パビリオン⑤

J’aime beaucoup le pavillon nuage conçu par l’architecte Sou Fujimoto, à qui l’on doit des architectures très particulières à Tokyo comme House NA et Tokyo Apartments entre autres. Il y a deux Cloud Pavillons (雲のパビリオン) placés à Tokyo dont celui-ci à l’entrée du parc de Yoyogi. Sur le petit texte explicatif accompagnant ce pavillon, Sou Fujimoto évoque son admiration pour les nuages. Il nous dit que le nuage possède un extérieur mais n’a pas de murs. Pourtant, un espace interne tridimensionnel existe à l’intérieur d’un nuage. Sa composition est tellement complexe et dynamique qu’on ne peut pas la modéliser comme un objet architectural. Il y a cependant dans le nuage une impression d’architecture. Il va même plus loin en nous faisant part de sa croyance que les nuages sont une représentation de l’architecture ultime qui enveloppe toutes choses par sa taille immense. Les nuages sont en quelque sorte un toit gigantesque pour le monde et confère une sorte d’universalité. C’est cette image que Sou Fujimoto retient pour son pavillon en forme de nuages qui représente un espace offert à tous, au monde dans toute sa diversité. On pouvait marcher dessous le pavillon ce qui permet de voir la complexité des raccords entre les multiples sphères blanches formant ce nuage. On a l’impression qu’il s’agit d’un objet irréel, comme s’il était sorti d’un dessin animé. Pendant ma visite assez tôt le matin, une personne assurait le nettoyage du nuage avec un long balais. On a l’impression que la construction est fragile au point où un petit coup de vent pourrait faire divaguer ce nuage dans les airs, pour aller rejoindre les siens.

Plastic House par Kengo Kuma

La maison individuelle Plastic House par Kengo Kuma n’est pas récente car elle date de 2002. On ne remarque qu’à peine ses presque vingt années d’existence car elle a été complètement repeinte en blanc récemment avant sa mise en location. Son apparence est d’ailleurs assez différente de ce que l’on a pu voir dans les magazines d’architecture. Comme le nom de la maison l’indique, Kengo Kuma a utilisé de nombreuses matières plastiques pour les façades de cette maison. Cette matière plastique avait initialement une apparence jaunâtre ou verdâtre qu’elle a perdu suite au passage de peinture blanche. Seul un bloc sur le toit, qui doit contenir les airs conditionnés, a été maintenu dans sa matière et couleur d’origine. D’après une photographie prise par Jérémie Souteyrat en Octobre 2012 dans son livre Tokyo no ie, on peut voir que les propriétaires de la maison à l’époque possédaient même une voiture de couleur jaunâtre qui s’assortissait parfaitement avec la couleur d’origine de cette maison. A vrai dire, même si la peinture nouvellement appliquée a grandement dénaturé le concept plastique d’origine, ce blanc immaculé donne une allure élégante à cette maison. Ce mélange de grands vitrages légèrement teintés de vert et de murs blancs est assez commun dans les quartiers résidentiels de Tokyo. Pour exemple, la dernière photographie de ce billet montre un autre bâtiment proche dans le même quartier résidentiel de Meguro. Le souci avec ces couleurs blanches est qu’elles se salissent très rapidement avec le climat humide japonais à certains moments de d’années. Le projet initial de Kengo Kuma était beaucoup plus ouvert sur la rue. Les grandes baies vitrées au rez-de-chaussée et à l’étage n’étaient pas couvertes d’un filtre opacifiant comme maintenant. Le matériau plastique FRP (fiber-reinforced plastic) de 4mm d’épaisseur utilisé n’est pas complètement opaque et laissait traverser la lumière. On le remarque notamment sur les photographies prises de nuit où la totalité de la maison semble illuminée lorsqu’on la regarde de l’extérieur. J’imagine que la nouvelle couverture de peinture blanche a dû effacer cet effet de lumière. Ce plastique ressemblait un peu au bois ou au bambou, et l’idée de Kengo Kuma dans l’utilisation de ce matériau non traditionnel était d’évoquer les constructions de bois de l’époque Edo. La maison actuelle perd cette qualité particulière mais reste tout de même originale, notamment par l’utilisation de ce cadre sur-dimensionné autour de la grande ouverture à l’étage. Cette résidence privée est très différente du style actuel de Kengo Kuma utilisant très souvent le bois en lamelles.

