Ces photographies datent d’il y a exactement 1 an. Elles sont prises à Ōfuna dans la préfecture de Kanagawa, tout près de Kamakura, juste avant le déménagement de la mère de Mari. Je gardais ces photographies dans un billet en brouillon pendant tout ce temps et je me demande maintenant pourquoi. Les photos en elles-mêmes n’ont très certainement rien de vraiment intéressant pour le visiteur, mais le sont pour moi et je les regarde maintenant avec une nostalgie certaine. Je me rends compte qu’on arrive aux limites du blog, quand j’en viens à montrer des photos qui n’intéressent à priori que moi-même. Dans ce cas là, pourquoi les montrer sur Internet et ne pas les garder plutôt dans un dossier du disque dur de mon ordinateur? Pendant environ 18 ans, j’ai pris beaucoup de photos dans les quartiers de Kamakura et cette série ci-dessus vient conclure cet épisode. Cette conclusion visuelle m’est nécessaire, notamment parce qu’elle me rappelle la conversation que j’ai eu avec mon fils lorsque l’on marchait une dernière fois le long de la rivière montrée sur la quatrième photographie. Le petit sanctuaire en haut de la colline sur la première photo me rappelle les cérémonies du premier de l’an lorsqu’on s’y rendait après minuit le premier jour de chaque année, après avoir regardé l’emission Kōhaku. Cette photographie n’a pas de qualité particulière et ne parlera qu’à moi-même. Je les publie sur le blog car j’ai envie de tomber dessus par hasard, dans quelques années peut-être, lorsque je parcourais une nouvelle fois ces pages. Il m’arrive régulièrement de choisir un mois au hasard dans les 18 années d’archives de ce blog, et de relire ce que j’écrivais à l’époque. Pouvoir me relire des années après est une des raisons qui me font continuer mais la motivation est parfois en berne. Je prends beaucoup moins de photos en ce moment le week-end et l’envie d’en prendre est au plus bas, notamment car j’ai de plus en plus l’impression de me répéter. C’est un sentiment étrange car cela fait des années maintenant que je me répète dans mes photographies, mais ma motivation pour écrire au sujet de ces photos s’est atténuée ces derniers temps. Je pense que c’est dû au fait qu’on ne bouge pas beaucoup de chez nous ces dernières semaines à cause de la situation sanitaire et les recommandations de rester chez soi. Je regarde du coup beaucoup plus Netflix et notamment la série Lupin avec Omar Sy qui commence vraiment très bien. Mais je connais ces baisses de régime occasionnelles et la machine repart plus tard comme si de rien n’était. L’envie d’écrire sur la musique que j’aime est de toute façon plus forte que mes doutes sur l’utilité de ce blog.
Catégorie : Kamakura et Shonan
Kamakura et la région du Shonan en photos
une vue du Mont Fuji (2)
Toujours en Décembre 2020, pendant mes jours de congé, nous sommes retournés près de Kamakura dans des endroits que l’on connaît très bien mais où nous n’étions pas retournés depuis environ 1 an. Après un déjeuné au restaurant de soba Kokonotsuido situé entre le croisement Harajuku de la route 1 et Ōfuna, nous nous dirigeons ensuite vers les plages du shōnan à Enoshima. On n’y trouva heureusement pas la foule typique du premier de l’an, quoique je ne suis pas certain de la manière dont s’est passé le nouvel an cette année en raison de la situation actuelle. Nous ne marcherons pas jusqu’à l’autre bout de l’île cette fois-ci, par manque de temps. On s’arrête à mi-chemin au niveau du sanctuaire, pour notamment récupérer le goshuin et pour admirer la vue depuis les hauteurs de l’île. Le Mont Fuji est bien caché derrière les nuages et nous ne le verrons qu’à la fin de la journée sous un début de soleil couchant. En entrant dans l’étroite allée principale, on passe dessous une première porte torii indiquant le nom du sanctuaire écrit d’une manière très stylisée. On ne s’était jamais interrogé sur cette écriture jusqu’à maintenant. J’étais d’avis que cette écriture, qu’on peut voir sur la deuxième photographie du billet, s’inspirait de la forme des petits poissons blancs Shirasu qui sont la spécialité de l’île. Mari pensait plutôt à des pigeons ce qui me paraissait plutôt improbable. Au moment où nous avons reçu les goshuin, la dame du sanctuaire a levé ce mystère et nous a confirmé qu’il s’agissait bien de pigeons. J’ai donc perdu mon pari.
