être l’histoire de soi-même

L’actrice Suzu Hirose (広瀬すず) nous montre le nouvel appareil photo instantané Instax Mini Evo sur une grande affiche posée sur une des baies vitrées des bureaux de Fujifilm. L’objet au look classique rétro permet de prendre et d’imprimer des photos similaires aux Polaroïd mais sur un format un peu plus petit appelé Checki (チェキ). Le Checki fait une taille de 8.5×5.4cm par rapport au Polaroïd de 10.8×8.8cm. Ce genre d’objet est très tentant mais je me raisonne rapidement en me disant que j’en aurais que très peu d’utilité. Ce genre d’appareil est plutôt destiné aux portraits, ce qui n’est pas vraiment mon domaine de prédilection. Je me vois déjà, fidèle à moi-même, essayer de prendre des photos de rues et de buildings avec cet appareil. Le SIA Aoyama building sur la deuxième photographie garde intacte sa couleur blanche initiale comme s’il venait juste d’être construit alors pourquoi pas le défigurer avec des fils et poteau électriques. En photographies, j’hésite souvent entre deux formes de beauté urbaine, celle aux formes lisses et aux couleurs inaltérées et celle qui se développe à l’arrière des buildings, dans les interstices qui sont censés n’être vus de personne. Lorsqu’un building est abattu et laisse place à un terrain vague ou à un parking, la complexité des tubes et tuyauteries apparaît au grand jour. Les trois photographies suivantes recherchent plutôt des couleurs, le rouge marquant la nuit d’une enseigne Vivienne Westwood à Aoyama, l’étrange couleur violette d’une porte de temple près de Nishi-Azabu et les couleurs des formes géométriques dessinées sur le mur d’un parking de la banlieue de Shinjuku. Cette dernière photo me rappelle la manière dont je décorais virtuellement les bâtiments il y a plusieurs années de cela, en leurs apportant de nouvelles textures qui changeaient complètement leur apparence. Je me rends compte en écrivant ces lignes que j’évoque souvent mon histoire passée dans les rues de Tokyo, tout autant presque que mon histoire présente. La densité de l’histoire présente paraît toujours moins importante que celle du passé. Ce blog est censé être celui de l’histoire de moi-même, mais je m’interdis de dire et de montrer beaucoup de choses personnelles, au point où je me demande s’il s’agit vraiment de mon histoire. J’y pense souvent, mais cette histoire se transformera peut-être un jour en fiction, ce qui m’apporterait peut-être une nouvelle liberté.

De haut en bas: Images extraites des concerts sur la chaîne YouTube Ginza Sony Park de D.A.N. le 19 Mars 2022 et de Tamanaramen (玉名ラメン) le 26 Février 2022.

Le Samedi 19 Mars 2022 à partir de 21h, on pouvait voir en live sur YouTube un mini concert de D.A.N. sur la chaîne de Ginza Sony Park. Je m’en suis rendu compte trop tard pour le voir en live, mais la chaîne YouTube maintient heureusement ce concert dans ses archives. Le concert se passe sans public dans les sous-sols de l’ancien immeuble Sony dans le centre de Ginza. Je ne suis pas encore complètement revenu de leur dernier album NO MOON, et je réécoute assez souvent certains morceaux comme le morceau titre ou The encounters. Ce dernier n’était, sans surprise, pas interprété pendant ce live car il fait intervenir des voix extérieures, celles d’un rapper appelé Takumi et de Tamanaramen (玉名ラメン). Tamanaramen s’est d’ailleurs récemment produit sur cette même scène du Ginza Sony Park, il y a peu de temps, le 26 Février 2022. Ce concert là était plutôt expérimental à mi-chemin entre installation artistique et véritable concert. Hana et Hikam Watanabe se faisaient constamment face, et les trois murs de l’espace de la scène étaient recouverts d’images vidéos abstraites. Tamanaramen avait tout de même interprété leurs deux derniers morceaux, Glowing Arcade et The light behind my eyelids. L’approche de mise en scène de D.A.N. au Ginza Sony Park était en comparaison plus classique, jouant sur la pénombre. Derrière leurs machines pleines de câbles, le groupe interpréta plusieurs morceaux de leur dernier album comme le morceau titre de l’album, NO MOON, et Anthem. Ce dernier morceau fait intervenir des sonorités de steel pan joué sur cet album par Utena Kobayashi, mais elle n’était malheureusement pas présente sur scène avec les trois membres de D.A.N. Ce petit concert d’une trentaine de minutes m’a fait réécouter une nouvelle fois l’album du groupe.

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