après les jeux (2)

Juste à côté du stade olympique de Kengo Kuma, il ne faut pas oublier d’aller voir le plus ancien gymnase conçu par Fumihiko Maki. Le Tokyo Metropolitan Gymnasium est plus massif avec le béton et l’acier apparents. Ses courbes sont superbes et je m’amuse même à les comparer avec celles du stade olympique en plaçant les photos les unes après les autres. Je remarque maintenant que les plaquettes d’acier sur le gymnase entrent en résonance avec celles de bois du stade olympique. Le gymnase de Maki date de 1990 mais n’a rien perdu de son élégance et de sa force visuelle. Il faut aussi aller voir de plus près la tuyauterie parallèle à l’arrière du gymnase. Un large pont piéton connecte le gymnase avec la grande place autour du stade et nous invite forcément à prendre quelques minutes pour aller voir ses courbes. Ce n’est bien sûr pas la première fois que je prends ce gymnase en photo. Je me souviens de quelques photographies en Août 2018 alors que le stade olympique était encore en construction et une autre photo montrée sur un billet de Juillet 2011. Cette dernière photo était en fait une superposition avec une photo d’eau bouillante. Je n’ai plus beaucoup d’inspiration pour ce type d’experimentations visuelles, ce qui est bien dommage. Il faudrait d’abord que je prenne en photo des nouveaux ‘matériaux’ (surfaces de béton, nuages, pierres, eau de pluie…) qui me serviront de base pour de futures expérimentations.

après les jeux (1)

Les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo paraissent déjà bien loin et on commence déjà à évoquer les prochains à Paris dans 1000 jours et ceux d’hiver à Pékin qui vont démarrer dans quelques mois seulement l’année prochaine. On ne pouvait pas jusqu’à maintenant approcher d’aussi près le grand stade olympique de Kengo Kuma. On peut désormais en faire le tour, ce que j’ai fait tranquillement il y a quelques semaines. On ne peut bien sûr pas entrer à l’intérieur ou monter aux étages. Je ne suis même pas sûr qu’il soit utilisé pour l’instant pour des compétitions sportives ou des évènements. J’aimerais bien que ce type d’endroits soient rendus plus accessibles. Avec toutes les barrières et protections autour du stade pendant la période olympique, je n’avais pas remarqué la végétation plantée à certains endroits. Il y a même un petit ruisseau artificiel. Il est quand même très élégant ce stade, notamment dans l’agencement successif de couches de bois et de plantes.

Petits moments d’architecture (10)

Je n’avais pas poursuivi cette série des petits moments d’architecture depuis longtemps. L’épisode 9 date de l’année dernière et j’ai démarré cette série en Janvier 2008. Je parle la plupart du temps d’architecture sur les billets de ce blog, donc ça ne semble pas vraiment nécessaire de le préciser dans le titre du billet. Je me permets tout de même de reprendre cette série avec un dixième épisode, tout simplement parce que les quelques photos ci-dessus ont été prises le même jour à seulement quelques dizaines de minutes d’intervalle alors que je roulais à vélo à toute vitesse (mais en faisant attention). Cette découverte en peu de temps, plus ou moins par hasard, de ces bâtiments remarquables m’a donné l’impression de voir un concentré d’architecture et j’ai voulu retranscrire cette impression dans ce billet. Le but de ma balade à vélo dans Tokyo était tout d’abord d’aller voir le grand stade olympique que l’on peut désormais approcher de près. J’y reviendrais un peu plus longuement dans deux prochains billets. Mon autre but était de retourner dans le quartier de Sugachō où se trouve l’escalier rouge du film d’animation Your Name. Mais cette fois-ci, je voulais plutôt aller voir les bureaux de l’atelier d’architecture Bow-Wow. House & Atelier Bow-Wow est encastré entre d’autres maisons et immeubles. On a du mal à l’apercevoir car seules deux allées étroites y donnent accès. On ne devine pas non plus depuis l’extérieur, l’espace ouvert composant l’intérieur. Ce petit immeuble date de 2005 et il correspond à l’année où j’ai commencé à m’intéresser à l’architecture tokyoïte. De l’atelier Bow-Wow, je retiens le petit livre jaune Made in Tokyo, dont j’ai déjà parlé plusieurs fois sur ce blog. Le titre de ce livre n’a rien à voir avec le nom de ce blog, car je l’ai nommé quelques années auparavant sans avoir connaissance de ce livre de l’Atelier Bow-Wow. Les deux photographies suivantes montrent une résidence aperçue par hasard dans les rues de Sendagaya. Je l’a connaissais pour l’avoir aperçu récemment en photo sur le site designboom. Cette forme non conventionnelle dans les étages se devine depuis la rue. Cette résidence de béton aux étages légèrement désaxés s’appelle ibis sendagaya et a été conçue par KOMPAS. Les deux dernières photographies nous montrent finalement un superbe bâtiment de béton nommé ARCA par Atsushi Kitagawara, dont j’ai déjà montré plusieurs œuvres architecturales. Ce bâtiment datant de 2009 comprend des espaces de bureaux. Les ouvertures de tailles diverses et aléatoires accrochent tout de suite le regard du passant. Certaines ouvertures sont élégamment accentuées par des matériaux métalliques. En apercevant ARCA depuis le bas d’une pente près du grand stade olympique, je ne peux m’empêcher de faire quelques efforts supplémentaires pour aller le prendre en photo, alors que je suis déjà en retard et qu’il me faut maintenant rentrer à vélo à toute vitesse (mais en faisant attention).

