Le train liant deux mondes

Je continue mes essais et expérimentations photographiques avec ces trois compositions. Cette petite série commence par une photo d’immeubles récents, ceux de Shiodome, le Jean Nouvel en haut. Le train traverse les brumes et assure la transition avec une atmosphère opposée, un autre monde celui d’un sanctuaire à Hiroo. Je m’amuse beaucoup à perturber l’aspect lisse des immeubles de verre et à ajouter une brume mystérieuse aux temples et sanctuaires.

Je ne peux pas m’en empêcher, je commence déjà à réfléchir à un nouveau photobook. En faisant une première sélection de photos et compositions, j’arrive déjà à un demi photobook, la moitié en nombre de pages de Made in Tokyo Series (160 pages). J’ai encore le temps, peut être parviendrais au milieu de l’année prochaine à avoir assez de matière pour un troisième volume.

Et côté musique, deux morceaux très différents que j’aime beaucoup en ce moment: Sayulita (en téléchargement gratuit) de Apparat et DJ-Kicks pour son atmosphère électro , et I got du groupe Young The Giant pour la voix du chanteur un peu rock rétro.

zebra skies

Après de nombreux passages en noir et blanc, je reviens vers la couleur tout en continuant mes interprétations de l’atmosphère urbain. Ici, le ciel prend des motifs zébrés, sauf sur la première composition où le motif se pose sur l’immeuble. La dynamique de la vue de cet immeuble de béton à Shibuya nous donne quand même l’impression qu’il va s’envoler, malgré sa masse imposante. Pour ceux qui suivent le blog depuis un moment, il reconnaîtront peut être le Hiko Mizuno College of Jewelry, bâtiment datant de 1992 de l’architecte Mitsuru Kiryu. J’aime beaucoup ce design vraiment dur et abstrait, mais j’avais tout de même envie de le radicaliser encore un peu plus.

Sous le ciel zébré de la deuxième photo, un petit bâtiment de béton avec une affiche type manga pour un magasin de vêtement lambda je pense. En fait, non, il s’agit plutôt d’un salon de coiffure, il s’appelle nerds. Et à ce propos, N.E.R.D sort un nouveau single Hypnotize U. J’écoute toujours avec un certain intérêt les morceaux de Pharrel Williams. Celui-ci est produit par Daft Punk, mais c’est surtout la voix de Pharrel qui fait tout l’intérêt du morceau.

Comme la précédente, la dernière composition se passe à Daikanyama. Il s’agit d’un immeuble de Edward Suzuki sous un ciel zébré et des nuages d’encre de chine. En deuxième lien musical, j’écoute aussi Common Heat (également ici) du groupe américain No Age. J’aime ce morceau tout en ayant un avis un peu mitigé, peut être dû au fait que la mélodie de guitare est quasiment calquée sur celle du morceau Stones de Sonic Youth (sur Sonic Nurse). La voix du chanteur est également assez difficile voire agaçante, mais malgré cela j’y trouve une certaine attraction. Peut être son atmosphère Indie Américain qui me ramène quelques années en arrière (il sont sur SubPop). Sur Pitchfork, on peut aussi écouter le morceau Glitter, tout en distorsion noisy. Mais surtout dernièrement, C. était de très bon conseil avec deux très beaux morceaux profonds de The National: Sorrow et Anyone’s Ghost.

海へ

Je trouve encore de l’inspiration pour mes images de Tokyo envahi par les éléments. Ici, les vagues, la mer prennent place à Shibuya, Ebisu ou encore au pied de la tour de Tokyo. L’ambiance est de plus en plus sombre alors que j’avance petit à petit dans cette série, il faudra que je reprenne un peu de couleurs prochainement.

Alors que je parlais de ma découverte d’un nouveau morceau de Deerhunter dans le billet précédent, le nouvel album Halcyon Digest est sorti le jour d’après, le 25 septembre sur iTunes Japon. Je n’ai pas l’habitude d’acheter un album en entier, mais plutôt de le découvrir petit à petit, morceau par morceau, mais j’ai fait une exception pour celui-ci. Je le découvre donc en ce moment, tranquillement, et en étant déjà pris par l’ambiance de Earthquake, le morceau d’ouverture, Desire Lines avec sa partie instrumentale comme sait si bien le faire Deerhunter, le magnifique Helicopter, Revival que je redécouvre. J’aime vraiment beaucoup ce son. A lire, la critique sur Pitchfork.

When all the ghosts are quiet

Pour continuer la série sur l’invasion de la ville par les éléments naturels, les nuages ici errent comme des fantômes silencieux dans les rues de Shibuya. Le titre de ce billet est en fait un extrait d’une chanson que j’aime beaucoup et que j’écoute beaucoup en ce moment: I Can’t Wait de Twin Shadow, nouveau membre de la famille 4AD. J’avais découvert Twin Shadow avec un autre morceau, Slow, également disponible en téléchargement sur Pitchfork. J’avais aimé cette voix à la Morrissey sur le morceau Slow. Le morceau I can’t wait est assez différent, il y a une sorte de mélancolie qui me touche beaucoup. En plus, 4AD est un de mes labels préférés depuis la découverte de Pixies il y a 20 ans (ça fait drôle de dire ça tout d’un coup). Halcyon Digest, le nouvel album de Deerhunter, devrait également sortir sur ce label, à la fin du mois. Ca sera certainement un bel album. He would have laughed est un très beau morceau.

風へ

Je continue ma série sur les éléments et forces naturelles et leurs interactions avec l’urbain. Cette série commence à bien s’étoffer. Après la neige 雪へ et les nuages 雲へ, voici le vent en trois compositions qui s’orientent petit à petit vers l’abstraction.

Côté musique, quelques belles découvertes comme ce morceau Ligth from the Mesa de Barn Owl. Le morceau se compose principalement d’une nappe de bruit sourd électrique qui surprend par sa force à la première écoute. Au dessus de ce plateau aride, cette Mesa, de bruits de guitares, vient se développer des mélodies hésitantes, des rayons de lumière, et des nuances de sons. C’est un morceau instrumental. Autre morceau plutôt bruitiste, Heavenward Grand Prix de Japandroids. On ressent une passion et authenticité dans les morceaux de ce groupe que je suis avec beaucoup d’intérêt depuis quelques mois.

En plus calme (quoique), car acoustique, je découvre également ce très bel instrumental Cross de James Blackshaw, une guitare au rythme inarrêtable sur plus de 8 minutes. C’est un morceau vraiment très beau, comme Snow de Lisa Germano, sur le même label Young God Records, qui propose ces deux morceaux en téléchargement gratuit. J’aime la présence du piano et les décrochement de rythmes sur ce morceau de Lisa Germano.