Je suis moi-même surpris de revoir la tour Nakagin de Kisho Kurokawa parmi les photographies argentiques prises il y a quelques années. J’aurais dû mal à dater exactement les quelques photos de la tour que je montre ci-dessus, mais c’était en tout cas avant l’annonce officielle de sa disparition définitive. Le parc Hamarikyū se trouve dans le même quartier que Nakagin, en se rapprochant de la baie. Je me souviens avoir observé pendant un petit moment le chat de la septième photo. Il s’y promenait comme s’il était le propriétaire, d’un air sûr et d’une allure royale, d’autant plus qu’il n’y avait pas un chat dans ce parc, sauf lui et moi. Enfin, moi, je ne suis pas un chat, sauf la nuit dans mes rêves. Je m’échappe toujours par les toits. La partie Sud de la résidence est plus basse et donne facilement accès au parc adjacent qui donne ensuite un accès facile à la rue. Découvrir la ville la nuit avec les yeux d’un chat est une expérience très différente de ce que j’éprouve le jour dans les rues de Tokyo. Il arrive parfois que je me vois rentrer du bureau d’un pas rapide, les écouteurs dans les oreilles et le regard fixé vers l’avant. Il ne me voit pas car je me cache toujours à son passage. Je disparais dans la pénombre. Je l’observe tranquillement puis repars quand la voie est libre. Je ne peux malheureusement pas ramener d’images de ces virées la nuit. Ces images ne me restent pas en tête pour pouvoir les raconter ensuite, car je ne me souviens jamais de mes rêves. Les autres photographies du billet se mélangent à celles d’Hamarikyū et de la tour Nakagin. Elles ont été prises dans le parc Inokashira et à Shibuya.