MONET + NACT

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Notre dernier passage au NACT avait été très rapide, juste le temps de rencontrer ce batiment de Kurokawa Kisho, et d’en apprécier la surface ondulée et les cônes renversés. Nous n’avions pas fouillé tous les coins du centre.

Cette fois-ci, nous revenons sur les lieux avec 2 billets gratuits pour l’exposition exceptionelle Monet (Merci AirFrance Japon). Le National Art Center, Tokyo (NACT) réunit environ 90 oeuvres de Claude Monet provenant du Musée d’Orsay, de collections privées au Japon, ou des toiles d’autres musées japonais ou américains. On a pu y re-découvrir la fameuse Gare Saint-Lazare (1877), jusqu’à ses dernières oeuvres à Giverny (plusieurs versions du pont japonais sur le bassin aux nymphéas). Malheureusement, on n’y verra pas Impression, Soleil levant, mais ca fait quand même beaucoup de bien, une immersion d’une heure dans les tableaux lumineux de Monet.

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L’exposition contient également de petits apartés sur la postérité de Monet, les artistes qui l’ont pris comme influence. Mon préféré est ce tryptique de Roy Lichtenstein sur la Cathédrale de Rouen, venu du MoMa de San Fransisco.

Après l’exposition, on se promène dans les étages du NACT, on défile devant les barrières murales lumineuses, on regarde dans son ensemble les cônes renversés et la surface ondulée. Au dernier étage, il a une bibliothèque libre d’accès avec de belles séries de bouquins sur la photographie et l’architecture. Je reviendrais en explorateur lorsque j’aurais un après midi de libre.

En parenthèse musicale, et toujours grâce aux Inrocks, je suis assez scotché en ce moment sur deux morceaux: le Starlett Johansson des 3 parisiens de The Teenagers en pleine fixation sur Scarlett, et le Pink Squares des 2 anglais de I Was A Cub Scout. A écouter sans modération, comme d’habitude.

Nippon parallèle

Les rues de Shibuya avec une sensation de parasitage électrique. Des mouvements électriques dans toutes les sens sous un bleu nuit.

Le mouvement rapide d’une ombre sur le grand croisement de Shibuya la nuit.

Les doubles tours de Kenzo Tange (Tokyo Metropolitan Government Offices) à Nishi Shinjuku avec une sensation de flou. Nishi Shinjuku est blindé de tours, près de la mairie, on peut découvrir le centre creux de l’une d’entres elles.

Dimanche, il faisait un soleil merveilleux mais un froid de canard. Bien couverts, on part en moto vers Toyosu. Nous étions passé à Toyosu auparavant un peu plus tôt cette année en mai. Le complexe Lalaport était encore en construction. Ca me rappelle un peu Yokohama Bay Quarter pour la lumière et la proximité de l’eau, sauf qu’ici l’intérieur n’est pas ouvert sur l’extérieur. L’extérieur est fait de terrasses ondulées avec un dock, un mini port pour le bateau Himiko, le fabuleux bateau de Leiji Matsumoto. On n’a pas eu la chance de le voir cette fois-ci. Autour de Lalaport, c’est toujours en construction, les grues pointent leur nez comme dans beaucoup de lieux à Tokyo en ce moment.

Sur les terrasses de Lalaport, on peut apercevoir un complexe industriel assez difforme, et plus près du sol des formes arrondies que l’on dirait alien.

Sur le retour, nous passons par le centre en construction Tokyo MidTown à Roppongi, pour constater qu’il est toujours en construction et que l’on ne peut toujours pas apercevoir le batiment de Tadao Ando (mais on a regardé très rapidement). Nous reviendrons. Nous tombons un peu plus tard sur le Georgian Club à Nishi Azabu, un de ces batiments hors sujet par rapport au reste du décor de Nishi Azabu.

