Un mélange d’architecture de béton, de couleurs nuageuses et de pliages de structures. Je ne me lasse pas de jouer avec les superpositions d’images. L’exercice demande souvent plusieurs essais avant d’obtenir une association qui me convienne vraiment. Lorsque je travaille sur un nouveau billet, il m’arrive très souvent d’effacer les images que je comptais intégrer au billet, car de nouvelles associations d’images ou de couleurs me viennent en tête. Un ciel nuageux ou une ville en mouvement sont des matériaux presque indispensables dans mes créations photographiques. Le béton de ces structures proviennent du parc olympique de Komazawa et de l’aquarium de Churaumi à Okinawa.
Il y a des pointes plus accentuées d’électronique dans le quatrième album dadada ism de YAPOOS, sorti en 1992. Les toutes premières notes du premier morceau Kimi no Dai 君の代 sonnent très actuelles, comme si elles provenaient d’un morceau de J-POP sorti récemment, avant que le morceau diverge vers le style Togawa. Le morceau suivant Virus ヴィールス pousse un peu plus l’électronique composée par Susumu Hirasawa, comme plusieurs autres morceaux de la discographie de YAPOOS et de Jun Togawa. Le morceau est dense musicalement et rempli d’aliénations vocales, comme la contamination virale suggérée par le titre. C’est encore un de ces morceaux de Jun Togawa qui n’est pas simplement chanté mais qui est vécu. C’est d’ailleurs ce qui rend les morceaux de Jun Togawa si prenants à l’écoute. Le morceau suivant 12 no Ichiban oku 12階の一番奥 est beaucoup plus calme et c’est l’un de mes préférés sur l’album. Il y a des petites voix qui ressemblent à celles d’un animal imaginaire (j’imagine une sorte de gizmo), qui viennent parsemer la composition et une musique d’accordéon venant accompagner la voix presque parlée à certains moments. Le rythme du chant est assez particulier et devient très mélodique vers la fin du morceau. Je n’aime en général pas beaucoup le son de l’accordéon mais son insertion dans ce morceau est bienvenue. Le morceau suivant Kyuukoku 急告 reprend rapidement les hostilités avec une batterie puissante et des morceaux de chants torturés, et le cinquième morceau Watashi wa Koukishin no Tsuyoi Onna 私は好奇心の強い女 est beaucoup plus sombre et atmosphérique. Le sixième morceau dadada ism ダダダイズム reprend le titre de l’album. La musique y est beaucoup plus légère et le chant presque parlé-saccadé prend un style que je n’avais jusque là pas entendu sur d’autres morceaux. Des petites voix montent en chœur vers la fin et des cris à la manière d’un Bruce Lee viennent perturber la toute fin du morceau. Le septième morceau NOT DEAD LUNA ressemble à un single et à une mini rétrospective de la vie de Jun Togawa en version très mouvementée. La vidéo, non officielle je pense, suggère cela en montrant des moments passés en concert notamment, mais aussi une scène où elle s’allonge sur une ligne de chemin de fer en attendant un train qui n’arrive heureusement pas. Elle parle beaucoup de mort sur ce morceau mais d’une voix volontairement inadaptée. Il y a certainement un début de présage dans ce morceau, une sorte d’inconfort et d’inadaptation à ce monde comme elle le dit elle même: « There is a feeling I’ve had ever since childhood: that there exist many different « worlds » and I was born in the wrong one, a world I don’t quite fit into. I’ve felt this strong feeling of wrongness all through my life. There is no space for me in this world. Every time I believe I’ve finally found my place, someone comes to me and says « Go away! You’re not supposed to be here. » I mean, I have always had this kind of feeling ». Le morceau suivant VIP Russia Yori Y wo Komete VIP ~ロシアよりYをこめて~ reprend un rythme plus percutant et la voix de Jun Togawa devient plus sombre et menaçante. Chaque morceau, en plus d’être une composition musicale, est également un jeu d’actrice. L’avant dernier morceau Kondoru ga Tondekuru コンドルが飛んでくる reprend une voix ondulante du plus bel effet, comme on pouvait l’entendre dans des morceaux des albums précédents. La conclusion de l’album Theme テーマ se présente comme une musique thème de YAPOOS, avec des accents beaucoup plus rock, voire punk, mais tout de même adoucis par quelques notes de piano.