Cela faisait plusieurs années que je voulais visiter les mines de pierre d’Ōya (大谷) dans la préfecture de Tochigi, mais les deux heures nécessaires en voiture pour s’y rendre nous ont toujours un peu freiné. L’occasion se présente enfin et le trajet aller ne nous a pris qu’une heure et cinquante minutes. Les mines de pierre d’Ōya (大谷石) se trouvent à Ōyamachi, à proximité de la ville d’Utsunomiya. La pierre d’Ōya est une roche créée à partir de lave et de cendres. Elle a la particularité d’être ignifuge et facile à sculpter. On trouve cette pierre sur un gisement de plusieurs kilomètres autour de Ōyamachi. La pierre d’Ōya est notamment connue pour l’utilisation que l’architecte américain Frank Lloyd Wright en a fait pour la façade de l’ancien Hôtel Impérial à Tokyo. Cette pierre a également été utilisée pour l’ancienne école Jiyū Gakuen Myōnichikan (自由学園明日館) que Wright a conçu en 1921 et que nous avions visité en Avril 2022. Une des mines que l’on peut visiter a fermé en 1986 après 70 ans d’activité et est ensuite devenue un musée appelé Ōya Stone Museum. On y accède par un petit couloir qui nous amène rapidement vers une impressionnante caverne de pierre qui fait en tout 20,000 m2 et dont le sol est situé 30 mètres sous terre. On peut marcher dans de nombreuses galeries mais certaines sont condamnées. Il y fait sombre et frais, environ 12 degrés à notre passage. Le découpage géométrique de la pierre impressionne. Les grands murs et les ouvertures me font tout de suite penser à l’architecture brutaliste. On en est pas loin, je trouve. L’éclairage est diffus mais suffisant pour ne pas trébucher à chaque marche. Il contribue à l’ambiance, à l’impression d’être entré dans un endroit mystérieux, bien que nous ne sommes pas les seuls à marcher dans ces galeries. Les visiteurs sont cependant parsemés dans le vaste espace souterrain. Le parcours est ponctué par quelques explications nous expliquant le découpage de la pierre à la main au départ, puis par l’utilisation de machines mécaniques.
Quelques œuvres d’art sont placées à certains endroits des galeries. On trouve également accrochées sur un mur de pierre des séries de photos d’évènements ayant eu lieu dans cette caverne. On pouvait apparemment y célébrer une cérémonie de mariage. Les galeries de la mine ont été utilisées de nombreuses fois pour des scènes de films. Quelques affiches de films sont notamment montrées à l’entrée de la galerie. J’en montre une photo sur mon compte Instagram. J’ai vu quelques uns des films utilisant cet endroit, comme Tonde Saitama (翔んで埼玉) du réalisateur Hideki Takeuchi dont je parlais dans un précédent billet, et Real Onigokko (リアル鬼ごっこ) du réalisateur Shion Sono que j’évoquais également dans un autre billet. On y a également tourné des vidéos musicales, comme celle de Stereo Future de BiSH (un des meilleurs morceaux du groupe) que j’évoquais aussi dans un billet de ce blog. Sur ce billet datant de Novembre 2019, je donnais déjà pas mal d’information sur les mines d’Ōya et c’est d’ailleurs cette vidéo qui m’a donné envie d’aller visiter l’endroit. Et vous me voyez certainement venir mais le musée de pierre d’Ōya a également été utilisé pour une vidéo de Tokyo Jihen (東京事変), Kenka Jōtō (喧嘩上等), dont la photographie ci-dessus est extraite. Sheena Ringo se tient debout devant un mur de pierre découpé à la machine, tandis que Toshiki Hata effectue une danse Kagura en tenue traditionnelle sous les regards des autres membres du groupe (et d’un cheval, allez savoir pourquoi). En visitant les mines d’Ōya, on comprend très vite la force d’évocation de l’endroit et les raisons qui ont poussé des artistes et réalisateurs à utiliser ces lieux à l’atmosphère fantastique.
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