Ces photographies ont été prises à Ginza le même jour que les photographies que j’ai pris de l’immeuble futuriste de Louis Vuitton sur la rue Namiki. On était bien passé rapidement à Ginza ces dernières semaines ou mois, mais cela faisait très longtemps que je n’avais pas pris le temps de parcourir ces rues pour voir comment l’architecture avait évoluée. Je ne remarque pas de changements notables à part les couleurs vives sur les façades du Department Store Matsuya Ginza. Les personnages qui y sont dessinés pour Louis Vuitton (encore) sont vraiment étranges. Ces personnages sont issus de la collection Printemps-Été 2021 créée par Virgil Abloh pour la marque, sous le nom ‘Les aventures de Zoooom et des ses amis’. On se demande bien ce qui est passé par la tête du créateur. Je pense qu’on est ici dans le domaine où le ringard devient cool, mais la frontière est pour moi très difficile à identifier dans ce cas là. Enfin, c’est la mode en ce moment pour les marques de luxe d’utiliser des personnages animés. Louis Vuitton avait déjà utilisé les fleurs de Takashi Murakami il y a de cela plusieurs années. Loewe s’empare du monde de Ghibli ces derniers temps et notamment Totoro. Et pour Gucci, c’est Doraemon. J’avoue que j’ai énormément de mal à voir les relations qu’il peut y avoir entre l’univers très populaire de banlieue tokyoïte dans Doraemon et le luxe de Gucci. Enfin, Gucci utilise seulement l’image de Doraemon sans s’encombrer de tous les personnages du manga et de l’anime. Après, on n’enlèvera pas le fait que le résultat devient super mignon. Je ne sais pas quelle marque va s’emparer de l’imagerie de Sazae San? Peut être Chanel, je verrais bien Sazae San en tailleur Chanel, ça lui irait très bien je pense.
Dans la même rue, je jette souvent un œil à la devanture du magasin Wako, car elle est toujours joliment présentée et je la prends assez souvent en photo. On y voit, cette fois-ci, une série de petits bœufs ou vaches, signe chinois de cette année 2021, assis sur des boules de verdure comme des mini planètes. Je continue à marcher jusqu’à Higashi Ginza pour revoir le théâtre Kabukiza. Il avait l’air d’être ouvert car des affiches de spectacles étaient montrées à l’entrée et deux réceptionnistes s’y tenaient debout. Je n’ai pas vu de spectacle kabuki depuis longtemps (la première fois était en 2005), mais j’éprouve un certain plaisir à voir qu’il n’est pas fermé en ces temps de crise sanitaire. Sur les deux photographies du Kabukiza ci-dessus, celle à la verticale est prise à l’iPhone tandis que les autres ont toutes été prises au Reflex. Toutes les photographies sont prises à Ginza sauf celle du gâteau rouge avec le kanji 愛 prise à Shibuya, pendant la période de la Saint Valentin. Je m’interroge d’ailleurs sur la présence du mot hôtel juste à côté de ce kanji. J’ai de toute façon pensé que l’extravagance de cet objet allait bien avec l’atmosphère de Ginza. Oh, il est bientôt 10h du matin et il faut que je retourne rapidement devant la pâtisserie japonaise Kūya (空也) pour aller y acheter les monaka et wagashi que m’avait commandé Mari.
Je découvre l’artiste Jaguar Jonze à travers deux superbes morceaux intitulés Murder et Deadalive, sortis respectivement en Novembre et Septembre 2020. Jaguar Jonze est le nom d’artiste de Deena Lynch, 29 ans, née à Yokohama d’une mère Taïwanaise et d’un père Australien. Elle vit actuellement à Brisbane en Australie mais a passé les sept premières années de sa vie au Japon, ce qui explique l’imagerie japonisante de certaines de ses vidéos, notamment Deadalive. Elle a déjà sorti deux albums sous son vrai prénom et un EP et plusieurs singles depuis 2018 sous ce nom Jaguar Jonze. J’ai écouté au hasard quelques uns des ses derniers morceaux et les deux que je mentionne ici ont particulièrement attiré mon attention au point où je les écoute en boucle. J’aime beaucoup sa voix qui a beaucoup de présence et cette guitare à la sonorité de rock indé, similaire sur les deux morceaux. On accroche assez vite à cette musique aux accents pop derrière les guitares. C’est le morceau Murder qui m’a d’abord convaincu, notamment pour la dynamique de son chant et pour un passage instrumental particulièrement bien senti vers la fin du morceau, car l’association des notes ne suit pas une progression évidente. C’est une artiste à suivre.