Certaines revues du film « Simon Werner a disparu », le film de Fabrice Gobert dont je parlais dans un précédent billet, mentionnent les influences possibles du film américain Elephant de Gus Van Sant sorti quelques années auparavant en 2003. J’y vois assez peu de ressemblances si ce n’est le fait que l’histoire se passe en grande partie dans un lycée et qu’elle est narrée sous plusieurs points de vues. Je regarde du coup une nouvelle fois Elephant, que je n’avais pas revu depuis longtemps. Le titre fait référence à l’expression « un éléphant dans la pièce », « elephant in the room » en anglais, qui veut signifier qu’un événement est tellement gros et latent qu’on ne l’aperçoit même pas. Il s’agit dans le film de la tragédie du lycée de Colombine en Avril 1999 dans une ville du Colorado. Le film ne donne pas d’explications sur ce terrible événement. Les personnages à l’écran sont souvent filmer de dos et on passe notre temps à les suivre, en silence car le film contient peu de musique, d’une manière un peu détachée comme des fantômes. Le manque de musique accompagnant les scènes contribue d’ailleurs à rendre ces scènes pesantes. Il n’y a que cette scène au piano où un des lycéens joue La lettre à Élise de Beethoven et où on voit l’éléphant dessiné dans la pièce, juste avant que la tragédie ne démarre. J’avais oublié que ce film avait été récompensé à Cannes. Je devrais peut être revoir Last Days du même réalisateur qui s’inspirait de l’histoire de Kurt Cobain et que je n’avais malheureusement pas vraiment apprécié à l’époque.