J’ai en ce moment beaucoup de mal à me lancer dans l’écriture d’un nouveau billet. Les nouvelles récentes du monde font que tout le reste prend peu d’importance. Le fait d’être très occupé en ce moment professionnellement me donne également peu de temps le soir pour me mettre à écrire sur ce blog. L’allergie soudaine et inexpliquée qui m’a saisi depuis lundi n’arrange rien non plus. Mais ce blog a toujours été pour moi une porte d’évasion nécessaire et je me dis qu’elle est d’autant plus nécessaire en ce moment. Alors je me force un peu à écrire et le rythme revient. Tout est une histoire de rythme, il ne faut pas le perdre sinon on risque de tout arrêter. Les photographies ci-dessus datent déjà d’il y a plusieurs mois. Elles ont été prises de la gare de Shinagawa jusqu’à l’île artificielle de Tennōzu (天王洲アイル). J’avais en tête de passer voir plusieurs lieux pendant cette marche au trajet relativement bien défini à l’avance. Tout d’abord, passer sur les hauteurs de Gotenyama pour constater l’avancement d’une maison individuelle, celle que je montre sur les deux premières photographies. La dernière fois que je l’ai vu, le bâtiment en lui-même était déjà construit mais la fresque montrant des formes de vagues était en cours d’élaboration. En regardant de près, on remarque que cette surface est constituée d’une multitude de pierres taillées et on imagine très clairement qu’il fallait de longs mois pour la terminer. Cette façade maintenant terminée me rappelle les flots d’un océan au dessus desquels viennent voler des oiseaux. Ces oiseaux de couleurs bleues et vertes sont des objets posés à différents endroits de la parois. Cette surface est très belle, comme un tableau, mais je trouve que la porte d’entrée principale flanquée de deux tigres d’Okinawa ne s’accorde pas très bien avec l’ensemble. Dans le petit jardin derrière le muret de pierre, on remarque quelques statues posées dans les herbes folles. Cette maison se trouve à quelques mètres seulement de l’ancien musée d’art Hara, qui a malheureusement fermé ces portes. C’est bien dommage car en plus des expositions que l’on pouvait y voir, j’aimais beaucoup marcher à l’intérieur du vieux bâtiment et accéder au jardin intérieur. J’ai notamment des souvenirs d’y avoir vu une exposition de créatures bizarres de l’artiste australienne Patricia Piccinini en 2004. Je me souviens très bien avoir marché dans ce jardin intérieur en 2015 lorsque nous étions allés voir en famille l’exposition de photographies de Mika Minagawa intitulée Self-image. C’était un peu limite pour les enfants en y repensant maintenant et en revoyant les photographies de l’exposition publiées en photobook, mais le petit était encore petit. De Mika Ninagawa, je me souviens avoir beaucoup hésité à acheter son book éponyme sorti en 2010. Je l’ai souvent feuilleté en librairie à cette époque où j’achetais plus régulièrement que maintenant des livres de photographies, mais je ne l’ai malheureusement jamais acheté. En écrivant ces lignes, je le trouve par chance sur Mercari et je n’ai pas pu résister. On peut voir les photographies du book sur le site de la photographe, la mission étant de trouver celle avec Sheena Ringo, mais il y a également plusieurs photographies tirées de son film Sakuran. Des souvenirs du musée Hara, le plus marquant était un étrange concert mélangeant bruits d’insectes, des voix humaines et des expérimentations sonores, se déroulant pendant une soirée de l’été 2005. Nous étions assis dans l’herbe dans le noir à écouter cette musique très particulière.
