Je profite de mon passage à Ariake pour aller revoir le K-Museum conçu par l’architecte Makato Sei Watanabe, à qui on doit le futuriste Aoyama Technical College. Le K-Museum est tout aussi futuriste mais possède un design post-moderne beaucoup plus rectiligne, composé de formes simples collées les unes aux autres pour former un ensemble complexe. Seule une bulle dorée posée sur une partie du toit vient contraster avec les ensembles monolithiques du building. Ce bâtiment de taille relativement réduite ressemble à une sculpture. Il est posé sur un socle en son centre et ses parties avant et arrière s’élèvent dans le vide au dessus du sol. Cette élévation est impressionnante et la dynamique du building posé sur un terrain tout en formes courbes fait penser à un paquebot futuriste dont le pont avant s’échapperait d’une grande vague. Les surfaces sont couvertes de métal réfléchissant la lumière en contraste avec le sol courbé recouvert de granite noir absorbant les rayons lumineux. Ce contraste est volontaire pour faire apparaître le building comme un vaisseau de lumière.
Les quatre petites photographies ci-dessus montrant l’intérieur du musée et une vue extérieur à la fin de la construction du building sont tirées du site internet de l’architecte Makato Sei Watanabe.
C’est en fait la deuxième fois que je viens voir ce building. La première fois était il y a un peu plus de douze ans en juin 2007. Depuis la dernière fois, les espaces vides autour du building ont été remplis par de nouvelles constructions. Rappelons que cette zone de Tokyo gagnée sur la mer était promise à un important développement urbain pendant la bulle économique, mais que l’éclatement de celle-ci a laissé ces espaces vides pendant de nombreuses années, laissant le K-Museum isolé et loin des regards. Avec les Jeux Olympiques de 2020, Ariake poursuit de nouveau son développement. Le K-Museum était déjà fermé en 2007, entouré d’une barrière grillagée. C’est toujours le cas actuellement, ce qui est vraiment dommage pour un building au design si inhabituel dans Tokyo. On aurait envie de visiter l’intérieur du musée, même si l’espace semble très réduit et éclairé artificiellement. En fait, je ne suis pas certain si ce building était pleinement opérationnel en tant que musée après sa construction en 1996. Il était apparemment destiné à montrer des expositions sur l’infrastructure urbaine de Tokyo, mais aurait fermé ses portes assez rapidement, laissé seul dans les espaces vides d’Ariake. On aimerait voir ce musée réhabilité, d’autant plus que les surfaces sans être correctement entretenues finissent par être attaquées par les éléments. Les surfaces de métal continuent tout de même à réfléchir la lumière, l’image des arbres plantés autour et les reflections de la ville. C’est peut être en réfléchissant des images de la ville que ce musée devient lui-même une œuvre d’art à l’intérieur du musée-ville. C’est une des réflexions abordées par l’architecte sur son site internet. Cette petite merveille d’architecture post-moderne reste relativement méconnue et mériterait qu’on s’y intéresse un peu plus.
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