Nobody seems to understand the nature of the project

Kichijoji. Jeune fille incomprise devant un affichage publicitaire cosmétique.

Fleur rose-violette prête à se faire cueillir dans un espace vert de Ebisu Garden Place. Ce billet se calque sur la composition d’un billet précédent avec photo de fleur et scène de rue.

Côté musique, le podcast des Inrocks est plus que jamais une de mes sources principales de découvertes musicales et je ne m’en lasse pas. Cette semaine, il nous donne à écouter la frénésie Rock communicative et hystérique du groupe canadien You Say Party! We Say Die! sur le titre The Gap (Between the Rich and the Poor) (disponible sur iTunes Japon mais écoutable et téléchargeable sur le site du groupe). Je ne sais pas d’où la chanteuse Becky Ninkovic sort toute cette énergie qu’elle semble avoir du mal à contôler. Comme beaucoup de groupes Indies, j’ai l’impression, ils ont un espace myspace et une page sur Wikipedia.

Sur le même podcast, on peut découvrir Mumm-Ra, un rock alternatif rock anglais valant la détour pour ce morceau These Things Move In Threes. Comme pour le groupe précédent, ils ont leur espace web sur myspace et une page wikipedia pour plus d’information.

Terminons par le Japon avec la nouvelle chanson pop-rock de Kaela Kimura (son blog) s’intitulant tree climbers, que l’on a pu entendre assez souvent sur la pub de l’école de mode Tokyo Mode Gakuin. Ca n’atteint pas l’énergie folle des deux premiers groupes, mais la chanson reste jeune et sympathique, et met de bonne humeur.

Sculptures et Radio

Une sculpture de lapin massive et tout en rondeur avec une étrange fleur de cerisier sur le dos, un peu comme un trou de serrure pour une clef magique.

Toute la délicatesse d’un repas japonais, à l’hotel Forest Inn de Akishima (un peu beaucoup en dehors du centre de Tokyo), accomagnée d’un petite bonbonne de sake nihonshu.

Une sculpture-monument nommée Tennyo, créée par Gengen Sato. On trouve cette oeuvre gigantesque et richement détaillée, non pas dans un temple, mais dans le hall du grand magasin Mitsukoshi de Nihonbashi. C’est très surprenant.

Mon interview passait sur Radio France, chaine France Info, aujourd’hui dimanche 3 Sep 2006, dans la chronique « Blogs autour du globe » par Erwan L’Eléouet, aux horaires 05h27, 06h57, 08h57, 10h57, 12h57. C’est une impression étrange de s’entendre à la radio. Même si ce n’était que pour quelques minutes, j’en suis ravi. Le lien vers l’article sur le site de Radio France et la chronique à écouter se trouvent à la page: Un photoblog consacré à la ville de Tokyo. Update du 20 Sep 2006: la chronique sur made in tokyo en mp3.

Pour continuer dans l’auto-promotion, signalons (et j’en suis également ravi), un petit lien vers Made in Tokyo sur le site du journal brittanique The Guardian sur leur blog de News. On y dit: « Made In Tokyo – an electronically enhanced vision of Tokyo – The text is in French, but you can appreciate the beautiful photographs even if you can’t understand the language ». Ca sera tout pour aujourd’hui pour l’auto-promotion…

Pour terminer en musique, j’écoute assiduement en ce moment le morceau « Monochrome prome » de Kazumasa Hashimoto sur l’album Gllia (morceau en libre écoute). Cette chanson avait été présentée dans un des excellents podcasts de Izo de JapanTime, une musique électro ondulaire et mélancolique qui colle bien à l’ambiance finale du Wild Sheep Chase de Murakami que je termine. En accompagnement, j’aime également le morceau calme et reposant « picture of three life » de Yasushi Yoshida sur l’album Secret Figure (morceau en libre écoute). Les deux artistes sont sur le label Noble.

Bloc et Rock et Nakano

Ebisu, bloc d’immeubles situé à un des croisements pas très loin de la gare et en face de l’immeuble aux yeux noirs du dernier billet. Le batiment sur la mi-droite est recouvert de feuillages métalliques et surmonté de conduits d’aération compliqués.

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On peut dire que c’est une bonne nouvelle, Les Inrocks ont un podcast et je viens de m’en rendre compte. Toutes les semaines sont présentées les découvertes musicales (5 titres) de la rédaction, et il y a de vrais excellentes découvertes (et même parfois des artistes non encore distribués). Quelle plaisir de découvrir des nouveaux sons, je sens que cela va devenir mon podcast de chevet.

Parmi les découvertes des 3 premiers numéros, ce titre Let’s Make Love and Listen to Death From Above (téléchargeable sur Sub-Pop et disponible sur iTunes France) de CSS ou plutôt Cansei de Ser Sexy, ou encore « Tired of Being Sexy ». CSS est composé de 5 filles (et un mec) de Sao Paulo et joue dans l’urgence et le mouvement une musique assez indéfinissable à base électro (hot and wild) mais avec un esprit rock. Une vidéo sur YouTube peut donner une meilleure idée de l’énergie détonante qui s’en dégage.

