time to play now

Il se déroule en ce moment et jusqu’au 20 Octobre une exposition très amusante au Musée d’Art Contemporain de Tokyo (MOT Art Museum) qui intéresse à la fois les enfants et les parents. L’exposition appelée Now, it’s time to play (あそびのじかん) se compose d’installations par 6 artistes ou groupes d’artistes construisant un art participatif. Chaque visiteur, enfant ou adulte, peut interagir avec les œuvres. Le côté ludique de la visite intéresse beaucoup les enfants. En tant que Grand Enfant également de temps en temps, cette exposition m’a aussi beaucoup intéressé. Les installations se trouvent dans des salles séparées du musée. On commence par un grand mur composé d’armoires (normandes peut être) et de commodes en bois munies de prises d’escalade. Cette installation destinée à être grimpée est conçue par Yoshiaki Kaihatsu. Il n’est malheureusement pas autorisé d’essayer de monter jusqu’en haut de l’installation pour des raisons de sécurité. Il faudra se contenter du premier étage. A un endroit de ce mur de placards de bois, une porte ouvre un passage sur la salle d’à côté. On a l’impression qu’il s’agit d’un passage secret comme dans le manga Doraemon. Cette porte donne sur un labyrinthe fait de planches de bois sur lesquelles sont écrits des énigmes. Ces énigmes sont écrites à la main au feutre avec les réponses indiquées à la fin du parcours. D’autres personnes ont apparemment pris la liberté de faire des petits dessins et d’écrire sur les murs de bois. On peut lire plusieurs phrases en français dont celle ci-dessus tirée du film La Grande Vadrouille (si mes souvenirs sont bons), mais aussi quelques phrases en anglais. Comme il s’agit d’art participatif, j’ai d’abord pensé qu’il était autorisé d’écrire librement sur ces murs, mais ne voyant pas de stylos ou de feutres à disposition, j’ai préféré me renseigner auprès d’une personne du musée postée dans la salle d’à côté. Elle ne comprend pas ma question et me regarde d’un drôle d’œil car il n’est en fait pas autorisé d’écrire sur les murs. D’ailleurs, personne parmi les autres visiteurs n’a transgressé cette règle. On abandonne donc notre idée d’y dessiner des petits graffitis artistiques. Dommage.

La salle suivante nous éclaire de sa blancheur. Elle semble vide aux premiers abords, mais lorsqu’on regarde au sol, on aperçoit des grands bols contenant des centaines ou des milliers de boutons de toutes formes, matériaux et coloris. L’activité conçue par Kazuhiro Nomura consiste à prendre une poignée de boutons dans la main et d’essayer de les déposer, en les lançant un à un, sur une minuscule plateforme surélevée. Pas facile, je dirais même impossible car je n’ai vu personne réussir pendant le temps de notre visite. Malgré la difficulté, on ne peut s’empêcher de reprendre une poignée de boutons pour essayer encore. Il y a un côté addictif, ou plutôt apaisant. Une des salles suivantes est extrêmement amusante mais en même temps un peu effrayante avec son mur de masques. On doit ce concept à l’artiste Tanotaiga. Sur plusieurs murs, on trouve des séries de masques alignés représentant le visage nu de l’artiste. Ces masques sont ensuite décorés par les visiteurs et accrochés aux murs par des petits crochets. Il faut réserver à l’avance pour pouvoir dessiner sur les masques, donc nous n’avons pas pu essayer. Chaque visiteur peut tout de même emprunter le masque de son choix le temps d’une photo. Il y avait un masque avec l’éclair facial de la photographie de l’album Aladdin Sane de Bowie, ça sera mon choix. Mais on essaie tous plusieurs masques, parfois des plus saugrenus. La salle suivante nous donne l’occasion de jouer avec des mots, inscrits sur des blocs en papier. L’artiste s’appelle TOLTA. Chaque bloc porte des morceaux de phrases sur chaque face et il y a une multitude de blocs posés sur des étagères. Le but est de créer une phrase qui aurait un sens, parfois humoristique, en utilisant ces blocs. Ce n’est pas toujours facile d’écrire quelque chose d’intéressant ou d’amusant mais on s’y essaie tant bien que mal. Il y avait quelques autres installations ludiques dont je ne parle pas ici. Cette exposition me rappelle un peu celle appelée Measuring qu’on avait vu il y a plusieurs années à la galerie 21_21 Design Sight de Tokyo Midtown.

