Nippon parallèle

Les rues de Shibuya avec une sensation de parasitage électrique. Des mouvements électriques dans toutes les sens sous un bleu nuit.

Le mouvement rapide d’une ombre sur le grand croisement de Shibuya la nuit.

Les doubles tours de Kenzo Tange (Tokyo Metropolitan Government Offices) à Nishi Shinjuku avec une sensation de flou. Nishi Shinjuku est blindé de tours, près de la mairie, on peut découvrir le centre creux de l’une d’entres elles.

Dimanche, il faisait un soleil merveilleux mais un froid de canard. Bien couverts, on part en moto vers Toyosu. Nous étions passé à Toyosu auparavant un peu plus tôt cette année en mai. Le complexe Lalaport était encore en construction. Ca me rappelle un peu Yokohama Bay Quarter pour la lumière et la proximité de l’eau, sauf qu’ici l’intérieur n’est pas ouvert sur l’extérieur. L’extérieur est fait de terrasses ondulées avec un dock, un mini port pour le bateau Himiko, le fabuleux bateau de Leiji Matsumoto. On n’a pas eu la chance de le voir cette fois-ci. Autour de Lalaport, c’est toujours en construction, les grues pointent leur nez comme dans beaucoup de lieux à Tokyo en ce moment.

Sur les terrasses de Lalaport, on peut apercevoir un complexe industriel assez difforme, et plus près du sol des formes arrondies que l’on dirait alien.

Sur le retour, nous passons par le centre en construction Tokyo MidTown à Roppongi, pour constater qu’il est toujours en construction et que l’on ne peut toujours pas apercevoir le batiment de Tadao Ando (mais on a regardé très rapidement). Nous reviendrons. Nous tombons un peu plus tard sur le Georgian Club à Nishi Azabu, un de ces batiments hors sujet par rapport au reste du décor de Nishi Azabu.

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L’affiche ci-dessus est une composition avec une photo d’immeuble à l’horizontale de moi-même et des affichettes provenant de deux expositions en ce moment au Musée de la photographie à Ebisu: Mother’s, Miyako Ishiuchi expose sur sa mère disparue à travers objets, vêtements et parties du corps touchées par la vieillesse. Parallel Nippon est une retrospective de l’Architecture Contemporaine Japonaise de 1996-2006. Plus que la photographie, c’est l’architecture qui y est intéressante à découvrir. Je connaissais déjà beaucoup des créations japonaises présentées ici, par mon Atlas Phaidon d’architecture dont je ne me sépare pas (facon de parler, il fait au moins 5 kilos). Quand j’aurais le temps, je m’amuserais à trouver le Natural Ellipse de Masaki Endoh présenté à l’expo et dans le Phaidon, depuis le temps que j’ ai envie de le voir.

Le tigre et le monstre

Le sanctuaire Hanazono est un peu caché par les immeubles de Shinjuku derrière le Department Store Isetan, sur la rue Yasukuni. A l’entrée de la longue et étroite allée menant au sanctuaire, on trouvera 2 tigres féroces en cage comme sur la photo ci-dessus.

Passage dimanche, il y a 2 semaines, au grand musée Edo-Tokyo pour la première fois. Je voulais voir de mes yeux, depuis longtemps, cette architecture si particulière, sans trouver l’occasion de passer près de Ryogoku. L’architecture massive sur 4 pilliers en forme de quadripode impérial (ou presque), date de 1992, concu par l’architecte Kiyonori Kikutake. On lui doit aussi l’immeuble en flêche de l’hotel Sofitel à Ueno. Je passe beaucoup de temps à essayer de le prendre en photo correctement, un gardien passant par là me donne même des conseils de positionnement. Pas facile de faire loger le monstre dans un objectif, même grand angle.

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(crédit photographie – tbs.co.jp/heibayo)

Nous étions au musée Edo-Tokyo pour le dernier jour (9 octobre 2006) de l’exposition sur l’armée de statues chinoise de Xi’an, Shi Huangdi and Terracotta Soldiers. Une très belle exposition regroupant quelques unes des grandes statues du mausolée du premier Empereur Qin, accompagnées d’accessoires et d’objets, dont une série de chevaux à la ligne superbe. Cette expo avait lieu dans les sous-sols du musée, au dessous du monstre.

L’intérieur du monstre est un giganstesque espace consacré à Tokyo, passé et présent. Le visisteur pourra s’instruire sur l’histoire et la culture de Tokyo à travers des maquettes de certains quartiers à la période Edo, le quartier de Ryogoku ou une reconstitution de Nihonbashi, et se promener dans un décor reconstitué de Tokyo à différentes époques: large pont de bois, théatre, …

Un taxi en arrêt d’urgence devant la gare de Shinagawa.

