Depuis la gare de Shinjuku, je marche maintenant vers Kabukichō en direction de la station de Seibu Shinjuku. Cette zone de Shinjuku a pris ce nom de Kabukichō car elle était initialement destinée à accueillir un théâtre kabuki après la seconde guerre mondiale. Ce théâtre, qui était censé s’appeler Kiku-za, n’a jamais vu le jour en raison de problèmes de financement, mais le nom de Kabukichō est resté. Des centres de divertissement se sont tout de même développés un peu plus tard, notamment un cinéma appelé Tokyu Milano-za construit en 1956 ainsi que d’autres établissements: un centre culturel, un théâtre et une patinoire. Le cinéma Tokyu Milano-za a fermé ses portes le 31 Décembre 2014. Le bâtiment a été rasé et va laisser place à une tour de 225 mètres actuellement en cours de construction. Je ne suis pas venu à Kabukichō pour voir ce nouveau building en construction qui va continuer à transformer l’image du quartier, mais plutôt pour aller voir la palissade de métal blanc qui l’entoure. Dans le cadre d’un projet intitulé Shinjuku Art Wall (新宿アートウォール・プロジェクト), une sélection de photographies de Daido Moriyama y sont affichées en grand format sur les murs Sud et Ouest. Certaines photographies sont assez connues comme celle avec des bas résille formant des motifs courbes, celle montrant des lèvres féminines prises en gros plan ou encore la photographie de câblages électriques compliqués accrochés sur un poteau. Je ne connaissais pas la plupart des autres photographies, notamment celles montrant des personnages de la série Evangelion comme Ayanami Rei. C’est une bonne idée d’utiliser ces surfaces autour des constructions pour montrer des photographies, illustrations ou autres œuvres d’art. J’ai l’impression que cette méthode d’exposition devient plus fréquente ces derniers temps. Je me souviens des palissades blanches autour du PARCO de Shibuya sur lesquelles Katsuhiro Ōtomo et Kosuke Kawamura s’étaient associés pour montrer des illustrations du manga Akira. Ce n’est pas le seul exemple d’art de rue éphémère que j’ai pu voir à Shibuya.
J’écoute souvent l’album éponyme de Millenium Parade mais je me rends compte que je n’en avais jamais parlé dans un billet à part entière, car je l’avais en fait évoqué dans des commentaires d’un ancien billet lorsque je commençais à écouter l’album en Mars 2021 un mois après sa sortie. Je l’écoute de plus en plus maintenant car c’est un album qui se révèle petit à petit. Millenium Parade (abrévié en Mirepa ミレパ) est un projet musical mené par Daiki Tsuneta, fondateur de King Gnu avec Satoru Iguchi. Alors que King Gnu a une approche rock plutôt mélodique, Millenium Parade prend une approche plus éclectique mélangeant les styles entre rock, passages plus symphoniques, des moments électroniques ou jazz et d’autres de hip-hop. J’aime beaucoup King Gnu et c’est le groupe qui réconcilie tout le monde à la maison. Je m’étais procuré sur iTunes leurs deux derniers albums, à savoir celui intitulé Sympa sorti en Janvier 2019 et leur dernier intitulé Ceremony sorti en Janvier 2020. Ceremony comprend le single Hakujitsu (白日) qui a grandement contribué à la notoriété du groupe, notamment pour la voix rare de Satoru Iguchi. Iguchi et Tsuneta sont proches car ils viennent tous les deux de la même université des Beaux Arts de Tokyo, Département Musique. Iguchi ne fait cependant pas partie de Millenium Parade mais est tout de même invité sur deux morceaux à la fin de l’album dont le morceau Familia qui