En parlant de Sheena Ringo un peu plus haut, l’autre but de ma marche cette journée là était d’aller voir le bâtiment des anciens studios d’enregistrement Toshiba EMI appelés TERRA (東芝EMI 寺田スタジオ), qu’elle a utilisé. On les voit sur les cinquième et sixième photographies du billet. Ce bâtiment, comme de nombreux autres dans ce quartier, sont la propriété de la compagnie TERRADA (寺田倉庫). TERRADA était initialement spécialisée dans les entrepôts, mais a diversifié ses services ces dernières années. Certains des entrepôts sont maintenant utilisés comme galeries d’art. L’ultime objectif de ma marche était de visiter le TERRADA Art Complex contenant plusieurs galeries, dans l’ensemble intéressantes. L’installation mécanique formant les lettres du mot « Tokyo » était montrée dans une de ces galeries. Les galeries sont disposées à plusieurs étages du bâtiment, mais comme il s’agissait auparavant d’un entrepôt, les ascenseurs sont extrêmement vastes, lents et ne s’arrêtent qu’à un seul étage à la fois. Il faut donc une certaine motivation pour visiter chaque étage, mais chaque galerie valait quand même le détour. Pour revenir aux anciens studios TERRA de Toshiba EMI, on pouvait voir l’intérieur dans une séquence vidéo d’un des DVDs Seiteki Healing de Sheena Ringo. Un des morceaux de son album Heisei Fuzoku (平成風俗) est également sous-titré « TERRA ver. » en référence à ce studio.
Musicalement parlant, je continue bien entendu à découvrir la musique du groupe rock alternatif Tricot, dont je ne me lasse pas et qui accapare presque complètement ma playlist quotidienne en ce moment. Je continue à rechercher les CDs des albums et EPs chez les disquaires Disk Union de Tokyo. Le magasin Disk Union de Shimokitazawa est une bonne pioche car j’y trouve de nombreux CDs que je recherchais. Cette fois-ci, j’y trouve l’album Makkuro (真っ黒) qui, comme son nom l’indique, a une couverture entièrement noire. C’est le quatrième album du groupe sorti en 2020. Je trouve également KABUKU EP sorti quelques années auparavant en 2016. L’album Makkuro commence très fort côté guitares dès le premier morceau et se calme un peu vers la deuxième partie de l’album. Dès la première écoute, l’album s’envole avec le morceau Watch (みてて) car Ikkyu Nakajima y pousse très loin sa voix. Ce genre de morceaux m’attirent beaucoup. Des morceaux plus apaisés comme Abunakunakunai Machi he (危なくなく無い街へ) se révèlent par contre vraiment après plusieurs écoutes. Le morceau Himitsu (秘密) est un de mes préférés et me fait dire que Tricot est un des meilleurs groupes rock alternatifs japonais. On plonge au milieu de ce morceau dans un magma de guitares qui me rappelle ceux de Sonic Youth. Musicalement, c’est toujours impeccable et très inspiré, avec ces saccades de guitares et les rythmiques compliquées de Montifour Kida désormais typiques de l’ambiance sonore du groupe. Makkuro (真っ黒) part aussi vers des directions plus pop rock, et l’album est un peu plus varié que ceux que je connais jusqu’à maintenant notamment le plus agressif A N D. J’aime aussi les liens subtils qui se tissent entre les albums. Sur le sixième court morceau Teisokudōro (低速道路), les voix vers la fin du morceau reprennent quelques paroles du morceau Kobe Number de l’album A N D. Le deuxième morceau intitulé Right Brain Left Brain (右脳左脳) est un des singles immédiatement accrocheur de l’album. Sa vidéo a été tournée sur un vieux pont piéton au dessus des lignes de chemins de fer près d’Ebisu. Je connais très bien cet endroit et j’emprunte très souvent ce petit pont. Je l’ai pris en photo de nombreuses fois notamment dans ce billet de Juillet 2020 où il était envahi par la végétation (sur la cinquième photographie). Je suis plutôt content de voir les membres du groupe évoluer dans un décor qui m’est très familier. Ce genre de liens entre mon expérience urbaine et la musique que j’écoute est pour moi très important. Les morceaux Afureru (あふれる) et le morceau titre Makkuro (真っ黒) sont également des singles de l’album, tout comme le dernier morceau de l’album Potage qui est pourtant dans la partie bonus. Je me moquais un peu dans un précédent billet du titre de ce morceau, mais il s’avère qu’il est excellent. Difficile de trouver des points faibles dans cet album, qui est peut-être mon préféré, bien que j’adore ceux que j’ai déjà écouté. Je n’oublie pas non plus le EP KABUKU composé de 5 morceaux dont Setsuyakuka (節約家) qui sera également inclu dans l’album suivant 3 sorti l’année suivante. Il n’y a pas de différence majeure entre les EPs et les albums mais certains morceaux s’aventurent parfois vers des horizons un peu différentes, comme le premier morceau Nichijo_Seikatsu chanté à plusieurs voix simultanées. J’écoute tous ces EPs et albums de Tricot à la suite et j’ai même un peu de mal à définir les limites entre eux. Le prochain album à découvrir est leur troisième intitulé très naturellement 3, que j’ai déjà trouvé au Disk Union d’Ikebukuro. J’ai un peu peur d’aller trop vite dans mes découvertes, mais j’ai du mal à me retenir.