On the Cherry Blossom par Sampei Junichi

On the cherry blossom par l’architecte japonais Sampei Junichi (三幣順一) de l’atelier A.L.X. (ARCHITECT LABEL Xain) est une maison individuelle que je cherchais depuis très longtemps. Je l’avais dans ma liste d’architecture à voir depuis au moins l’année 2013. Je l’ai recherché pendant des années sur Google Map avec les quelques indications que j’avais pu trouver sur le site web de l’architecte, mais sans succès. Je savais seulement qu’elle se trouvait dans le vaste arrondissement de Itabashi dans le Nord de Tokyo, qu’elle était proche d’un petit parc avec des cerisiers (d’où le nom du bâtiment) et qu’il y avait un cimetière assez proche. J’ai eu beau rechercher les espaces ressemblant à des parcs sur Google Map ou explorer les listes de temples bouddhistes pour y trouver un cimetière, la chance n’a pas joué en ma faveur. Enfin, cette recherche m’avait quand même permis de trouver par hasard la maison Penguin House par l’Atelier Tekuto dans le même arrondissement. Le texte de ce billet sur Penguin House mentionnait d’ailleurs cette recherche désespérée. Ce n’était pas la première fois que je jetais une bouteille à la mer à travers un billet, car j’avais également mentionné cette quête impossible sur un billet de 2019. Nicolas B, lecteur régulier de ce blog, a eu l’excellente idée de partir à la recherche de cette maison suite à mon billet sur Penguin House. Il l’a trouvé assez rapidement sur Google Map, ce qui m’épate encore maintenant, et a eu la gentillesse de m’indiquer son adresse. Je le remercie grandement encore une fois. Je le dis à chaque fois, les adresses des maisons individuelles ne sont pas mentionnées sur internet car ce sont bien entendu des propriétés privées. Lorsqu’une maison individuelle devient un peu trop connue, Moriyama House en est un bon exemple, les propriétaires sont obligés d’ajouter des panneaux d’avertissement rappelant qu’il n’est pas autorisé de pénétrer dans les zones privées. Moriyama House est par contre relativement facile d’accès car elle proche du centre de Tokyo, par rapport à la maison On the cherry blossom qui est beaucoup plus excentrée.