パビリオン④

Juste à côté de la grande demi-sphère de l’architecte Akihisa Hirata que je montrais dans le billet précédent, on remarque tout de suite qu’une étrange structure de bois est venue envahir la place devant l’ancien National Children’s Castle (こどもの城) et juste derrière la statue Tree of Children (子供の木) crée par l’artiste Taro Okamoto. Il s’agit d’une structure ouverte en bois incorporant des plantes placées dans des pots. Depuis l’extérieur de la structure, on a un peu de difficulté à en saisir son organisation. On peut marcher à l’intérieur de cette structure comme dans jardin. L’allée intérieure nous fait circuler entre les pots surélevés par des plaques de bois et nous amène vers un escalier qui nous fait monter d’un étage. Depuis cet étage, on peut voir l’ensemble de la structure placée dans l’environnement urbain. Cette structure s’appelle Street Garden Theater et a été conçue par l’architecte Teppei Fujiwara. Elle fait également partie de l’exposition Pavilion Tokyo 2021. Cette installation part de la constatation que les plantes ont pris une plus grande importance dans nos esprits depuis le début de la crise sanitaire. La diminution de l’activité humaine qui résulte de cette rise en est une des raisons. Personnellement, je passe beaucoup plus de temps à m’occuper des plantes sur notre balcon depuis le début de cette crise. Le fait de rester plus longtemps chez soi a très certainement développé cette envie de s’occuper de plantes et notre modeste jardin a pris petit à petit un peu plus d’importance sur notre balcon. L’autre réflexion de l’architecte est que les jardins ont toujours eu une grande importance dans l’histoire de Tokyo. A l’époque Edo par exemple, les anciens seigneurs de guerre accompagnaient leurs résidences de jardins raffinés constituant une grande partie de leurs domaines. Lorsque l’on circule dans Tokyo, la présence de végétation et de nombreux parcs ne peut nous échapper. A travers cette installation, Teppei Fujiwara étend mettre en évidence l’association étroite entre les plantes et les rues de Tokyo comme un élément important de la culture de cette ville.

パビリオン③

Je continue tranquillement mon exploration des installations architecturales et artistiques de l’exposition en plein air Pavillon Tokyo 2021. Plus je regarde les photos que j’ai pris avant de les publier, plus j’espère que ces œuvres sensées être exposées de manière temporaire dans les rues de Tokyo seront maintenues quelque part dans les jardins d’un musée ou dans un parc de Tokyo ou d’ailleurs. Ça serait dommage qu’elles disparaissent après la fin de cet événement, le 5 Septembre. Je découvre maintenant une structure de bois appelée Global Bowl par l’architecte Akihisa Hirata. Elle est située sur la place devant l’Université des Nations Unies à Jingumae. De l’architecte Akihisa Hirata, j’avais déjà vu la maison Tree-ness House située dans les environs de Ikebukuro. C’était une des maisons à l’architecture remarquable que j’avais d’abord vu dans un magazine puis recherché à l’aide des photos qui y étaient montrées en utilisant Google Maps. La demi-sphère posée délicatement sur la place a une forme complexe. On essaie de trouver les symétries et correspondances éventuelles entres les éléments de cette forme, mais il était difficile de bien comprendre la logique de sa composition. Les formes courbes de bois, quasi organiques, sont en tout cas très belles.

sur le bloc de béton du sanctuaire de Suitengu

J’ai le souvenir d’avoir déjà visité le sanctuaire de Suitengu avant sa rénovation complète terminée en 2016. Notre première visite devait être en Janvier 2007, si j’en crois le billet que j’avais écrit à l’époque lors d’une visite à Ningyōchō. Je n’avais malheureusement pas publié de photos du Suitengu de l’époque pour pouvoir le comparer à la version actuelle. Il faudrait que je fouille dans mes archives si je trouve une ou plusieurs photographies de cette époque. Le sanctuaire actuel est posé sur un bloc de béton qui donne à l’ensemble un aspect moderne, même si la structure du sanctuaire en elle-même reste en bois. Mon passage au sanctuaire était très rapide. Je suis passé le visiter après avoir pris les quelques photos de la jonction d’autoroutes de Hakozaki que je montrais récemment et il ne me restait que peu de temps pour en apprécier tous les détails. Mais avant de repartir en vitesse de Ningyōchō, je ne pouvais pas manquer l’achat de bentō dans le petit magasin attaché au restaurant spécialisé en sukiyaki Imahan.

En cherchant un peu dans mes archives photographiques, je retrouve quelques photos prises il y a 14 ans en Janvier 2007 du sanctuaire Suitengu, bien avant sa transformation actuelle. Ce sont des photographies que je n’avais pas publié sur ce blog à l’époque. Ceci me fait penser que je devrais regarder un peu plus souvent dans ces anciens dossiers. Le poste de police Koban de 2007 que l’on voit sur la dernière photographie juste au dessus a bien changé par rapport à sa version actuelle beaucoup plus compacte sur la quatrième photographie du billet. Le format du sanctuaire en lui-même n’a pas beaucoup changé, si on compare la version actuelle sur la deuxième photo à la version de 2007 sur la septième photo, sauf la couleur rouge qui a disparu. Le principal changement est le socle en béton sur lequel le nouveau sanctuaire est posé. L’avant dernière photo montre un emplacement spécial pour les poussettes pour bébé, ce qui me rappelle que ce sanctuaire est propice aux naissances et c’était une des raisons de notre passage à l’époque.