Je parle souvent des goshuin, les sceaux des sanctuaires ou des temples, que l’on collectionne dans un carnet. Je montre ci-dessus quelques pages de ce carnet que j’ai acheté au sanctuaire Koami de Nihonbashi. Le goshuin du sanctuaire d’Enoshima est celui en haut à droite. Un goshuin peut être préparé sur un papier indépendant que l’on coule dans le carnet ou peut être directement écrit et tamponner sur le carnet par une personne du temple ou sanctuaire, comme les deux pages en bas à droite.
En ce qui concerne le blog, j’ai ajouté dans les liens de l’en-tête une page regroupant tous les textes de l’histoire de Kei de la série Du songe à la lumière, en incluant le l’épisode 6 que je viens de publier ainsi que les autres 5 épisodes écrits jusqu’à maintenant. Comme je l’écrivais auparavant, je prends mon temps pour écrire cette histoire car l’inspiration ne me vient que de temps en temps, mais j’aime beaucoup le temps que je passe à y réfléchir et à l’écrire. Dans l’en-tête, j’ai également ré-ajouté la page d’enquête adressée aux visiteurs du site. N’hésitez pas à passer quelques minutes pour y répondre, ou laisser un commentaire, car c’est un moyen pour moi d’avoir une meilleure vue sur qui suit ou visite ce blog (l’enquête peut rester anonyme).
du soba sur la colline
Ces quelques photographies prises au restaurant de soba Raitei らい亭 sur les collines boisées de Kamakurayama datent déjà de plusieurs semaines. Il s’agit encore d’un endroit où nous ne sommes pas allés depuis longtemps. Depuis 2008, si j’en crois ce blog. Il m’arrive de plus en plus souvent de faire une recherche sur Made in Tokyo pour vérifier quand nous sommes précédemment allés dans un lieu. Ce blog est comme une extension mémorielle et j’y retrouve beaucoup de choses que j’avais déjà oublié. Il m’arrive parfois de tomber sur mon blog en faisant une recherche particulière sur Google. Les bâtiments et jardins de Raitei n’ont pas changé malgré les années. Le bâtiment principal qui sert de restaurant avec salle à l’étage que l’on peut utiliser pour des célébrations, date de l’époque Edo et fut déplacé sur cette colline en 1929. Cette résidence fut transformée en restaurant en 1969. Nous avions pensé à cet endroit pour le repas de notre mariage il y a 16 ans pour finalement choisir un autre endroit un peu plus loin sur les collines de Kamakurayama. Les jardins de Raitei sont légèrement laissés à l’abandon. En fait, ils sont entretenus mais laissent une impression d’état sauvage. En fait, quand je revois ce jardin, je me souviens que nous y sommes allés peu après mars 2011 car une photographie en témoigne. On y voit une stèle écroulée car elle n’avait pas résisté au tremblement de terre du Tohoku qui avait frappé jusqu’à Kamakura. On voit sur la troisième photographie qu’elle a été remontée. Cette image m’avait marqué.
