Je ne suis pas passé à Monzen-Nakachō (門前仲町) depuis Mai 2014, si j’en crois les archives de mon blog. Made in Tokyo me permet de me rappeler où je suis allé et quand (à peu près) sur les 20 dernières années (à peu près). Je précise “à peu près”, car j’omets bien sûr volontairement beaucoup de choses. Mais une chose est sûre, je continue à amener systématiquement avec moi mon appareil photo, peu importe l’endroit où nous allons, et j’ai donc au moins une photo de chaque endroit où je ou nous sommes allés. Dans le billet de Mai 2014, je montrais déjà l’étrange hall Hondō (本堂) recouvert de textes en caractères sanskrits construit quelques années avant en 2011. Je voulais en fait le revoir et c’était une des raisons premières de ce passage à Monzen-Nakachō. Ce grand temple s’appelle Fukagawa Fudōdō (深川不動堂) ou Fukagawa Fudōson (深川不動尊). C’est un temple bouddhiste de la secte Shingon et il fait partie du temple Naritasan (成田山) dans la ville de Narita à Chiba. Je remarque que, par rapport à 2014, le hall Hondō a été étendu. On accède à Fukagawa Fudōson par une petite rue assez animée. Il n’y a pas foule dans l’enceinte du temple mais un flot ininterrompu de visiteurs, parmi lesquels quelques étrangers (dont je fais partie). Je remarque d’ailleurs un retour sensible des touristes étrangers, ce qui est une bonne nouvelle car le retour à une situation normale semble proche. Enfin, je n’ai aucune idée précise s’il s’agit vraiment de touristes ou de personnes comme moi vivant au Japon depuis 10 ou 20 ans. Les deux premières photographies du billet montre le grand sanctuaire Tomioka Hachimangu (冨岡八幡宮) qui est en comparaison beaucoup plus calme. On y préparait pourtant une estrade à l’occasion du festival Tsukimi (月見) honorant la lune d’automne le 10 Septembre. Je continue ensuite ma marche vers un petit quartier préservé de l’ère Showa (1926-1989) appelé Tatsumi Shindō (辰巳新通). Ce petit quartier comprend deux ruelles piétonnes dont la plus longue doit faire une cinquantaine de mètres. Tatsumi Shindō est rempli d’une trentaine de petits bars et restaurants. Je m’attarde, en photos seulement, sur le restaurant appelé Izumi (いずみ), préparant une cuisine fait maison, car un vélo rouge a eu la bonne idée de se stationner devant l’unique arbre de la ruelle principale. Et cette rue paisible est dans l’ensemble très photogénique lorsque le soleil fort du milieu de journée nous laisse présager l’obscurité à l’intérieur de ces bars et restaurants avant l’activité du soir. Je continue ensuite à marcher dans le quartier de Fukagawa en direction de la station de Kiyosumi Shirakawa. On dit qu’on y trouve de nombreux cafés. Je m’arrête quelques instants dans celui appelé B2 faisant également boulangerie (souvenez-vous que je le déplace souvent en fonction des boulangeries). J’hésite entre écrire sur mon smartphone ou rêvasser. Je privilégie la deuxième solution pour observer le va-et-vient des clients.
Relire le texte de ce billet de Mai 2014 montrant Monzen-Nakachō me rappelle que ça fait de nombreuses années que je me préoccupe du peu de commentaires que je peux recevoir sur les billets de ce blog. J’en étais même venu à couper la possibilité d’écrire des commentaires mais c’était heureusement de courte durée. Ce billet est également le seul n’ayant pas de titre, car j’avais eu l’idée de créer un flot ininterrompu de photographies. Mais ça aurait très vite été ingérable dans WordPress. Bref, ce sont deux mauvaises idées que je n’ai heureusement pas conservé, mais j’avais quand même à cette époque une volonté de faire évoluer ce blog vers quelque chose d’autre. Ce type de réflexions se fait malheureusement de plus en plus rare. Et au sujet du titre de ce billet, il est tiré des paroles du morceau Obstacle 2 d’Interpol sur Turn on the Bright Lights (dont je parlais hier). J’aime beaucoup cette phrase même si je n’ai jamais vraiment réussi à comprendre sa signification exacte.
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