Avec cette découverte progressive des albums de Tricot, mon amour pour la musique du groupe s’intensifie de plus en plus. Il se trouvait justement que Tricot était en tournée nationale avec une dernière date à Tokyo pour le concert final, le dimanche 27 Février 2022. J’ai eu beaucoup de chance car il restait encore quelques places et j’ai pu m’en procurer une. J’ai quand même hésiter car la situation sanitaire actuelle n’encourage pas beaucoup à se regrouper en nombre dans des espaces fermés. Mais j’ai encore maintenant beaucoup de regrets de ne pas avoir été au concert de Tokyo Jihen en 2020 à cause de cette pandémie, et je n’avais pas vraiment envie de laisser passer cette occasion qui se présentait à un excellent timing. Tricot a commencé en 2021 cette tournée nationale de neuf dates appelée WALKING × WALKING TOUR 2021-2022. Elle se termine donc le 27 Février 2022 à Tokyo, dans la salle de Toyosu Pit (豊洲ピット). C’est la première fois que j’assiste à un concert dans cette salle située près de la station Shin-Toyosu de la ligne Yurikamome et au bord d’un large canal donnant sur la baie de Tokyo. Toyosu Pit peut apparemment accommoder 3,103 personnes debout ou 1,328 personnes assises. Lors de ce concert, il y avait des chaises disposées avec une place condamnée entre deux personnes, donc j’imagine qu’il devait y avoir à peu près 700 personnes dans la salle. Il fallait bien entendu porter le masque en permanence, ne pas crier et donc se contenter d’applaudir ou de lever les bras pour essayer d’attirer l’attention du groupe. J’étais plutôt placé vers le fond de la salle mais par chance juste après une marche qui donnait un peu de hauteur. La majorité du public semblait avoir une vingtaine ou trentaine d’années, mais il y avait également des personnes de mon âge. Les membres du groupe ont entre 32 et 33 ans (je ne suis pas sûr pour le batteur Yusuke Yoshida), soit une dizaine d’années de moins que moi. Le designer Masamichi Katayama était également présent en spectateur dans la salle car il montrait une photo sur son compte Instagram. Comme je le suis depuis longtemps sur Instagram et que je suis passé récemment devant les bureaux de Wonderwall pour prendre le bâtiment en photo, j’étais surpris de cette coïncidence. Je ne l’ai par contre pas vu ou reconnu dans la salle.
Je suis arrivé 30 minutes avant le début du concert, pour avoir assez de temps pour m’imprégner des lieux. Pareillement, quand je vais au cinéma, j’aime arriver en avance pour regarder les bandes-annonces. Arriver 30 minutes en avance m’a permis de boire tranquillement une bière dans le hall d’entrée en observant la foule, et de m’asseoir un peu après dans la salle encore à moitié vide en écoutant la bande sonore qui nous passait des morceaux de Wednesday Campanella (nouvelle version avec Utaha) et de Chai, entre autres. Les trois premières photos ci-dessus sont prises à l’iPhone, pendant cette période d’attente (les deux premières photos) et après la fin du concert en sortant vers 19h. Le concert était relativement long, durant deux heures en tout. Le groupe a joué 20 morceaux en tout, incluant 3 en rappel, et Ikkyu assurait le rôle de MC. Elle parle en fait beaucoup, peut-être parce qu’il s’agissait du concert final de la tournée. En fait, Ikkyu lançait à chaque fois la discussion et Kida intervenait régulièrement en réponse. Hiromi et Yoshida étaient par contre beaucoup plus discrets. Elles revenaient principalement sur la tournée qui s’achève en évoquant certains lieux et le fait que le groupe était satisfait d’avoir pu tourner malgré les contraintes sanitaires. La tournée précédente avait apparemment été annulée en raison de la pandémie. En fait, cette tournée WALKING × WALKING TOUR 2021-2022 était censée être mondiale avec plusieurs dates en Europe (plusieurs en Grande Bretagne, une date à Paris et d’autres ailleurs) immédiatement après celles au Japon, mais elles ont été repoussées à partir du mois de Septembre. Pour les parisiens intéressés, Tricot sera en concert le samedi 24 Septembre 2022 au Point Éphémère dans le 10ème arrondissement de Paris. Pour combler cette attente supplémentaire, Tricot annonça pendant ce concert que trois autres concerts seront joués dans des petites salles de Setagaya et retransmis en live aux heures européennes (donc très tôt au Japon, vers 4h du matin). Cette petite tournée principalement destinée à être online se déroulera les 2, 10 et 23 Avril 2022 et se nomme STOP x STEP tout for UK & EU in TOKYO.