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L’affiche ci-dessus est une composition avec une photo d’immeuble à l’horizontale de moi-même et des affichettes provenant de deux expositions en ce moment au Musée de la photographie à Ebisu: Mother’s, Miyako Ishiuchi expose sur sa mère disparue à travers objets, vêtements et parties du corps touchées par la vieillesse. Parallel Nippon est une retrospective de l’Architecture Contemporaine Japonaise de 1996-2006. Plus que la photographie, c’est l’architecture qui y est intéressante à découvrir. Je connaissais déjà beaucoup des créations japonaises présentées ici, par mon Atlas Phaidon d’architecture dont je ne me sépare pas (facon de parler, il fait au moins 5 kilos). Quand j’aurais le temps, je m’amuserais à trouver le Natural Ellipse de Masaki Endoh présenté à l’expo et dans le Phaidon, depuis le temps que j’ ai envie de le voir.

Le tigre et le monstre

Le sanctuaire Hanazono est un peu caché par les immeubles de Shinjuku derrière le Department Store Isetan, sur la rue Yasukuni. A l’entrée de la longue et étroite allée menant au sanctuaire, on trouvera 2 tigres féroces en cage comme sur la photo ci-dessus.

Passage dimanche, il y a 2 semaines, au grand musée Edo-Tokyo pour la première fois. Je voulais voir de mes yeux, depuis longtemps, cette architecture si particulière, sans trouver l’occasion de passer près de Ryogoku. L’architecture massive sur 4 pilliers en forme de quadripode impérial (ou presque), date de 1992, concu par l’architecte Kiyonori Kikutake. On lui doit aussi l’immeuble en flêche de l’hotel Sofitel à Ueno. Je passe beaucoup de temps à essayer de le prendre en photo correctement, un gardien passant par là me donne même des conseils de positionnement. Pas facile de faire loger le monstre dans un objectif, même grand angle.

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(crédit photographie – tbs.co.jp/heibayo)

Nous étions au musée Edo-Tokyo pour le dernier jour (9 octobre 2006) de l’exposition sur l’armée de statues chinoise de Xi’an, Shi Huangdi and Terracotta Soldiers. Une très belle exposition regroupant quelques unes des grandes statues du mausolée du premier Empereur Qin, accompagnées d’accessoires et d’objets, dont une série de chevaux à la ligne superbe. Cette expo avait lieu dans les sous-sols du musée, au dessous du monstre.

L’intérieur du monstre est un giganstesque espace consacré à Tokyo, passé et présent. Le visisteur pourra s’instruire sur l’histoire et la culture de Tokyo à travers des maquettes de certains quartiers à la période Edo, le quartier de Ryogoku ou une reconstitution de Nihonbashi, et se promener dans un décor reconstitué de Tokyo à différentes époques: large pont de bois, théatre, …

Un taxi en arrêt d’urgence devant la gare de Shinagawa.

Bloc et Rock et Nakano

Ebisu, bloc d’immeubles situé à un des croisements pas très loin de la gare et en face de l’immeuble aux yeux noirs du dernier billet. Le batiment sur la mi-droite est recouvert de feuillages métalliques et surmonté de conduits d’aération compliqués.

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On peut dire que c’est une bonne nouvelle, Les Inrocks ont un podcast et je viens de m’en rendre compte. Toutes les semaines sont présentées les découvertes musicales (5 titres) de la rédaction, et il y a de vrais excellentes découvertes (et même parfois des artistes non encore distribués). Quelle plaisir de découvrir des nouveaux sons, je sens que cela va devenir mon podcast de chevet.

Parmi les découvertes des 3 premiers numéros, ce titre Let’s Make Love and Listen to Death From Above (téléchargeable sur Sub-Pop et disponible sur iTunes France) de CSS ou plutôt Cansei de Ser Sexy, ou encore « Tired of Being Sexy ». CSS est composé de 5 filles (et un mec) de Sao Paulo et joue dans l’urgence et le mouvement une musique assez indéfinissable à base électro (hot and wild) mais avec un esprit rock. Une vidéo sur YouTube peut donner une meilleure idée de l’énergie détonante qui s’en dégage.

