Les 500 Arhats de Takashi Murakami

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Je ne suis pas réellement admiratif du travail de Takashi Murakami ni vraiment compris son intrusion au Palais de Versailles, mais j’ai tout de même été attiré par la proposition qu’il nous fait en ce moment au Mori Art Museum (MAM) de Roppongi Hills. Murakami et Roppongi Hills sont liés depuis le début du complexe car il avait contribué à certaines imageries pour le lancement de Roppongi Hills, des petites fleurs gentillettes et sans grand intérêt, il faut bien l’avouer. L’exposition au MAM est beaucoup plus intéressante et ne passe pas du tout sur cette période fleurie. Le point central est organisé autour de quatre longues fresques de plusieurs dizaines de mètres représentants 500 « Arhats » (je n’ai pas compté cependant), des représentations de sages méritants et toute une faune et flore imaginaire et fantastique les entourant. La taille des fresques est impressionnante ainsi que les couleurs et la dynamique des dessins. Ces sont des versions modernes et colorés à l’excès de représentations mythologiques chinoises, de personnages mythiques comme les petits démons rouges et bleues, des monstres à quatre yeux à l’air nonchalant, des phénix étincelants, des dragons survolant les mers houleuses, des montagnes de paysages chinois montant jusqu’aux cieux… Bref tout un bestiaire magnifique à voir. On nous donne aussi de nombreuses explications de certains personnages des quatre fresques, ainsi que des vidéos sur la préparation. Takashi Murakami ne travaille pas seul et s’entoure dans son atelier de jeunes étudiants en Art. Il est très transparent sur ses méthodes de création, et il nous dit aussi très librement (dans une suite de vidéos rétrospectives) qu’il se considère à la fois comme un artiste et comme un marchand. Le côté marchand peut être un peu gênant quand on passe par la boutique en fin d’exposition, pleine à raz bord de produits dérivés sur l’exposition. Cependant, l’exposition nous montre les nombreuses recherches faites avant la création de ces fresques des 500 Arhats, qui m’amène à respecter ce travail jusqu’à l’apprécier énormément. On est à mi chemin entre Art et Manga, et l’incapacité de Murakami à dessiner des personnages de Manga semble être un des ses complexes. Il l’avoue aussi assez naturellement. Autour des fresques, Murakami nous montre d’autres oeuvres très souvent centrées sur son personnage fétiche Mr DOB. Il ressemble à une tête de Mickey, mais aux dents longues et aiguisées. Des fleuves de petites têtes de mort inondent aussi souvent les grands tableaux de Murakami. C’est un motif récurrent. De nombreux personnages fantastiques se répètent d’oeuvre en oeuvre. L’exposition se termine sur un court texte où il revient en accéléré sur 20 ans de carrière en nous donnant son point de vue critique sur l’état de la scène artistique japonaise. C’est finalement une exposition que je conseille.



Gehry has an idea

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Ce mardi 3 novembre était férié au Japon et c’était le jour de la Culture. J’en profite pour aller voir quelques expositions, notamment celle au 21_21 Design Sight (le bâtiment de Tadao Ando) à Tokyo Mid Town, consacrée en ce moment à l’architecte Frank Gehry. La Fondation Louis Vuitton à Paris, qu’on a pu admirer cet été pendant nos vacances en France, est peut être une des plus belles oeuvres architecturales que j’ai pu voir (quelques photos sur mon compte Instagram ici et ici), un mélange d’Art et d’Architecture. L’exposition au 21_21 Design Sight ne montre pas beaucoup la Fondation LV, mais nous explique le processus créatif de Gehry à travers diverses maquettes d’oeuvres architecturales à plusieurs étapes de la conception, en commençant par sa résidence personnelle (3ème photo), et son manifeste (2ème photo). Une video nous donne également un aperçu des outils de modélisation 3D conçu par Gehry, qui permettent de concevoir et réaliser ces formes si complexes. L’espace d’exposition du 21_21 Design Sight n’est pas très vaste malheureusement, mais vaut le détour. La dernière photo de ce billet nous montre des superbes photos de façades par Andrew Prokos. On retrouve ces photos et d’autres photographies d’architecture sur son site web (avec en plus des photos des oeuvres d’Oscar Niemeyer à Brasilia ou Niterói au Brésil).

in a series of small squares

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Lors d’une courte promenade à Ginza, je découvre un nouveau building de verre en construction (3ème photo) tout près d’un autre bâtiment de verre, la Maison Hermès par Renzo Piano (1ère et 2ème photos), tout en petits carrés de verre comme des pixels. L’immeuble en construction sera un grand espace commercial et ouvrira en Automne cette année. Le design des vitres est intéressant, il prend apparemment pour influence le style Edo kiriko, une technique traditionelle japonaise de sculpture du verre. L’architecture est de Nikken Sekkei pour Tokyu. Au 6ème étage (sur 11 étages), il y aura une grande terrasse couverte qui semble assez agréable. Ce projet s’appelle Ginza 5 Chome Project.