Je n’ai pas assisté à un concert depuis un petit moment et entendre le son live des premières percussions de la batterie de Yusuke Yoshida a réveillé une petite flamme en moi. Le premier morceau démarre dès l’entrée du groupe sur scène. Je ne connais pas Tricot depuis longtemps mais j’ai regardé un grand nombre de music vidéos et autres émissions sur YouTube, ce qui me donne l’impression de déjà bien les connaître. Je reconnais bien l’emplacement des membres du groupe car Ikkyu Nakajima se place toujours sur la droite, à l’opposé de Motifour Kida à la toute gauche. Hiromi Hirohiro à la basse se trouve toujours entre Ikkyu et la batterie de Yusuke Yoshida. Je reconnais aussi tout de suite la guitare d’Ikkyu car la sangle est imprimée de motifs empruntés à la couverture de l’album Revolver des Beatles (on peut notamment la voir sur la vidéo de Potage). Sur les 20 morceaux qui seront joués, la moitié provenait du dernier album Jōdeki (上出来), que je n’ai pas encore écouté à part les trois singles déjà sortis, notamment Kayoko et Inai (いない) qui sont d’excellents morceaux que j’aime vraiment beaucoup. Le son live de Tricot est très présent et puissant, je dirais même englobant tant le son occupe tout l’espace. La batterie est percutante, la voix d’Ikkyu ne manque pas d’intensité et de nuances, comme sur les albums. Comme sur les albums, la technique impeccable des guitares et de la batterie se mélange parfaitement avec l’émotion palpable qui se dégage du chant des trois filles de Tricot.
Il y a beaucoup de morceaux que j’écoute pour la première fois mais ils m’accrochent tout de suite. Le grand classique Ochansensu-su (おちゃんせんすぅす) du premier album THE est également interprété avec beaucoup de malice de la part de Kida qui commande le reste du groupe avec ses arrêts et redémarrages de guitare. Quelques autres morceaux de l’album THE sont également interprétés, mais bizarrement aucun des deuxième et troisième albums A N D et 3. Entendre des morceaux que j’ai beaucoup écouté a forcément une saveur particulière et je jubile en écoutant les deux morceaux joués à la suite de l’album Makkuro, Right Brain Left Brain (右脳左脳) et surtout Himitsu (秘蜜), qui est comme je le disais ci-dessus le morceau que je préfère de cet album. L’entendre sur scène me donne des frissons. Les morceaux s’enchaînent sans temps morts à part les pauses que s’autorise le groupe pour parler au public. Le dernier single End roll (エンドロールに間に合うように) sorti peut avant ce concert est bien entendu interprété. Il s’agissait de la première interprétation sur scène du morceau pour le groupe et Ikkyu semble prendre un malin plaisir a taquiner Hiromi car elle a le tract lors des premières interprétations sur scène de morceau. Ça ne se ressentait par pour autant. Les membres du groupe ne se déplacent pas beaucoup sur scène mais sont loin d’être immobiles notamment Motifour Kida qui se laisse emporter par le son de sa guitare. Elle vient quand même à un moment embêter Ikkyu de l’autre côté de la scène. Ikkyu fait d’ailleurs de même à un autre moment. Il se dégage une énergie positive du groupe qui me plaît beaucoup et qui fait même beaucoup de bien. Les interprétations sur scène étant impeccables, je ne regrette pas de m’être plonger dans cette énergie rock étourdissante.