Il m’a fallu à peu près une heure pour m’y rendre. Elle est perdue dans une zone résidentielle sans fin qui ressemble à beaucoup d’autres dans Tokyo. Cette zone résidentielle n’a, à première vue, pas de qualité particulière. Après une quinzaine de minutes de marche depuis la station la plus proche, je trouve le cimetière et le temple bouddhiste qui m’étaient donnés comme indication et je trouve finalement On the cherry blossom placée juste devant un petit jardin public. Comme à chaque fois que je pars à la recherche de maisons de ce style, à l’architecture remarquable, une tension nerveuse monte petit à petit en moi, un mélange d’excitation et un certain stress. Le stress serait de constater que la maison a disparu, a été démolie, ce qui n’est pas particulièrement rare à Tokyo (on démolit bien des maisons de SANAA, comme M House). On the cherry blossom est relativement récente, elle a été construite en Avril 2008. Il y avait donc peu de chance qu’elle ne soit plus là. L’autre stress est que les propriétaires soient dehors devant leur maison, rendant la prise de photos difficile (c’était le cas pour Sky House, souvenez-vous). Rien de tout cela heureusement. On the cherry blossom était bien là devant moi. Plantée profondément dans le sol comme un arbre, elle ne risquait pas de bouger. Cette similitude avec une forme végétale, comme celle d’un arbre, m’avait déjà frappé lorsque je l’avais vu pour la première fois en photo dans des magazines, mais cet effet est beaucoup plus fort lorsqu’on voit la maison devant soi. Cette forme en arbre répond en quelque sorte aux deux cerisiers qui sont placés juste devant la maison dans le jardin public. L’espace principal de la maison au dernier étage est même légèrement excentré par rapport à la base pour être orienté vers ces deux cerisiers qui doivent donner une vue idéale lorsqu’ils sont en fleurs. On peut voir ces deux cerisiers sur la dernière et l’avant-dernière photographie du billet.

La base très étroite de la maison impressionne tout de suite, mais on se pose vraiment la question de l’équilibre de l’ensemble lorsqu’on la regarde sous certains angles, comme par exemple sur la sixième photographie du billet. On the cherry blossom se compose de trois étages et d’un sous-sol pour une surface habitable totale de 85.32m2. On peut voir les plans détaillés de la maison sur le site Designboom. Sa structure est en acier renforcé. La maison donne volontairement peu d’ouvertures sur l’extérieur dans les premiers étages. Le rez-de-chaussée très étroit ne contient que l’entrée, une petite pièce et un escalier en colimaçon donnant accès à tous les étages de la maison. L’espace habitable s’accroit graduellement en montant dans les étages. Le premier étage regroupe les chambres, une chambre d’enfant et une chambre principale, un espace d’étude et des toilettes. Il y a peu ou pas d’ouvertures à cet étage là et je n’ai malheureusement vu aucune photo nous montrant cette partie intérieure. Le léger décalage en hauteur entre les pièces de cet étage, que l’on distingue depuis l’extérieur, renforce à mon avis cette impression d’être en face d’un arbre avec plusieurs branches. Le dernier étage est l’espace à vivre avec le salon et la salle à manger, une cuisine, une salle de bain entre autre. Cet espace en haut de la maison est le plus vaste et donne une vue panoramique sur les cerisiers du parc grâce à une large baie vitrée. J’imagine qu’il doit être agréable de prendre son petit déjeuner le matin, à la fin Mars – début Avril, en admirant les cerisiers en fleurs. Je verrais même, dans la forme graduelle de cette structure, une sensation de s’élever au dessus des choses terrestres, une élévation spirituelle en quelque sorte pour nous faire voir de ce monde que la beauté délicate des fleurs de cerisier. Mais je m’égare sans doute un peu. Ceci étant dit, on doit finir par s’habituer à cette vue. Depuis l’extérieur, on pouvait apercevoir que diverses choses étaient entassées devant la baie vitrée, ce qui doit certainement obstruer un peu cette impression de vue panoramique.