une déesse blanche qui s’éloigne
Une déesse blanche qui s’éloigne. Nous n’étions pas allés rendre visite à la grande déesse blanche Kannon depuis longtemps, bien qu’on la voit en permanence depuis la station d’Ofuna. C’est une sensation étrange de se dire qu’on ne la reverra pas avant longtemps. A 1h de voiture ou 40 minutes en train environ de Tokyo, elle est si proche et pourtant si lointaine. On aura certainement beaucoup moins l’occasion de revenir ici ou à Kamakura après le déménagement de la belle-famille, alors on profite une dernière fois pour marcher autour de la statue géante à l’intérieur du temple. C’est une promenade privilégiée père et fils. Tout marchant, on parle du manga qu’il est en train de lire et qui le passionne, Kimetsu no Yaiba. Il lit le manga et je regarde l’anime sur Netflix. On compare ensuite nos avancements respectifs dans la trame de l’histoire, sachant qu’il est déjà beaucoup plus avancé que moi et qu’il montre une certaine satisfaction à connaître la suite de l’histoire avant moi.
Un concert qui s’approche. L’annonce des résultats de la loterie pour l’achat des billets de concert de la tournée Live Tour 2020 News Flash de Tokyo Jihen a eu lieu le samedi 1er Février. Un email du fan club Ringohan annonce le matin que les demandes de billets étaient bien supérieures à la capacité des salles, ce qui ne m’étonne pas du tout. N’ayant pas une chance innée pour ce genre de loteries, j’ai bien cru que je ne réussirais pas à avoir une place. J’avais lancé des réservations pour deux dates pour les concerts de Tokyo, et une seule des dates sera retenue à la loterie, ce qui est parfait même si je n’aurais pas refusé de voir le concert deux fois. J’irai donc voir Tokyo Jihen au Tokyo Kokusai Forum à Yurakucho pour une des deux dates du début Mars. Je suis très heureux de pouvoir aller les voir, surtout que je n’ai jamais assisté à un concert de Sheena Ringo. Ça fait d’ailleurs de nombreuses années que je ne suis pas allé voir un concert. En excluant les petits concerts rocks vus au hasard au Shinjuku LOFT à Kabukichō ou au Koenji 20000V (cette dernière salle ferma en 2009 mais ressuscitera ensuite en Higashi-Koenji 20000 Den-atsu 二万電圧), le dernier concert d’importance auquel j’ai assisté doit être celui de Sonic Youth au Akasaka BLITZ le 17 Février 2003. Pour me préparer au retour de Tokyo Jihen pour cette série de concerts, je me remets à écouter les albums les uns après les autres. Je regarde encore une fois le teaser sur YouTube annonçant leur retour dont les quelques images ci-dessus sont extraites. Le clip vidéo d’inspiration olympique s’inscrit dans la continuité de l’album Sports (2010) qui reprenait également cette imagerie sportive. J’aime beaucoup son design général, ses couleurs rouges et un peu délavées qui nous font nous demander si ce sont les Jeux Olympiques de 2020 ou de 1964 qui sont représentés. Ces images ne sont en fait pas nouvelles car elles proviennent majoritairement de la vidéo du dernier morceau du groupe, Tadanaranu Kankei ただならぬ関係, qui était sorti à l’occasion de la compilation de face B intitulée Shin’ya Waku 深夜枠. La vidéo du teaser mélange en fait les images montrant l’histoire du groupe comme cette image de disque dur qui redémarre au début. On reconnaît le box set Hard Disc sorti en Février 2013 qui reprenait les 5 albums du groupe ainsi que le mini album Color Bars et des disques d’inédits, enregistrés de 2004 à 2012. Espérons que ce disque dur qui redémarre enregistrera l’histoire du groupe pendant les 8 années qui viennent. En fait, Tokyo Jihen s’est séparé officiellement après 8 ans d’existence lors d’un concert au Budokan, le 29 Février de l’année bissextile 2012. Connaissant Sheena Ringo, il était donc assez logique que Tokyo Jihen reprenne du service 8 ans après leur séparation lors de l’année bissextile 2020, pour une série de concerts qui démarrera le 29 Février. J’aurais en fait pu le deviner depuis longtemps.
en attendant la pluie à Afuri
Tout comme l’année dernière pour le Nouvel An, nous allons encourager les équipes universitaires participant à la course annuelle de Hakone Ekiden, sur le bord de la route avec nos petits drapeaux. Les coureurs vont tellement vite que je n’ai pas pu prendre une seule photo satisfaisante. On est content qu’Aogaku retrouve la victoire cette année. C’était le 3 janvier.