Côté électronique aux machines déglingués et crachotantes, le titre We are Rockstars (téléchargeable) du groupe Does It Offend You, Yeah? est une bonne découverte. Là encore, ca décape et ca s’écoute sans arrêt. Les deux créateurs Sideshow et James sont anglais, de Reading, et apparemment ne sont pas encore distribués, mais ca ne devrait pas durer. A noter, le groupe semble avoir un intérêt pour le Japon, d’où ce titre Battle Royale avec des paroles du dit film et ce voyage d’un des deux membres du groupe au Fuji Rock Festival.

Le troisième morceau qui me colle aux oreilles en ce moment, c’est Busy Doing Nothing du groupe suédois Love is All. Je ne me lasse pas de ce rock indie et de la voix euphorique de la chanteuse Josephine, des rythmes entêtants de la basse et toujours cette même urgence d’une musique faite pour le Live.

Je suis vraiment enthousiasmé par le lancement du Podcast des Inrocks et par les belles découvertes qu’il nous présente. Vivement le prochain numéro après les vacances.

(Crédit photos ci-dessus. Love Is All sur This is fake DIY; CSS sur The Windish Agency; Does it offend you, Yeah? sur Anti-blog)

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Je viens d’avoir trente ans. Comme tous les ans, Mari m’offre comme cadeau d’anniversaire des livres de photographies.

Cette année, je recois deux livres de Masataka Nakano: Tokyo Nobody aux éditions Littlemore et le plus récent Tokyo Windows. Tokyo Nobody est relativement connu, du moins je le connaissais pour l’avoir feuilleté à plusieurs occasions dans le passé. Pendant 11 ans, Nakano va prendre en photo des scènes impossibles, un Tokyo où il n’y a personne dans les rues. Ca parait être de la science fiction sur les photos de rues de Shibuya ou Ginza, vides de monde. Mais il n’y a aucunes manipulations informatiques sur ses photos.

Le deuxième livre, Tokyo Windows, nous montre toujours des photos urbaines de Tokyo mais en suivant un autre concept: montrer des paysages urbains à travers les cadrages de fenêtres de maisons individuelles, d’immeubles de bureau ou de lieux publiques. J’aime cette photo (ci-dessus) prise dans l’intimité d’un apartement avec vue sur l’énorme flamme de Philippe Starck (Building de Asahi Beer). Là encore les photos sont superbes, et un peu plus d’actualité que sur Tokyo Nobody (où Odaiba est encore en construction, par exemple). Reconnaissant beaucoup des lieux pris en photos, je me sens bien commencer l’exercice d’identifier les points de vue et angles utilisés par Nakano.

(Crédit photos ci-dessus Masataka Nakano provenant de Tokyo Nobody et Tokyo Windows)

Dans les rues de Higashi (près de Ebisu), les voitures s’amusent avec mon appareil photo, à jouer à cache-cache avec l’objectif, à faire irruption au dernier moment devant l’apareil photo ou en bougeant au dernier moment lors de la prise. Cette dernière photo est prise dans un endroit très isolé de Higashi 4-Chome, une résidence classe mais excessivement chère d’apartements au mois nommé The Scape.

J’en avais parlé brièvement avant, la galerie d’exposition Paul Smith Space présente le travail de Kozue et Dan Kitchens (blog), couple de sorciers fous de l’illustration, exercant sous le nom de Kozyndan.

L’écume de cette fameuse estampe de Hokusai au centre de la salle, est matérialisé par des lapins blancs, les rues sont envahies de robots géants et de monstres gluants sans vraiment étonné la population, les vieux employés d’entreprise (salary man) s’habillent en tenue d’écolières

Cet univers un peu fou est présenté au dernière étage de l’agréable espace Paul Smith à Aoyama. On peut même sortir sur le balcon pour s’asseoir les pieds dans l’herbe, regarder les toits et imaginer sa propre composition urbaine. Mais pas trop longtemps, le soleil tape.

Nous continuons ensuite notre marche dans Aoyama, vers les petites rues où l’on trouve des batiments design un peu cachés, vers les grandes rues où l’on trouve des tournages de Drama (feuilletons télévisés) sous les yeux curieux des passants. Nous terminons par un passage devant les logements publics d’Aoyama, que j’avais déjà photographié plusieurs fois auparavant, en analog noir et blanc ou en numérique noir et blanc.