Hayama et Kita-Kamakura et Tanizaki

Les congés de début d’année étaient plutôt tranquilles cette fois, agrémentée d’une ballade en voiture sur la route 134 en bord de la mer, de Enoshima jusqu’à Hayama en passant par Inamuragasaki. La photo ci-dessus est prise à Hayama avec vue sur Enoshima au loin.

tanizaki-kawabata-richieSi l’année 2006 était presque quasiment dédiée à Haruki Murakami en ce qui me concerne: A Wild Sheep Chase, Dance Dance Dance, Norwegian Wood, Kafka on the Shore pour terminer avec la sublime étrangeté de The Wind-Up Bird Chronicle, je finis par changer de registre avec le roman Naomi (Chijin no Ai) de Junichiro Tanizaki (1924).

Un roman superbe qui se dévore, sur la passion incontrôlable et obsessionnelle de Jôji pour la belle et faussement naive Naomi au physique d’eurasienne, sur fond de fascination des protagonistes pour l’occident.

Je me suis maintenant penché sur le journal japonais de Donald Richie: The Japan Journals (1947 – 2004) (sur les conseils du blog Tokyo). Je continuerais ensuite avec The dancing girl of Izu (Izu no odoriko) de Yasunari Kawabata, pour me remettre en tête notre petit voyage à Izu en novembre dernier.

A part Hayama et la lecture tranquille, nous partons à la découverte de quelques temples près de Kita-Kamakura que je ne connaissais pas encore. On rentre au Tokei-ji par une longue allée ponctuée par une belle statue verdie de bouddha. Le temple s’étend vers la montagne et dans la roche verte. Depuis les hauteurs du domaine de ce temple, on peut apercevoir de l’autre côté de la vallée le temple Engakuji, perdue dans la forêt, sans apercevoir un coin de maison ou de fil électrique. On s’imagine que la vue reste identique à celle qu’on pouvait avoir il y a quelques siècles. Un peu plus loin, on tombe sur un autre temple bouddhiste, Jochi-ji. Il cache dans un de ses recoins une statue de Hotei, un des sept dieux de la bonne fortune (Shichi Fukujin). On lui frotte les oreilles et le ventre pou s’assurer bonne santé …

PhotoBook made in tokyo

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Je viens enfin de recevoir mon photobook made in tokyo, que j’attendais avec impatience. Je suis emballé par le résultat, c’est assez épatant de voir ses propres photos imprimées dans un book de qualité professionnelle. Il s’agit d’un livre de photos Apple de 50 pages, grand format avec couverture souple, regroupant les photos ou compositions graphiques que je préfère. J’ai bien entendu pioché dans les plus de 2000 photos diffusées sur le site made in tokyo. La construction du photobook par iPhoto est très aisée et naturelle (même si ca fait près de 6 mois que j’ai commencé ce bouquin) et la commande passe comme une lettre à la poste. Il suffit ensuite d’attendre une semaine pour recevoir sa création.

Je montre ci-dessous quelques unes des pages du photobook.

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Le photobook est un mélange de photographies et compositions graphiques, reprenant les principaux thèmes graphiques sur lesquels j’ai pu m’aventurer jusqu’à maintenant.

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Avis aux éditeurs qui veulent me publier !!

Enhanced Visions of Tokyo

En suite à deux autres compositions présentées auparavant et basées sur l’errance, la composition ci-dessus termine le tryptique dans les escaliers sombres d’un Department Store lambda à Kichijoji, parcourus par une forme féminine furtive.

On continue en photos, suivant les déplacements du week end, tout en profitant de la fin hypothétique de la saison des pluies. Avant de partir vers Inokashira Koen comme très souvent, précisons que les wagashi de Okanoesen valent le détour. Okaenosen est la maison de wagashi présentée très rapidement de l’extérieur en photo dans le billet précédent.

Pour raison familiale, nous nous déplaçons très souvent à Kichijoji en ce moment, et je ne manque jamais l’occasion de faire un tour vers le parc Inokashira, appareil photo en mains. Contrairement à l’habitude, je n’emprunte pas la grande allée animée de petits vendeurs de fortune et de musiciens étudiants, mais plutôt la petite allée ombragée de l’autre coté du plan d’eau. Il faut parfois rivaliser d’astuce pour ne pas se prendre les pieds dans les branches d’arbres pointant vers l’eau. Ma promenade m’amène ensuite vers les petites rues calmes autour du parc, il faut ouvrir l’oeil pour découvrir des petits détails amusants et intriguants … des autocollants dessinés et mignons sur des bornes d’urgence ou toutes autres surfaces s’y prêtant plus ou moins, … ou des parkings vides imaginairement peuplés. Un peu plus loin, au bord de la voie ferrée de la ligne Inokashira, cet immeuble HLM m’inspire une photo tout en distortion. Il fait beau, il fait calme, la chanson de Quruli, bara no hana [iTunes Japon], récupérée sur iTunes quelques jours auparavant, me revient dans les oreilles.

Le soir venu, le Matsuri, la fête du village, bat son plein à l’entrée du parc. Les habitants du quartier se réunissent pour danser en musique. Dommage que nous ayons oublié nos yukata.