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Je continue mes formes organico-futuristes, ou futuro-organiques (au choix) avec un troisième dessin en format A3 « véritable ». La vingtaine de dessins précédents était sur un format A3 légèrement sur-dimensioné, ce que j’ai découvert un peu tard. Ce format ne permet pas de le scanner facilement car trop grand pour les scanners standards. J’aime beaucoup le papier A3 que j’utilise actuellement, il est assez épais (1mm) et lisse. C’est le modèle S KMK Kent Board de Muse Paper. on peut le trouver au magasin Sekaido à Shinjuku. Pour le dessin à l’encre noire, j’ai maintenant pris mes marques avec le modèle 4600 For Drawing Technical Pen de Marvy Uchida, dont la pointe 0.1 est très fiable. Je complémente aussi avec des tailles plus petites comme le pigment liner 0.05 de Staedtler. J’avais un Rotring Isograph quand j’étais plus jeune en France, mais je ne le retrouve pas malheureusement. Pour la mise en couleur, je fais d’abord une première passe au Copic Marker Sketch. Les markers sont de bonne qualité avec une énorme palette, mais assez chers (environ 380 yens le marker…). Je construis donc ma collection de markers Copic petit à petit, en piochant dans la palette de couleur. J’utilise ensuite les crayons de couleur pour la dernière passe pour créer les reliefs, principalement des Faber Castell Polychromos et des crayons Karisma Color, plus tendres. Comme j’achète également les crayons à l’unité, j’ai un bon mélange de marque et de catégories. Le dessin ci-dessous s’inscrit dans la continuité de mes dessins précédents. Je ne me lasse pas de suivre cette piste depuis maintenant un an. Le style évolue petit à petit, mais je me laisse le temps de le construire. On verra où ça m’amènera.

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Lorsque l’on passe au Department Store Seibu de Shibuya, je m’arrête souvent voir la petite galerie au dernier étage d’un des deux bâtiments, au 8ème étage de l’Annexe B pour être précis. J’avais découvert les dessins tout en détails de l’artiste Yasuo Sasada l’année dernière, ce qui m’avait beaucoup plu pour le travail du détail et l’ambiance qui se dégage de ses dessins. La galerie montre actuellement des oeuvres digitales ainsi que d’étranges QR codes (qui fonctionnent vraiment) par l’artiste graphique japonais Houxo Que Seibu. Ces representations pixelisées me rappellent l’époque des jeux video 8 bits.

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En parlant de jeux video 8bits, j’ai depuis quelques temps une certaine nostalgie des jeux video de mon enfance et adolescence, les jeux de la Nintendo NES et un peu après de la Super Nintendo. Nous avons à la maison une Nintendo Wii U depuis plusieurs mois maintenant. Achetée principalement pour jouer à deux avec Zoa, il préfère finalement sa Nintendo 3DS et les jeux que les petits garçons de son âge adorent ici en ce moment, les Youkai Watch (je finis moi-même par bien connaitre les petits monstres de cette série car Zoa m’en parle très régulièrement). Je suis donc devenu par la force des choses, mais sans trop me forcer, le principal utilisateur de cette Wii U. Je choisis assez naturellement les jeux parmi les séries que j’ai vu naitre sur la NES. J’admire chez les jeux phares de Nintendo l’inventivité sans cesse renouvelée et apprécie le confort de retrouver des ambiances familières par la présence de nombreux éléments des premiers épisodes sur les consoles d’antan. Jouer à Super Mario 3D World ou New Super Mario Wii U mélange nostalgie et nouveauté. Cette sensation va d’ailleurs être exacerbée par la sortie prochaine de Super Mario Maker, que j’attends impatiemment, où l’on pourra créer soi-même des niveaux de jeux sur différentes versions du jeu Super Mario.

