Comme beaucoup de lieux de rassemblements, le Mori Art Museum est fermé pour deux semaines jusqu’au 13 mars pour raison de Coronavirus. Nous y sommes allés quelques jours avant cette fermeture temporaire, le lundi 24 Février qui était un jour férié. Il y avait assez peu de monde dans le musée par rapport à l’habitude bien que l’affluence dépend toujours de l’exposition en elle-même. L’exposition que nous sommes allés voir et qui se terminera le 29 Mars s’appelle Future and the Arts: AI, Robotics, Cities, Life. Elle a pour ambition de montrer ou du moins donner des pistes sur les modes de vie que l’humanité sera amené à suivre dans le futur. Le sujet de l’intelligence artificielle, très populaire en ce moment, y est bien entendu abordé, mais on nous parle également de biotechnologie et de réalité augmentée à travers des installations artistiques et des images ou vidéos essayant de nous décrire les modes de vie futur dans les 20 ou 30 ans qui vont venir. Fort à parier qu’on ne verra pas dans 30 ans la moitié de ce qui est montré dans l’exposition, mais l’exposition n’est pas non plus déconnectée des avancées récentes, comme l’utilisation de la robotique personnelle, et des préoccupations actuelles, notamment environnementales. L’exposition démarre en nous montrant des propositions originales d’organisations urbaines, où les villes se déplacent sur les océans ou s’intègrent complètement avec la végétation. On nous montre des exemples d’immeubles organiques (une vision de Paris en 2050 par Vincent Callebaut par exemple) et des structures construites sur imprimantes 3D se mélangeant avec des éléments de végétation. La septième photographie ci-dessus montre ce genre de bio-structure qui s’appelle tout simplement H.O.R.T.U.S. XL Astaxanthin.g par ecoLogicStudio. Ces grandes propositions urbaines nous rappellent les villes imaginées dans les années 1960 par les architectes et urbanistes japonais du groupe Métaboliste. L’exposition y fait d’ailleurs référence mais en évoquant la notion de Neo-Métabolisme, car ces nouvelles villes prennent en considération l’aspect environnemental et la coexistence avec le naturel, qui étaient absents du mouvement original.
Dans la section suivante, on aborde les changements possibles de notre style de vie intégrant la robotique et la réalité augmentée ou les innovations en terme de design, notamment vestimentaires. Il y a un stand où on peut tester un casque VR en conduisant une voiture du futur, mais cela reste assez peu convainquant et pas forcément à sa place dans une exposition d’art. On aborde ensuite les questions d’éthique liées à ces avancées technologiques, par exemple l’augmentation des capacités humaines par la biotechnologie. La place de l’humain sera également amené à évoluer dans un environnement qui se robotisera de plus en plus. L’exposition devient à mon avis un peu désorientante à partir de ces dernières sections et j’ai eu un peu de mal à maintenir le fils car certains concepts sont abstraits et l’exposition peine un peu, je trouve, à les expliquer clairement. On se trouve parfois à regarder une installation sans vraiment comprendre ce qu’elle veut démontrer. C’est le cas par exemple d’une installation appelée Architecture of Moods de François Roche, que j’aurais aimé mieux comprendre. Un peu plus loin dans les salles du musée, je suis amusé de revoir les personnages mi-hommes mi-animaux conçus de manière très réaliste par l’artiste australienne Patricia Piccinini. Nous avions vu une exposition de ses œuvres au musée d’art contemporain Hara près Shinagawa en 2004. Ces représentations imaginaires de ce que pourraient être les affres des manipulations génétiques sont à la fois effrayantes et touchantes. On nous montre ici un seul mannequin mi-femme mi-singe, intitulé Kindred, tellement réaliste qu’on arrive pratiquement à ressentir ses émotions.
Une petite salle fermée par un rideau de plastique noir attire ensuite mon attention car on y joue une musique alternative pop qui m’est un peu familière. La pièce sombre montre une boîte étanche médicale de verre dans laquelle sont disposés des tubes à essais. Je ne reconnais pas tout de suite cette voix chantant à répétition 止めて止めて進化を止めて (Arrêtez Arrêtez Arrêtez l’évolution), semblant prôner la décroissance. Il s’agit de la voix d’Etsuko Yakushimaru, dont j’ai déjà parlé quelques fois ici. L’approche de cette installation musicale intitulée わたしは人類 (Je suis l’humanité) est plus intéressante qu’elle n’en a l’air. Ce projet réfléchit au concept de musique post-humaine, au méthode d’enregistrement et de transmission de la musique à travers les décennies qui viennent. La musique est actuellement enregistrée et transmissible à travers différents supports comme les formats vinyls, digitaux sur CD ou format MP3, mais qu’en sera t’il dans des dizaines ou centaines d’années? Ces formats auront grandement évolué ou auront même disparu. La musique dont on disposait sur CD ou lecteur MP3 ne sera certainement plus écoutable sur ces supports. Cette réflexion amène Etsuko Yakushimaru à imaginer une transmission de la musique par les gènes. Elle utilise pour cela une séquence nucléique de cyanobactéries. L’information musicale est convertie en code génétique utilisée pour créer une séquence ADN artificielle incorporée dans les chromosomes d’un microorganisme. Par cette méthode, pas forcément aisé à comprendre, le microorganisme génétiquement modifié contient dans son ADN une partition musicale. Comme cet organisme se réplique lui-même continuellement, il maintiendra son existence même si l’humanité venait à disparaître, en attendant qu’une nouvelle espèce post-humaine parvienne à décoder son code musical. Tout ceci est bien entendu très utopique, mais la question initiale de faire perdurer la musique au delà des supports actuels qui seront forcément amenés à disparaître avec les années, est très intéressante et la solution imaginée est plus qu’étonnante. De retour à la maison, je m’empresserais d’acheter ce morceau I’m humanity sur iTunes.