J’aime beaucoup le design et l’architecture de ce musée que l’on n’avait pas visité depuis longtemps, car il était fermé pendant une longue période. J’aime ce long couloir ouvert et la grandeur des salles. Nous passons également voir l’exposition permanente. Presque plus que les œuvres présentées, c’est l’espace gigantesque des lieux qui nous impressionne.

s’accorder aux vagues

Il y a une beauté indescriptible à écouter l’album Treasure de Cocteau Twins en regardant l’océan. La scène se déroule pendant une journée d’été que se termine. Un vent fort pousse les vagues jusqu’à ce qu’elles se cassent sur les roches de la côte. En arrivant sur la pointe rocheuse de Inamuragasaki, une avancée sur la mer proche de Kamakura, j’écoute d’abord le vent pendant de longues minutes. Je parcours ensuite le parc de Inamuragasaki pour essayer de trouver le meilleur point de vue sur le soleil se couchant sur l’île d’Enoshima. Je m’approche aussi des vagues plus fortes que d’habitude venant se percuter inlassablement contre les roches. Occasionnellement, quelques gouttes d’eau essaient de nous atteindre si on n’y fait pas attention. Il faut vite s’écarter, ou pas, si on veut profiter un peu du sel marin. Je suis seul pendant un moment devant les vagues, un genou au sol en les observant. Il y a quelque chose d’hypnotique dans ce rythme régulier qui donne à chaque fois des éclats de vagues différents. J’essaie de capturer ces moments avec l’appareil photo ou avec la vidéo de l’iPhone, mais ce sont des moments où la technologie est insuffisante pour rendre la sensation que procure ces instants. Un peu plus tard, quelques personnes descendent à leur tour sur le parterre rocheux. Il y a une petite fille seule en face des vagues. Elle me fait un peu peur car elle se tient debout assez proche des vagues, même si ses parents surveillent derrière. Elle lève les bras quand les grandes vagues montent en l’air après avoir frappées les rochers. Elle ressemble à un chef d’orchestre qui contrôlerait les éléments naturels. Lorsqu’on la regarde attentivement, ces mouvements de mains viennent tantôt apaiser la force des tourbillons de vent, tantôt faire jaillir comme une épée une trombe d’eau verticale. Pendant un moment, j’ai cru à son numéro chorégraphique très bien synchronisé, qui aurait demandé un accompagnement symphonique. On rêverait de pouvoir, comme elle, agir sur les mouvements de l’océan, pour pouvoir calmer son ardeur parfois. Les vagues sont bonnes pour les surfeurs aujourd’hui mais il n’y a pratiquement personne en mer. On voit beaucoup plus d’adeptes de la glisse quand la mer est calme, ce qui me fait dire que tout ceci n’est qu’une posture.

Je suis venu à Inamuragasaki seul ce samedi en fin d’après midi. Zoa est de sortie pendant quelques jours dans les montagnes de Nagano pour une activité d’été du club de course de son école. Pendant ce temps là, nous sommes partis, Mari et moi, à Ofuna chez sa mère, et dans ces cas, je pars de temps en temps seul explorer des endroits de Kamakura et des alentours que je ne connais pas encore très bien. Après Gokurakuji que j’ai parcouru la dernière fois, je pars explorer cette fois-ci Inamuragasaki, situé à la station suivante sur la petite ligne de train Enoden. Je descendrais en fait à la station de Gokurakuji, pour marcher ensuite vers Inamuragasaki en empruntant une petite route à flanc de montagne où les voitures passent à peine. Je voulais voir le coucher de soleil depuis Inamuragasaki. Le ciel était malheureusement nuageux, mais ça ne m’a pas empêché de m’asseoir un long moment sur le mur de pierre longeant l’océan, les pieds dans le vide, pour observer l’évolution du coucher de soleil et le déchaînement des vagues. cette ambiance m’a semblé propice à l’écoute au casque de Treasure de Cocteau Twins, un album que j’écoute depuis quelques jours seulement. J’avais comme une envie d’associer ces moments au bord de mer avec la musique de cet album.