Bloc et Rock et Nakano

Ebisu, bloc d’immeubles situé à un des croisements pas très loin de la gare et en face de l’immeuble aux yeux noirs du dernier billet. Le batiment sur la mi-droite est recouvert de feuillages métalliques et surmonté de conduits d’aération compliqués.

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On peut dire que c’est une bonne nouvelle, Les Inrocks ont un podcast et je viens de m’en rendre compte. Toutes les semaines sont présentées les découvertes musicales (5 titres) de la rédaction, et il y a de vrais excellentes découvertes (et même parfois des artistes non encore distribués). Quelle plaisir de découvrir des nouveaux sons, je sens que cela va devenir mon podcast de chevet.

Parmi les découvertes des 3 premiers numéros, ce titre Let’s Make Love and Listen to Death From Above (téléchargeable sur Sub-Pop et disponible sur iTunes France) de CSS ou plutôt Cansei de Ser Sexy, ou encore « Tired of Being Sexy ». CSS est composé de 5 filles (et un mec) de Sao Paulo et joue dans l’urgence et le mouvement une musique assez indéfinissable à base électro (hot and wild) mais avec un esprit rock. Une vidéo sur YouTube peut donner une meilleure idée de l’énergie détonante qui s’en dégage.

Côté électronique aux machines déglingués et crachotantes, le titre We are Rockstars (téléchargeable) du groupe Does It Offend You, Yeah? est une bonne découverte. Là encore, ca décape et ca s’écoute sans arrêt. Les deux créateurs Sideshow et James sont anglais, de Reading, et apparemment ne sont pas encore distribués, mais ca ne devrait pas durer. A noter, le groupe semble avoir un intérêt pour le Japon, d’où ce titre Battle Royale avec des paroles du dit film et ce voyage d’un des deux membres du groupe au Fuji Rock Festival.

Le troisième morceau qui me colle aux oreilles en ce moment, c’est Busy Doing Nothing du groupe suédois Love is All. Je ne me lasse pas de ce rock indie et de la voix euphorique de la chanteuse Josephine, des rythmes entêtants de la basse et toujours cette même urgence d’une musique faite pour le Live.

Je suis vraiment enthousiasmé par le lancement du Podcast des Inrocks et par les belles découvertes qu’il nous présente. Vivement le prochain numéro après les vacances.

(Crédit photos ci-dessus. Love Is All sur This is fake DIY; CSS sur The Windish Agency; Does it offend you, Yeah? sur Anti-blog)

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Je viens d’avoir trente ans. Comme tous les ans, Mari m’offre comme cadeau d’anniversaire des livres de photographies.

Cette année, je recois deux livres de Masataka Nakano: Tokyo Nobody aux éditions Littlemore et le plus récent Tokyo Windows. Tokyo Nobody est relativement connu, du moins je le connaissais pour l’avoir feuilleté à plusieurs occasions dans le passé. Pendant 11 ans, Nakano va prendre en photo des scènes impossibles, un Tokyo où il n’y a personne dans les rues. Ca parait être de la science fiction sur les photos de rues de Shibuya ou Ginza, vides de monde. Mais il n’y a aucunes manipulations informatiques sur ses photos.

Le deuxième livre, Tokyo Windows, nous montre toujours des photos urbaines de Tokyo mais en suivant un autre concept: montrer des paysages urbains à travers les cadrages de fenêtres de maisons individuelles, d’immeubles de bureau ou de lieux publiques. J’aime cette photo (ci-dessus) prise dans l’intimité d’un apartement avec vue sur l’énorme flamme de Philippe Starck (Building de Asahi Beer). Là encore les photos sont superbes, et un peu plus d’actualité que sur Tokyo Nobody (où Odaiba est encore en construction, par exemple). Reconnaissant beaucoup des lieux pris en photos, je me sens bien commencer l’exercice d’identifier les points de vue et angles utilisés par Nakano.

(Crédit photos ci-dessus Masataka Nakano provenant de Tokyo Nobody et Tokyo Windows)

Dans les rues de Higashi (près de Ebisu), les voitures s’amusent avec mon appareil photo, à jouer à cache-cache avec l’objectif, à faire irruption au dernier moment devant l’apareil photo ou en bougeant au dernier moment lors de la prise. Cette dernière photo est prise dans un endroit très isolé de Higashi 4-Chome, une résidence classe mais excessivement chère d’apartements au mois nommé The Scape.

J’en avais parlé brièvement avant, la galerie d’exposition Paul Smith Space présente le travail de Kozue et Dan Kitchens (blog), couple de sorciers fous de l’illustration, exercant sous le nom de Kozyndan.