Sur la Wii U, la nostalgie ne s’arrange pas vraiment avec la Virtual Console qui permet d’acheter des anciens jeux pour y jouer sur écran de télévision ou directement sur le pad, ce qui est très pratique car je peux rarement monopoliser l’écran de télévision. J’y redécouvre certains de mes classiques sur Super Nintendo comme le shoot’em Up Axelay, le jeu d’action Contra III: The Alien Wars ou Super Mario World évidemment. Le manque de temps ne me permettra pas de redécouvrir les RPG comme Zelda 3 ou Secret of Mana, mais de toute façon le Nintendo e-Shop ne propose bien évidemment que les versions japonaises, et je ne pense pas que l’on puisse changer de pays sur le Nintendo e-Shop (comme pourrait le proposer Apple sur iTunes). J’utile également sur mon iMac l’émulateur multi-platforme Open Emu, qui fonctionne vraiment très bien à condition de télécharger les bons modules pour chaque console et les roms. On peut configurer très facilement un pad USB (J’ai une version USB de celui de la Super Nintendo / Super Famicom), ce qui rend l’expérience de jeu très similaire à ce que j’avais connu il y a des dizaines d’années. Je préfère quand même l’expérience sur la Wii U à l’émulateur, et j’essaie en ce moment quelques jeux que je ne connaissais pas comme Metroid Zero sur GBA. L’ambiance sonore y est superbe, et me rappelle les heures passées sur Super Metroid à l’époque.

En fait, je me rends compte maintenant que mon goût se porte principalement pour la 2D. D’ailleurs, pour faire un parallèle avec le dessin, je pense plutôt en 2D lorsque je dessine mes formes futuro-organiques. Je possédais les 8 bits NES et Gameboy et ensuite la 16 bits Super Nintendo, mais je ne suis pas passer par Sega (sauf à jouer chez des amis). J’ai toujours rêvé de NEC PC Engine / Turbographx ou de SNK Neo Geo. A cette période, je me nourrissais de magazines video ludiques que je lisais de la première à la dernière page. L’époque 16 bits était mon apogée. J’ai suivi l’évolution 32 bits avec la Playstation, mais le coeur y était déjà moins (malgré quelques classiques comme Wipeout 2097), ayant un peu de mal avec cette 3D balbutiante et de qualité moyenne. Ensuite, à mon arrivée au japon, assez contradictoirement, mon intérêt pour les jeux video s’est un peu tassé. Je suis passé à côté de la N64, pour me rattraper quand même sur la GameCube. Je suis tout de même passé par la PS2 et l’excellente Sega Dreamcast, qui a fait renaitre en moi une certaine flamme (genre aller acheter la console à la sortie en magasins). A vrai dire, les productions de cette époque n’avaient pas ce supplément d’âme qui nous fait y revenir avec nostalgie. Après la mort de la Dreamcast, j’ai complètement arrêté les jeux video et je suis resté complètement indifférent aux PS3, PS4, Xbox, Call of Duty, GTA. Jusqu’à la Wii U.

Au hazard d’Instagram et de ses liens, je découvre le podcast de The North American Rétro Collective, que je suis avec beaucoup d’intérêt, de nostalgie et amusement. Ce podcast me fait découvrir une communauté de collectionneurs (principalement de jeux NES) et me fait réaliser toute la valeur de cette culture populaire. C’est ce que je réalise également en me rendant au National Art Center Tokyo (superbe musée dessiné par Kisho Kurokawa). On y montrait jusqu’au 31 août une exposition sur la culture Manga, Anime et Jeux Video de 1989 à nos jours. J’étais loin d’imaginer qu’on puisse exposer un jour dans un musée des anciennes consoles de jeux video.

En dernière note pour terminer ce long billet, j’ai créé récemment une page sur la communauté créative Behance. Je sentais le besoin de regrouper mes principales compositions graphiques sur un site externe pour tenter d’accroitre un petit peu la visibilité de mon travail. J’y regroupe pour l’instant mes compositions Urbano-végétales et les Megastruktur. J’aimerais y publier plus tard mes dessins futur-organiques. En fait, c’est un essai et tout dépendra de l’activité que j’en retire. Comme pour Flickr, il est fort possible que je me retire si je n’y trouve une motivation suffisante.

Let’s run away somewhere. Anywhere. Just the farther the better.