Je me souviens très bien de la première fois où j’ai écouté des morceaux de Cocteau Twins au tout début des années 1990. C’était l’album Heaven or Las Vegas, sorti en 1990 sur le label 4AD, que j’avais acheté en CD. Je me souviens très bien ne pas avoir aimé cet l’album. A l’époque, j’écoutais intensément Pixies sur le même label 4AD qui avait pris pour moi une valeur de mythe. Les excellentes critiques de l’album m’avait poussé à acheter Heaven or Las Vegas, dans l’espoir de trouver une musique que j’aimerais autant que Pixies. J’ai été très déçu dès la première écoute car cette musique m’a surpris. J’ai essayé plusieurs fois de m’imprégner de ces morceaux, mais j’y suis resté complètement hermétique. Pire encore, certains morceaux comme Fifty-Fifty Clown provoquaient chez moi une sorte de répulsion. Je n’étais clairement pas prêt à l’époque pour écouter cette musique beaucoup plus sensible que le rock indépendant américain que je dévorais des oreilles. Il aura fallu bien des années pour me remettre à écouter Heaven or Las Vegas, et à apprécier ses morceaux, à commencer par les deux majeurs Cherry-coloured Funk et le morceau titre Heaven or Las Vegas. Il m’aura fallu du temps pour apprécier la voix et la manière de chanter si particulière de Liz Fraser. Ce n’est que maintenant en 2019 (29 ans plus tard donc), que je me décide à écouter d’autres albums de Cocteau Twins en commençant par l’album Treasure de 1984. En fait, la voix de Liz Fraser a l’avantage et l’inconvénient de s’imprégner dans le cerveau après écoute, à tel point qu’on a beaucoup de mal à se libérer l’esprit des mélodies que l’on entend. Tous les morceaux de Treasure sont excellents comme le deuxième Lorelei mais l’album prend vraiment son envol pour moi avec le quatrième morceau Persephone pour la tension et les ondulations vocales dont fait preuve Liz Fraser. Ecouter cet album donne une sensation spéciale, comme si cette musique était trop habitée, comme s’il y avait une tension émotionnelle trop forte. En fait, je préfère Treasure à Heaven or Las Vegas, car il est plus sombre, dans l’esprit shoegazing, par rapport à Heaven or Las Vegas qui est beaucoup plus coloré comme les néons de Vegas. La musique de Treasure prend parfois une dimension mystique, une impression qui doit être dû au fait que les paroles des morceaux sont parfois incompréhensibles et inventées. Un morceau tout en lentes nappes progressives, comme l’avant dernier Otterley a une ambiance très cinématographique, qu’on pourrait imaginer associer à l’ambiance mystérieuse de Twin Peaks. Lorsque j’écoute ce morceau assis sur le mur au bord de l’océan, je me rends compte que 40 minutes sont déjà passées. Mais je ne regagnerais la station Enoden qu’une fois la musique terminée.

estival ’19 (3)

Quelques dernières photographies pour terminer cette série estivale en France. Nous sommes déjà entrés dans la deuxième partie du mois d’août et ces agréables vacances d’été paraissent déjà bien loin. Nous avons passé un peu moins de deux jours à Paris à la fin de notre séjour, histoire de faire les dernières courses, les omiyage pour remplir les derniers recoins de nos valises. Pendant ce temps, Zoa et moi nous échappons au jardin des Tuileries pour faire des auto-tamponneuses. Mais, nous faisons tout de même une visite du musée Picasso le matin du deuxième jour. Alors que nous tournons un peu rond dans le quartier pour rechercher l’entrée du musée, une mosaïque créée par Invader représentant Pablo Picasso nous indique l’entrée de l’hôtel Salé. Nous avions déjà visité ce musée il y a plusieurs années, mais comme pour les musées Rodin et Jacquemart-André, nous aimons y revenir. J’ai hésité à aller au musée du Quay Branly pour aller acheter le numéro 29 du magazine Gradhiva sur lequel apparaît ma photographie et dont je n’ai toujours pas reçu d’exemplaire. Mais, ma frustration a été plus forte que l’envie et le courage de s’y déplacer pour acheter le numéro en question. Je l’achèterais peut-être un jour en ligne, quand ma curiosité l’emportera. Mais pour revenir au musée Picasso, les œuvres exposées étaient différentes de la dernière fois. En plus de celles de Picasso, des œuvres d’Alexander Calder étaient également exposées. L’exposition se déroulant jusqu’au 25 Août met en correspondance les œuvres des deux artistes. J’aime beaucoup certaines installations de Calder faites de tiges et de fines plaques suspendues dans un équilibre parfait.

Après les quelques problèmes techniques sur le serveur web de Made in Tokyo qu’il a fallu gérer pendant les vacances, d’autres problèmes m’attendaient de retour à la maison mais cette fois-ci sur l’ordinateur et ses périphériques. C’était peut être dû à la chaleur continuelle dans l’appartement pendant que nous étions absent, mais l’iMac a eu quelques difficultés à démarrer le lendemain de notre arrivée. Il a fallu faire des vérifications du disque dur et redémarrer la machine plusieurs fois. Ce genre de scénario donne des sueurs froides, même si Time Machine assure les sauvegardes journalières du disque dur.

