zebra skies

Après de nombreux passages en noir et blanc, je reviens vers la couleur tout en continuant mes interprétations de l’atmosphère urbain. Ici, le ciel prend des motifs zébrés, sauf sur la première composition où le motif se pose sur l’immeuble. La dynamique de la vue de cet immeuble de béton à Shibuya nous donne quand même l’impression qu’il va s’envoler, malgré sa masse imposante. Pour ceux qui suivent le blog depuis un moment, il reconnaîtront peut être le Hiko Mizuno College of Jewelry, bâtiment datant de 1992 de l’architecte Mitsuru Kiryu. J’aime beaucoup ce design vraiment dur et abstrait, mais j’avais tout de même envie de le radicaliser encore un peu plus.

Sous le ciel zébré de la deuxième photo, un petit bâtiment de béton avec une affiche type manga pour un magasin de vêtement lambda je pense. En fait, non, il s’agit plutôt d’un salon de coiffure, il s’appelle nerds. Et à ce propos, N.E.R.D sort un nouveau single Hypnotize U. J’écoute toujours avec un certain intérêt les morceaux de Pharrel Williams. Celui-ci est produit par Daft Punk, mais c’est surtout la voix de Pharrel qui fait tout l’intérêt du morceau.

Comme la précédente, la dernière composition se passe à Daikanyama. Il s’agit d’un immeuble de Edward Suzuki sous un ciel zébré et des nuages d’encre de chine. En deuxième lien musical, j’écoute aussi Common Heat (également ici) du groupe américain No Age. J’aime ce morceau tout en ayant un avis un peu mitigé, peut être dû au fait que la mélodie de guitare est quasiment calquée sur celle du morceau Stones de Sonic Youth (sur Sonic Nurse). La voix du chanteur est également assez difficile voire agaçante, mais malgré cela j’y trouve une certaine attraction. Peut être son atmosphère Indie Américain qui me ramène quelques années en arrière (il sont sur SubPop). Sur Pitchfork, on peut aussi écouter le morceau Glitter, tout en distorsion noisy. Mais surtout dernièrement, C. était de très bon conseil avec deux très beaux morceaux profonds de The National: Sorrow et Anyone’s Ghost.

Niki #3 「and the space in between」

En troisième partie de cette mini-série sur le Niki Club de Nasu-Shiobara, voici des photos du parc entourant les deux ailes du ryokan. Il s’agit d’un grand domaine de 14 hectares avec en son centre une rizière (3ème photo). L’atmosphère est donc bucolique. On pourrait presque se perdre en allant d’une aile du ryokan à l’autre. On suit un ruisseau, observe les libellules, cherche les champignons dans les bois. C’est vraiment un endroit très agréable.

Sur la photo ci-dessus, un espace scénique appelé Kagami, Miroir, conçu par Hiroshi Naito et Seigo Matsuoka. Il avait plu malheureusement le jour d’avant et de ce fait, le miroir n’était aussi éclatant que je le pensais. Bref, j’étais un peu déçu par cette scène, qui j’ai l’impression doit être assez peu utilisée, à part peut être pour des concerts en plein air ou des photos de mariage. Ces quelques photos concluent cette mini-série sur Niki Club. En espérant y retourner un jour.

Niki #2 「NIKI CLUB EAST(東館)」

A l’est du bâtiment honkan du ryokan Niki Club à Nasu Shiobara, une annexe a été créée plus récemment dans les années 2000. Le concept du honkan est identique dans cette partie récente, c’est à dire une série de pavillons externes et un bâtiment principal pour la réception, restaurant, onsen… L’ensemble est d’un aspect moins formel que le honkan, je préfère personnellement le honkan, plus marqué par le temps (les années et le climat). Ce nouvel ensemble fut conçu par Conran & Partners, société de Sir Terence Conran. Les 24 pavillions, certains avec mezzanine, s’organisent en cercle autour d’une petite place et à proximité du bâtiment principal.

L’intégration du bâtit avec l’environnement naturel, les 14 hectares du parc du ryokan, est ici encore un élément clé qui fait tout le charme de cet endroit.

Les deux photos ci-dessous montrent le bâtiment principal en béton avec grandes baies vitrées, donnant un espace intérieur ouvert sur la parc. Sur la photo ci-dessus, c’est Zoa qui court comme un fou.

Pour comprendre un peu mieux comment l’ensemble s’organise, voici ci-dessus une petite carte: à gauche la partie plus ancienne de 1986 et 1997 (honkan) présentée dans le billet Niki #1 et à droite la partie récente (l’aile Est) présentée dans ce billet Niki #2. Dans l’espace central, entre les deux ailes, on trouve une rizière et des espaces forestiers que je montrerais en photos dans le prochain billet, Niki #3 donc.