Comme je le disais plus haut, les trois photos prises à l’iPhone sont les miennes (Tricot a d’ailleurs laissé un ‘like’ sur mon tweet les remerciant). Les suivantes proviennent des comptes Twitter et Instagram de Tricot et d’Ikkyu Nakajima. Je me permets aussi de montrer les quatre petites photos suivantes provenant du site Realsound.jp qui fait une revue de ce concert. Pour référence ultérieure, je note aussi ci-dessous les titres des morceaux interprétés lors de ce concert.
WALKING × WALKING TOUR 2021-2022 – Toyosu Pit (豊洲ピット) – 27 Février 2022:
1. Talk (言い尽くすトークします間も無く), de l’album Jōdeki (上出来)
2. Super Summer (スーパーサマー), de l’album Jōdeki (上出来)
3. Summer Night Town (サマーナイトタウン), de l’album 10
4. Omotenashi (おもてなし), de l’album THE
5. Right Brain Left Brain (右脳左脳), de l’album Makkuro (真っ黒)
6. Himitsu (秘蜜), de l’album Makkuro (真っ黒)
7. Kayoko (カヨコ), de l’album Jōdeki (上出来)
8. Dogs and Ducks, de l’album Jōdeki (上出来)
9. Ochansensu-su (おちゃんせんすぅす), de l’album THE
10. WARP, de l’album 10
11. Walking (餌にもなれない), de l’album Jōdeki (上出来)
12. Inai (いない), de l’album Jōdeki (上出来)
13. Night Monster (夜の魔物), de l’album Jōdeki (上出来)
14. POOL, de l’album THE
15. Itsumo (いつも), de l’album Jōdeki (上出来)
16. Bakuro (暴露), de l’album Jōdeki (上出来)
17. Omae (おまえ), de l’album 10
18. End roll (エンドロールに間に合うように), nouveau single
19. Hitoyasumi (ひとやすみ), de l’album Jōdeki (上出来)
20. Oyasumi (おやすみ), de l’album THE
Salut Frédéric, plein de mercis pour cette review du concert et l’info de leur passage à Paris ! Tu te doutes bien que je suis très motivé d’aller les voir après avoir lu ta publication. En tout cas ça fait plaisir de voir que ton engouement pour Tricot t’a mené jusqu’à les voir :)
Salut Nicolas, merci! Je me doutais bien que tu commenterais sur ce billet! Oui, ça vaut le coup si tu peux aller les voir à Paris, en espérant que leur passage en Europe ne soit pas repoussé une nouvelle fois. Je n’ai pas encore écrit dessus, mais je continue en ordre chronologique d’écouter les albums de Tricot en fonction des CDs que je trouve en vente aux Disc Union. J’adore toujours leur musique et, je l’ai déjà dit mais je te remercie encore de m’avoir mis sur cette piste !!
Salut Frédéric !
De rien, c’est « win win » ! Je n’aurai probablement pas entendu parler de leur passage parisien sans toi !
Salut Nicolas, est ce que tu iras les voir pour leur passage parisien (en espérant que ça ne soit pas repoussé une nouvelle fois)? Je serais très intéressé d’avoir tes impressions !
Bonjour Frédéric, oui j’irai les voir ! Je ne connais pas la salle où elles se produiront mais j’imagine que l’ambiance sera très différente de ce que tu as connu pour plusieurs raisons (public probablement debout, taille de la scène bien plus petite, public non japonais…). J’ignore parfaitement combien nous seront à venir les voir mais j’imagine que la proximité physique avec Tricot sera un peu plus forte. Quant à la proximité émotionnelle, la présence d’un public différent va beaucoup jouer, pour l’instant impossible de savoir de quelle nature le « dialogue » entre le public et Tricot se fera.
Mais avant Tricot j’aurai l’occasion d’aller un autre groupe japonais que j’aime beaucoup et dans un genre différent au Trianon : Maximum The Hormone. J’imagine que tu en as entendu parler mais je n’ai pas l’impression que c’est le genre de musique que tu écoutes (ou alors c’est un plaisir coupable et tu n’en parles pas haha !)
