Kaela et la Neige

Ci-dessus, une composition de trois photos prises à différents endroits de Tokyo: Passage Nihonbashi-Shibuya-Roppongi.

  • sur le pont historique de Nihonbashi et dessous la « loop line » autoroutière longeant la rivière qui finira peut être par disparaître un jour (la rivière ou l’autoroute?).
  • dans les couloirs de la gare de Shibuya, un matin très tôt, sans personne (sans trucage).
  • dans les couloirs de la tour observatoire de Roppongi Hills.

Ci-dessus, il s’agit d’une composition prétée au blog Profil: Vertical Shinagawa. Elle avait été publiée à l’occasion de la présentation de Made In Tokyo. Profil est un concept intéressant consacré à la présentation de weblog francophones et de leurs auteurs.

Il m’arrive parfois de trainer sur la chaine de télé NHK, et le vendredi soir tard, il y a une émission musicale pas trop mal, basée sur des Live et interviews. Ce soir, je découvre Kimura Kaela avec son dernier single en Live You. Il s’agit d’un rock pop jeune et spontané, très attachant. En cherchant un peu sur iTunes, je redécouvre ce single qui l’a fait connaître et que je connaissais déjà bien rirura riruha. Et écouter également, l’avant dernier single Beat. Une musique qui me donne personnellement bonne humeur.

Comme prévu par la météo qui se trompe rarement, il a neigé ce samedi sur la région de Tokyo et plus (Yokohama, Kamakura, …). C’était une tempête de neige qui a duré toute la journée, mais n’a pas découragé notre court séjour à Kamakura. Le système ferrovière japonais quasi parfait accussait tout de même des retards de quelques dizaines de minutes en raison de la neige. Arrivé, je ne manquerais pas la photo d’un temple sous la neige, ici celui de Aoki.

Le lendemain, le ciel se dégage. Les voisins s’activent, pelle à la main, pour déblayer les rues du quartier. L’appel ne me manquera pas, pour une petite demi-heure de nettoyage. C’était assez amusant malgré tout. L’après midi, le soleil perce les nuages et nous aveugle parfois par réverberation sur le peu de neige qui reste. Nous allons vers le grand sanctuaire Hachimangu pour faire une pierre deux coups (ou tuer deux oiseaux avec une pierre, même si je suis contre cette solution) et admirer les temples sous la neige, ainsi que récupérer les fameux talismans qui nous protègerons cette année. C’est la foule à Kamakura comme prévu. On s’écarte un peu des sentiers battus, à la recherche de temples dans les contre-allées.

Pour agrémenter la promenade, quelques photos en vrac:

  • des « pantoufles » de bouddha à l’entrée d’un temple.
  • des tiges d’encens déposées.
  • un patchinko déguisé en casino à l’américaine.
  • une voie de chemin de fer sous la neige fondante.
  • une autre voie de chemin de fer à Kamakura.
  • Kamakura Hachimangu Version Electrique.

Je termine le roman Kafka On The Shore de Haruki Murakami, surnaturel et assez difficile à expliquer, comme pourrait l’être un film de David Lynch. En recherchant sur Internet, je n’y trouve pas d’explications, il faut certainement seulement laisser jouer son imagination. Ce bouquin est très prenant, on rentre dans le livre pour accompagner Kafka et Nakata pendant leur periple identitaire et prédestiné à Shikoku. Dans un tout autre style très certainement, j’aborde le Coin Locker babies de l’autre Murakami.

Tokyo Jihen 東京事変

Dans les escalators du Tokia Tokyo Bldg, vision trouble, perte d’équilibre. Oui, je parle en images, je ne suis pas tombé bêtement dans les escalators en essayant de prendre la photo. Signalons également que l’objectif n’était pas sale, c’est une composition graphique.

tokyo jihenTiens, en me promenant sur iTunes, je tombe sur le nouveau Single de Tokyo Jihen 東京事変, Shuraba. Ô joie! Ô bonheur d’entendre la voix si particulière de Sheena Ringo, qui accompagne une bonne partie de mes années à Tokyo. Après son dernier album solo « Karuki Zamen Kuri no Hana », j’avais à tord un peu delaissé sa nouvelle formation Tokyo Jihen (Tokyo Incidents) à la sortie de leur premier album « Kyoiku », l’année dernière. Je le découvre maintenant ainsi que cette nouvelle chanson Shuraba (sortie au début du mois) prévue pour le nouvel album « Otana » (25 jan 2006). Je ne sens pas de profond dépaysement en écoutant ces nouvelles chansons de Sheena Ringo, c’est même une mini cure de jouvence qui me ramène quelques années en arrière. Toujours des mélodies créatives rock limite décalées que l’on garde en tête longtemps après écoute. Pour le plein d’information sur Tokyo Jihen, le weblog en anglais thetokyoincidents.com est à suivre de près. (La photo du groupe Tokyo Jihen provient du site officiel).