Nous retournons ensuite faire une visite au sanctuaire Afuri (大山阿夫利神社 ) sur les hauteurs de la montagne Ōyama. J’aime beaucoup cet endroit dans les montagnes couvertes de forêts. Il y avait un peu moins de monde que l’année dernière à la même période même s’il faut toujours attendre un peu pour prendre le train à traction nous amenant vers le sanctuaire. Depuis les hauteurs du Mont Ōyama, on a une vue étendue sur la préfecture de Kanagawa et l’Océan Pacifique au loin. La carte nous indiquait la position d’Enoshima, mais malgré un temps relativement clair, il était difficile de distinguer clairement la presqu’île. On accède au train à traction après avoir remonté le village. 362 marches délimitées par des paliers composent l’ancienne allée nous amenant jusqu’au train. Au bord de cette allée, quelques restaurants spécialisés dans le tofu, des vendeurs de senbei, des fabricants et vendeurs de toupies (une autre spécialité du coin), quelques ryokan et des maisons qui ont l’air vide. Elles nous rappellent que ces lieux ne doivent pas être facile à vivre, mais on ne s’en rend pas compte lorsque l’on fait que passer. Ces montagnes me rappellent celles de Okutama à l’ouest de Tokyo. J’y retrouve une même impression que le futur du lieu est derrière lui. Cette année, nous rentrons à l’intérieur du sanctuaire Afuri pour le rituel kitou, comme nous l’avions fait au sanctuaire de Enoshima au Nouvel An pendant mes trois années de Yakudōshi, les âges malchanceux. Nous trouvons un autre prétexte cette année, mais j’aime de toute façon beaucoup assister à ce rituel car on entre dans un lieu privilégié sur le tatami pendant une vingtaine de minutes en regardant les mouvements du prêtre shintoïste et en écoutant son chant. Il faut d’abord donner une raison d’assister au rituel (ce sur quoi en particulier on veut être protégé pendant l’année), son nom et son adresse, écrire le tout sur un formulaire à l’entrée du sanctuaire. Le chant du prêtre pendant le rituel clamera à voix haute les noms des personnes sollicitant la protection des dieux du sanctuaire. Je prends toujours un malin plaisir à donner mon nom complet avec mes trois prénoms, histoire d’entendre le prêtre les énoncer en version japonisée à voix haute. Mais il ne se trompe jamais.
Nous sommes allés quelques jours auparavant au restaurant de ramen appelé Afuri à Ebisu. Nous le connaissons depuis de nombreuses années mais nous n’y étions pas allés depuis longtemps. Je m’étais toujours vaguement demandé s’il y avait un lien entre le nom de ce restaurant de ramen et le sanctuaire de la montagne Ōyama. Il s’avère qu’il y a un lien car le restaurant est originaire de cette montagne et s’est ensuite exporté à Tokyo dans le quartier d’Ebisu en 2003. Plusieurs branches ont ensuite été ouvertes dans Tokyo. La spécialité de Afuri est le ramen au Yuzu qui vaut vraiment le détour. Le logo du restaurant reprend un dessin des montagnes de Ōyama, ce qui me fait comprendre la relation entre les deux.
Au fait, la première photographie du billet est retraitée par l’application d’édition photographique Polarr, que j’essais en ce moment en version gratuite. L’application permet d’ajouter de nombreux effets et c’est assez tentant d’en abuser comme sur cette première photographie du billet. Je publierais certainement quelques autres photographies en utilisant les filtres de cette application, mais ça sera probablement tout.