le conclut. Ce morceau reste très proche de l’esprit musical de King Gnu. Daiki Tsuneta est également membre fondateur de Perimetron qui est un collectif composé de vidéastes, d’illustrateurs graphistes et de musiciens. Perimetron ressemble à une troupe d’artistes très proches partageant une même vision créative. Ce groupe réalise les vidéos de King Gnu et de Millenium Parade. Dans son ensemble, King Gnu est à mon avis plus axé mainstream que Millenium Parade qui se présente plutôt comme un concept musical. Daiki Tsuneta y compose les musiques et invite différents artistes pour les interprétations vocales et instrumentales, comme les voix féminines de l’interprète Ermhoi sur quelques morceaux comme 2992 ou Lost and Found ou encore Friday Night Plans sur le morceau Trepanation. Leurs interprétations vocales sont superbes d’ailleurs. Tsuneta chante également sur plusieurs morceaux. Les paroles sont presque toutes en anglais bien que les membres du groupe et les invités soient tous des artistes japonais, mais parfois d’origines diverses. Millenium Parade est très intéressant musicalement dans un esprit rock se mélangeant avec une approche symphonique, parfois jazz, mais gardant quelque chose d’assez chaotique. C’est d’ailleurs une image que Tsuneta recherche, car il évoque lui-même le Tokyo Chaotic Sound comme tendance principale de leur art. Il y a d’ailleurs un morceau intitulé Tokyo Choatic!!! qui se trouve être une interlude musicale. Il y a beaucoup de courtes transitions musicales dans cet album, contribuant à son approche conceptuelle. Ces transitions façonnent d’ailleurs l’ambiance générale qui se dégage de l’album. Plusieurs d’entre elles évoquent le folklore japonais, comme le tout premier morceau intitulé Hyakki Yagyō (百鬼夜行) qui fait référence à la parade nocturne des 100 démons yōkai arpentant tous les ans les rues durant les nuits d’été et provoquant la mort à ceux qui ont le malheur de croiser leur procession. Hyakki Yagyō était également le thème de la tournée de Sheena Ringo en 2015 (椎名林檎と彼奴等がゆく 百鬼夜行2015), dont j’ai le Blu-ray sans l’avoir vu car je fais durer le plaisir. Ce trait d’union m’interpelle forcément un peu. Une autre interlude de Millenium Parade s’appelle Matsuri no ato et vient reprendre des fragments du morceau suivant 2992, constituant ainsi une sorte d’introduction. Ce genre de liaisons est très intéressante. Millenium Parade s’est surtout fait connaître par le morceau Fly with Me, qui est le thème d’ouverture de la série Ghost in The Shell: SAC_2045. La vidéo animée de style futuriste par Perimetron est superbe, sans forcément reprendre le style GITS. En fait le désordre urbain me rappelle plus le manga et l’anime Tekkonkinkreet. Il se trouve que Daiki Tsuneta est fan de GITS et s’en inspire apparemment dans son approche artistique. J’adore également GITS et les autres manga cultes de Masamune Shirow (Appleseed ou Orion par exemple). La vidéo de Veil par exemple, semble être complètement influencée par l’univers de GITS avec ces tubes reliant des corps cybernétiques. Veil est un des singles du groupe mais n’est bizarrement par présent sur l’album Millenium Parade. J’aime beaucoup l’approche artistique « complète » de cet album où le même collectif autour de Daiki Tsuneta compose les musiques des morceaux, les interprète, tourne les vidéos et illustre les pochettes de leurs albums. Ça donne une certaine consistance de style et quelque chose de très puissant qui m’intéresse beaucoup.
