La voie rapide est désormais bien lointaine et ne s’arrête pas sur son passage. Pour arriver dans ces régions retirées, il faut soit se perdre soit s’engager volontairement dans les longs et étroits chemins qui y mènent. Ces contrées se vident de plus en plus. Beaucoup de ceux qui y cultivaient une matière enrichissante pour l’esprit ont préféré arrêter et se soumettre aux méthodes plébiscitées par tous. On les voit maintenant sur la voie rapide ou plutôt on les voit disparaître dans la masse des messages qui s’accumulent, presque tous identiques. Je vais parfois m’aventurer sur cette voie rapide mais elle m’étourdit par sa densité. Je m’y noie parfois et il faut mieux bien s’accrocher pour s’en extraire à la prochaine sortie de secours. Les contrées à l’écart sont devenus un monde de silence. Trop occupé à foncer dans le flot digital, on oublie l’existence et la voix de ces villages qui ont pourtant fait, il y a quelques années, toute la richesse de ce monde. La richesse est pourtant toujours là. Elle est silencieuse aux oreilles des autres, mais elle est toujours active et construit petit à petit des monuments digitaux en espérant que quelques uns s’y perdent ou viennent volontairement les rejoindre.
La série d’images de ce billet donne une version alternative du Matsuri d’automne au sanctuaire de Hikawa.
Ces billets où le texte est une littérature résonant avec les images pour faire émerger la sensation d’être sur cette voie sont mes préférés. Très beau titre.
Bonjour caprica, Merci beaucoup pour ce message !