Codan block 2 and 3

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En face du Codan Block 1, on trouve assez logiquement le Block 2. Le design est cette fois de Toyo Ito, en gardant un style similaire au design originel de Riken Yamamoto. Des espaces creux pour les terrasses donnent une forme en escalier assez joli la nuit. Les terrasses offrent une vue sur la cour intérieure creusée d’une allée en S. Les quartres photos groupées ci-dessus proviennent du site de Toyo Ito.

Le Codan Block 3, la proposition de Kengo Kuma finalisée en mai 2004, reste quand même le building que je préfère. Le batiment est plus compliqué dans ses lignes, tout en conservant les formes de couleurs dans les espaces communs tels que les cages d’escaliers ouvertes sur l’extérieur. Les couleurs vives viennent contraster avec la couleur grise et sombre générale, notamment sur les lames de protection des terrasses. L’entre-building est très sombre d’ailleurs et beaucoup moins plaisant. J’aime bien les quelques éléments de végétation ayant la priorité sur l’urbain: un jeune arbre traverse l’escalier principal à l’entrée, aménagé à cet effet.

Codan contient 3 autres zones (par notamment Yama Architects & Partners, Kenchiku Design Studio and Yamamoto Hori Architects) et j’ai reperé des grues dans les environs.

Codan block 1

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Ci-dessus, une promenade que j’ai fait relativement souvent à moto lors de belles journées (le filet rouge) au départ de Hamamatsucho, en passant par le pont Rainbow, et en sautant d’île artificielle et île artificielle pour rejoindre la gare de Tokyo ou Ginza. En chemin, près de Toyosu (pas encore construit sur la carte google), Je jette toujours un oeil sur un ensemble d’immeubles quadrillés aux couleurs attirantes. Aujourd’hui (enfin la semaine dernière après avoir vu le K-Museum, Big Sight et avant Tsukishima et l’oeuf de Toyo Ito), je m’y suis arrêté pour découvrir cet ensemble d’un peu plus près à pied.

Codan Shinonome est un complexe d’habitations urbaines accomodant près de 2000 familles. La supervision de cet énorme complexe fut assuré par Riken Yamamoto et la constrction s’étala de 2003 à 2005. Codan se compose de 6 blocs entourant une rue en courbe centrale et une place suspendue au premier étage. Riken Yamamoto assura le design du premier bloc, le Codan Block 1, caractérisé par ses couleurs zébrées multicolores sur certaines surfaces des balcons et entrées au rez de chaussée.

Riken Yamamoto s’est entouré de quelques autres grands architectes japonais pour assurer le design des autres blocs, conservant la ligne directrice du premier. Cet article en amène deux autres sur les blocs 2 et 3.

Météorite sur Jimbocho

Une météorite est tombée dans le voisinage de Jimbocho, le quartier des bouquins. Alerté par les news le jour d’avant et profitant d’un passage dans le coin à moto (des courses alimentaires entre Ningyocho et Asakusa), je viens vérifier par moi-même l’étendue des dégats. Je me renseigne sur sa provenance en inspectant des yeux les surfaces triangulaires inclinées et désordonnées de cet étrange batiment. A l’entrée, un panneau nous indique que ce lieu s’appelera désormais Jimbocho Kagetsu et Jimbocho Theater. Une affichette a proximité nous fait comprendre que ce petit complexe composé d’une salle de cinéma (sous-sol), de salles de spectacles (2-3F) et d’une école de comédie (4-6F) appartient à l’influente agence de comédiens humoristes (de style owarai) Yoshimoto Kogyo venant d’Osaka. Les comédiens de Yoshimoto sont presque omniprésents à la télévision, des vétérans sur-actifs Hamada et Matsumoto de Downtown aux plus récents mais tout aussi actifs Taka and Toshi

L’ancienne agence Yoshimoto, fondée en 1912, opérait avant la seconde guerre mondiale une salle de spectacle à Asakusa, quartier d’amusement populaire inévitable à l’époque. Takeshi Kitano et Kiyoshi Atsumi de la série à rallonge Tora San (Otoko wa tsurai yo, que j’adore d’ailleurs) sortent de ce quartier. Après s’être éloigné d’Asakusa, Yoshimoto y est depuis revenu avec des séries de spectacles le week end au Kaminari 5656 Kaikan (j’y ai vu des geisha récemment). Yoshimoto entend renforcer sa présence dans les quartiers à proximité d’Akasaka avec cette salle à Jimbocho. Les salles de ce complexe ouvriront bientôt à partir du 7 juillet 2007, et privilégierons les jeunes comédiens de l’agence.

