Le Uniqlo Park (ユニクロパーク) se trouve dans l’arrondissement de Kanazawa à Yokohama, en bordure du grand espace commercial Mitsui Outlet Park Yokohama Bayside. Ce magasin regroupant en fait les marques Uniqlo et GU aurait pu être d’une conception et d’une apparence tout à fait classique mais l’architecte Sou Fujimoto (藤本壮介) proposa de le transformer en parc pour enfants. Je pense qu’il doit partir du principe qu’il faut bien occuper les enfants pendant que les parents font leurs achats vestimentaires. Le bâtiment entièrement de couleur blanche voit son plafond découpé à l’oblique. On peut y accéder par un grand espace ouvert donnant sur un port de plaisance. Ce toit de building construit à l’oblique se compose de plusieurs étages plateformes séparés par des escaliers, des toboggans et divers parois obliques destinées à être grimpées. Tout en haut du building, on trouve des jeux de cordes permettant aux enfants de grimper encore un peu plus haut. Les entrées à l’intérieur du magasin à chaque niveau se composent de blocs aux vitrages verdâtres. Ils sont très élégants tout comme l’ensemble de cet immeuble – espace de jeux. J’aurais bien essayé tous ces toboggans et cordages d’alpiniste amateur mais je n’étais malheureusement pas en tenue adaptée. C’est bien dommage car ça aurait été l’occasion sur ce blog de faire un article du type « J’ai testé pour vous » pour « valider » (ou pas) cet espace de jeux architectural. Ça sera certainement pour une prochaine fois. L’espace dégagé qui se crée sur ce plan à l’oblique est très agréable car la vue est également dégagée, donnant sur un brin de mer de la baie Negishi où sont amarrés quelques yachts qui n’ont pas l’air de souvent sortir en mer.
Catégorie : Architecture
Architecture en photos
quelques journées d’été (5)
Notre destination suivante était Nihondaira (日本平), un plateau situé à 308m de hauteur au-dessus du port de Shimizu dans la préfecture de Shizuoka. Nous avions voulu visiter cet endroit il y a quelques années après notre passage à Miho no Matsubara mais le temps nous avait manqué. Nous nous rattrapons cette fois-ci en prenant un peu plus notre temps. Nihondaira compte parmi les plus beaux paysages du Japon notamment pour sa vue dégagée sur le Mont Fuji et sur la péninsule d’Izu. Le Mont Fuji faisait malheureusement des siennes comme souvent car il était, la plupart du temps, caché par d’intenses nuages. Il s’est quand même montré le soir lorsque le soleil se couchait doucement. Mais quel spectacle tout de même, surtout depuis les jardins impeccablement entretenus du Nihondaira Hotel. Le design des jardins a été conçu par Hiko Mitani. Deux lignes de rochers viennent créer une voie sur le gazon parfaitement coupé. Les grandes baies vitrées de l’hôtel conçu par Nikken Sekkei permettent d’apprécier ce paysage, mais nous préférons tout de même nous asseoir dehors sur un des rochers donnant une vue d’ensemble sur le jardin et sur le Mont Fuji au loin. J’aurais voulu que ces moments s’éternisent. Mais le soleil continue sa descente en laissant des couleurs rougeâtres qui disparaîtront à leur tour un peu plus tard. Alors que la nuit devient noire, un feu d’artifice est lancé depuis le fond du jardin, pour fêter les dix années d’existence de l’hôtel. Le Nihondaira Hotel existe depuis plus de 50 ans mais il a été entièrement reconstruit en 2012. Je montre d’autres photos de l’hôtel, des jardins avec sculptures, du Mont Fuji et des feux d’artifice sur mon compte Instagram.
