キーラ通りで見たもの

Suite et fin (pour l’instant) des découvertes architecturales sur la Killer Street (rue Gaien-Nishi). Cette rue est semée de batiments remarquables: le musée d’Art Contemporain Watari-Um par Mario Botta et ses surfaces planes rayées symétriques, terminées en angles vifs.

En face du Watari-Um, on ne peut pas manquer la couleur jaune vive du jardin d’enfants concu par l’atelier d’architectes Ciel Rouge Création. Ciel Rouge est un partenariat franco-japonais de Henri Gueydan et Fumiko Kaneko, avec des créations en Europe et Asie dans un esprit de fusion des cultures.

Un peu plus haut, dans une rue petite rue perpendiculaire à la rue Gaien-Nishi, on peut apprécier une autre création du Ciel Rouge, l’église protestante Harajuku Church. Les formes arrondies et futuristes surprennent. L’intérieur est épatant, blanc et clinique avec des éléments de couleur vive. On croirait un intérieur de vaisseau spatial tiré d’un film des années 70. Je ne suis pas mécontent de cette découverte.

En continuant la promenade, quelques batiments attirent le regard comme cet immeuble noir en pointes et murs ouverts (en face des apartements publics), ou cette autre architecture en pointe et en courbe de verre à paliers avec une porte et mur de château fort (derrière le Terrazza).

GSH

Il y a un peu plus d’un mois en partant à la recherche de Small House de Kazuyo Sejima, j’avais remarqué ce petit batiment fin qui me rappelle l’immeuble de Toyo Ito Mikimoto Ginza2 mais en version miniature. Les ouvertures ne sont plus de forme aléatoire mais rondes, comme des bulles de savon sortant d’un bain. La position des ouvertures reste aléatoire. Les parois sont extrêmement fines, composé de 13 plaques d’acier pré-assemblées en usine avant installation sur site.

Cet immeuble mince blanc crême s’appelle GSH, concu par aat+Makoto Yokomizo.

TERRAZZA

Sur la même rue que la maison Tower House, un peu plus bas dans la pente, on ne manquera pas la présence puissante du bloc de béton fragmenté et anguleux du Terrazza (1991). On doit cette architecture post-moderne au japonais Takeyama Kiyoshi Sey (né à Osaka en 1954), fondateur du groupe Amorphe.

Cette forteresse à trois cheminées est une Showroom Jaguar et Rover, situé dans le quartier de Jingumae à Shibuya, et sur l’avenue Gaien-Nishi, également surnommée « Killer Street ». Ce surnom assez officiel car indiqué sur les cartes de Tokyo est assez intriguant. Kaori Shoji sur le International Herald Tribune nous en apprend un peu plus sur cette rue chic et sa légende urbaine, avec quelques réponses possibles quant à l’utilisation de ce surnom:

« Some claim that it’s because the traffic is a killer, or because the speeding sports cars, their drivers intent on showing off, have caused more accidents here than anywhere else. Others say it’s because few women taken on a date to Killer Street could fail to be enthralled by the understated but luxurious little boutiques, the artsy bookshops, the apartments with spacious courtyards à la Paris — hence, « Ladykiller Street. » Another version has the designer Junko Koshino looking out from her Porsche at the dressed-to-kill crowd thronging the strip and declaring the whole thing « killer. »

Cette avenue large et dégagée, en pente, donne en effet envie d’appuyer sur le champignon, comme j’ai pu en faire l’expérience des dizaines de fois à moto. Je comprends assez bien la première proposition de réponse…

Brutaliste

Tower House, une maison individuelle conçue par Takamitsu Azuma en 1966. On la trouve à Jingumae, pratiquement en face du Watarium et il s’agit de la maison de l’architecte. La structure est dure, austère, comme une muraille défensive dans un environnement urbain hostile.

Cette architecture violente faite de béton brute tient du Brutalisme, un style architectural des années 50 à 70, issu du modernisme et inspiré des travaux de l’architecte suisse Le Corbusier.

Cette maison est de structure géométrique et anguleuse, brute de décoffrage et proche du matériau béton, massive bien que la taille soit extrêmement réduite, de surface et finition volontairement grossière. Le concept prime sur la beauté sur ce style d’architecture, ou est ce la beauté des imperfections.