Salut Nicolas,
Ah, Excellent !!! Je serais vraiment très intéressé d’avoir ton avis après le concert! La salle étant à priori plus petite que celle où je suis allé à Tokyo, la proximité sera d’autant plus grande. Je t’envie, du coup. Dans la salle de Tokyo, on était tous debout pendant la durée totale du concert. Même s’il y avait des chaises, personne n’était assis. Ikkyu ne parle pas vraiment anglais mais elle va faire quelques efforts pour parler, car elle prend apparemment des cours. La guitariste Kida est plus à l’aise en anglais à priori, mais c’est pas vraiment elle qui lance les interactions avec le public. C’est très possible qu’elles switchent rapidement en japonais. Musicalement, en concert, c’était impeccable car on sent que le groupe fonctionne très bien ensemble. Ce n’est pas la première fois qu’elles font une tournée en Europe de toute façon, donc elles doivent avoir une certaine habitude d’interagir avec un public non japonais. Au Japon, en raison des règles Covid, on ne peut pas parler ou crier pendant les concerts. C’est bien pour l’écoute mais ça joue un peu sur l’ambiance générale, je pense. On se rattrapait en frappant dans les mains, et du coup, j’ai eu les mains rouges pendant environ deux semaines (véridique). Je ne sais pas si on a le droit de parler pendant les concerts en France? Je connais le nom de Maximum The Hormone, mais pas vraiment la musique, je vais jeter une oreille mais je pense en effet que c’est un peu plus éloigné de ce que j’écoute régulièrement. Ceci étant dit, ton dernier commentaire en parenthèses sur les plaisirs coupables m’amuse beaucoup, mais je me suis décidé depuis un petit moment à parler de tout ce que j’aime sur ce blog, sans me limiter (même si c’est un morceau de Nogizaka46, ahah).
Salut Frédéric,
Bien sûr je te ferai par de mon ressenti et de tout ce que le concert me laissera comme souvenirs et anecdotes ! Par contre je serai bien en mal d’identifier et de te remonter la track list qu’elles joueront car mon niveau de japonais et ma connaissance de leur discographie ne me le permettront pas. Sinon j’espère bien qu’il nous sera permis de leur répondre par des cris d’encouragement ! (plutôt que d’avoir mal aux mains, ce sont les cordes vocales qui prennent!) En France les concerts ont repris et nous pouvons nous serrer comme des sardines sans masque dans la fosse peu importe la capacité de la salle. J’en ai fait l’expérience le mois dernier à l’Accor Arena de Bercy (ex Palais Omnisport de Bercy….). Et si les restrictions sanitaires n’évoluent pas, j’aurai le droit à la fosse du stade de france cet été pour voir mon groupe préféré, les Red Hot :)
salut Nicolas, dis-moi tu as un sacré programme de concerts! Les Red Hot au Stade de France, ça doit valoir le déplacement !! L’ambiance des concerts au Japon, même avant les masques, est certainement beaucoup plus « studieuse » qu’en Europe, mais les cris d’encouragement me manquaient quand même un peu. Je pense que ça va prendre encore un peu de temps pour revenir à la normale au Japon, mais ça va dans le bon sens en tout cas.
Salut Frédéric,
En passant, 2 petits faits qui m’ont fait penser à notre discussion ce week-end : j’ai eu les mains bien rouges après avoir applaudi de longues minutes Joe Hisaishi à la Philharmonie de Paris (mais j’ai vraisemblablement applaudi moins fort que toi car le lendemain mes mains n’étaient pas douloureuses). Le célèbre compositeur japonais nous a enchanté avec ses suites symphoniques qui revisitent quelques uns de ces standards et nous a communiqué son enthousiasme pour le reste du week-end. Le public, sans masque, n’a pas hésité à crier des viva et des bravos. La page covid semble un peu plus être tournée :)
2ème petit fait japonisant : j’ai enfin reçu l’édition japonaise du dernier album des Red Hot. Il était temps, 5 semaines après sa sortie mondiale, je voulais garder totalement vierges mes oreilles aux nouvelles chansons et le découvrir avec son titre bonus. Maintenant que je l’ai écouté 2 fois, je pense que les nouveaux titres se feront difficilement leur place dans le set qui sera joué au stade de France…
Salut Nicolas, ça doit être vraiment chouette d’écouter Joe Hisaishi à la Philharmonie de Paris! Je t’envie beaucoup! J’avais un peu perdu de vue qu’il y avait encore maintenant des éditions japonaises d’albums avec morceaux bonus. J’étais pourtant très friand de ces versions là. Ton dernier message m’a poussé à réécouter Californication qui est le seul album des Red Hot que j’ai. Ta dernière phrase veut dire que les morceaux du dernier album sont moins bons que ceux d’avant? ou j’ai mal compris…
Salut Frédéric,
Je ne sais pas si c’est possible de ton côté de la planète mais le concert est visible en replay sur le site d’Arte (peut être en rusant avec un VPN…chose que je ne maitrise pas).