Vous allez peut-être vous inquiétez du fait que je n’ai pas encore évoqué Tokyo Jihen sur ce billet alors que c’était le cas sur presque tous les billets précédents (enfin j’évoque bien Sheena Ringo un peu plus haut). Dans un souci de continuer à tester l’endurance des lecteurs de Made in Tokyo, dont le nombre est en conséquence en baisse en ce moment, je vais quand même évoquer une nouvelle fois Tokyo Jihen ici. En fait, il m’est revenu en tête d’écrire au sujet de Millenium Parade et de Daiki Tsuneta car il était invité avec le batteur de King Gnu, Yū Seki, à l’émission KanJam Kanzen Nen-SHOW (関ジャム 完全燃SHOW) en deux parties les Dimanche soir 13 et 20 Juin 2021 sur TV Asahi. L’émission est présentée par le groupe d’idoles masculines KanJani8 (関ジャニ∞), originaire du Kansai comme leur nom le suggère. Vu qu’ils sont incapables de chanter correctement, je me suis toujours demandé pour quelle raison ils s’étaient retrouvés à animer une émission musicale qui peut être par moment assez pointue. On voit d’ailleurs régulièrement qu’ils sont un peu dépassés par les discussions qui ont lieu pendant l’émission, et c’est d’ailleurs également assez régulièrement mon cas pour être très honnête. Il s’avère tout de même qu’il s’agit d’une des émissions musicales les plus intéressantes de la télévision japonaise, avec celles de la NHK dans un style certes plus formel. Les émissions de KanJam du 13 et 20 Juin ont en fait été hijackées par Tokyo Jihen remplaçant KanJani8 dans le rôle d’animateurs et les reléguant au rôle de spectateurs. L’émission avait même changé de nom pour devenir HenJam Shinra Ban-Show (変ジャム 森羅万SHOW). La mise en scène était amusante car les membres de Tokyo Jihen prétendaient être d’autres personnes liées aux membres du groupe, des frères ou des cousins. Sheena Ringo, qui présentait l’émission avec Ichiyō Izawa, prétendait être Shiina Tekuno (椎名てく乃), cousine de Sheena Ringo qui se trouve être présentatrice de profession. Izawa Ichiyō se présentait en tant que Izawa Amaō (伊澤甘王), cousin au deuxième degré de Ichiyō et journaliste. Je pense qu’on lui a donné le nom de Amaō car on sait qu’il aime les choses sucrées depuis l’épisode de Hanakin Night qui lui était consacré. Kameda Seiji devenait Kameda Seizo, petit frère de Seiji et responsable dans une entreprise. Ukigumo se présentait sous le nom de Yamigumo (闇雲), son frère jumeau et ingénieur de profession. Finalement, Hata Toshiki devenait Hatahata Toshiki (鰰(はたはた)都市紀), chercheur en poisson d’eau de mer et parent de Hata Toshiki. Cette mise en scène très compliquée provoqua bien entendu la surprise des autres personnes sur le plateau. Ce qui était amusant, c’est que Sheena prenait un malin plaisir à ne pas répondre lorsque l’on lui demandait le sens de cette plaisanterie. On ressentait assez clairement que toute cette mise en scène avait été imaginée par Sheena Ringo, certainement pour alléger le stress de ce genre d’émissions, mais on voyait que les autres membres du groupe avaient du mal à se tenir à leurs rôles imposés. Je pense que le chaos qui est en résultait était volontaire et donnait quelque chose d’assez particulier à suivre. Dans cette mise en scène, les membres de Tokyo Jihen devaient parler d’eux-mêmes à la troisième personne, n’étant que les cousins ou petits frères des véritables membres du groupe. On pouvait remarquer que Kameda avait tout de suite du mal à se tenir à cette mise en scène et Sheena le reprenait sous les sourires de tous. C’est une drôle d’idée complètement décalée.
