Il y assez longtemps, j’avais écrit dans mes petites notes (mon moleskine que je devrais utiliser plus souvent) qu’il fallait aller voir le musée K-Museum de Makoto Sei Watanabe. J’aime beaucoup cet architecte et déjà admiré quelques unes de ses oeuvres, notamment le Aoyama Technical College ou la sortie de métro Oedo C3 à Iidabashi.
Le K-Museum se trouve à Ariake, près de Odaiba et du centre d’exposition et de conférence Tokyo Big Sight. C’est un endroit où je ne vais pratiquement jamais. J’ai profité d’un après midi tranquille et d’un temps splendide pour m’y déplacer en moto. Ca faisait quelques semaines que j’avais délaissé la moto, la reprendre pour une longue promenade dans Tokyo est un plaisir. Après la traversée du pont Arc en Ciel sur la baie de Tokyo, je trouve assez facilement le K-Museum, au millieu d’Ariake, sur la promenade pédestre centrale. Je comptais voir l’intérieur, mais le musée est apparemment fermé, entouré de grillages. L’intérieur du musée et ce qu’on y expose restera donc un mystère. J’essaie d’admirer les formes extérieures en faisant le tour du batiment. Le déclencheur de l’appareil photo attire le gardien du parking à côté, se demandant ce que je peux bien prendre en photo par ici (c’est une attitude que je remarque beaucoup en ce moment).
Comme on nous l’explique sur une page du site d’Archilab, l’architecte Makoto Sei Watanabe, dans ses créations, essaie de se libérer de la gravité, une des grandes contraintes de l’architecture. K-Museum est concu comme un défit aux forces de la pesanteur avec un bâtiment rectiligne accroché au sol en son centre seulement. Les ailes avant et arrière sont suspendues dans le vide, on dirait que le batiment est flottant.
Le building de ligne rectangulaire et de formes abstraites couvertes de métaux réfléchissants est concu pour répondre à la lumière, tandis que le sol ondulé est couvert d’un matériau absorbant la lumière. Le musée montre un extrème et sa contrepartie, comme principe fondamentale de la ville. Le musée ressemble à un vaisseau de lumière voguant sur une mer aux vagues noires. Ces vagues noires sont plantées par endroit de tiges argentées bougeant avec le vent. Ils s’agit de sculptures intitulées « Touching the Wind », jouant comme interface entre le building solide et statique et l’environnement naturel changeant. On peut penser que le vaisseau-building est en phase d’attérisssage ou de décollage, il touche le sol pour un bref instant pour repartir. Tous ces éléments de mouvement et de contraste représentent la ville en mouvement, sans cesse changeante et constituée d’extrèmes.
Comme je le précisais plus haut, K-MUSEUM se trouve au millieu d’Ariake, une vaste zone gagnée sur la mer et qui a connu une forte expansion pendant la bulle économique des années 1980. Pendant la bulle, les infrastructures de la zone se sont développées mais le développement urbain, la construction des grands ensembles de buildings de bureaux, a été interrompue par la récession économique des années 1990, laissant une grande partie de l’espace d’Ariake vide, déserté par la ville qui n’a pas eu le temps de naître autour du musée et des quelques autres constructions telles que Tokyo Big Sight. Dernièrement, l’expansion semble reprendre doucement. Tout près du musée, on peut y voir une gigantesque double tour en M, l’hotel privé de luxe Tokyo BayCourt Club, avec aux pieds un village de mariage Partire à la mode franco-italienne, dans un style très kitch.