Dans la foulée, l’imprimante Canon me donne une erreur sur les têtes d’impression alors que je remplaçais quelques cartouches d’encre vidées soudainement. Après quelques nouvelles recherches sur internet, cette erreur semble fatale. Il nous faut changer d’imprimante très rapidement car Zoa doit imprimer son rapport de vacances pour l’école. L’imprimante scanner avait de toute façon plus de 10 ans.

Dernier rebondissement, alors que le disque dur interne de l’iMac me dit qu’il reste encore 100GB de disponible, Photoshop se met à planter en criant que le disque est plein. J’apprendrais plus tard que l’espace disque restant qui est indiqué ne prend pas en compte l’espace mémoire utilisé pour les snapshots Time Machine. L’espace qui me reste n’est pas disponible car déjà utilisé par ces fameux snapshots Time Machine. J’ai un peu de mal à comprendre la logique du calcul. J’ai déjà un disque externe de 2TB que je n’utilise pas beaucoup et qui viendra complémenter le disque interne de 2TB, mais il me faut donc maintenant un nouveau disque externe de back-up Time Machine de 4TB qui sera en mesure de couvrir la totalité du disque interne de l’iMac de 2TB et le disque externe de 2TB. Il remplacera l’actuel disque Time Machine de 2TB déjà rempli. Après achat et installation du nouveau disque 4TB, les choses se compliquent encore quand il s’agit de déplacer le back-up Time Machine existant du disque de 2TB vers celui de 4TB. La méthode indiquée est de tout simplement copier le contenu du répertoire de back-up existant vers le nouveau disque. Copier 2TB prend environ 15 heures. Rien de plus frustrant quand la copie plante après 15 heures d’attente. La barre de progression arrive bien à 100% mais le compteur de temps indique indéfiniment qu’il reste 5 secondes pour terminer la copie. Au bout de deux heures d’attente supplémentaires et d’autres recherches sur internet, je comprends qu’il s’agit là d’un bug. Après deux essais de copie infructueux, je me décide à faire un nouveau back-up avec Time Machine depuis zéro sur le nouveau disque de 4TB, ce qui fonctionnera heureusement. Je fonctionne donc maintenant avec deux disques de 2TB (interne à l’iMac et externe) qui sont sauvegardés tous les deux sur un disque Time Machine de 4TB. Tout ça pour dire que malgré la réputation de fiabilité Apple, il y a beaucoup de dysfonctionnements et de complexités dans les mécanismes de leur OS.

J’essaie maintenant de comprendre comment faire de la place sur mon espace iCloud de 5GB qui est également plein. J’ai comme l’impression qu’il est très difficile de configurer clairement ce qui est copié ou pas sur iCloud, car l’iMac a une fonction par défaut d’optimisa de son espace disque en copiant des fichiers sur iCloud, qui bien entendu se remplit rapidement et demanderait une upgrade. Je sens comme une tactique pour pousser l’utilisateur à souscrire à cette upgrade. Je ne reviendrais pour rien au monde sur Windows, mais il y a de plus en plus de choses qui m’agacent sur l’iMac.

Et entre deux problèmes techniques avancés, je m’amuse à mettre en forme des idées de logo ou d’images d’entête pour Made in Tokyo. J’adore créer ce genre de construction à tendance futuriste, surtout en noir et blanc, un peu dans le style de la deuxième image de la page À Propos du site avec une inscription « Tokyo » se mélangeant à des morceaux de buildings. Je n’utiliserais probablement jamais les deux images construites ci-dessus en permanence sur Made in Tokyo, donc je leur donne une vie ici sur ce modeste billet.

見えなくても光る

Le billet précédent à Shibuya s’accompagne des photographies ci-dessus prises un peu avant chronologiquement, en route vers le centre de Shibuya. Après ces vacances en France, j’avais envie d’aller voir l’avancement des travaux à côté de la tour Shibuya Stream. Les travaux sont gigantesques mais les nouvelles tours qui vont naître ici bientôt n’ont pas encore poussé. La tour centrale de la station de Shibuya est par contre presque terminée et ouvrira le 1er novembre 2019. Elle a maintenant un nom affiché sur les façades, il s’agit de Shibuya Scramble Square. Le toit de la tour, à 230m de haut, sera ouvert sur l’extérieur, ce qui devrait donner une belle vue sur Shibuya. On peut être sûr par contre que l’accès sera payant.