Côté électronique aux machines déglingués et crachotantes, le titre We are Rockstars (téléchargeable) du groupe Does It Offend You, Yeah? est une bonne découverte. Là encore, ca décape et ca s’écoute sans arrêt. Les deux créateurs Sideshow et James sont anglais, de Reading, et apparemment ne sont pas encore distribués, mais ca ne devrait pas durer. A noter, le groupe semble avoir un intérêt pour le Japon, d’où ce titre Battle Royale avec des paroles du dit film et ce voyage d’un des deux membres du groupe au Fuji Rock Festival.

Le troisième morceau qui me colle aux oreilles en ce moment, c’est Busy Doing Nothing du groupe suédois Love is All. Je ne me lasse pas de ce rock indie et de la voix euphorique de la chanteuse Josephine, des rythmes entêtants de la basse et toujours cette même urgence d’une musique faite pour le Live.

Je suis vraiment enthousiasmé par le lancement du Podcast des Inrocks et par les belles découvertes qu’il nous présente. Vivement le prochain numéro après les vacances.

(Crédit photos ci-dessus. Love Is All sur This is fake DIY; CSS sur The Windish Agency; Does it offend you, Yeah? sur Anti-blog)

nakano-windows-nobody

Je viens d’avoir trente ans. Comme tous les ans, Mari m’offre comme cadeau d’anniversaire des livres de photographies.

Cette année, je recois deux livres de Masataka Nakano: Tokyo Nobody aux éditions Littlemore et le plus récent Tokyo Windows. Tokyo Nobody est relativement connu, du moins je le connaissais pour l’avoir feuilleté à plusieurs occasions dans le passé. Pendant 11 ans, Nakano va prendre en photo des scènes impossibles, un Tokyo où il n’y a personne dans les rues. Ca parait être de la science fiction sur les photos de rues de Shibuya ou Ginza, vides de monde. Mais il n’y a aucunes manipulations informatiques sur ses photos.

Le deuxième livre, Tokyo Windows, nous montre toujours des photos urbaines de Tokyo mais en suivant un autre concept: montrer des paysages urbains à travers les cadrages de fenêtres de maisons individuelles, d’immeubles de bureau ou de lieux publiques. J’aime cette photo (ci-dessus) prise dans l’intimité d’un apartement avec vue sur l’énorme flamme de Philippe Starck (Building de Asahi Beer). Là encore les photos sont superbes, et un peu plus d’actualité que sur Tokyo Nobody (où Odaiba est encore en construction, par exemple). Reconnaissant beaucoup des lieux pris en photos, je me sens bien commencer l’exercice d’identifier les points de vue et angles utilisés par Nakano.

(Crédit photos ci-dessus Masataka Nakano provenant de Tokyo Nobody et Tokyo Windows)

Dans les rues de Higashi (près de Ebisu), les voitures s’amusent avec mon appareil photo, à jouer à cache-cache avec l’objectif, à faire irruption au dernier moment devant l’apareil photo ou en bougeant au dernier moment lors de la prise. Cette dernière photo est prise dans un endroit très isolé de Higashi 4-Chome, une résidence classe mais excessivement chère d’apartements au mois nommé The Scape.

J’en avais parlé brièvement avant, la galerie d’exposition Paul Smith Space présente le travail de Kozue et Dan Kitchens (blog), couple de sorciers fous de l’illustration, exercant sous le nom de Kozyndan.

L’écume de cette fameuse estampe de Hokusai au centre de la salle, est matérialisé par des lapins blancs, les rues sont envahies de robots géants et de monstres gluants sans vraiment étonné la population, les vieux employés d’entreprise (salary man) s’habillent en tenue d’écolières

Cet univers un peu fou est présenté au dernière étage de l’agréable espace Paul Smith à Aoyama. On peut même sortir sur le balcon pour s’asseoir les pieds dans l’herbe, regarder les toits et imaginer sa propre composition urbaine. Mais pas trop longtemps, le soleil tape.

Nous continuons ensuite notre marche dans Aoyama, vers les petites rues où l’on trouve des batiments design un peu cachés, vers les grandes rues où l’on trouve des tournages de Drama (feuilletons télévisés) sous les yeux curieux des passants. Nous terminons par un passage devant les logements publics d’Aoyama, que j’avais déjà photographié plusieurs fois auparavant, en analog noir et blanc ou en numérique noir et blanc.

Okamoto et Jakuchu et Vision sur rues

On commence ce billet par une composition. Il s’agit d’un mélange de photos prises dans les arrières quartiers de Ebisu et plus particulièrement les rues, sombres la nuit, suivant les lignes de trains. Le personnage féminin survolant la scène provient des rues animées de Kichijoji, un samedi après midi. Dans l’esprit d’une précédente composition nommée Toyosu sta, j’ai voulu donner cette impression d’une vision, d’un personnage irréel.

