Des visages et des cartes sur les murs et les colonnes des stations de métro. Depuis Otemachi, commence un labyrinthe de couloirs courant jusqu’à la station de Tokyo et même jusqu’à Yurakucho et Hibiya. C’est une ligne droite qui semble interminable qui nous amène en souterrains jusqu’à l’entrée du grand parc de Hibiya. Je traverse le parc de temps en temps le soir ces derniers temps, bien que ça ne me disait pas grand chose d’entrer à l’intérieur jusqu’à maintenant. Je ne sais pas pourquoi j’ai un mauvaise apriori sur ce parc, peut être parce qu’il est réputé pour être rempli de salary-man en costume noir et chemise blanche, bien que je sois moi-même un salary-man en costume noir et chemise blanche. Il est en fait assez mal éclairé et il y a assez peu de monde qui y circule le soir quand il fait déjà nuit. Bien qu’il n’y ait rien à y craindre, je ne m’y sens pas à l’aise. Je me force par conséquent à y passer pour me faire changer d’avis et y construire dans ma tête une nouvelle perception. Je transpose la pénombre du parc de Hibiya sur les cartes du métro affichées dans les couloirs, ainsi que sur les affiches publicitaires montrant des visages de personnalités du monde de la mode ou du cinéma, changeant pratiquement toutes les semaines, comme Mitsuki Takahata, Kiko Mizuhara, Koki et Suzu Hirose sur les compositions ci-dessus.
Je continue toujours dans la lignée shoegazing à tendance pop avec cette fois-ci le EP de 6 morceaux Somehow Hear Songs du groupe japonais Cattle, sorti en 2015 sur le label américain de Seattle Jigsaw Records. C’est encore une fois du très bon shoegazing avec tout ce que ça comporte comme murs de sons de guitares. Et elles sont particulièrement bruyantes quand elles se réveillent. Les paroles des morceaux, chantées en anglais par une voix féminine, sont relativement simples, comme le titre de ce billet qui est extrait d’un des morceaux, mais très accrocheuses. Les dissonances dans la manière de chanter sur plusieurs des morceaux sont une fois de plus ce qui m’attire dans ces morceaux. Le dernier morceau du EP, intitulé Birth, est d’ailleurs dans ce registre un des meilleurs morceaux que j’ai entendu depuis quelques temps. Comme je le disais, les morceaux sont tous chantés en anglais, mais on devine un peu l’accent japonais. C’est en fait assez subtile mais donne un certain charme, que je dirais même adolescent, à cette série de morceaux. Musicalement, ce n’est pas forcément novateur car on ressent derrière l’influence de My Bloody Valentine dans certains sons de guitares, comme les délicates baisses de tension et distorsions dans le son des guitares. Mais l’approche de Cattle, résolument pop dans la composition, rend cet album extrêmement intéressant et me donne sans cesse envie d’y revenir. En Avril de cette année, le groupe a sorti un nouveau single intitulé April Showers sur le label Testcard Records que l’on peu également voir en vidéo sur YouTube.
très intéressant cet à propos du Hibiya Park que je connais bien, oui atmosphère particulière même en plein jour, un peu tristounet comme endroit. J’aime beaucoup ton idée de noirceur sur les photos, ça me parle,
Merci Daniel, j’aime bien ajouter cette noirceur sur les photos. Il s’agit en fait de superpositions de plusieurs photos de nuages en noir et blanc. Je me souviens que tu avais mis des photos du parc Hibiya sur ton blog, il y a quelques temps.