L’autre surprise en voyant cette maison était sa couleur légèrement jaunie. Je l’avais vu de couleur très blanche sur les photos de magazines ou sur les photos de Kouichi Torimura sur le site de l’architecte. Je m’attendais à un blanc très sali par les écoulements d’eau de pluie, mais il n’en était rien. Nicolas B, en regardant les images sur Google Street View, me fait remarquer qu’elle a du être repeinte de cette couleur un peu jaunie plusieurs années après sa construction. A vrai dire cette colorisation est assez légère et je trouve que dans son ensemble, la maison est très bien entretenue et n’a pas beaucoup perdue de sa superbe et de son impact visuel initial. Je pensais que voir On the cherry blossom serait un aboutissement dans mes recherches architecturales dans Tokyo, mais je me rends compte qu’il me reste encore beaucoup d’autres maisons remarquables à découvrir dans les recoins cachés de Tokyo. J’apprécie en tout cas énormément qu’on me donne des pistes, c’est une preuve pour moi que le temps que je passe sur ce blog à parler à ma manière d’architecture n’est pas perdu et que mes billets intéressent quelques personnes.

青く冷えてゆく東京

Je pense avoir déjà montré au moins une fois ces bâtiments sur Made in Tokyo, à part la maison noire aux lignes obliques sur la quatrième photographie et la résidence de béton sur la dernière photographie. La petite maison noire avait arrêté notre élan alors que je me promenais à vélo avec Zoa jusqu’au parc olympique de Komazawa en traversant le quartier de Shimouma. Dans ces cas là, Zoa m’autorise à chaque fois à m’arrêter quelques minutes au bord de la route pour prendre des photos. Je retiens parfois mon besoin compulsif de prendre des photos, mais la tentation est trop forte dans certains cas, surtout lorsqu’il y a de l’oblique ou d’une manière générale des formes non conventionnelles. Le bâtiment long et massif sur la dernière photographie se trouve à proximité de la tour Prime Square à Ebisu. Le béton est massif, sans fenêtres sur la rue, et sa texture est superbe. L’architecture que j’aime voir ne correspond pas toujours à l’architecture dans laquelle j’aimerais vivre. J’imagine que les fenêtres se trouvent de l’autre côté car il semble y avoir une cour intérieure. La rue est certes étroite mais n’est pas excessivement empruntée et il n’y pas de très fort vis-à-vis. Je me pose donc la question de la suppression quasi-totale des ouvertures. L’espace creusé dans le béton au rez-de-chaussée est une place de parking et donne accès à une porte qui n’est pas à priori la porte d’entrée principale de chaque habitation à l’intérieur de cette résidence. Elle s’appelle Kōyōsō (向陽荘) mais je n’ai pas trouvé d’autres informations à son sujet. Les autres photographies ont été prises principalement à Yoyogi Uehara et un peu plus loin vers Shōtō. Je marche assez souvent vers Yoyogi Uehara en ce moment, quartier que j’ai beaucoup exploré il y a plusieurs années. Sur l’avant dernière photographie, la lumière du soir vient se refléter doucement sur les parois de l’hôtel Prince Smart Inn à Ebisu. En prenant cette photo, je me rends compte que je pense un peu trop mes photographies en terme d’objet plutôt qu’en terme de lumière. Il faudrait que je garde cela un peu plus en tête, quitte à me diriger vers un peu plus d’abstraction visuelle.

Image montrée sur le compte Twitter de Music Station: AiNA The End (アイナ・ジ・エンド) à gauche et Sheena Ringo (椎名林檎) à droite, toutes les deux vêtues d’une robe Prada, superbe il faut bien le dire, avant l’interprétation de Gunjō Biyori (群青日和).