L’autre surprise de l’émission était donc de voir Daiki Tsuneta invité avec le batteur de King Gnu, Yū Seki, à cette émission. Je me souviens que lors d’une enquête du fan club Ringohan, Sheena Ringo demandait qu’on lui suggère des artistes avec lesquels elle pourrait collaborer musicalement et j’avais proposé King Gnu. Ça me fait donc plaisir de voir une partie du groupe invité même s’il ne s’agit pas d’une participation commune à l’élaboration d’un morceau de musique. Ce sera peut être pour une autre fois, mais l’émission avait au moins le mérite d’indiquer qu’il y a des points communs entre Sheena Ringo et King Gnu. C’est en fait Sheena qui a invité Daiki Tsuneta dans l’émission et il explique lui-même qu’il ne pouvait pas refuser. Il se trouve que Sheena a assisté à un de ses premiers concerts à Tokyo il y a quelques années et qu’il se sentait donc obligé d’accepter cette invitation pour cette émission. Le ton de l’émission était volontairement piquant donc on ne sait pas trop dans quelle mesure il s’agit d’humour ou de réalité. Mes souvenirs de Tsuneta dans des émissions de télévision étaient qu’il avait une attitude un peu hautaine (je ne me souviens en fait que d’une seule émission où King Gnu était interviewé, donc mon impression est peut être fausse) mais il avait ici l’air très humble, très souriant et même un peu gêné pendant cette émission qu’on lui fasse des compliments, comme s’il y avait une relation de Kohai à Senpai entre Tokyo Jihen et King Gnu. Daiki Tsuneta dit beaucoup de bonnes choses sur Tokyo Jihen. C’est amusant de voir Sheena l’écouter avec un sourire en coin en baissant la tête. On comprend tout de suite que les commentaires élogieux de Tsuneta sur le groupe lui plaisent beaucoup. Il insiste aussi beaucoup sur le jeu de basse de Kameda et les distorsions (歪み) qu’il y introduit. L’émission prend en exemple son solo de basse sur OSCA qui remplace très bien un solo de guitare. En même temps, Sheena nous dit que la basse de Kameda vient parfois empiéter sur sa plage vocale et qu’il est parfois difficile pour elle de chanter sur un morceau quand le son de la basse devient trop présent. Cette remarque un peu piquante là encore mais volontairement humoristique fait rire toute l’assemblée. Et Ukigumo de commenter qu’avec la basse de Kameda, on n’a même plus besoin de guitare. Le sujet des distorsions occupent un bon moment de la seconde partie de l’émission car Tsuneta apprécie beaucoup cet aspect du groupe et entend même des distorsions dans la batterie de Toshiki Hata.
Outre King Gnu, Chan Mari (ちゃんMARI) du groupe Gesu no Kiwami Otome (ゲスの極み乙女) et le producteur Akimitsu Honma, membre régulier de l’émission, intervenaient également. Chan Mari nous dit d’entrée de jeu être fan de Tokyo Jihen, avec une pointe d’émotion dans la voix. Elle est au clavier dans son groupe et insiste beaucoup dans l’émission sur les talents de composition de Izawa, en prenant comme exemple les solos sur le morceau Osorubeki Otonatachi (恐るべき大人達) en version live sur la tournée Discovery, sur le morceau Aka no Dōmei (赤の同盟) sur le dernier album Music ou sur Himitsu (秘密). Le producteur Akimitsu Honma note que la particularité de Tokyo Jihen est que chaque membre du groupe est capable de composer des morceaux en plus d’être musicien, ce qui est un fait rare. Il remarque certains rapprochements entre l’approche musicale de Tokyo Jihen et celle de King Gnu. Je suis assez d’accord avec cela dans le sens où ces deux groupes ne se sentent pas limité dans leurs approches musicales et sont en mesure de s’approprier différents styles en les adaptant à leurs propres atmosphères. Je ressens également une même sophistication et profondeur dans les sons qu’ils produisent, un certain perfectionnisme. Dans l’émission, en plus de cette capacité à composer, on évoque également le fait que la plupart des membres du groupe ont de multiples capacités en plus de jouer de leurs instruments d’origine, notamment celle de chanter pour Izawa et Ukigumo et de jouer de la guitare en plus des claviers pour Izawa.
