Ray of sun and cloud

Je suis assez souvent allé au National Art Center Tokyo (4 ou 5 fois) mais sans jamais assister a l’exposition du moment. J’y suis toujours passé en coup de vent, mais je n’ai cependant jamais manqué une occasion de prendre le bâtiment en photo. Difficile d’ailleurs de prendre une photo originale, tellement j’ai pu prendre l’interieur en photo, les cônes notamment. Je m’essaie donc cette fois-ci à une modification de texture. Ce ciel nuageux et rayon de soleil se calquant sur un des cônes inverses est bien entendu imaginaire.

Mari et Zoa étaient occupés samedi matin dernier. Je profite d’une matinée seul pour aller voir ma première exposition au NACT. J’avais très envie de voir l’exposition de Man Ray, visible en ce moment. J’etais intéressé d’en savoir un peu plus sur ses fameuses rayographies et ses expérimentations photographiques. Je dois dire que malheureusement, je suis passé un peu a côté de l’exposition. L’expo s’intitule Unconcerned but not indifferent, et je peux dire que personnellement je n’ai pas été indifférent à la qualité de son oeuvre et à son avant-gardisme à l’époque, mais pas vraiment touché. J’avais en tête de voir de nombreuses expérimentations photographiques, mais il n’y en avait en fait assez peu. C’est ma grande déception. Beaucoup de portraits de personnalités qu’il a cotoyé, de ses compagnes, quelques photos commerciales, beaucoup d’esquisses, du design de jeux d’échec… L’exposition donne l’impression de tourner autour du sujet important, la photographie avant-gardiste, sans le montrer ou en le montrant trop peu. Man Ray touchait à tout et on nous rappelle à plusieurs reprises qu’il considérait plutôt la photographie comme secondaire, instrument pour photographier ses oeuvres.

Un point anecdotique que j’avais également remarqué dans l’exposition Le Corbusier au Mori Art museum de Roppongi Hills. Les expositions d’artistes étrangers aiment montrer les liens tissés avec le Japon, avec des artistes japonais contemporains par exemple. Pour Le Corbusier, il s’agissait de montrer en photos la rencontre entre Corbu et les architectes japonais Kunio Maekawa, Junzo Sakakura et Takamasa Yoshizaka (pour le National Museum of Western Art, Tokyo a Ueno). Pour Man Ray, on nous montre également en photos la rencontre avec l’artiste Aiko Miyawaki, l’épouse de l’architecte japonais Arata Isozaki. Elle se concentre depuis 1980 sur la création de structures métalliques nommées Utsurohi, qui symbolisent un lien entre le ciel, le vent et la lumière. On peut en voir sur l’esplanade de La Defense à Paris, devant le Cnit.

En revenant de l’exposition, j’aperçois cette maison individuelle près de Ebisu. Elle s’appelle Cloud. Les nuages ne sont pas le reflet du ciel ou une incrustation virtuelle dont j’aurais pu être l’auteur, mais un motif véritable de cette paroi lisse et noire.

Megastruktur

Repartons sur les mégastructures au dessus de Tokyo, pour compléter la série déjà commencée avec quelques épisodes: 1, 2 et 3. Comme pour la série urbano-végétale, j’en reviens toujours à faire voler les structures. Celle-ci ressemble d’ailleurs à vaisseau spatial avec plusieurs strates provenant de buildings de Shinjuku, Ueno, Daikanyama et Ebisu. Une sorte de recyclage…

Darkness, always

Une phrase d’un nouveau titre de Deerhunter, Revival, qui sortira sur l’album Halcyon Digest un peu plus tard cette année. On reconnaîtra aussitôt le chant si particulier de Bradford Cox aka Atlas Sound et une certaine noirceur, toujours. Autre chant reconnaissable immédiatement, celui de Noah Lennox, aka Panda Bear quand il s’échappe de Animal Collective. Il sort aussi un nouvel album cette année et on peut écouter par-ci par là des morceaux comme l’hypnotique Slow Motion. Bien que très différent, ils ont tous les deux un style très marqué et personnel, qui me plait beaucoup.

Plonger sous les buildings

Dessus la ville et sous les buildings. Une partie d’un immeuble de Kenzo Tange vole au dessus de Tokyo et semble plonger pour un atterrissage sur l’avenue 246. Pourquoi cette envie récurrente de faire planer les buildings au dessus de Tokyo? Il faudra que je me pose la question précisément un de ces jours.