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La Golden Week commence aujourd’hui mais nous restons sur place pour le moment. Tokyo devrait se vider un petit peu, la foule se presse pour le rush du départ vers le furusato, le village d’enfance et la maison des parents. Les photos ci-dessus sont prises ces dernières semaines. Le casque « kabuto » de Zoa est de sortie à la maison en attendant le jour des enfants. Sur les trois premières photos, le city hall de Fussa par Riken Yamamoto. Découvert par hazard, mais déjà vu il y a quelques années dans un magazine d’architecture. J’ai regretté de ne pas avoir amené mon reflex ce jour là. Nous allons un peu plus souvent voir des expositions en famille ces derniers temps. Les deux photos d’architecture miniature dans des verres proviennent de l’exposition « Measuring » au 21_21 Design Sight dans le bâtiment dessiné par Tadao Ando à côté de Tokyo Mid Town. Nous sommes également aller voir l’exposition photographique « Self Image » de Mika Ninagawa au Hara Museum. Son style aux couleurs extrêmement vives et saturées sont très reconnaissables. Je connaissais son travail sur les fleurs et des séries de photographies de célébrités « pop » japonaises, mais la plupart des photographies de cette série m’étaient inconnues. Je remercie une nouvelle fois DaNIel pour son billet sur Katatsumuri.fr concernant Made in Tokyo. Les interprétations faites de ce « blog » sont toujours très juste et contribuent à ma propre réflexion sur ce qu’est Made in Tokyo.

Maison de Tokyo

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J’aime beaucoup me promener dans un quartier pour la première fois. Alors que je commence à bien connaitre le côté Uehara de la gare de Yoyogi-Uehara, je profite d’une petite heure de libre pour partir à la découverte du quartier de Nishihara. Il s’agit d’un quartier résidentiel et au hazard des rues, on peut tomber sur quelques maisons individuelles au design intéressant. J’aperçois assez vite une petite maison que j’ai déjà vu dans des magazines d’architecture ou sur internet, il s’agit de la maison I House de l’architecte Jun Aoki. De retour à la maison, je me souviens avoir également vu cette maison en photo sur le site de photographies de Jérome Souteyrat. Mon intuition était bonne et Jérome Souteyrat vient d’ailleurs de publier depuis septembre aux éditions Le Lézard Noir un livre de photographies intitulés « Tokyo no ie » (Maisons de Tokyo). On peut le trouver au NADiff de Ebisu, ce qui me donne un bon prétexte pour aller y faire un tour. J’aime beaucoup cette petite librairie car elle est très très bien cachée. Elle est encore plus cachée en ce moment par des travaux sur la rue qui nous amène vers la librairie.

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Une fois dans la la librairie NADiff A/P/A/R/T et avant de m’emparer de « Tokyo no ie », je fais un tour d’horizon des livres de photographies japonais, je monte ensuite à l’étage dans une des deux petites galeries. On y montre en ce moment dans la galerie MEM de la librairie des oeuvres très inspirantes de Yoshio Kitayama, intitulées Universe. 7 oeuvres y sont exposées, je me permets de montrer une d’elles sur la photo ci-dessus à droite. Il s’agit de dessins très minutieux à l’encre sur un papier japonais très grand format. On ne le voit pas de loin, mais la forme unitaire de ces dessins est une juxtapositions de petites formes rondes tantôt vides, tantôt pleines. L’agencement donne des vues lunaires, des formes qui nous font voyager dans l’Univers.

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Une fois de retour à la maison, je découvre « Tokyo no ie » qui nous montre à travers une série d’une soixantaine de photographies, des habitations à Tokyo à l’architecture remarquable. Toutes les photos représentent des vues extérieures de maisons individuelles d’architectes japonais reconnus, où l’accent est placé sur l’environnement qui entoure ces maisons et notamment sur la présence humaine (des passants, familles, contrôleurs de stationnement, …). Je reconnais quelques bâtiments déjà photographiés dans Tokyo, comme le Wood/Berg de Kengo Kuma, Moriyama House de Ryue Nishizawa, Reflection in mineral de l’Atelier Tekuto ou encore cette maison I house de Jun Aoki. Le livre se termine sur une postface de Kengo Kuma. C’est une belle oeuvre photographique que je recommande. Ca me donne d’ailleurs envie de me (re)pencher sur mon prochain photobook, qui contiendra certainement un mélange de mes formes dessinées futuro-organiques avec des photographies de Tokyo. Je n’ai pas encore trouvé quel sera le dosage adéquat entre dessins et photographies.

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Ceci étant dit, je continue mes dessins en format A3. Chaque dessin me prend un peu de temps vu la taille, mais j’aime beaucoup construire petit à petit cette série de formes abstraites. Je les réunis maintenant dans un grand classeur A3 et j’aime de temps en temps, comme sur la photographie ci-dessus, les ressortir pour une photographie d’ensemble.