Le 7 juillet de cette année, Nippon TV présentait en direct une grande émission de plusieurs heures intitulée « Be Taro », consacrée à l’artiste japonais renommé Taro Okamoto. L’émission était en l’honneur de la rénovation de la grande fresque murale « Asu no Shinwa », le Mythe de Demain créée initialement en 1968-69 à Mexico pour un grand hotel. La première présentation dans cet hotel était prévue pour les Jeux Olympiques de Mexico, malheureusement l’hotel a fait banqueroute et la grande fresque disparait dans la pampa mexicaine. Il y a de cela quelques années, en 2003, mais après la mort de Taro Okamoto (en 1996), la fresque est retrouvée et importée grace aux efforts de la compagne de Taro, Toshiko (compagne du maître qui a ensuite été adoptée pour devenir sa fille, drôle d’histoire…). Le travail de restoration commence, la fresque est en très mauvais état. Elle est restaurée pendant 1 an par Emile Yoshimura dans la préfecture de Ehime (Shikoku). Toshiko meurt malheureusement avant la mise en place de l’exposition de l’oeuvre restaurée aux pieds des studios Nippon TV à Shiodome.

Nous découvrons cette oeuvre gigantesque aujourd’hui, c’est impressionant. On sent beaucoup l’influence méxicaine, j’aurais presque voulu voir cette fresque dans la ville de Mexico. Les fresques vues l’année dernière au Mexique de Diego Rivera ou Siqueiros traitent souvent de sujets historiques, c’est le cas également de « Asu no Shinwa » qui représente d’une manière imagée les explosions de bombes nucléaires à Nagasaki et Hiroshima. La créature centrale est déchirée par les flammes.

Avant de partir à moto pour Ueno, prenons quelques pilules médicales Infra-Red [iTunes Japon] (Placebo, sur le dernier Meds).

jakuchu

A Ueno, nous attend une fantastique exposition au Tokyo National Museum, Jakuchu and The Age of Imgination. L’exposition regroupe les oeuvres de Ito Jakuchu (1716-1800) ainsi que d’autres maîtres contemporains de la région du Kansai (Nagasawa Rosetsu,Mori Sosen) ou d’Edo (Sakai Hoitsu, Suzuki Kiitsu), de la collection Joe and Etsuko Price, renommée pour ses peintures de la période Edo. On peut voir la plupart des oeuvres présentées sur le blog de l’exposition. Les moments forts à mon avis sont les suivants: les tigres aux yeux exorbités et fourbes mais au poil vraiment magnifique, le coq en mouvement, la grande mosaique sur paravent de l’éléphant blanc, les paysages calmes tout en blancheur ou perturbés par la neige

C’est une superbe exposition qu’il ne faut pas manquer, elle se termine le 27 Août 2006.

Pour terminer la journée avec des douceurs, on part à moto acheter quelques wagashi chez Okanoesen, une vieille boutique du quartier de Yanaka, et on rentre très vite car la pluie pointe encore son nez.

(crédit image du Tigre de Jakuchu – Jakuchu.jp)

L’écharpe

En parcourant les rues de Aoyama, sur l’avenue du même nom, en partant de la rue Koto, on peut remarquer au loin, au delà de l’ancien magasin Kinokuniya, un étrange clocher illuminé. Il ressemble à un monument classé, des vieilles pierres mises en valeur par la lumière. La curiosité nous pousse à nous approcher un peu plus près pour admirer ce potentiel chef d’oeuvre dont l’existence nous avait échappée jusqu’à maintenant. un labyrinthe de petites rues nous amènent au pied de cette cathédrale coincée entre des résidences. Déception, le batiment n’a rien d’ancien, il est même encore en construction pour une ouverture prochaine au mois de mai. Saint Grace Cathedral Aoyama est un drôle de concept, une vraie fausse cathédrale en plein coeur de Aoyama, detinée aux mariages. Le mariage à la mode occidentale est encore poussé un peu plus loin.

Le quartier de Aoyama est réputée pour ses nombreuses boutiques de mode et accessoires (à ajouter au nombre incalculable de salons de coiffure). Certaines ont des décorations assez originales, comme cette écharpe en photo ci-dessus en entête. Il faut rivaliser d’originalité pour sortir du lot. Cette ballade est complétée par deux photos: un arbre imposant dans les ruelles près de la rue Koto et quelques boutiques cachées près de la cathédrale.

J’ai beaucoup aimé le film de Emmanuel Carrere La Moustache, le titre est assez intriguant, le film est assez déroutant. L’histoire commence le jour où Marc (Vincent Lindon, l’acteur principal), décide de se raser la moustache, sans que personne dans son entourage ne le remarque, de sa compagne aux collègues de bureau. On lui assure même qu’il n’a jamais porté la moustache de sa vie, il croit d’abord à une mauvaise blague, puis à une machination contre lui. Cela devient une obsession qui lui fait perdre la tête. On suit la dérive mentale de Marc à la première personne sans décrocher. On navigue entre réalité et fantastique, c’est un très beau film.

Pour terminer, une exposition, celle du Department Store Sogo à Yokohama. Profitant de places gratuites gagnées le jour-même, nous sommes partis pour une visite brève mais attentive de l’exposition sur Maria Theresa et Marie Antoinette. Le point le plus amusant est cette merveilleuse coiffure chapeau bateau de Marie Antoinette. Beaucoup d’imagination délirante.