Le chat samouraï Hikonyan (ひこにゃん) est la mascotte de la ville de Hikone. Il existe de très nombreuses mascottes de ce type au Japon, appelées Yuru-chara, représentant des villes, préfectures, des organismes entres autres. Hikonyan est une de celles qui a rendu le genre populaire. Je lis sur la fiche Wikipedia que le terme Yuru-chara a été inventé par l’illustrateur Jun Miura. Ce nom me disait quelque chose et une recherche rapide sur Made in Tokyo me rappelle que Jun Miura est également animateur de l’émission Warau Yōgakuten (笑う洋楽展) sur NHK dont j’avais brièvement parlé à l’occasion du passage de Tokyo Jihen le 10 Juin 2021. En plus de représenter de manière fidèle la ville ou la région auquel il est attaché, le personnage Yuru-chara se doit d’avoir une personnalité aimable et décontractée (ou molle si on suit le sens du mot Yurui), avoir un comportement original ou maladroit et être doté d’un design plutôt simpliste. Hikonyan créé en 2007 pour les 400 ans de la fondation du château de Hikone correspond très bien à ces critères. Il a une bonne tête mignonne et un ventre rond, des mouvements très lents et il n’en fait qu’à sa tête. Lorsqu’il fait ses apparitions à l’intérieur de l’enceinte du château, il est à chaque fois accompagné par une animatrice qui discute avec lui devant le public ou nous explique son comportement. Hikonyan ne parle pas, semble volontairement faire le contraire de ce qu’on attend de lui et devient donc imprévisible. C’est cela qui doit faire son charme. Il a de nombreux fans, notamment la double médaillée d’or olympique en natation Yui Ōhashi qui est originaire de Hikone. J’avoue que regarder les réactions un peu décalées de Hikonyan sur la scène du château m’a également beaucoup amusé.
Après notre visite du château, nous nous arrêtons quelques instants à la pâtisserie japonaise Taneya qui possède également une pâtisserie occidentale appelée Club Harie. Le bâtiment qui a l’air ancien se trouve à proximité d’une des entrées du château. On se rendra compte durant notre séjour que Taneya possède de nombreux établissements dans la préfecture de Shiga et même au delà, dont un, assez extraordinaire, que j’évoquerais certainement un peu plus tard. Nous reprenons ensuite la route en direction de Ōtsu près de Kyoto, mais nous arrêterons en route à Ogoto Onsen pour y passer la nuit. Les petites routes nous font longer le lac Biwa. Le ciel nuageux nous empêche de voir l’autre rive du lac ce qui renforce l’impression d’être en face d’une mer. Le couché de soleil après la pluie transforme par moment la route traversant les rizières de part et d’autre en une voie dorée. On essaie de rouler au plus près du lac ce qui nous amène à traverser des petits villages où le temps semble s’être arrêté. J’aime beaucoup conduire dans ces endroits et dans ces conditions. On aurait aimé faire le tour du lac Biwa en voiture, mais avec une superficie de 670km2 pour une longueur de côtes de 235km, nous n’avions malheureusement pas assez de temps. On peut quand même bien profiter du lac sur la cinquantaine de kilomètres reliant Hikone à Ogoto.
Salut Frédéric,
Je prends conscience que je n’avais jamais vraiment prêté attention à ce lac, et quel lac ! Pour me faire une idée de sa taille, je l’ai comparé au lac Léman. Et le lac Biwa est un cran plus grand en surface (mais pas en volume). Je l’inscris sur ma liste des endroits à visiter. Merci pour le billet !
Salut Nicolas, oui, c’est un endroit assez impressionnant. Moi aussi, je n’avais jamais assez porté attention à ce lac, peut-être car il se trouve à côté de Kyoto et qu’il subit sa « concurrence » en quelques sortes. J’ai par contre toujours été curieux de constater sa grandeur. Je montrerais dans d’autres billets mais certaines zones aux alentours valent vraiment le détour. Il faut par contre se déplacer / louer une voiture pour vraiment apprécier l’endroit et éventuellement faire le tour du lac, ce que nous n’avons pas fait cette fois-ci. Ça doit être galère sans voiture. Merci pour ton message !
L’effet de « concurrence », c’est tout à fait ça. D’où l’intérêt de lire tes billets, tu attires notre œil sur des lieux qui bénéficient d’un éclairage un peu moindre, et ça c’est très intéressant. Encore merci !
Salut Nicolas et merci! Si ça peut donner des idées d’endroits un peu différent à voir, j’en suis très heureux. Je ne prétends pas par contre montrer un Japon différent à tout pris.
salut Frédéric,
c’est une bonne chose. Il y a plusieurs sources pour découvrir des lieux différents, voire insolites, mais ces endroits semblent parfois inaccessibles alors que ceux que tu fréquentes ne le sont généralement pas.
Re-salut ! Je pense voir ce que tu veux dire quand tu parles d’accessibilité. Il y a quelques blogs ou Instagram francophones qui montrent de très très beaux endroits au Japon. Il me vient en tête les photos de Jordy Meow qui a publié également un bouquin sur les ruines au Japon, qu’on appelle Haikyo (la plus célèbre et la plus extraordinaire peut être étant l’île Gunkanjima). Je ne le connais pas personnellement mais il me semble qu’il est toujours sur les routes et dédie beaucoup de son temps à débusquer des merveilles dans tous les recoins du pays (sans forcément indiquer le lieu d’ailleurs). Ce train de vie étant très éloigné du mien (travaillant dans un bureau toute la semaine, ou à la maison en ce moment), ces endroits me paraissent également inaccessibles, le temps qui m’est disponible pour faire ce genre de découvertes m’étant plus que limité. De ce fait, ça m’implique moins, peut-être aussi parce qu’il y a trop de choses à voir, et un peu comme le sujet musical, on aurait besoin d’une curation supplémentaire. Ceci étant dit, en référence à mon commentaire ci-dessus, beaucoup de blogs ou photographes amateurs prétendent montrer un Japon différent, mais je pense que c’est un des seuls à en effet montrer des endroits différents.