Un espace caché de la vue de tous se distingue par des graffitis sans originalité. Les trains n’arrivent jamais en gare quand il n’y a personne à attendre sur les quais. Le tournesol géant tente de capter le soleil mais est incapable de s’orienter pour en profiter pleinement. Un autocollant en forme de soleil essaie de ressembler à ceux de Murakami au 23 du quartier de Sarugakucho mais subsiste dans l’ignorance de tous. Le photographe qui veut pourtant passer inaperçu dans le décor urbain des immeubles de verre se laisse surprendre par un passant immobile couvert de miroirs. Une série de photographies prises à Daikanyama un jour de fin d’été.
Extrait de la vidéo sur YouTube du morceau Can Little Birds Remember? de For Tracy Hyde sur leur nouvel album New Young City.
Le nouvel album de For Tracy Hyde intitulé New Young City vient de sortir il y a quelques semaines, un peu après la sortie du premier morceau sakura no sono (櫻の園 ou The Cherry Orchard comme titre en anglais) dont je parlais auparavant. Ce nouvel album a un peu la même approche cinématographique que l’album précédent de 2017 he(r)art, avec un morceau instrumental d’introduction et quelques interludes pour faire transition entre les différentes ambiances de l’album. Le style est principalement de la Dream Pop mais varie vers le pop rock sur plusieurs morceaux et vers le shoegazing vers la fin de l’album. La qualité générale est incontestable, mais les morceaux sont pour moi inégaux en intérêt malgré la grande unité générale. Il y a beaucoup de très bons morceaux comme Be My Blue (繋ぐ日の青), You as a Season, Girl’s Searchlight ainsi que l’autre morceau sorti en vidéo juste avant la sortie de l’album Can Little Birds Remember? En fait, je pense que l’album reste très sage et appliqué, et j’aurais voulu y entendre un peu plus d’écarts sonores. Ceci étant dit, l’ensemble est très agréable à l’écoute et je pense m’être habitué à la voix d’Eureka. Par rapport à he(r)art, cette voix devient un point fort sur New Young City. Il y a une forte sensation de nostalgie en écoutant les morceaux de l’album, celle d’une adolescence révolue. C’est un peu comme si on était confronté à une mémoire qui n’est pas la sienne mais qui parait tout de même très familière. C’est une sensation étrange que je ressens parfois en écoutant de la musique japonaise des années 80 que je ne pouvais pas avoir entendu à l’époque mais qui parait tout de même très familière.