l7été(3)

Une continuation d’été à Tokyo avant l’été en France, à Azabu-Jūban et dans des rues proches. La végétation envahit tranquillement les espaces qui se laissent saisir, comme la rouille recouvre certaines surfaces d’immeubles prévues à cet effet. La reprise de contrôle du naturel sur Tokyo n’est qu’un artifice.

Je découvre la musique de l’artiste japonaise Haru Nemuri 春ねむり et il s’agit encore là d’une belle révélation. Elle est catégorisée dans le style J-Pop mais la plupart des morceaux se rapprochent plutôt du rock alternatif. J’écoute intensément ses deux albums: le plus récent Haru to Shura 春と修羅 et son album précèdent Atom Heart Mother アトム・ハート・マザー. J’aime tout particulièrement la singularité de son chant toujours à la limite entre le parlé, avec un phrasé parfois rapide tendance rap, et les paroles chantées. Le ton monte parfois dans ses morceaux jusqu’au cri et toujours d’une manière authentique. Les morceaux et les paroles sont souvent accrocheuses et nous reste en tête après l’écoute au point qu’on n’a d’hâte que d’y revenir. Certains morceaux tournent à l’expérimental comme le morceau titre du deuxième album Haru to Shura, lorsque le rythme s’accélère soudainement jusqu’à finir par craquer. J’aime cette distorsion de la musique. C’est un mot ディストーション (distorsion) qu’elle répète d’ailleurs plusieurs fois en continu sur le morceau intitulé Narashite 鳴らして et beaucoup de morceaux fonctionnent autour de quelques phrases accrocheuses qui sont comme accentuées et scandées dans les morceaux: 光って あおく光って ぼくが死んでもいのちは消えない (Brille, brille d’une lumière bleue. Même si je meurs ma vie ne s’éteint pas), アンダーグラウンド いのちを燃やして (Underground, brûle la vie), 愛だったそしてそれは永遠だった (c’était l’amour et puis c’était l’éternité). Une phrase fait le lien entre les deux albums et c’est ma préférée: ぼくを最終兵器 (Je suis l’arme ultime). Un des morceaux phare du deuxième album est certainement Sekai wo torikaeshite okure せかいをとりかえしておくれ et il prend des accents plus pop par rapport au reste du deuxième album. C’est certainement ce morceau et quelques autres qui le suivent qui qualifie l’album dans la catégorie J-POP. Un autre titre Yume wo miyou ゆめをみよう (Rêvons) est peut être le morceau que je trouve le plus poignant de l’ensemble des deux albums de Haru Nemuri. Ils méritent d’être écoutés et une fois n’est pas coutume, l’album Haru to Shura a même été revu sur le blog vidéo The Needle Drop, ce qui apporte à l’album une certaine reconnaissance bienvenue. D’autres revues à lire sur les sites rokku panku et Deadgrandmablog.

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