Hier, c’était jour de congé au Japon. Encore? oui, on a par chance 2 jours de congé au mois de novembre, mais la raison précise de celui-ci m’echappe. Le beau soleil de presque hiver appelle à la prise de photographies. En voici quelques unes de Shinagawa jusqu’à Ginza:

  • Au départ de Shinagawa, en évitant de se prendre les pieds dans le flot des taxis devant la station.
  • En marchant en vitesse dans les couloirs interminables de la grande gare.
  • Sous les tours de Shiodome après notre arrivée à Shinbashi.
  • Devant le Salon d’exposition Shiseido à Ginza, un objet artistique enigmatique.
  • Devant le grand magasin de mode Barneys New York sous un soleil couchant.
  • Devant les décorations de Noel dans les devantures du departement store Wako.

Dual Tone

Ci-dessus, la composition Dual Tone, objet coloré non identifié flottant au dessus de Shibuya. Si on devait y coller une bande son, j’y mettrais volontiers le titre 40 -Forty- de Boom Boom Satellites, groupe japonais électro-rock. Le morceau est choisi certainement pour l’ambiance de science fiction de la pochette de l’album Photon (pas de liens iTunes, car ils sont chez Sony. A quand la discothèque Sony sur iTunes …?).

Que faire quand on est obligé de passer un week end pluvieux? Rien de grandiose en fait. On se contente d’aller faire un tour au Bunkamura pour l’exposition de Gustave Moreau, deux billets gratuits en poche (une fois de plus). Son oeuvre présentée reprend des éléments de la mythologie grecque. Chaque tableau est souvent accompagné d’études crayonnées, ce qui nous donne une idée des étapes de la création. Je n’y ai pas trouvé d’oeuvres qui m’ont réellement marquées, chaque tableau donne l’idée d’inachêvement comme s’il s’agissait seulement d’une étude (visages non représentés ou seulement crayonnés). Cette idée de non accomplissement définitif est intéressante en fait.

On passe de Department Store en magasins de rue en fuyant les gouttes de pluie pour finalement attérir au HIS de Shibuya, histoire de prévoir d’un peu plus près notre bref voyage d’agrément à Hong Kong et notre futur voyage de noces à Mexico (après presque 2 ans de discussions). A propos, une adresse pour trouver des hotels et consulter les tarifs sur GTA Travel.

En bande sonore du week end, on se passe la très bonne chanson hip-hop rock Palmas Rock feat. UZI-ONE de Dragon Ash du nouvel album Rio de Emocion. Le vendredi soir tard sur TV Asahi, Mr Tamori, adepte des bizarreries musicales dans son émission Tamori Club que nous suivons régulièrement, nous présente la cithare électrique. C’est la première fois que je vois un instrument pareil. Le maître de cithare japonais fait quelques demonstrations, on voyage en Inde en quelques notes. Il terminera avec les premières notes de Love You To des Beatles sur Revolver. C’est intéressant la cithare, ca me rappelle que je n’ai toujours pas essayé la cythare classique gigantesque que Mari a ramené d’Inde. A penser également, faire réparer ma Gibson, et reprendre mes expérimentations sonores (je ne joue aucun air connu…).

Pour changer un peu de Tokyo, nous allons voir en ce lundi ferié du côté de Yokohama. Il pleut toujours malheureusement mais par intermitence. Nous débarquons du côté des polders de Sakuragicho, la station au pied de la grande tour Landmark dans la zone Minato-Mirai. Cela fait bien un an que je ne suis pas venu par ici et c’est le première fois que je mets les pieds aux hangars rouges au delà de la grande roue et du parc d’amusement. Ces batiments rouges plus ou moins préservés des années 1910, entrefois des entrpots près du port, sont reconvertis en centre culturel et commercial. Entre autres festivités du moment, un festival de la bière attirait les foules. On passe assez rapidement vers l’exposition vente de voitures importées: de la Lamborghini jaune (17 millions de Yens) au 4×4 extra large Hummer (8 millions de Yens), très à la mode en ce moment dans le paysage montagneux et escarpé de Tokyo. On y trouve également des automobiles moins extrêmes, rassurons nous.

La pluie commence a être forte, on repasse devant la grande roue pour se perdre dans l’immense centre commercial Queen’s Square.

Nagasaki à Tokyo

A ma grande surprise, j’ai rencontré cette semaine ma famille de Nagasaki, celle avec laquelle j’ai fait mes premiers pas au Japon et qui m’a donné l’envie d’y retourner. Je ne les avais pas vu depuis environ 3 années, faute de ne pas être allé là bas. La rencontre fut émouvante, mélancolique, et déjà l’envie de retourner à Nagasaki se fait sentir.

iTunes me fait entendre que la dernière chanson de dEUS 7 Days, 7 Weeks (Pocket Revolution) est très bonne, très dEUS dans la mélancolie de la voix, mais sans atteindre les sommets de Instant Street.

En composition, Allé/Retour. dEUS me rappelle toujours mes allés et retours en avion de Tokyo-Paris-Tokyo.

Bambou et légumes verts

Roppongi Hills. Je n’étais pas passé donner une visite à la tour depuis quelques mois. Nous ne faisons pas une visite détaillée aujourd’hui, mais nous nous dirigeons plutôt vers les cinémas Virgin Toho au pied de la tour, deux billets gratuits en poche.