Je découvre le morceau Hikari no Hate (光の涯) de Sugizo (de LUNA SEA) avec AiNA The End (de BiSH). Sugizo assure la partition musicale et AiNA le chant. Le morceau semble être destiné à la bande sonore d’un film d’animation Gundam appelé Origin. Je ne suis pas du tout familier de l’univers de Gundam (Je devrais peut être regarder à l’occasion). Une recherche rapide sur Wikipedia m’indique qu’il s’agit d’une série pour la télévision diffusée sur NHK en 13 épisodes du 29 avril au 12 Août 2019 sous le titre Mobile Suit Gundam: The Origin – Advent of the Red Comet (機動戦士ガンダム THE ORIGIN 前夜 赤い彗星). Ce morceau est le thème de fin du dernier épisode de la série. Sugizo a en fait produit tous les morceaux de cette série animée mais avec une collaboration différente pour chaque morceau, comme KOM_I de SuiKan, la chanteuse Miwa, le groupe rock Glim Spanky. Le morceau avec AiNA est en fait une reprise d’un morceau composé avec MORRIE pour l’album Oneness M de Sugizo sorti en 2017. Je ne connaissais pas MORRIE, leader et chanteur du groupe Dead End qui était actif dans les années 80 (ils se sont reformés des années plus tard apparemment). C’était un groupe metal-hard rock japonais qui influencera le style Visual Kei, dont LUNA SEA faisait d’ailleurs partie à une période donnée. Je préfère la voix de AiNA à la version masculine de MORRIE, mais l’instrumentation des deux morceaux est assez proche. Cette version de 2019 est cependant plus aboutie. J’aime énormément ce morceau, qui a une vertu apaisante que l’on a envie de prolonger en repassant le morceau ad repetitam. La guitare acoustique en fingerpicking de Sugizo est sublime et me replonge dans l’atmosphère, non dénuée d’un certain mystère, des morceaux de LUNA SEA. Je l’ai certainement déjà mentionné auparavant mais mes premiers contacts avec la musique rock japonaise se sont fait en découvrant quelques morceaux de ce groupe, alors que j’étais encore étudiant en France. Lors de mon premier voyage au Japon en 1998, j’avais ramené un single, celui du morceau de I for You, que j’ai beaucoup écouté. Le style était assez différent de ce que j’écoutais à l’époque en France entre le rock indépendant américain et le trip-hop de Bristol. Je me souviens avoir mis un peu de temps à apprécier la voix de Ryuichi Kawamura, empreinte de romantisme mélangé à la flamboyance androgyne du style Visual Kei. Mais à l’époque où j’écoutais ces morceaux de LUNA SEA, à la fin des années 90, le style Visual Kei était déjà en phase de déclin et en 1999, il n’y avait plus beaucoup de traces visibles de ce mouvement à la télévision à part quelques exceptions comme Shazam (avec Izam), ou des groupes formés un peu plus tardivement comme Dir En Grey que je ne connais pas du tout. À l’époque, j’écoutais aussi beaucoup L’Arc~en~Ciel, un autre groupe à tendance Visual Kei. Autant j’aime beaucoup réécouter LUNA SEA maintenant, avec une pointe de nostalgie de la fin des années 90, autant j’ai beaucoup de mal à réécouter les morceaux de L’Arc~en~Ciel, à part peut-être quelques morceaux de l’album Heart de 1998. Le morceau Hikari no Hate de Sugizo m’amène donc à écouter son album Oneness M de 2017, mais je le trouve très inégal. Chaque morceau est interprété par un chanteur différent, souvent de l’ex-scène Visual Kei d’ailleurs comme Kyo de Dir En Grey, Teru de GLAY ou Kiyoharu de Kuroyume, mais également de groupes plus récents comme Yoohei Kawakami de [Alexandros]. En fait, je n’aime sur cet album que trois morceaux dont le fabuleux Towa (永遠) avec Ryuichi au chant, et les deux derniers de l’album dont le morceau VOICE avec Kiyoharu et le Hikari no hate avec MORRIE. En fait, alors que j’écoute plusieurs fois ce morceau en écrivant ces lignes, j’en viens à l’apprécier tout autant que la version avec AiNA. Les écouter à la suite, l’original puis la nouvelle version, me fait apprécier leurs différences.

estival ’19 (2)