L’écume de cette fameuse estampe de Hokusai au centre de la salle, est matérialisé par des lapins blancs, les rues sont envahies de robots géants et de monstres gluants sans vraiment étonné la population, les vieux employés d’entreprise (salary man) s’habillent en tenue d’écolières

Cet univers un peu fou est présenté au dernière étage de l’agréable espace Paul Smith à Aoyama. On peut même sortir sur le balcon pour s’asseoir les pieds dans l’herbe, regarder les toits et imaginer sa propre composition urbaine. Mais pas trop longtemps, le soleil tape.

Nous continuons ensuite notre marche dans Aoyama, vers les petites rues où l’on trouve des batiments design un peu cachés, vers les grandes rues où l’on trouve des tournages de Drama (feuilletons télévisés) sous les yeux curieux des passants. Nous terminons par un passage devant les logements publics d’Aoyama, que j’avais déjà photographié plusieurs fois auparavant, en analog noir et blanc ou en numérique noir et blanc.

Okamoto et Jakuchu et Vision sur rues

On commence ce billet par une composition. Il s’agit d’un mélange de photos prises dans les arrières quartiers de Ebisu et plus particulièrement les rues, sombres la nuit, suivant les lignes de trains. Le personnage féminin survolant la scène provient des rues animées de Kichijoji, un samedi après midi. Dans l’esprit d’une précédente composition nommée Toyosu sta, j’ai voulu donner cette impression d’une vision, d’un personnage irréel.

Le 7 juillet de cette année, Nippon TV présentait en direct une grande émission de plusieurs heures intitulée « Be Taro », consacrée à l’artiste japonais renommé Taro Okamoto. L’émission était en l’honneur de la rénovation de la grande fresque murale « Asu no Shinwa », le Mythe de Demain créée initialement en 1968-69 à Mexico pour un grand hotel. La première présentation dans cet hotel était prévue pour les Jeux Olympiques de Mexico, malheureusement l’hotel a fait banqueroute et la grande fresque disparait dans la pampa mexicaine. Il y a de cela quelques années, en 2003, mais après la mort de Taro Okamoto (en 1996), la fresque est retrouvée et importée grace aux efforts de la compagne de Taro, Toshiko (compagne du maître qui a ensuite été adoptée pour devenir sa fille, drôle d’histoire…). Le travail de restoration commence, la fresque est en très mauvais état. Elle est restaurée pendant 1 an par Emile Yoshimura dans la préfecture de Ehime (Shikoku). Toshiko meurt malheureusement avant la mise en place de l’exposition de l’oeuvre restaurée aux pieds des studios Nippon TV à Shiodome.

Nous découvrons cette oeuvre gigantesque aujourd’hui, c’est impressionant. On sent beaucoup l’influence méxicaine, j’aurais presque voulu voir cette fresque dans la ville de Mexico. Les fresques vues l’année dernière au Mexique de Diego Rivera ou Siqueiros traitent souvent de sujets historiques, c’est le cas également de « Asu no Shinwa » qui représente d’une manière imagée les explosions de bombes nucléaires à Nagasaki et Hiroshima. La créature centrale est déchirée par les flammes.

Avant de partir à moto pour Ueno, prenons quelques pilules médicales Infra-Red [iTunes Japon] (Placebo, sur le dernier Meds).

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A Ueno, nous attend une fantastique exposition au Tokyo National Museum, Jakuchu and The Age of Imgination. L’exposition regroupe les oeuvres de Ito Jakuchu (1716-1800) ainsi que d’autres maîtres contemporains de la région du Kansai (Nagasawa Rosetsu,Mori Sosen) ou d’Edo (Sakai Hoitsu, Suzuki Kiitsu), de la collection Joe and Etsuko Price, renommée pour ses peintures de la période Edo. On peut voir la plupart des oeuvres présentées sur le blog de l’exposition. Les moments forts à mon avis sont les suivants: les tigres aux yeux exorbités et fourbes mais au poil vraiment magnifique, le coq en mouvement, la grande mosaique sur paravent de l’éléphant blanc, les paysages calmes tout en blancheur ou perturbés par la neige

C’est une superbe exposition qu’il ne faut pas manquer, elle se termine le 27 Août 2006.

Pour terminer la journée avec des douceurs, on part à moto acheter quelques wagashi chez Okanoesen, une vieille boutique du quartier de Yanaka, et on rentre très vite car la pluie pointe encore son nez.

(crédit image du Tigre de Jakuchu – Jakuchu.jp)

La pierre blanche du Forum

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Une magnifique et mystérieuse pierre blanche au milieu de la place du Forum, le Tokyo International Forum. On lui donnerait volontiers des vertues magiques. Cette pierre a un nom, elle s’appelle ISHINKI de l’artiste sculpteur Kan YASUDA.

La pierre blanche est prise en photo en mode éloigné avec son environnement de vie, en mode rapproché pour en saisir les formes et en gros plan pour toucher du regard sa texture.