le camphrier veille sur Ueno
Outre un passage rapide dans les rues d’Ameyoko, l’autre objectif de ma visite à Ueno était d’aller voir d’un peu plus près le sanctuaire Tōshōgū et notamment un espace de méditation conçu récemment par l’architecte Hiroshi Nakamura & NAP, que j’ai déjà montré sur mon compte Instagram. Cet espace simple appelé Ueno Tōshōgū Seishinso (上野東照宮清心所) a été construit principalement en bois de ginkgo et est placé à l’entrée du sanctuaire. Il est placé devant un arbre gigantesque, un grand camphrier âgé de 600 ans, que l’on dit être à l’origine du parc d’Ueno. Cet arbre sacré était déjà là avant la construction du sanctuaire Tōshōgū, d’abord établi en 1627 puis rénové en 1651 pour devenir un sanctuaire consacré à Tokugawa Iieyasu. Le pavillon Seishinso nous permet de nous asseoir quelques instants (ou des heures si on veut) pour admirer cet arbre qui veille sur Ueno depuis tant d’années. Ce qui est particulièrement intéressant est qu’on ne le voit pas dans sa totalité depuis l’espace assis du pavillon, car seule une partie du tronc est visible. Un chemin pavé fait le tour de l’arbre et de ses racines pour nous amener ensuite vers le bâtiment principal du sanctuaire Tōshōgū (le Honden). En voyant soudainement la richesse des feuilles d’or se réfléchissant au soleil, je me demande pourquoi je ne suis pas venu ici avant. Il y a très peu de visiteurs lors de mon passage. L’emplacement du sanctuaire dans un coin du parc d’Ueno joue peut-être sur le fait qu’il soit assez peu visité. L’endroit est en tout cas particulièrement paisible en cette fin de matinée de dimanche.
Lucky Drops par Atelier Tekuto
Un indice m’avait révélé que cette maison très particulière nommée Lucky Drops par l’Atelier Tekuto (アトリエ・天工人) se trouvait quelque part le long de la rivière Tamagawa. La rivière étant longue et sinueuse, je ne me voyais pas la parcourir en entier dans toutes ses courbes sur GoogleMap pour trouver l’emplacement exact de cette maison. Un autre indice m’indique qu’elle se trouve dans l’arrondissement de Setagaya. Il m’aura fallu un troisième indice pour finalement la découvrir dans les environs de Futago-Tamagawa. En fait, une photo disponible sur le site web de l’architecte montrait une vue d’ensemble de la maison dans son environnement. On y devinait à peine la rivière Tamagawa mais la présence d’une usine de l’autre côté de la rive m’a permis de finalement découvrir son emplacement. Comme il s’agit d’une résidence privée, je ne permettrais pas de dévoiler son adresse. Je me dis quand même que l’on finit toujours par trouver ce que l’on cherche, parfois avec une petite aide extérieure. J’ai mis très longtemps à trouver cette maison. Il y a plusieurs années, j’avais trouvé quelque part sur internet des indices sur une adresse qui s’était avérée fausse. Je me souviens avoir fait le déplacement dans un quartier de Kamata et d’avoir fait des ronds dans ce quartier pour ne finalement rien trouver. J’avais pensé à cette époque que la maison avait été détruite, ce qui m’avait paru plutôt plausible vue son extrême petitesse que j’imaginais peu pratique pour y vivre. Les hasards d’Instagram m’ont rappelé que cette maison était bien toujours là, fièrement plantée sur un étroit terrain tout en longueur.
