Sur le miroir sous le casque

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Ca faisait très longtemps que je n’avais pas mentionné sur ce blog quelques liens musicaux, ceux qui inspirent, ceux qu’on écoute en boucle, ceux dont on ne se lasse pas. En ce moment, c’est Phoenix, j’avais démmarré avec le titre 1901 qui était en libre écoute/téléchargement sur leur site il y a de cela quelques mois. Ce titre est épatant mais la version remixée par The Teenagers l’est encore plus à mon avis (j’aime beaucoup les parisiens Teenagers également). J’avais un peu loupé la sortie de l’album Wolfgang Amadeus Phoenix au mois de mai. Je le découvre donc maintenant avec le premier titre Lisztomania. Le morceau est vraiment bien foutu, notamment la voix de Thomas Mars qui fait des méandres. Je suis assez impressioné, ils sont forts les francais. Je vais continuer tranquillement avec les autres morceaux de l’album.

Peut être que le morceau de Health Die Slow m’a inspiré pour la série précédente tellement les bruits métalliques sont présents. Des bruits métalliques comme ceux du rail, d’un train poussé à toute allure. C’est un morceau assez envoûtant et noir, comme peut l’être aussi Warrior, la version par The XX du morceau de Magic Wands. J’avais d’ailleurs découvert et beaucoup apprécié le morceau Crystalised de The XX, beaucoup plus calme et reposé.

Sous le miroir sous le casque tracé d’un trait blanc, je prends la photo. Et pendant ce temps, on a typhons et tremblements de terre sur Tokyo, c’est pas drôle.

Sarugaku

Sarugaku est une série de six petits immeubles commerciaux à Daikanyama. A mi-chemin entre le quartier et l’immeuble, Sarugaku reprend le modèle de l’îlot ouvert de Portzamparc. La parcelle de terrain desservie par un petite rue et entourée d’immeubles ou de maisons individuelles, se compose de blocs blancs de toute forme. Chaque bloc contient des magasins sur 3 niveaux (sous-sol, rez-de-chaussée et étage) desservis par des escaliers extérieurs de métal. Les blocs sont organisés le long d’une allée principale et l’image que l’architecte, Akihisa HIRATA, souhaitait véhiculer est celle d’un paysage de petites montagnes plantées aux bords d’une vallée. J’avoue qu’il faut pousser l’imagination assez loin pour arriver à cette image et côté « petite montagne », celle de Starck à Shirogane me convient mieux.

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Le point le plus intéressant de ce complexe est la disposition des ouvertures. Comme le montre le schéma de droite, l’emplacement des ouvertures sur un bloc et sur les blocs alentours est habilement pensé pour laisser la lumière pénétrer. Cela explique les nombreuses baies vitrées de taille apparemment aléatoires. Ce n’était malheureusement pas une journée ensoleillée et je serais curieux de voir l’effet avec une belle lumière. Sarugaku apparaît dans le numéro 72 de The Japan Architect dans la sélection des architectures remarquables de l’année 2008. Dans ce numéro et du même architecte, on peut également découvrir la maison biscornue IENOIE.

Ces quelques photos sont prises avec un Canon 50D qui vient remplacer mon Canon 10D vieux de 6 ans. J’avais envie de le remplacer depuis quelques temps, pour mes dix ans de Japon. Il était grandement amorti et sa lenteur commençait à me frustrer un peu. La décision s’est précipitée quand j’ai eu le geste malheureux de le faire tomber alors que d’une main je retenais Zoa qui voulait courir dans les prés de Tokyo Mid-Town et de l’autre j’essayais de mettre ma veste. Ca sentait un peu l’acte prémédité mais il n’en était rien. J’ai eu quand même peur pour mon objectif 20mm, qui est sorti sauf de cette histoire (j’ai quand même recollé un pas de vis). J’ai maintenant hâte de pouvoir profiter d’une belle lumière. Avec 15Megapixels, mon Mac commence par contre à ramer un peu. Ca sent l’autre renouvellement à planifier. Mon Ipod Mini acheté à Chicago (c’est pratiquement un modèle vintage maintenant) commence aussi à battre de l’aile. Mais cela ne m’empêche pas pour le moment de découvrir, un peu sur le tard, l’instrumental Fields Storelines and Hunters de M83 sur Before the Dawn Heals Us, un objet musical non identifié comme une plaque de métal fondant dans l’atmosphère. Remarquez que comme Hirata, j’ai l’imagination bien aiguisée.