Côté musique, je voulais principalement parler de M.I.A. dans ce billet, mais je découvre tout récemment la musique de Glass Vaults, le morceau Forget Me Not d’abord et le EP mis à disposition gratuitement par le groupe néo-zélandais sur Bandcamp. C’est une merveille à découvrir, à l’atmosphère cinématographique parfois, comme l’ouverture du EP et ses sonneries de police dans une ambiance urbaine que j’imagine moite ou pluvieuse (certainement une déformation due au Tokyo pendant la saison des pluies). C’est une ambiance sombre principalement avec des nappes vocales et des sursauts rythmés sur certains morceaux comme New Space. Je ne saurais pas trop dire à quel style musical réfère ce mini-album, la Dream Pop peut être pour la voix diluée dans des textures électroniques douces et des accords lents de guitares. Les morceaux évoluent tranquillement et on se laisse prendre à son rythme lent sans sourciller. C’est une musique qui colle bien à la chaleur d’une nuit estivale. Et en parlant de Dream Pop, je passe refaire un tour vers Beach House et le morceau 10 Mile Stereo sur Teen Dream.

Pour revenir à M.I.A., j’ai été épaté par quelques morceaux de son nouvel album /\/\ /\ Y /\. Malgré les nombreux articles à son sujet postés sur les blogs musicaux, j’ignorais volontairement sa musique en pensant qu’il s’agissait d’une nouvelle Lady Gaga ou quelque chose du genre, genre machine pop instantanée. En écoutant le morceau Steppin Up, j’ai été surpris pour le côté incisif et radical de sa musique. En exemple, l’utilisation de bruit de perceuse ou tronçonneuse au choix. Contrairement à ce que je pouvais imaginer, les morceaux de M.I.A. ne sont pas facilement abordables, à part peut être quelques morceaux plus orientés single comme XXXO. La musique électronique souvent poussive se mélange au hip-hop ou aux guitares crasseuses de Sleigh Bells (sur Meds and Feds) pour donner un drôle de mélange qui pourra agacer ou opérer son effet d’addiction. En se promenant un peu sur Internet, j’ai l’impression que les avis sont très contrastés, ce qui me parait assez logique vu que c’est un ovni musical. Mon avis se base sur les quelques morceaux ci-dessous, car comme à mon habitude, je n’écoute que très rarement un album en entier.

Pour continuer encore dans des styles complètement différents, je retourne vers les univers sombres et les bruits sourds de Eulogy par LA Vampires & Zola Jesus, avec une ambiance cinématographique là encore, pour un film de vampires certainement. Justement, Bat for Lashes et Beck compose un beau morceau Let’s get lost, à deux voix pour un film de vampires, Twilight Eclipse semble t’il. J’aime beaucoup la voix de Natasha Khan qui se conjugue bien avec celle de Beck ici. Autre morceau à deux voix, Die. de Carissa’s Wierd, un groupe dont je n’avais jamais entendu parler (comme beaucoup en fait, c’est ça qui est bien). Et entre autres, quelques morceaux qui accompagnent ce début d’été: Excuses de Morning Benders, peut être attiré par l’atmosphère rétro de bord de mer de la pochette, Colours de Grouplove, Windstorm par School of Seven Bells et pour finir avec du rock efficace et classique Echoes de All the Damn Kids. Tout ceci donne un ensemble assez diversifié, en espérant également donner quelques pistes d’écoute aux visiteurs de ce blog. Pas beaucoup de groupes japonais me direz vous, mais c’est vrai qu’il serait temps d’essayer de se réconcilier avec la musique japonaise: de l’électro qui ne serait pas lounge, du rock qui serait inventif et ni trop pop ni trop bruitiste, un chant qui interpelle… En attendant, je vais ré-écouter mes disques de Sheena Ringo. J’y repense alors que j’ai un agenda offert et estampillé Tokyo Jihen sous les yeux.

Black disappearance [2/2]

Le deuxième épisode d’une mini-série en deux parties. Cette deuxième maison se trouve à côté de Atago si mon souvenir est bon. Elle vient compléter la première photo de vieille maison à Akasaka, qui est également comme avalée par une ombre noire

On peut cliquer sur la photo ci-dessus pour voir l’ensemble. La surface ronde agit comme un aimant pour l’oeil qui y revient sans cesse. Du moins, ça fonctionne comme ça pour moi. Je rapproche cette composition finale d’une autre composition plus ancienne, vue brûlante de Shibuya, avec le même attrait pour les surfaces rondes et noires. Et dans une moindre mesure la photo Youth.