La musique de l’album The Trip de Gimgigam, sorti le 15 février sur le label japonais Local Visions, vient accompagner les éclats vifs de lumière dans la nuit, représentés sur les photographies ci-dessus composant le second épisode de cette série qui me fait marcher en spirale dans Tokyo. Je ressens dans cette musique la même sensation d’éblouissement lumineux que j’entrevois dans ces photographies de rues. Sous certains attraits, cet album de Gimgigam s’approche d’une version actualisée et modernisée de la musique city pop des années 80. The Trip fait intervenir une bonne dose de musique électronique assez enjouée, avec parfois des interventions de saxophone, des bruitages d’oiseaux ou des ensembles de bruits qui ressemblent à une jungle. Cet album est un ensemble musical particulier assez éloigné de ce que j’écoute d’habitude. Une bonne partie de l’album fait intervenir des voix extérieures de différents styles, toutes assez typées et originales dans leur manière de chanter, Yoko.T par exemple sur le deuxième morceau Orange. Je suis en fait arrivé sur cet album, disponible sur Bandcamp, par le morceau Horizon chanté par Takara Araki, que je suis sur Twitter depuis la découverte il y a quelques mois de son premier EP Paranoïa. J’aime beaucoup ce morceau et cette façon mouvante et inhabituelle de chanter. Le morceau prend vraiment son envol quand le rythme décolle au milieu du morceau. Le titre suivant Daydream prend des traits plus légers et ensoleillés mais là encore la voix invitée, celle de Yosoji est belle et typée. La dernière partie de l’album est plus instrumentale et un peu trop excessive dans l’instrumentation sur certains morceaux pour mon goût. J’ai un peu de mal avec les afflux électroniques du morceau Dancin’ par exemple. Mais le décalage entre ce ton musical sur-coloré et triomphant et les quelques paroles mentionnant une hypothétique disparition de la race humaine, est intéressant, comme si on devait par cette musique ignorer un événement tragique futur par un excès d’optimisme. Si on exclut le dernier morceau qui est une version remix, très bonne d’ailleurs, du quatrième morceau Daydream, l’album The Trip se conclut sur le morceau électronique instrumental Soiree, qui fait écho au premier titre de l’album, instrumental également, intitulé Matinee, en français dans le texte mais sans les accents (peut être par erreur d’ailleurs). J’aime beaucoup ce dernier morceau, qui est un des meilleurs de l’album pour sa dynamique très accrocheuse et le hachage musical qui intervient par moment sur les samples de voix.