The sky is reaching us

The sky is reaching us, c’est un titre à la Mogwai que j’utilise comme légende sur cette photo de nuage proéminent couvrant la ville. Dans un style très différent de celui de Mogwai d’ailleurs, en plus dynamique et spontané, je suis vraiment accroché au rock alternatif des américains The Von Bondies dont je viens juste de découvrir deux morceaux pressés. Trop jeune pour moi, pourrais-je dire, mais j’apprécie toujours autant, de temps en temps, des morceaux rock de moins de 3 minutes, pour alterner avec les 8-10mins des morceaux plus noirs de Mogwai. En écoute donc en ce moment, Pale Bride et le plus ancien C’mon C’mon.

Pour rester dans les airs, des liens aériens que l’on trouve plus particulièrement entre les department stores. Que ça soit au Seibu de Shibuya ou sur les deux exemples ci-dessus, ces liens relient le bâtiment principal d’un grand magasin aux dépendances. Pour des raisons pratiques, on peut trouver ces liens sur plusieurs étages comme sur la photo ci-dessus du Matsuzakaya Ueno Store. J’aime particlièrement cette passerelle du Odakyu Department Store à Nishi-Shinjuku, building par Junzo Sakakura. A vrai dire, je ne sais pas si on peut l’emprunter, mais elle me parait bien frêle par rapport à la taille des deux buildings qu’elle relie.

Rush (4)

A Shibuya, près de la gare en suite à la série Rush.

Et en écoute déjà depuis quelques temps, cette musique au titre énigmatique de Mogwai, I’m Jim Morrison, I’m Dead, sur leur nouvel album The Hawk Is Howling. C’est instrumental avec une atmosphère mystérieuse à base de piano, de guitares et de distortion, progressant doucement et continuellement en intensité comme une créature naissante (tirée d’un popcorn movie). C’est une musique très prenante.

Façade et musique en distortion

Une surface particulière en noir et bleu sur un immeuble dans une rue parallèle à la rivière, à Naka Meguro. Je n’ai pas eu le temps de relever le nom de l’immeuble et je ne sais pas qui est l’architecte de cette façade en distortion, mais ça me fait penser à Peter Eisenman avec l’exemple japonais du Nunotani Building.

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J’aime définitivement les musiques chaotiques de Crystal Castles, dont la complexité intiale apparait d’abord dure à l’oreille. L’électronique low-res déglinguée et en distortion met un peu de temps a révéler sa logique. J’aime ce côté imprédictible. C’est peut être le style musical que je préfère en ce moment. J’avais déjà mentionné ce groupe et quelques unes de leurs chansons comme source de mon billet Résonance musicale. Il y a quelques jours je découvre Untrust Us et Reckless que je fais tourner en boucle. Et ces musiques prennent toutes leurs intensités à la sortie des gares ou des trains, là où la foule se presse, se serre, essaie de se dégager au plus vite en mouvements parfois désordonnés dans un flot fixe. Je monte toujours un peu le son à ce moment là…

CRW_2012m

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Samedi soir, je retrouve Frederic Georgens aka Fredox que je n’avais pas vu depuis 1 an environ (la dernière fois, c’était avec MP). La rencontre se passe dans un izakaya sous les rails de JR à Ueno, où je vais assez peu souvent finalement, en compagnie également d’une petite dizaine de photographes passionnés, photobloggers japonais ou étrangers. C’est à vrai dire la première fois que j’assistais à un « meeting » de photographes bloggers, et je remercie fredox pour cette occasion. Parmi la liste des membres de ce petit groupe, je ne connaissais personne à part les photos de Max Hodges que j’avais déjà aperçu plusieurs fois. J’avais fait le tour des pages flickr de chacunes des personnes présentes avant de venir mais une fois sur place c’était dur de refaire le lien entre les photos et les personnes. Malgré cela, je me sentais en ambiance familière, bien entendu parce que nous avons tous cette passion pour la photographie mais également parce que l’on essaie tous de saisir cette ville, ses petites ou grandes choses, avec nos propres sensibilités. Et c’est franchement agréable de découvrir de nouvelles sensibilités photographiques: Koga sur Modern Classic (Organisateur de cette soirée), Thomas sur Wada Walker (beaucoup de ses photos sont superbes), Haru (elle m’a donné envie de créer des petites cartes de visite sur MOO), Toshiya Watanabe (et ses séries magnifiques dans un jardin botanique ou dans les zones d’infrastructures désertes de Ariake), yo-scherzo (avec qui j’ai pu un peu parler architecture, fait extrêmement rare, et qui fait également de belles photos au Leica M6) et également Fragment Scene, mifune*, d.sasaki, Ashura/Jon et « fredox34’s sister » pour cette petite discussion photo/musique.