Niki #1 「にき倶楽部1986(本館)」

Le samedi 15 août vers 3h de l’après midi, un chauffeur iranien nous conduit en 4×4 à travers les bois et collines de Nasu dans la préfecture de Tochigi. Ce chauffeur est en fait propriétaire et chef d’un restaurant atypique, Pershia no Kaze: un chalet alpin servant de la cuisine perse. Nous étions arrivés à la gare de Nasu Shiobara quelques heures auparavant. En direction d’un parc animalier où nous n’irons finalement pas pour cause de pluie inattendue, nous essayons par hasard ce restaurant perse, sans savoir à quoi s’attendre, ne connaissant pas du tout la cuisine iranienne. C’est en fait très bon et le couple-propriétaires, lui iranien et elle japonaise, sont très sympathiques et accueillant. Pendant notre déjeuner, il nous a montré des videos de paysages iraniens et fait écouter de la musique traditionnelle. Plutôt qu’un restaurant, il s’agit plus d’une chambre d’hôte avec le sens de l’accueil qui va avec. Le restaurant n’est ouvert que le week-end. Le propriétaire, en semaine, est apparemment journaliste. Nous étions un peu gênés, mais il a absolument tenu à nous amener en voiture jusqu’à notre hôtel vu que la pluie commençait à tomber.

Je dis hôtel, mais il s’agit plutôt d’un ryokan. Pas tellement dans la forme, mais plutôt dans l’esprit, le sens de l’accueil et de l’hospitalité que l’on appelle omotenashi. Niki Club est donc un ryokan moderne renommé. Pour mon anniversaire, nous avions décidé à la dernière minute, d’y passer une nuit et deux jours à Nasu.

Le ryokan est situé dans un parc forestier et se divise en deux parties: le honkan, ryokan « historique » datant de 1986 et l’aile Est, une partie plus récente datant des années 2000 à 10 minutes à pieds. Nous logions au honkan, dans une des petites maisonnettes placées en ligne sur une pente le long d’une petite rivière. Chaque petite maisonnette est de plein pied. L’entrée des chambres est à l’extérieur. Le bâtiment marquant, le symbole, est la bâtiment à l’entrée et en photo ci-dessus (deux premières photos) longeant un petit étang artificiel bordé de petits galets.

Akira Watanabe en est l’architecte. Ce bâtiment de 1986 est fait de pierre de Otani, provenant des carrières de la même préfecture de Tochigi. Cette pierre prend toute sa beauté avec l’âge, elle s’accorde avec l’humidité des lieux, avec l’environnement végétal débordant tout autour. Chaque mur de pierre semble surgir derrière les arbres, au dessus du terrain de mousses. C’est un très bel accord.

Les maisonnettes, ainsi que le bâtiment du restaurant, sont un peu plus récents, datant de 1997. Toujours de Akira Watanabe, ce ne sont cependant plus des murs de pierre, mais du béton dont le coffrage était en bois de cèdre. Le béton est donc subtilement imprimé.

Pour plus de photos, je vous renvoie (encore) vers les photos de Noaya Fujii. Je continuerais avec 2 ou 3 autres billets avec des photos supplémentaires du parc forestier et de l’aile Est, entre autres.

雪へ

En été, on rêve de neige et vice-versa… Ces deux compositions sont prises à Akasaka alors q’une avalanche de neige impromptue vient brouiller les saisons. On rêve bien sûr, mais une petite tempête de neige ferait beaucoup de bien en cette saison.

Côté musique, j’ai parfois des envies de radicalité électro, je me dirige donc vers Mr Oizo (je ne peux pas m’empêcher de la prononcer à la japonaise, alors qu’il faut le dire à la française comme un oiseau). J’écoute Positif, ou encore Half An Uff, une version de Half an Edit avec l’américaine installée à Paris Uffie du même label Ed Banger à la voix. C’est insolent dans les paroles et reste à la limite de mes goûts musicaux, mais j’aime beaucoup comment ces morceaux brouillent les pistes. Ils semblent parfois tourner à l’envers, s’emballer, casser le rythme de manière imprévue comme si la machine reprenait la main sur le compositeur et agissait à son rythme en tentant de parasiter le morceau. C’est assez particulier, un peu comme Siriusmo dont j’écoute également deux morceaux en ce moment: Einmal in der Woche schreien sur son dernier album et Diskozizin, avec toujours cette musique parasitée, puissante parfois et, tout comme les voix, totalement décalée.