On la trouve dans une petite zone résidentielle longeant la rivière au bord d’un terrain vague. La maison est construite sur un terrain étroit tout en longueur qui prend une forme trapézoïdale faisant 3.26m de largeur au niveau de la façade principale et se réduisant à 0.79m sur la façade arrière. La maison est longue et fine, faisant 29.3m de longueur sur une surface totale de 21.96㎡. Lucky Drops prend également une forme de trapèze dont la hauteur au-dessus du sol diminue alors que l’on progresse de la façade à l’entrée jusqu’au fond du bâtiment. Notons que le design structurel de cette maison a fait intervenir Masahiro Ikeda dont je parle régulièrement sur ce blog. Il a déjà travaillé avec Yasuhiro Yamashita et l’Atelier Tekuto pour d’autres projets comme Penguin House à Itabashi. La forme conique de l’espace au sol est renfermé par une fine membrane translucide composée de panneaux en plastique renforcé de fibres, laissant passer la lumière naturelle. La surface habitable totale est d’environ 61㎡, incluant bien entendu un espace au sous-sol. La petitesse du terrain et les régulations de construction ont contraint de déplacer la majeure partie de l’espace habitable au sous-sol, tout en maximisant l’espace au sol en utilisant cette membrane fine comme murs. Les étages sont séparés de grilles de métal de couleur blanche laissant traverser la lumière. Les photos que l’on peut voir de l’intérieur (celles ci-dessus prises par le photographe Makoto Yoshida et visibles sur le site de l’architecte) donne bien cette impression d’un espace extrêmement réduit et j’ai beaucoup de mal à imaginer comment on peut y vivre confortablement. Le manque d’espace est évident car on voit sur les façades avant et arrière des monticules d’objets et de boîtes entassés. Il faut très certainement avoir à cœur de ne pas s’encombrer d’objets matériels pour pouvoir apprécier pleinement la vie dans un tel endroit. Il n’empêche que ce genre d’architecture conçu, bien entendu, en accord avec le client reste tout à fait fascinant. Je me pose quand même la question du terrain vague longeant la maison. Il est resté inoccupé depuis la construction de cette maison en 2005 et je me demande donc s’il est également, dans sa totalité, la propriété du couple habitant cette maison. Le terrain n’est pas spécialement aménagé et n’a pas l’air d’être utilisé. Ça me donne le sentiment que les propriétaires ont volontairement fait le choix de vivre dans un espace très réduit (les contraintes budgétaires jouant certainement). Les teintes blanchâtres que l’on peut voir sur les photos après construction (sur le site de l’architecte) ont dû progressivement jaunir, ce qui n’a rien de vraiment étonnant. Je me demande si les surfaces courbes extérieures n’ont pas plutôt été recouvertes d’un film de couleur jaune. Je ne suis en tout cas pas mécontent d’avoir enfin trouvé cette maison car j’aime beaucoup l’inventivité sans compromis de l’Atelier Tekuto. Cette inventivité fait ressembler son architecture à des œuvres d’art qui font le plaisir des amateurs photographes comme moi. Reflection of Mineral ou R・Torso・C sont d’autres bons exemples de l’art architectural de Yasuhiro Yamashita et de l’Atelier Tekuto.
Hamlet par Riken Yamamoto
Je connais cette grande maison appelée Hamlet par l’architecte Riken Yamamoto (山本理顕) depuis très longtemps sans être allé jusqu’à la rechercher intentionnellement. J’avais une idée très vague qu’elle se trouvait dans un quartier résidentiel de Shinjuku et j’ai toujours pensé que je finirais bien par la trouver un jour ou l’autre. Je la trouve finalement complètement par hasard alors que je me dirige vers le centre de Shinjuku. Géographiquement parlant, elle se trouve à Sendagaya dans l’arrondissement de Shibuya près d’un théâtre Noh, et non à Setagaya comme annoncé sur le site de l’architecte. Cette grande maison a été conçue pour trois générations d’une même famille vivant sur les trois étages. Chaque famille ayant un étage distinct, la maison ressemble en quelques sortes à une résidence d’appartements. Elle est recouverte dans sa quasi-totalité par une toile en téflon aux formes courbes pouvant nous faire penser à une tente. Cet arrangement architectural est censé nous rappeler l’image primaire d’un petit village dans lequel plusieurs groupes de personnes décident de vivre ensemble. C’est le sens du nom de cette maison, hamlet qui signifie hameau. Le design extérieur de cette maison mélangeant tubes métalliques et toiles tendues découpées de formes rondes est en tout cas vraiment particulier et unique. Je ne regrette pas de l’avoir débusqué par le plus grand des hasards. Je marche sans cesse au hasard des rues de Tokyo pour faire ce genre de découvertes inattendues.