Le design architectural par Nikken Sekkei (construction assurée par Kajima) est des plus surprenants pour une salle de spectacle comique. Les arêtes aiguisées et compliquées, la couleur sobre du bâtiment ne laissent pas penser à un endroit où l’on va s’amuser, ou alors pour un humour pince-sans-rire. Cette couleur grise-noire me rappelle un peu le magasin Casa Armani de Tadao Ando à Omotesando. Le bâtiment vient bouleverser l’éco-système urbain préservé de cette petite rue de Jimbocho, il est magnifique mais on aurait plutôt imaginé cet édifice à Aoyama comme magasin étendard d’une grande marque étrangère. L’adresse est la suivante: Chiyoda-Ku, Jimbocho 1-23.

L’oeuf et le vent

Cette forme ovale insolite, coincée entre des grands blocs d’immeubles d’habitation, se nomme Egg of Winds, l’Oeuf des Vents. C’est une création architecturale de Toyo Ito. On se demande ce que cache ce volume elliptique de 16 mètres de long et 8 mètres de diamètre, suspendu par six pieds asymétriques et placé au dessus de l’entrée de parking du complexe de résidences Okawabata Rivercity 21 à Tsukuda. L’oeuf est recouvert de 248 panneaux d’aluminium perforés, lui donnant une apparence unie grise comme un objet en 3D dans un jeu video. La nuit, l’objet se transforme. Il laisse apparaître des images vidéo projetées sur 5 écrans à cristaux liquides placés à l’intérieur de l’oeuf, faisant oublier les parois arrondies. Ces images vidéo sont enregistrées en direct ou pré-enregistrées pour donner un apercu de l’environnement. L’environnement physique enregistré est transformé en information vidéo projetée sur dans l’oeuf. Cette transformation nocturne de l’oeuf n’est malheureusement plus active aujourd’hui, je n’ai pas pu constater le va-et-vient au gré du vent des images et informations numériques. Les projections vidéo ne fonctionnent plus, c’est bien dommage.

Dans un concept similaire de landmark interactif, Toyo Ito avait concu 5 années plus tôt en 1986 la Tour des Vents, Tower of Winds. Il s’agit d’une tour de ventilation pour un centre commercial sous-terrain à Yokohama. Comme pour l’oeuf, la surface est grise et unie le jour, mais devient changeante la nuit. La nuit venue, apparaissent des lumières intérieures dont les formes et la couleur changent en fonction des conditions extérieures: la force du vent ou du bruit. Toyo Ito veut ici transformer les flux d’air et de bruit en informations visuelles par l’intermédiaire de ces signaux de lumière. Là encore, le dispositif n’est plus pleinement opérationnel aujourd’hui, la tour ne diffusant apparemement qu’une couleur statique bleuâtre. Je n’ai cependant pas vérifié de mes yeux.

Comme on peut le voir avec ces deux créations innovantes tranformant l’environnement physique en informations, Toyo Ito montre un intérêt pour les nouvelles technologies et pour le potentiel multimédia. Cette direction prendra son apogée avec la Médiathèque de Sendai.

Adresse: Egg of Winds (1991), 2-2 Tsukuda, Chuo-ku

Pyramides inversées

A la vue des détails de surface de titane et de verre, on reconnait tout de suite le Tokyo International Exhibition Center, plus communément appellé Tokyo Big Sight. Big Sight comprend principalement des espaces de conférence et d’exposition pour des évenements réguliers tels que le Tokyo Motor Show. C’est la première fois que je viens pour l’immeuble, sans assister à aucune exposition.

En s’écartant un peu, on peut admirer les quatre pyramides inversées posées sur quatres énormes piliers. L’édifice est massif mais semble pesé comme une plume, posé sur ses quatre pieds de verre. Cette tour en apesanteur, comme peut l’être celle de Kiyonori Kikutake pour le musée Edo-Tokyo, contient des étages de conférence. On y accède par un long escalator donnant le vertige. L’intérieur de la tour est sobre comme une salle de conférence et la vue est assez limitée.

La Conférence Tower date de 1996 et on l’a doit à AXS Satow (Takeo Satow). J’ai le plaisir de retrouver en images, sur le site de l’architecte, le Musée d’Art Moderne de Hayama que j’avais pu prendre en photo assez récemment.