L’émission aborde ensuite le fait que le groupe développe sans cesse des nouvelles versions de leurs morceaux, ce qui rend d’ailleurs les concerts intéressants car les morceaux varient souvent par rapport à ce qu’on connaît des albums. Sheena évoque une fois de plus son souci de plaire au public en proposant des interprétations nouvelles plutôt que de répéter des versions que le public connait déjà. A ce sujet, Ukigumo ne fait jamais deux fois les mêmes solos de guitare. On nous le démontre dans l’émission en prenant différents exemples en concert du morceau Killer Tune pour lequel le solo est à chaque fois diffèrent. Ukigumo nous dit que changer à chaque fois permet de ne jamais se tromper car il n’est pas nécessaire de reproduire exactement la même partition à chaque interprétation. Mais ça veut surtout dire qu’il a une excellente capacité d’improvisation ce qui désoriente d’ailleurs un peu les autres membres du groupe. En studio d’enregistrement, il improvise souvent une partition qui se trouve être meilleure que ce qui était écrit à l’origine. Le problème est qu’il ne se souvient parfois pas après coup ce qu’il a improvisé et il faut lui faire réécouter la bande de son propre passage de guitare pour qu’il puisse le reproduire à l’identique en se copiant lui-même. On lui pose la question si le changement perpétuel de version peut être dû au fait qu’il ne retient pas la partition originale et il nous confirme avec une moitié de sourire qu’il y a également un peu de cela. Sur Ukigumo, Tsuneta nous dit qu’il est un génie de la guitare car son approche musicale n’est jamais standard ou normale, et qu’il est respecté par les jeunes guitaristes.
Chan MARI évoque un peu plus tard la multiplicité des voix de Sheena, ce que j’aime aussi énormément et Akimitsu Honma parle aussi de génie pour le chant de Sheena. Il y a beaucoup de superlatifs dans cette émission, ce qui peut paraitre un peu trop. Mais ce qui est avant tout intéressant, c’est le déroulement chaotique de l’émission, comme une distorsion de la réalité, qui nous pousse à sourire. Par exemple, Yū Seki de King Gnu nous explique qu’il a été invité par Hata Toshiki dans cette émission mais lui-même n’a pas l’air très au courant. Sheena répond toujours à moitié aux questions et quand ça l’arrange. A une question de l’acteur, invité régulier de l’émission, Arata Furuta, elle nous dit qu’elle n’est pas Sheena Ringo (puisqu’elle est le personnage de Tekuno) et qu’elle n’est donc pas en mesure de répondre précisément. Elle change même rapidement de sujet en posant une question à Daiki Tsuneta. Cette mise en scène est en fait un moyen pratique pour ne pas répondre aux questions ennuyeuses. Arata Furuta lui demandait si la raison pour laquelle elle avait arrêté sa carrière solo était bien pour faire partie d’un groupe. C’est une question à laquelle elle a dû répondre tellement de fois qu’elle expédie la réponse en passant rapidement à autre chose. Un peu plus tard dans l’émission, Ukigumo nous révèle qu’on l’oblige à porter des vêtements bizarres, comme le costume d’indien qu’il a porté récemment pendant l’émission Music Station pour le morceau Ryokushu (緑酒), et que parfois c’est dur à vivre. L’éclat de rire de Tsuneta quand Ukigumo nous annonce cela fait plaisir à voir. Là encore, on ne sait pas trop si cette complainte est véritable, mais j’imagine bien Sheena obliger gentiment tout le monde à porter ces tenues de scènes, sans que personne ne soit en mesure de refuser tout en se disant que ça ne doit pas être une si mauvaise idée que cela. L’émission décortique également plusieurs morceaux mais je trouve les explications plus floues et moins convaincantes. En tout cas, j’ai appris pas mal de nouvelles choses sur le groupe, et des petites anecdotes. Le respect mutuel entre les membres du groupe, et entre Tokyo Jihen et King Gnu, transparaissait véritablement dans cette émission, et m’a d’autant plus donné envie de revenir vers les albums de Millenium Parade et de King Gnu, en alternance avec Music de Tokyo Jihen que j’écoute toujours beaucoup sans m’en lasser.
Merci pour ce poste Frédéric ! Pour plein de raisons d’ailleurs : tu m’as redonné envie de prêter une nouvelle oreille attentive à Millenium Parade, tu m’as confirmé tout ce que j »imaginais du jeu de Ukigumo, à savoir qu’il est un excellent improvisateur et assez inconstant lorsqu’il s’agit de rejouer la même partition, et enfin c’était assez savoureux et inespéré de lire le développement de cette émission quand on est soit même fan mais incapable de comprendre le japonais.
Mille mercis !!