Je n’ai que 2 ou 3 versions japonaises de groupe occidentaux, et 1 seule version comporte le fameux titre bonus :) Par contre je ne suis pas assez collectionneur pour aller rechercher les éditions japonaises d’album que je possède déjà (le dernier daft punk a son titre bonus, au moins un album de jamiroquai…) et l’expérience récente ne m’encourage pas à systématiquement reproduire cet effort d’attente à l’avenir (c’est beaucoup se torturer d’attendre sans savoir quand l’import arrivera !).
Hé oui, le nouvel album n’est pas à la hauteur des espoirs suscités du fait du come back de John Frusciante dans le groupe après avoir quitté le groupe pendant plus de 10 ans…tant pis, il y a d’autres belles sorties que j’attends cette année. Mais c’est quand même une vraie déception car ça reste mon groupe préféré…
Salut, oui, ça fonctionne sans VPN directement sur le site Arte.tv. Tout le contenu d’Arte n’est pas disponible mais ce concert y est en libre accès. Du coup, je suis en train de le regarder en écrivant ce commentaire ! Pas sûr de pouvoir tout voir ce soir. Au sujet des titres bonus sur les albums, ça m’attire moins maintenant qu’il y a une vingtaine d’années car j’ai tendance à penser qu’ils perturbent plus l’équilibre de l’album qu’autre chose. Le pire étant une suite de remix de morceaux déjà dans l’album placés à la fin. Ceci étant dit il y a bien des cas où les morceaux bonus sont tout aussi bons que ceux de l’album.
Et bien c’est marrant que tu évoques ces titres bonus car c’est exactement la remarque que je me faisais il y a une heure en écoutant le dernier album d’Utada Hikaru, qui a replacé une nouvelle version de son titre « Beautiful World » et quelques remix à la fin de l’album Bad Mode. N’étant pas un puriste de cet artiste, je ne sais pas si elle est coutumière du fait, et je n’ai pas été spécialement choqué. Mais la présence de ces 4 titres ne peut pas passer inaperçu et ça enlève un peu de la pureté à l’expérience. Pour autant, je ne suis pas sûr qu’il existe une version sans ces bonus et l’album n’est pas réellement une version « augmentée » taillée spécialement pour le public japonais qui serait différente d’une version « classique ».
Dans le cas du dernier album des Red Hot, ils ont fait le choix de laisser passer un long silence en césure avec le reste de l’album. La chanson arrive comme une hidden track bien qu’elle soit mentionné sur la pochette…la morale dans tout ça, c’est que je suis le premier à en vouloir plus, mais qu’à la fin je suis le premier déçu et me dis qu’ils auraient été plus inspiré de pousser davantage le curseur vers la qualité plutôt que la quantité.
Bon visionnage du concert ! Si tu as une bonne résolution tu nous verras Rie et moi au deuxième rang du public derrière l’orchestre exactement au centre !!
Oui, le dernier album d’Utada Hikaru est un très bon exemple de cela. Quelle drôle d’idée de répéter le même morceau en plusieurs versions remix. Il aurait mieux fallu arrêter l’album sur le dixième morceau Somewhere Near Marseilles, qui étant très long et très bon aurait beaucoup mieux convenu pour un final. Je ne pense pas qu’il y ait d’autres versions de l’album que celle-ci, mais les albums précédents n’avaient pas ce genre de bonus, si je me souviens pas. Ce problème est plus « grave » sur Sanmon Gossip de SR car le dernier morceau rajouté de reprise de Marunouchi Sadistic vient casser la symétrie des titres de l’album. Je pense que ça doit être une décision de la maison de disques.
Pour Joe Hisaishi, je n’ai pas encore terminé de voir le concert, il me reste la dernière partie qui est la suite Mononoke que je voudrais écouter d’une traite. Joe Hisaishi est vraiment souriant et il a l’air super content d’être là ! La salle et un peu sombre et la définition vidéo pas idéale, donc j’ai du mal à distinguer les personnes dans le public. En tout cas, vous étiez bien placés !
