Je ne suis clairement pas le seul à aimer cette ligne de train Enoden, vu comme elle est pleine à craquer le week-end. Je ne sais pas ce que ça donne en semaine, mais dimanche dernier, le train était bondé malgré une météo grisâtre sur Kamakura. À vrai dire, je ne prends cette ligne de train que très rarement car elle est trop touristique, mais je m’étais mis en tête d’aller au petit temple de Gokurakuji. Je pense que c’est parce que le film Notre Petite Sœur (海街ダイアリー) de Hirokazu Kore-Eda se passe près de cette station et j’avais envie depuis quelques temps de retrouver l’ambiance des lieux. Un des principaux intérêts du film pour moi, plus que l’histoire du film, est le jeu magnifique des quatre actrices et les lieux où se passe l’action, à Kamakura et à Enoshima. Ce sont des lieux que j’aime beaucoup. J’ai la chance de pouvoir y aller assez régulièrement vu que la maman de Mari habite pas très loin de là.
La ligne Enoden était chargée mais on ne se marchait tout de même pas sur les pieds. C’était en fait beaucoup moins pire que je ne l’imaginais. Gokurakuji ne se trouve qu’à quelques stations de Kamakura, juste après le temple de Hase et le grand Bouddha. Gokurakuji est presque vide. Le ciel couvert et l’humidité forcent les couleurs, notamment des quelques fleurs aperçues dans le jardin du temple. C’est agréable de se promener dans ce silence. Autour de Gokurakuji, c’est la montagne et la forêt. Je suis au hasard une des routes bordées de maisons individuelles, pour voir jusqu’à quel point les habitations essaient de marquer leurs empreintes sur le naturel tout autour. Il y a quelques belles demeures dans ces coins isolés et même quelques étrangers qui doivent vivre ici. Je viens des campagnes françaises mais je me demande si je pourrais vivre loin de la ville. J’apprécie en tout cas énormément venir dans la région du Shōnan où se trouve Kamakura, car j’y ressens un rythme moins soutenu par rapport à la vie tokyoïte. C’est certainement dû au fait que nous y sommes que les week-ends ou les jours de vacances.
Depuis Gokurakuji, j’ai pensé un moment marcher vers la prochaine station, celle de Inamuragasaki au bord de l’océan, mais je me ravise et choisis plutôt de revenir en marchant jusqu’à la station de Hase, avec l’intention de reprendre le train Enoden à cette station là. Mari m’attend à Kamakura. En chemin, je découvre le petit temple Joju-in qui a la particularité d’offrir une vue superbe sur la plage de Yuigahama. Je ne connaissais pas ce temple mais je ne regrette pas d’y être monté. L’allée descendant vers le cimetière est bordée de quelques hortensias qui commencent à fleurir à certains endroits. Les jardins du temple Hase, réputés pour les hortensias, seront très certainement pris d’assaut dans quelques semaines. En descendant dans les rues près du temple Hase, je bifurque vers la mer. En s’approchant de l’océan, les magasins et centres d’entraînement à la planche à voile s’intensifient. On voit même des garages de maisons transformés en entrepôt à planches à voile.
En revenant vers la station de Hase, on doit traverser la ligne Enoden. Elle est sinueuse et semble se frayer un chemin tant bien que mal entre les habitations. La ligne passe tellement près de certaines maisons que les portails d’entrée donnent parfois directement sur la voie ferrée. Il faut donc vérifier que la voie est libre avant de rentrer et sortir de chez soi. Le conducteur du Enoden peut heureusement arrêter le train si nécessaire. Revenir vers Kamakura me ramène vers la foule. Cette petite promenade de quelques heures seulement m’a donné envie d’y revenir. J’irais peut être jusqu’à Inamuragasaki la prochaine fois.