La plupart des photographies de ce billet ont été prises aux Sables d’Olonne et aux alentours, ainsi qu’au château de Chambord. Comme tous les ans, nous passons une bonne partie de nos vacances sur la côte vendéenne aux Sables, partageant principalement notre temps entre les balades à vélo, les constructions de châteaux dans le sable, les jeux de balle les pieds dans l’eau en évitant les vagues (notamment la septième qui est toujours plus grosse que les autres), les promenades dans les rues en recherchant les maisons typiquement sablaises (elles sont nombreuses) ou sur le remblai le soir quand les musiciens amateurs s’entourent de petites foules attentives. D’ailleurs, j’’ai été très impressionné par un très jeune groupe rock de deux frères adolescents appelés Olosphere. Vers la fin des vacances avant de remonter à Paris, nous faisons un détour au château de Chambord. Je ne l’avais jamais visité et il est bien entendu impressionnant de beauté et de complexité, notamment pour son fameux escalier à double révolution et pour ses toitures extrêmement travaillées. Nous revenons ensuite vers Paris pour une dernière nuit dans la capitale. Je montrais cela dans le dernier épisode de cette petite série en France.

J’ai un rituel lorsque nous sommes en vacances à la maison en France, c’est de fouiller dans les affaires que je n’ai pas amené avec moi au Japon. Il y a une série de dessins d’inspiration manga que je créais souvent le soir en écoutant, adolescent, les émissions de Fun Radio ou en regardant d’un œil et en toile de fond les séries américaines qui passaient en deuxième ou troisième parties de soirée. Tout est rangé dans un classeur dans mon ancienne chambre et le rituel annuel consiste à ouvrir ce classeur, passer en revue rapide ces vieux dessins pour se remémorer ces moments, relire les notes que j’écrivais à l’arrière du papier dessin indiquant le contexte dans lequel je dessinais (la date, la musique que j’écoutais à ce moment, des éléments d’inspiration…). Il y avait toute une histoire entourant chacun de mes dessins et je regrette un peu de ne pas avoir pris le temps d’écrire ce genre de notes quand j’ai commencé il y a quelques années à dessiner mes formes futuristes organiques. Je ne relis bien sûr pas toutes ces notes, mais j’en lis quelques unes au hasard avant de refermer le classeur jusqu’à l’année prochaine. Je ne manque également jamais de regarder la dizaine de numéros du magazine manga de Tonkam, Tsunami, rangés dans un autre petit classeur. Ce magazine était un précurseur du style manga en France, mais il parlait également un peu de musique et de culture nippone. Je dévorais chaque numéro, presque religieusement. J’aime relire quelques articles au hasard, tout comme j’aime feuilleter les quelques art books que je possède comme Intron Depot de Masamune Shirow, un art book sur les séries RG Veda et Tokyo Babylon par Clamp, un autre sur la série animée Iria Zeiram de Masakatsu Katsura. Les art books m’amènent ensuite à regarder quelques uns de mes manga alignés sur une étagère ou rangés dans des boîtes, la série Vidéo Girl Ai du même Katsura, pratiquement tout Masamune Shirow sortis chez Glenat ou ailleurs (Appleseed, Ghost in the Shell, Orion, Dominion, Black Magic), la série Gunm (Battle Angel Alita) par Yukito Kishiro qui m’avait également passionné à l’époque (il faut que je regarde le film par curiosité), Akira de Katsuhiro Otomo ainsi que quelques tomes de Mother Sarah. Il y en a beaucoup d’autres, ainsi que des bandes dessinées européennes. Parfois, j’observe une à une les boîtes de vieux jeux vidéo Nintendo des générations 8bits et 16bits en versions françaises et import japonaises. Les plus belles que je possède sont celles du jeu Prince of Persia en version japonaise Super Famicom, les cartouches NES des deux premiers épisodes de Zelda. Je regarde aussi les quelques CDs musicaux qui me restent encore à ramener au Japon, plutôt des EPs, beaucoup de Pixies, des Live bootleg, des EPs des Breeders également… Tout ceci est mon petit trésor resté en France, et passer une heure ou un peu plus à regarder tout cela me replonge avec une certaine nostalgie plus de 25 ans en arrière. Ensuite, je referme les boîtes, referme le placard et cette porte temporelle jusqu’à l’année prochaine. En fait, je pense que j’apprécie le fait que toutes ces choses ne soient pas immédiatement accessibles, et qu’il faut attendre cette période particulière une fois par an où nous revenons en France, pour me replonger dans cette atmosphère de jeunesse.