Après être passé devant le M-Building dans le quartier d’Awajichō à Kanda, je continue ma marche en rejoignant l’avenue Sotobori qui me fait traverser un vieux pont appelé Shōheibashi au dessus de la rivière Kanda. La vue depuis ce pont, sur la première photographie du billet, est intéressante car on y voit la ligne de train Sōbu traverser la rivière Kanda sur un pont métallique pour rejoindre la ligne Chūō avant d’entrer dans la gare d’Ochanomizu. La vue en amont depuis la pont Hijiribashi près de la gare d’Ochanomizu, que l’on voit au fond sur la photo, est un point de vue très classique car on peut voir l’activité de la station d’Ochanomizu ouverte sur l’extérieur, la ligne de métro Marunouchi sortant d’un tunnel et les deux lignes Sōbu et Chūō. Je suis ensuite des yeux la ligne surélevée Sōbu qui m’amène jusqu’à la station d’Akihabara.
Je ne suis pas venu à Akihabara depuis plus de cinq ans, mais je n’ai pas l’impression que le paysage a beaucoup changé. Une différence quand même, il semble y avoir beaucoup plus de « maid café » qu’avant. Nombreuses étaient les jeunes filles habillées en serveuses de café se tenant debout au bord de la rue en faisant des signes de la main de manière automatique. Elles sont toutes placées à une égale distance les unes des autres et semblent sourire sous le masque même si je suis certain qu’elles doivent compter les heures. Pour alterner, je vois également une pancarte pour une Neko café. Le chat sur la pancarte a une bonne tête mais a bizarrement les yeux de deux couleurs différentes. Je bifurque ensuite jusqu’à la gare pour la traverser, en constatant qu’elle est toujours surnommée « Akihabara: The Electric Town ». A la toute fin des années 1990 et tout début des années 2000, je venais très souvent à Akihabara. J’y ai acheté mon ordinateur portable de l’époque sur lequel j’ai construit les premières pages de ce blog. C’était un ordinateur de la marque Gateway qui m’a bien servi pendant de longues années avant que je me tourne vers le monde Apple.
J’allais également souvent à Akihabara pour acheter des jeux vidéos sur la Sega Dreamcast et plus tard sur la Sony PlayStation 2. Je regrette maintenant de m’être débarrassé de la Dreamcast, de nombreuses années après son achat. Je l’avais pourtant attendu avec impatience et les jeux que j’avais dessus étaient excellents (je me souviens surtout de Soulcalibur, Shen Mue et Sega Rally). Je me souviens également de la publicité télévisée de l’époque mettant en scène le véritable directeur de Sega, Hidekazu Yukawa, dans des scènes de la vie quotidienne. Une des scènes le montrait face à des gamins critiquant l’image de Sega (qui était censée évoluer avec la Dreamcast). J’y repense maintenant car j’ai revu ces publicités lors d’une exposition dédiée au publicitaire Yasumichi Oka qui les a imaginé, à la galerie Spiral à Aoyama. Ces publicités étaient très populaires à l’époque et la Dreamcast était difficile à trouver lors de sa sortie car il n’y en avait pas assez pour tout le monde. Je ne me souviens plus si j’avais pu l’acheter à sa sortie mais j’en doute. J’ai pratiquement complètement arrêté de jouer aux jeux vidéos quelques années plus tard.
Je ne prenais pas beaucoup de photos à cette époque là, mais je retrouve celle ci-dessus à Akihabara datant d’Avril 1999. Je me souviens même de l’affiche publicitaire que l’on ne voit qu’à moitié sur la droite. Il s’agissait d’une publicité pour les ordinateurs NEC ValueStar et LaVie NX avec l’actrice Miho Nakayama. Je m’en souviens car fut une époque où j’avais (pour je ne sais quelle raison) une photo de cette actrice tirée d’une publicité de la marque de café UCC en fond écran sur mon portable Dell. Je ne retrouve malheureusement plus cette photo sur Internet. Je me souviens juste qu’elle portait une tasse de café à la main. Je pense que cette idée de se poser pendant quelques minutes pour prendre un café me plaisait bien. Cela reste encore maintenant un moment privilégié.
Du quartier d’Akihabara, j’ai encore maintenant l’image de la fatigue qui résultait des visites des magasins d’électronique, tous similaires avec leurs musiques entêtantes. Ça m’a en quelque sorte traumatisé et je n’ai maintenant aucune envie de rentrer à l’intérieur de ces magasins. Les quelques fois où j’y suis entré étaient pour accompagner des amis ou la famille de passage à Tokyo. Je traverse donc Akihabara tout en restant à l’extérieur des magasins en prenant en photo les devantures qui sont depuis de nombreuses années plutôt tournées vers l’univers du manga. Le bruit visuel urbain n’a pas beaucoup changé avec les années et c’est ce que j’étais venu voir cette fois-ci. Retourner dans le quartier de Kanda me replonge ensuite dans un calme qui serait presque reposant.