La séance de ce soir sera la fameuse Guerre de Etoiles Episode 3. J’y suis allé assez sceptique, avec Mari qui n’avait vu aucun des épisodes précedents. Sceptique car je n’avais pas été très emballé par les deux nouveaux épisodes presque trop digitaux. Le troisième épisode ne m’a en fait pas décu, et m’a à vrai dire beaucoup plu. Après une très longue absence des salles de cinéma que j’affectionais tant par le passé, le film était un vrai grand spectacle. Le personnage de Anakin et ses états d’âmes sont intéressants. Cet épisode joue beaucoup sur le mental du futur Vador, son désir de reconnaissance, le bouleversement des valeurs vont être décisives pour un passage du côté où il ne faut mieux pas aller.. Les dernières minutes où l’on voit Vador en costume d’époque sont assez magiques. Ma jeunesse m’est revenue en pleine figure. Cet épisode m’a réconcillié avec la série, et Mari réclame à voir la suite, les vieux épisodes donc, à ma plus grande surprise.

Nous sortons de Roppongi Hills sous les lumières.

Le lendemain, levé aux aurores. Non, un levé aux aurores n’existe pas un samedi, disons plutôt un levé un peu plus tôt qu’à l’habitude, direction Kamakura. Ca faisait longtemps.
Ce week end, il fait très beau et chaud. Les Matsuri sont de sortie ici aussi. Un Mikoshi passe plusieurs fois sous les fenêtres de la maison. Je suis les porteurs sur quelques mètres, histoire de prendre quelques photos. Je m’approche mais pas trop, tout le monde a l’air porté par la fête et j’essaie de ne pas me laisser emporter par le flot. Les participants de ce matsuri m’ont l’air assez particuliers, certains visages font mafieux. Mari me confirme de la tête, mais on doit certainement se tromper…

L’après midi, passage très rapide dans Kamakura, vers un temple que je ne connaissais pas: Hokaiji. Il s’agit d’un temple boudhiste entouré de verdure et de fleurs attirant forcément le photographe. Le lieu est paisible. Nous entrons dans le temple, ouvert sur l’extérieur. Après avoir déposé une tige d’encens et passé une prière pour nos proches, nous restons assis sur le tatami légèrement moelleux, à apprécier pendant quelques minutes la beauté à peine dévoilée des statues boudhistes. Elles sont éclairées à la bougie et noircies à l’encens. Le vent frais traverse le temple, on est bien ici. Je resterais bien plus longtemps, mais il nous faut découvrir le jardin, ou plutôt une jungle à peine entretenue.

Sortie du temple, on se perd légèrement dans les rues piétonnes sinueuses de Kamakura. On s’y perd volontiers mais on se retrouve rapidement, Kamakura n’est pas Tokyo. On y fait toujours des découvertes, des salons de thé cachés dans les coins de rues.

ippo torii sound of waveLe week end est également agrémenté de la lecture de Kateigaho, un magazine traitant de la culture et de l’art japonais. J’en avais parlé brièvement auparavant ici. J’en retiens une image d’un objet en bambou intitulé Sound of Wave, par l’artiste Ippo Torii (image de Tai Gallery). Je ne savais pas que le bambou recevait ce genre de traitement moderne. Les objets présentés dans le magazine sont fascinants, surtout les objets d’art détournés de leur fonction première et suffisant à eux-même. Pour en savoir un peu plus, la boutique Bamboo Tokyo propose à la vente quelques créations.

Pendant ce temps là, le matsuri du quartier sonne ses dernières notes. Il fait déjà nuit, le chef du quartier adresse un message de remerciements aux fidèles participants costumés. Le mikoshi est déposé fièrement devant le temple.

De retour à la maison, c’est la télévision cette fois qui m’interpelle. Sont diffusés en ce moment, quelques extraits d’un concert orchestral au Suntory Hall, le chef d’orchestre et compositeur se nomme Tan Dun (Biographie). Quelques intruments atypiques sont utilisés, tels que des rouleaux de papier comme percussions. Le concert est illustré de videos en grand écran, des images provenant de Chine: des danseurs en costume traditionnel, un chanteur mélangeant pleurs et chant dans une complainte accompagnée à la contre-basse. Le concert est atypique, mélange organique d’influence moderne et traditionnelle.

Il est l’heure de dormir, le futon m’appelle et le chant des grillons à travers la fenêtre entrouverte va me bercer.

La dernière journée de ce long week end de trois jours nous amène vers les plages de Hayama. Le temps est couvert et il fait presque froid, mais le soleil est brillant quand il veut bien sortir des nuages. La plage n’est pas tout à fait désertée. Ce n’est pas la foule, mais quelques barbecues pointent leur nez par ci par là. La promenade au bord de l’eau est agréable (si l’on fait abstraction de ces légumes verts sortis de nul part) et bénéfique, nous nous rechargeons en embruns avant la reprise de la semaine.