Salut Nicolas,
Content de t’avoir redonner envie d’écouter l’album de Millenium Parade, j’y reviens aussi régulièrement. Dans un style très différent et plus pop, ils ont aussi créé le morceau titre du nouveau film d’animation Belle: Ryū to Sobakasu no Hime (竜とそばかすの姫) de Mamoru Hosoda. Le morceau s’intitule U. Il n’est pas forcément transcendant à première écoute et limite un peu trop pop pour moi, mais je l’aime assez pour le réécouter plusieurs fois. Il y a quelque chose dans la sophistication musicale de Millenium Parade qui me plait bien à chaque fois. Je n’y connais plus grand chose en films d’animation japonais sauf ceux de Mamoru Hosoda et Makoto Shinkai. J’irais bien voir ce film là au cinéma. Ça montre en tout cas l’intérêt certain de Daiki Tsuneta pour l’animation, qui est également très présente dans les vidéos de Perimetron.
En écrivant ce commentaire sur le style de jeu de guitare tout en improvisation de Ukigumo, je me doutais bien un peu que tu allais y réagir! L’émission était très intéressante car j’ai eu l’impression d’apprendre des nouvelles choses sur le groupe, que j’ai essayé de retranscrire dans ce billet. Tu es peut être le seul à qui ça intéresse, mais j’ai toujours dans l’idée que des personnes intéressées par SR/TJ viendront ici un jour et apprendront peut être quelque chose. J’ai beau poster des liens sur Twitter avec des liens vers ces billets, mais je ne vois pas beaucoup de passionnés pointer leur nez. Ou peut être que personne n’ose commenter. L’émission n’était pas toujours facile à suivre quand ça devenait un peu technique sur la composition de certains morceaux.
Merci pour ton commentaire!
Bonjour Frédéric,
Je découvre ton commentaire en pleine écoute…de Millenium Parade. La devinette était facile ! Si ça ne suffisait pas et qu’il fallait tendre un nouveau pont entre l’univers de Daiki Tsuneta et celui de l’animation, je rajouterai aussi l’univers de Satoshi Kon à travers son long métrage « Paprika ». Je n’ai pas vu Paprika depuis une dizaine d’année, mais j’en garde un souvenir d’univers foisonnant, excentrique et très urbain. Cela semble bien coller avec le son de Millennium Parade. Merci pour la recommandation, il ne me reste plus que « Familia » et je poursuivrais sur le nouveau titre.
Aïe, j’ai l’impression d’avoir un peu été manipulé concernant le commentaire sur le style d’Ukigumo !! Haha. Mais oui, j’apprécie tout particulièrement ce style de jeu libre et plein de surprise. Quelque part ça me rappelle l’approche de John Frusciante qui lui aussi joue rarement 2 fois le même solo. J’aime penser que le guitariste se pousse dans ses limites, qu’il convoque l’énergie du lieu et ce que lui inspire le publique, et que sa proposition est unique et impossible à réitérer. Je suis désolé si tu constates dans tes stats que je suis peut être le seul que ça intéresse (et pour cette raison je te suis doublement reconnaissant). Nos intérêts ne sont pas suffisamment mainstream…
Salut Nicolas,
Haha, ce billet fait en quelque sorte suite aux commentaires qu’on avait eu sur Millenium Parade sur un billet précédent, donc je m’attendais un peu à ce que tu viennes commenter comme on avait déjà entamé la discussion.
Oui, Paprika! J’aime beaucoup ce film. En fait, j’ai aussi pensé à Paprika en voyant des images du nouveau film de Mamoru Hosoda, car il y a en effet ce même univers foisonnant que tu mentionnes. Je repense à la parade de Paprika qui grouille de personnages et on retrouve un peu cette ambiance avec des avatars sur le film de Hosoda. On trouve un peu l’idée du Tokyo Choatic de Millenium Parade là dedans, notamment par le fait qu’un des thèmes de leur album soit Hyakki Yagyō (百鬼夜行) c.-à-d une parade de monstres.
