aux amateurs d’architecture et le passant curieux n’y trouvera pas forcément son bonheur. J’y ai tout de même vu et appris des choses intéressantes comme le fait que la tour Tokyo Sky tree s’inspire des pagodes à 5 étages des temples en utilisant un même pilier central sur toute sa hauteur (ou presque) comme méthode de résistance aux tremblements de terre. On nous montre également à l’aide de maquettes comment le projet métaboliste City in the air de Arata Izosaki s’inspire dans l’agencement des capsules d’habitation sur l’emboîtement du support des toitures du temple Todaiji à Nara. Pouvoir observer attentivement une grande maquette du temple à double hélix Sazaedo à Aizu Wakamatsu était également fort intéressant, tout comme cet étrange bâtiment appelé Gion-kaku par Ito Chuta. Mais, j’accusais la fatigue sur la fin du parcours de l’exposition et je persiste à penser qu’elle aurait gagnée à être plus concise.
Pendant que je marche dans la chaleur depuis la maison jusqu’à Roppongi Hills et sur le chemin du retour, j’écoute la musique de Snail’s house, également appelé Ujico*. L’album est fort à propos car il s’intitule L’été (en français dans le texte). Il s’agit de morceaux instrumentaux principalement avec seulement quelques brides de voix sur le morceau central intitulé Utsura Utsura うつらうつら. Cet album mélange les styles mais est principalement centré autour d’un piano se faisant entourer de sons électroniques très délicats. L’univers musical est très dense avec des pointes de guitares par moments ou des bruits empruntés à la rue comme un son de passage à niveau s’incrustant de manière impeccable dans un des morceaux [vivid green]. Parfois, l’ambiance devient champêtre quand on devine le son des grillons qui me fait penser à une image de campagne japonaise en plein été, comme on pourrait le voir chez Hayao Miyazaki. Dans les rues de Tokyo cet après-midi là, le chant accentué des grillons sur une rue boisée de Hiroo vient se superposer à la musique de Ujico* que j’écoute pourtant à travers des écouteurs. Ce fond sonore naturel s’accorde très bien avec cette musique. La musique instrumentale du très productif Ujico* sur cet album est très belle et minutieuse. On sent un grand souci du détail qui contribue beaucoup à la qualité musicale de l’ensemble. L’album s’écoute en entier et s’achète sur Bandcamp.
Les trois photographies ci-dessus sont volontairement prises au dessus du sol pour s’échapper de la chaleur terrestre. Je passe assez souvent sur cette rue de Nishi-Azabu, mais changer légèrement l’angle de vue me fait découvrir de nouvelles perspectives photographiques.
Un commentaire