Les cinq photographies de ce nouvel épisode de ma série sur Tokyo en répétition sont toutes prises dans un espace très limité sur l’avenue Aoyama, autour de l’université des Nations Unis, notamment à la grande librairie Aoyama Book Center se trouvant à proximité. Elle est située au sous-sol, un peu à l’écart de l’avenue et n’est donc pas évidente à trouver, malgré sa grande taille. Comme ça faisait des années que je n’y étais pas allé, j’en avais même oublié son existence. je pense y revenir un peu plus souvent vu le très grand nombre de livres de photographie et d’architecture que l’on peut y trouver. Sur une des vitrines de la librairie, on y montre des photographies de Yoshiyuki Okuyama à l’occasion de la sortie d’un recueil de photographies appelé Girl. Le nom de ce photographe me dit quelque chose quand je l’aperçois sur cette vitrine. Ces photographies très granuleuses et à peine déchiffrables que je vois sur la vitrine m’attirent beaucoup. Elles me donnent soudainement l’envie de photographier différemment, comme cette tentative de ‘double photographie’ à travers le filtre de l’iPhone. J’essaie en quelque sorte de matérialiser une crainte qui me gagne soudainement, celle que les smartphones finiront un jour par produire une qualité photographique supérieure à celle des appareils reflex. L’ultra-instantané des smartphones, permettant à la fois de prendre une photo et de la publier immédiatement sur les réseaux sociaux, enlève tout temps de reflexion car il faut avant tout publier avant les autres. Cette étape d’immédiateté réduit le temps d’une réflexion salutaire, et c’est personnellement cette étape de réflexion que je préfère dans mon approche photographique et de blogging.
En entrant à l’intérieur de la librairie, on peut découvrir plusieurs photobooks de Yoshiyuki Okuyama et notamment un que je reconnais pour avoir gardé une photographie découpée et collée sur une des pages d’un de mes bloc-notes papier. J’avais donc reconnu le nom de Okuyama en raison de cette photographie conservée dans mon bloc-notes. J’aime beaucoup son style, jouant parfois avec l’absurde ou les altérations d’images. On peut voir un grand nombre de ses photographies sur son site internet, certaines sont commerciales, par exemple des couvertures d’albums comme ceux de Quruli ou Never Young Beach. On peut également voir sur le site des extraits des photobooks dont celui bizarrement intitulé Bacon Ice Cream qui m’a l’air d’être un des plus intéressants.
Un peu plus loin dans la librairie, un magazine grand format est posé à plat avec une très belle photographie de Kiko Mizuhara. Je ne connais pas ce magazine appelé Sneeze. Cette photo de couverture est prise par le photographe japonais Takashi Homma. Je ne possède aucun livre de photographies de Takashi Homma, mais je garde toujours en tête un de ses photobooks intitulé Tokyo and my daughter dans lequel il mélange des photographies de Tokyo et notamment d’architecture, et d’autres photographies beaucoup plus intimes, de sa fille. Ce mélange des genres m’avait inspiré sur quelques billets en mai et juin 2011, comme ceux intitulés sun/moon, from an empty road 1 et 2, fixed, なん階立て et ルーフまで行ける. Sur le modèle de Takashi Homma, je tentais de mélanger également des photographies de mon fils avec des scènes de rues ou d’architecture. J’ai en fait déjà feuilleté ce livre Tokyo and my daughter plusieurs fois dans des librairies, et je le garde toujours en tête comme modèle, car j’aime aussi beaucoup mélanger les genres. Je devrais certainement l’acheter un jour.