Je mentionnais dans un billet récent que j’attendais avec une certaine impatience de voir à la télévision la prestation de la formation spéciale Elopers réunie par Sheena Ringo. C’était le Vendredi 15 Octobre 2021, à l’occasion des 35 années de l’émission musicale Music Station animée sans discontinuer par Tamori. Tamori est d’ailleurs désormais inscrit au livre Guinness des records pour cette longévité inégalée pour une émission se déroulant en direct. Autant j’aime sa présence et sa vivacité d’esprit dans une émission comme Bura Tamori (ブラタモリ) sur NHK, autant il semble un peu ailleurs sur Music Station. Il faut dire qu’il a plus de 70 ans. Je ne critique pas du tout le personnage ceci étant dit, car je pense qu’il aime authentiquement les artistes qui participent à son émission tant qu’ils ou elles lui retournent bien les marques de respect. Tous les artistes ne sont malheureusement pas invités dans cette émission et il est extrêmement rare d’y voir des artistes indépendants s’y produire. Même dans le mainstream, j’ai l’impression qu’il faut avoir la bonne carte pour y participer et ce sont souvent les mêmes têtes que l’on voit. Sheena Ringo est mainstream et possède la carte, et ce depuis ses débuts, donc on la voit assez régulièrement, au moins quand elle ou Tokyo Jihen sortent un nouveau single ou un nouvel album. C’est très loin de me déplaire bien entendu. Elle a tellement la carte qu’elle peut même se permettre de jouer un ancien morceau comme Gunjō Biyori (群青日和) de Tokyo Jihen, sorti il y a plus de 15 ans. Cette émission spéciale de 4 heures fêtant les 35 ans de Music Station comportait de toute façon de nombreuses séquences rétrospectives, donc jouer un morceau classique de Tokyo Jihen était loin d’être hors sujet.

Image montrée sur le compte Twitter de Music Station: La formation Elopers au complet avec de gauche à droite: Sheena Ringo (椎名林檎), Hona Ikoka (ほな・いこか), Yuu (ユウ), AiNA The End (アイナ・ジ・エンド) et Shiori Sekine (関根史織). Les chemises de style grunge sont, contrairement à ce qu’on pourrait d’abord penser, de la marque Gucci, Celine ou encore Loewe.

Sheena s’était entourée de Yuu (ユウ, Yumi Nakashima) du groupe Chirinuruwowaka (チリヌルヲワカ) mais auparavant de GO!GO!7188, Shiori Sekine (関根史織) du groupe Base Ball Bear, Hona Ikoka (ほな・いこか) du groupe Gesu no Kiwami Otome (ゲスの極み乙女。) et AiNA The End (アイナ・ジ・エンド) de BiSH. Hona Ikoka était à la batterie, Shiori Sekine à la guitare basse, Yuu et Sheena à la guitare électrique et AiNA seule au chant. La surprise, mais je m’y attendais un peu, était que Sheena ne chantait pas et jouait seulement de la guitare. Elle s’était même placée un peu en retrait dans le coin gauche de la scène, comme pour laisser la place aux autres et notamment à AiNA au chant. J’imagine la pression pour AiNA si Sheena était juste à côté et ce retrait est certainement volontaire. Dans l’interview avec Tamori avant l’interprétation sur scène, AiNA nous explique qu’elle avait demandé cinq fois à Sheena si elle voulait vraiment qu’elle fasse partie du groupe au chant. AiNA est clairement la plus jeune et deux autres membres sont également chanteuses dans leurs groupes respectifs (Yuu et Sheena). Je trouve qu’on remarquait cette pression sur ses épaules notamment au début du morceau, mais AiNA a fini par libérer son chant dans la deuxième partie du morceau. A ce moment là, elle chantait un peu plus à sa manière et c’est ce qu’on attendait. C’est d’ailleurs amusant de voir Sheena sourire légèrement de satisfaction vers la fin du morceau. La voix d’AiNA est loin d’égaler celle de Sheena mais elle est différente, plus torturée peut-être, et elle ne sera pas excellente sur tous les morceaux qui se présentent à elle. Le final de Gunjō Biyori était particulièrement savoureux. La force des trois guitares s’y conjuguaient dans un bruit électrique qui faisait sourire AiNA de soulagement. Ce dernier solo était moins bien exécuté que quand Tokyo Jihen le joue à quatre guitares (Ukigumo, Izawa, Kameda et Sheena) mais il s’en dégageait beaucoup de puissance. J’aimerais bien que ce groupe continue en parallèle de Tokyo Jihen, même de manière très épisodique, et pourquoi ne pas composer des nouveaux morceaux chantés à trois voix (Sheena, Yuu et AiNA)? Il y a là, à mon avis, un potentiel à développer. Sheena nous disait dans l’interview initial de Tamori qu’elle avait découvert AiNA dans cette émission Music Station et avait été impressionné par sa voix. On sait aussi que Kameda avait arrangé les musiques et produit le premier album d’AiNA. Il y a donc fort à parier que ça ne sera pas la dernière collaboration entre ces deux artistes. Ceci étant dit je ne pense pas avoir déjà entendu un morceau en duo entre Sheena et une autre chanteuse. Elle a fait de nombreux duo mais toujours avec des voix masculines fortes et typées (Miyamoto Hiroji par exemple, qui était également présent dans l’émission ce soir là).