Aïe ! J’imagine facilement que Sheena a passé quelques mauvaises nuits à cause de cette symétrie perdue haha !
Ah oui, on était bien placés :) Tout en symétrie d’ailleurs, car nous avions le premier numéro de la série paire et le premier numéro de la série impaire donc parfaitement à l’axe de la tribune. Nous n’en sommes pas à notre coup d’essai de privilégier la tribune arrière plutôt que celle dans le sens normal. Economiquement c’est assez intéressant et le point de vue est très gratifiant quand l’attraction principal est le chef d’orchestre qui tourne le dos aux tribunes dans le sens normal. L’année dernière on y avait vu un récital de piano, avec un piano disposé perpendiculairement aux tribunes donc il n’y avait aucun gain à préférer tel ou tel tribune. Voilà pour notre petite astuce si un jour tu dois profiter de cette salle (sans parler que c’est un magnifique bâtiment construit par Jean Nouvel. Et l’acousticien de ce projet est japonais (peut être est ce là une des raisons inconscientes du plaisir de Joe Hisaishi qui se sentait un peu comme à la maison, qui sait ?)
Salut Nicolas, bien vu pour cette symétrie d’emplacement :-) et merci pour l’astuce. Je ne sais pas si on aura l’occasion d’y aller un jour, ceci étant dit. Je suis loin d’être contre aller voir des concerts classiques. Il y a quelques semaines nous sommes allés voir Gautier Capuçon en passage à Tokyo. Il a joué quelques morceaux « difficiles » au violoncelle et c’était vraiment impressionnant (c’est le descriptif qui convenait le mieux à sa prestation). On a pu le voir et lui faire signer une carte. Je n’avais pas réalisé (ou plutôt oublié) que la Philharmonie de Paris était ce bâtiment de Jean Nouvel. A défaut d’être joli, c’est très clairement le type de bâtiments que j’adore prendre en photo. C’est en tout cas une excellente idée d’avoir mis la scène au centre, j’imagine que pour les musiciens, ça doit être très appréciable. Pour revenir au concert de Joe Hisaishi, je viens de le regarder en intégralité, c’était très beau et ça donne quelques frissons de réentendre les musiques connues de Mononoke en repensant au film. Merci pour le partage! Du coup, je vais peut-être revoir Mononoke et Ponyo.
Salut Frédéric,
Personnellement je garde un sentiment particulier de mon premier souvenir de la Philharmonie alors que je n’étais qu’un néo parisien ignorant l’existence de ce bâtiment. Le gros œuvre du bâtiment était en cours de finalisation et en l’apercevant un court instant depuis le périphérique, je n’étais pas sûr de comprendre ce que j’avais sous les yeux car le bâtiment semblait comme effondré sous son propre poids, et cette maille de béton enchevêtré lui donnait une allure de squelette, de grosse carcasse urbaine inquiétante…Tu aurais adoré le photographier !
Le nom de Capuçon me disait bien quelque chose mais j’ai dû vérifier sur internet. J’imagine qu’il a été content de pouvoir toucher le public japonais mais également de pouvoir échanger quelques mots avec un compatriote !
Et de rien pour le partage de Joe Hisaishi ! Inévitablement je sens que je vais aussi regarder un film ghibli un jour prochain…
Salut Nicolas, bon il faut bien avouer que ce bâtiment n’est pas très élégant vu de loin et on se demande ce qui a bien pu passer par la tête de Jean Nouvel pour créer ce design, mais les surfaces argentées et à motifs d’oiseaux ont l’air très beaux vus en photo. En fait, je me souviens de ce bâtiment car il y avait eu un litige avec l’architecte et un dépassement de coût très conséquent. Mais en tout cas, je ne suis pas contre des bâtiments qui sortent de l’ordinaire. L’espace intérieur a l’air en tout cas très beau et je lis que l’acoustique est reconnue comme excellente. Pour Gautier Capuçon, ce n’est en fait pas la première fois qu’il joue en solo dans cette salle de Tokyo. Il doit avoir des fans japonais. On en a vu dans la salle. Bon Ghibli!!
Merci !