Les réalisateurs Kon et Hosoda semblent tous les deux être inspirés par des réalités alternatives, celles de Mamoru Hosoda étant plutôt digitale. J’ai l’impression que ce nouveau film reprend des éléments de ses films précédents comme Summer Wars, que je me remets d’ailleurs à regarder sur Netflix. En parlant de Paprika, ça me rappelle que la musique a été composée par Susumu Hirasawa. De Susumu Hirasawa, il y a ce très bel album dont je parlais il y a quelques temps: Technique of Relief (救済の技法) notamment avec des morceaux sublimes comme Strange Night of the Omnifiscience (万象の奇夜) ou Moon Time.
Bon, il faut maintenant que je vois les films de Satoshi Kon que je n’ai pas encore vu. Je me souviens de Perfect Blue que j’ai vu il y a longtemps je pense, mais je ne pense avoir vu Millenium Actress et Tokyo Godfathers. J’ai quelques lacunes à combler.
Merci pour la recommandation de l’album de Susumu Hirasawa.
En m’intéressant à la filmographie de Mamoru Hosoda que je n’ai pas suivie depuis le garçon et la bête, je découvre sur un documentaire qui ne pouvait pas tomber mieux, franchement : « Satoshi Kon, l’illusionniste » un documentaire sorti le 21/07/2021 (hier !) fait par un français et avec la participation de…Mamoru Hosoda ! Je crois que sans le savoir nos planètes se sont retrouvés alignés avec quelques autres…la coïncidence est vraiment frappante, non ?
Merci pour la recommandation de Susumu Hirasawa. Je vais y jeter une oreille.
En faisant un petit tour sur allociné pour me remettre en tête la filmographie de Mamoru Hosoda que je n’ai pas revu depuis Le garçon et la bête, j’ai alluciné. J’ai découvert la sortie d’un documentaire qui ne pouvait mieux tomber, franchement, car il est sorti hier le 21/07 et son titre est « Satoshi Kon, l’illusionniste » avec la participation de…Mamoru Hosoda. Notre discussion ne pouvait donc être plus actuelle et on découvre qu’il arrive que nos planètes respectives soient parfaitement alignés avec d’autres, c’est assez sidérant !
Double salut Nicolas, je me permets de faire une réponse groupée à ta salve de commentaires (Ha ha, je plaisante, je réponds à ton email). Oui, coïncidence très intéressante, j’aime beaucoup ce genre de coïncidences et je me demande toujours comment elles se produisent (ce n’est pas la première fois qu’on se trouve devant une coïncidence, il me semble). Le documentaire a l’air intéressant mais je ne sais pas si je pourrais le voir un jour, à moins qu’il soit un jour dispo sur Netflix. Je vois qu’il était montré à Cannes cette année. En fait, je ne suis pas trop étonné que Hosoda fasse partie de ce documentaire. Après ton premier commentaire, j’avais lu la fiche Wikipedia de Satoshi Kon. Kon a un film inachevé, qu’il n’avait pas pu terminer avant sa mort pour cause de maladie. Hosoda avait été apparemment pressenti pour terminer son œuvre mais ça ne s’est jamais concrétisé, ce qui est bien dommage. Bon, tu me donnes envie de regarder des films d’animation!
Salut Frédéric,
je ne savais pas que Satoshi Kon avait une œuvre inachevée. C’est terrible. Je ne sais pas s’il y a déjà eu des précédents d’achèvement d’une œuvre suspendue dans le monde des films d’animation, alors que c’est assez banal de voir des œuvres posthumes dans le milieu de la musique. En tout cas, ça me rend curieux de chercher une liste des œuvres inachevées célèbres (mon appétence pour la BD me fait songer à « tintin et l’alph-art, mais Yves Rodier s’est chargé de donner une version de cette œuvre inachevée d’Hergé…).
Il me semble aussi qu’on a déjà fait face à une coïncidence, mais je ne suis pas parvenu à m’en rappeler, dommage !
Salut Nicolas, d’après la page Wikipedia consacrée à Satoshi Kon, il s’agirait du film d’animation intitulé Dreaming Machine qui est resté inachevé. Je n’ai pas l’impression qu’on le verra un jour…