Image montrée sur le compte Twitter de Daiki Tsuneta: Le groupe King Gnu au complet avec de gauche à droite: Yū Seki (Batterie), Kazuki Arai (Basse), Daiki Tsuneta (guitare) et Satoru Iguchi (Voix et clavier), ainsi que leurs versions enfants que l’on peut voir dans la vidéo du morceau BOY et sur la scène de Music Station. A noter que satoru Iguchi a le même t-shirt que dans la vidéo de Teenage Forever, ce qui semble créer des liens entre les morceaux.

L’autre groupe que je voulais absolument voir lors de cette émission était King Gnu. Ils passaient juste après Elopers et interprétaient un nouveau morceau intitulé BOY que je n’avais jamais entendu car il sortait le jour même. Dans la vidéo réalisée par Osrin de Perimetron, les membres de King Gnu sont joués par des enfants et la surprise était que ces mêmes enfants étaient présents sur scène à la place de King Gnu pendant l’émission Music Station. Ils étaient d’abord présents près de Tamori pour une courte interview, et le petit garçon jouant le rôle de Satoru Iguchi ne s’est pas démonté en répondant aux questions. Mais comme on lui posait une question enfantine (qu’est ce que tu aimes comme plat), il a eu la bonne répartie de poser exactement la même question avec un air un peu moqueur à un des invités assis à côté de Tamori, sous l’étonnement général. Je n’ai malheureusement pas pu me concentrer sur l’écoute du morceau pendant la prestation, car voir des enfants faire semblant tant bien que mal de jouer sur scène comme King Gnu m’a quand même un peu perturbé. Le groupe intervenait quand même en deuxième partie de morceau, ce qui m’a tout de suite rassuré. J’ai eu peur qu’ils n’apparaissent pas du tout sur scène pendant l’émission. Ils en auraient été capable. Le morceau en lui même est dans la ligne directe des autres morceaux de King Gnu. On n’y trouvera pas une grande originalité mais il est accrocheur dans l’ensemble. Sur la scène, j’ai particulièrement aimé le jeu de guitare de Daiko Tsuneta, tout en distorsions ce qui m’a rappelé l’émission KanJam avec Tokyo Jihen où le sujet des distorsions (歪み) était longuement évoqué (à propos des distorsions à la guitare basse dont Seji Kameda est spécialiste). Après plusieurs écoutes du morceau BOY sur YouTube, je l’aime finalement beaucoup.

L’autre curiosité était un morceau d’une dizaine de minutes de Perfume et Daichi Miura, accompagnés des danseuses et danseurs de ELEVENPLAY et SP Dancers. Je ne suis pas particulièrement amateurs de Daichi Miura (三浦大知) ou de Perfume, mais j’étais très curieux de voir les chorégraphies imaginées par MIKIKO et les effets spéciaux sur scène de Rhizomatiks. Ce n’est pas la première fois que MIKIKO et Rhizomatiks interviennent sur les chorégraphies et l’animation sur scène de Perfume. Le groupe est d’ailleurs connu pour sa qualité scénique. ELEVENPLAY faisait les raccords entre les prestations de Perfume et Daichi Miura, ce qui donnait un ensemble très fluide et beau visuellement. J’en arrive même à apprécier le morceau que Perfume interprétait, leur dernier single Polygon Wave, ce qui est une première pour moi. Mais je suis en ce moment dans une phase où j’aime à peu près toutes les compositions musicales de Yasutaka Nakata, j’y reviendrais certainement un peu plus tard.

Le titre du billet est tiré des paroles de Gunjō Biyori (群青日和) et vient signifier que Tokyo se refroidit, ce qui est tout à fait de saison aujourd’hui.