Toujours dans la longueur verticale, cette carte Made In Tokyo ci-dessus est accompagnée d’un sous-titre « an electronically enhanced vision of tokyo », qui se veut expliquer la démarche générale de ce site. Comme on peut très facilement le remarquer, les images présentées ici montrent une vision modifiée de Tokyo (et améliorée selon le point de vue). Je m’attache souvent à jouer avec les structures (d’immeubles par exemple), d’où l’emploi du mot électronique plutôt qu’informatique, l’un étant la structure de l’autre en quelque sorte. Je souhaite faire d’autres cartes comme celle-ci toutes en longeur. Pour celle-ci, on reconnaîtra certainement en tête de proue l’immeuble rougeâtre Shiseido à Ginza et peut être moins un gigantesque garage à vélos à Kichijoji.

Dimanche, direction Nerima où sont nouvellement installés nos amis Ishizuki et leur petite fille. C’est un quartier que je ne connais pas du tout, et le temps nous a manqué pour mieux le découvrir. On se contentera de quelques vues d’immeubles en chemin, des logements NTT entourés de verdure et un bâtiment singulier avec des pans de mur à l’oblique.

Sur le chemin du retour de Nerima, passage éclair à Harajuku, Aoyama à la recherche de la galerie Paul Smith Space que l’on ne trouvera malheureusement pas. Comme indiqué par le blog de la rivière aux canards, on y montre une exposition d’illustrations de Kozyndan qui doit valoir le coup d’oeil, surtout les panoramiques que l’auteur présente sur son site Internet. Apparemment dans la même rue que l’Espace Paul Smith, on trouvera plutôt la galerie Promo Arte, dans laquelle Mari avait exposé il y a de cela quelques années. Exposé à l’entrée, en presque plein air, une série de peintures ventilées.

Sur l’avenue d’Omotesando, la tour Dior se remarque dans la nuit, surtout depuis que le batiment voisin a été rasé. Jusqu’où iront t’ils dans le renouvellement d’Omotesando?
Mais, il est quand même joli ce batiment de Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa tout en verre et drapé de blanc.

C’est un fil rouge sur ce blog, je croise ce symbole mystérieux régulièrement. C’est la troisième occurence, mais le mystère reste entier…

Au rayon Livres, pour terminer, je continue mon cycle Haruki Murakami avec A Wild Sheep Chase, après avoir lu le surprenant Dance Dance Dance. Des esprits éclairés m’avaient prevenu que je prenais la série dans le désordre, je vais avoir l’occasion maintenant d’en apprendre un peu plus, j’espère, sur ce mystérieux homme mouton d’Hokkaido. L’article-interview L’ami Murakami disponible sur le site internet du magazine Télérama m’apprend avec satisfaction que Murakami avoue sa passion pour David Lynch. On retrouve le personnage du passeur et les entre-mondes de Twin Peaks dans Dance Dance Dance, ou est-ce moi qui voit du Lynch et du Twin Peaks partout, même dans l’entrée sombre drapée de rouge d’un bar à Aoyama.

Déchiré

Immeuble déchiré à Ebisu.

J’enchaine les romans de l’écrivain japonais Haruki Murakami en ce moment, je termine Norwegian Wood pour maintenant commencer Dance Dance Dance.

L’histoire de Norwegian Wood est poignante, l’histoire de Toru Watanabe, le narrateur revenant sur sa jeunesse lorsqu’il était étudiant à Tokyo. Il est pris d’amour pour Naoko, qu’il retrouve 3 ans après le suicide de son petit ami. Elle ne va pas bien et se retranche de plus en plus de son monde à elle, dans un hopital retraite près de Kyoto. Toru se dévout à Naoko, mais s’isole, jusqu’à la rencontre avec l’énergique et libre Midori, il devra choisir entre le passé et le futur…

Nishi Shinjuku et Murakami

Cette photo de Nishi Shinjuku ci-dessus pourrait très bien illustrer le livre Coin Locker babies de Ryu Murakami. La zone des grandes tours de Shinjuku y est un lieu clé, un symbole.

Coin Locker Babies, Les Bébés de la Consigne Automatique, c’est l’histoire de 2 écorchés vifs, deux demi-frêres, n’ayant aucun lien de sang, mais un début d’histoire identique: abandonnés à la naissance dans une consigne de gare, ils en survivent et sont adoptés. Après une enfance dans une province mourante du Kyushu, les deux jeunes Hashi et Kiku sont poussés vers Tokyo. Hashi y devient chanteur à la recherche du Son, d’un son qui l’apaisera. Kiku, champion de saut à la perche, a un dessin plus destructif, à la recherche d’un poison destructeur qui libérera Tokyo. Les deux personnages suivent une quête, une réponse à leur mal être.

Le livre de Murakami est dur et sombre, c’est parfois difficile de continuer la lecture tellement c’est noir. Murakami décrit un Tokyo oppressant et violent, que je ne reconnais pas. C’est un livre marquant et qui fait peur, un peu comme un film de Shinya Tsukamoto dont l’ambiance désespérée et tendue s’en rapproche.

Pour me changer les idées, je reviens vers l’autre Murakami, Haruki. Après le Kafka on The Shore que j’avais tellement aimé, je tourne les pages de Norwegian Wood, un autre best seller au Japon de Haruki Murakami.