L’exposition se termine par un bloc monolithique de 5 mètres de haut sur lequel se déroulent des images ultra-rapides sur des sons sourds post-industriels. On reste comme hypnotisé devant ces images qui défilent. J’imagine ces images défilantes comme une immense base de données enregistrant la vie humaine. Cette œuvre intitulée DATAMONOLITH par Ouchhh est vraiment impressionnante et termine excellemment l’exposition, que j’ai pourtant trouvé inégale dans son ensemble.
If you want to understand… and not to be trap in a visible flagship…..reading is not so bad for lobotomized french lost in tokyo…
Je suis toujours un peu embêté pour répondre à ce type de commentaire, quand les phrases décousues ne facilitent pas la compréhension (que veut dire « trap in a visible flagship… ») et quand certains termes employés semblent volontairement insultants (« lobotomized french… »). Écrire le commentaire en français aurait peut être facilité la compréhension. Je ne pense pas correspondre au profil d’un français « lobotomisé » perdu dans Tokyo (vu le nombre d’années que j’y vis). Je ne pense pas qu’émettre une réserve doit nous classifier automatiquement comme une personne « lobotomisée », si on veut bien comprendre ce que ça veut dire ici. Lire les explications de l’installation ne m’a malheureusement pas aidé à bien comprendre sa finalité. Il y avait peut être une façon plus ‘ludique’ pour faire comprendre au visiteur néophyte dans ce type d’exposition adressée au grand public. Le texte sur le billet ci-dessus aurait pu lancer une réflexion sur la manière de vulgariser les idées et les représentations qui sont développés dans l’exposition. Je reste dans l’incompréhension du commentaire offensant qui en résulte, d’autant plus que comme je l’écrivais ci-dessus j’aurais grandement aimé mieux comprendre ces idées novatrices et en quelle mesure elles peuvent influer sur nos modes de vie futurs (c’était un des thèmes de l’exposition).
votre francais est pedant, pretentieux, affable…petit bourgeois…. qui vous dis que vous devriez comprendre ce qui n est pas fait pour vous…qui vous dit que la vulgarisation est un des objectifs d’un »display »…? Le futur est une pensee retrograde et vintage… un concept « futurama’ de 39… de fiction autorealisatrice…bref le futur c’est le joujou du capitalisme… avant d ecrire… acheter des livres…et lisez… pour affuter votre systeme de penser..
» Trap in a flagship » /// cela donne votre vision du monde… faut que ca soit consommable, vulgaire, easy listening, easy food, easy mind…pour un clientelisme abruti… qui confond culture et divertissement…et spactacle…. commencez par Guy Debord… on ne fait pas au japon de la « politique d’accueil du public » comme on dit dans nos musee Franco-francais…
L architecture des humeurs / moods …. faites un effort avant de vous prendre pour critique…paresseux.
———-http://www.new-territories.com/blog/architecturedeshumeurs/
———Petit catalogue / http://www.new-territories.com/blog/architecturedeshumeurs/wp-content/uploads/2010/pdf/mouvement%20UK%20Une_architecture_des_humeurs_UKlight2.pdf
D autant plus que cela parle de physiologie et bio-chimie des humeurs…. ne suivez vous pas les nouvelles….la pandemie…et l’epidemiologie…
faut il vous expliquer ? Lisez Calire Malibou sur l’epigenetique….
Bref il vous faut un tuteur…nous ne le sommes pas.
Bonjour Frédéric,
Je glisse une petite tête virtuelle par la porte pour partager avec toi deux lectures (et by-passer cette polémique infondée qui n’en vaut pas la peine).
J’aurai aimé voir cette exposition et ce que tu donnes à voir des maquettes est très sympa. Le modèle H.O.R.T.U.S. XL me renvoie d’ailleurs au concept de constructions qui pourraient se répliquer à l’infini et qui est développé dans Blame!
C’est là que j’établis deux ponts avec mes conseils BD, à moins que tu ne les connaisses déjà : La Tour (Schuiten et Peeters) et Dédale (Takamichi). Le deuxième est dispensable mais le premier est une recommandation forte !
La pensée métaboliste est une pensée politique et esthétique (Constant, Friedman, Maymont…)…pas une décoration 3d pour frenchy acculturé (desolé ce n est pas votre faute). Ce machinT(R)UX a été paye justement par le centre Pompidou…dont la charge depuis 10 ans est de ‘vulgariser » et par la même de Copier, Plagier, Bégayer…afin que les produits culturels soient déjà consommés, avant d’être re-valider et institutionnaliser… est-ce une polémique stérile ! Non la création qui n’abolie pas le risque d’être un humain en ce monde…elle n’est pas faite pour être sympathique… Symptome de Cassandre.
Exemple »Coder le monde » du Centre P. sans qu’aucun hackers / dans stratégie du »leaks », ceux qui font face à la désinformation d’état, à la concentration de pouvoir et de capitaux privées dans les paradis…etc. etc.,… … n’ait été invités…Imaginez le monde sans hackers / et bien le Centre Pompidou, dans son impunité curatoriale, apres voir omis le fascisme rampant de le Corbusier dans l’expo pharaonique du meme nom…(commissionaire F. Migayrou) …le revendique, comme un cynisme performatif (un de plus) … C’est a cela que vous applaudissez frénétiquement…et non ce n’est pas le Future… mais le statut quo des privilèges et de ceux qui en jouissent…