雲より高いぞ富士山

Hirano, Kōtō-ku, le 4 Janvier 2025.

J’ai aperçu cette superbe Mercedes Benz noire et le personnage fait main inspiré par Jibanyan (ジバニャン) de la série de jeux vidéos 3DS Yōkai Watch (妖怪ウォッチ) dans une petite rue perpendiculaire au Museum of Contemporary Art Tokyo où j’avais vu l’exposition dédiée à Ryuichi Sakamoto. Le petit monstre rouge Jibanyan m’a rappelé une époque qui me parait maintenant très lointaine où le fiston lorsqu’il était petit collectionnait les nombreuses médailles de la série. Certaines étaient parfois assez rares et trouvables qu’à certains endroits. Il les a toujours, conservées dans un gros classeur. Je pense que de nombreux parents de ma génération ont ce souvenir de la collecte des médailles Yōkai Watch. On pouvait les insérer dans une sorte de terminal à tête de chat pour écouter la voix du petit monstre Yōkai que la médaille montrait. Mon préféré était un monstre chat ressemblant à Dracula appelé Gabunyan (ガブニャンハ).

Sanctuaire Araya Yama, Fujiyoshida, le 5 Janvier 2025.

Le sanctuaire Araya Yama (新屋山神社) est un des power spots autour du Mont Fuji que nous aimons rechercher et découvrir. Le sanctuaire est assez petit mais il y avait beaucoup de visiteurs en ce tout début d’année. Il se situe à proximité du grand sanctuaire Kitaguchi Hongu Fuji Sengen Jinja (北口本宮冨士浅間神社) que nous avions visité l’année dernière. Notre prochaine étape était la petite station routière du village de Narusawa (鳴沢村), qui se trouve au pied du Mont Fuji et à proximité de la grande forêt d’Aokigahara (青木ヶ原樹海). Il restait un peu de neige autour de la station routière mais on dit que le Mont Fuji est assez peu enneigé cette année. En cette belle journée au ciel dégagé, on pouvait apprécier le Mont Fuji dans toute sa splendeur, ce qui n’est pas toujours le cas, car il joue parfois à cache-cache avec les nuages. Depuis la station routière de Naruzawa, la vue n’est par contre pas idéale car le Mont Fuji se trouve derrière les grands filets d’un terrain de foot.

Vues sur le Mont Fuji depuis Narusawa et le lac Kawaguchiko, le 5 Janvier 2025.

Nous revenons ensuite vers le lac Kawaguchi (河口湖) qui reste un des meilleurs endroits pour apprécier la montagne sacrée sous son meilleur angle. Cela fait quelques années que nous avons pris l’habitude d’aller voir le Mont Fuji dans les premiers jours de la nouvelle année. Les photographies que j’en avais fait l’année dernière étaient à mon avis les plus réussies, d’autant plus que j’avais pu les placer dans un billet que je retiens encore maintenant. Parmi les presque 2500 billets qui composent Made in Tokyo, certains ont une valeur particulière. Il faudrait peut-être que je trouve un moyen de les annoter différemment.

Je regarde en ce moment le drama The Hot Spot (ホットスポット), diffusé le dimanche soir sur Nippon TV, qui prend pour scène une petite ville de la préfecture de Yamanashi proche du fameux Mont Fuji. Il s’agit du nouveau drama écrit par Bakarhythm (バカリズム), de son vrai nom Masuno Hidetomo. J’avais tellement aimé le drama Brush Up Life (ブラッシュアップライフ) avec Sakura Ando, que je voulais absolument voir cette nouvelle série dont il est également le scénariste. Kiyomi Endo, interprétée par Mikako Ichikawa (市川実日子), y est une mère célibataire travaillant dans un petit hôtel rétro tout près du Mont Fuji. Elle fait la rencontre d’un alien qui a une apparence humaine et certains pouvoirs extraordinaires. Il se nomme Kosuke Takahashi et est interprété par Akihiro Kakuta (角田晃広). On peut imaginer qu’un être aussi extraordinaire puisse faire de nombreuses choses pour le bien de l’humanité, mais il se contente tout simplement d’aider de manière tout à fait discrète Kiyomi Endo et ses deux amies, dans des situations parfois loufoques. Il s’agit bien sûr d’une comédie qui a tout ce qu’il faut d’humour décalé comme sait si bien l’imaginer Bakarhythm. Comme sur Brush Up Life, les dialogues sont particulièrement savoureux et l’histoire se construit sur pas grand chose mais arrive à nous tenir en haleine. Le Mont Fuji qu’on aperçoit souvent est presqu’un personnage du drama, et on entend même dans le troisième épisode un morceau électronique très étonnant à son honneur. Ce morceau tout simplement intitulé Fujisan (富士山) est du groupe Denki Groove (電気グルーヴ) sur leur album Vitamin de 1993. Le rythme particulièrement effréné du morceau est vraiment étonnant et m’a même fait acheter le morceau sur iTunes, même s’il est complètement loufoque. Denki Groove est le groupe electro-techno fondé en 1989 par Takkyu Ishino (石野卓球) et Pierre Taki (ピエール瀧), apparemment toujours actif. Le groupe est tout autant reconnu sur la scène J-Pop electro que le sont ses deux fondateurs mais je n’avais réussi à entrer dans leur univers jusqu’à maintenant. Il faut dire que cette musique est très vraiment particulière.

De haut en bas: extrait de la vidéo du single Twilight (朝が近い夜) d’a子 et du single no aid(ea) de Samayuzame.

Musicalement, je découvre en ce moment beaucoup d’excellents nouveaux morceaux que j’ajoute petit à petit dans ma playlist de début d’année. Celle-ci contient déjà la série de morceaux et EPs dont j’ai déjà parlé dans les précédents billets écrits cette année. J’y inclus bien sûr le nouveau single d’a子 intitulé Twilight (朝が近い夜) sorti le 15 Janvier 2025. Je suis à chaque fois épaté par la capacité d’a子 à créer des morceaux pop-rock immédiatement accrocheurs. On y retrouve toujours la même constante stylistique assez caractéristique de ses compositions, mais je trouve ce morceau particulièrement fluide. Je le placerais bien parmi ses meilleurs car l’orientation pop est très claire et assumée. On l’a voit même presque danser dans la vidéo, ce que je note comme un point de démarquage par rapport à son approche indé des débuts. Je n’avais pas écouté de nouveaux morceaux de Samayuzame depuis un petit moment, et je me rattrape avec son dernier single intitulé no aid(ea) sorti le 8 Janvier 2025. Mana Hiraki (平木希奈) réalise la vidéo du morceau et c’est ce qui me fait revenir vers la musique de Samayuzame. Ce n’est pas la première fois que cette photographe et réalisatrice m’amène à découvrir ou redécouvrir des artistes. La musique de Samayuzame est très sophistiquée. La composition est dense et complexe, ce qui rend son univers tout à fait particulier et unique, avec toujours ce petit quelque chose de l’onirisme proche du cauchemar. On ne peut être qu’impressionné par la volatilité de son chant, qui pourrait presqu’être un sujet d’étude à lui tout seul, sachant que Samayuzame fait absolument tout dans sa musique et maîtrise donc complètement son univers. Rachel de Chelmico et Shin Sakiura avaient l’air tout à fait impressionnés lorsqu’ils ont présenté ce morceau de Samayuzame dans un épisode récent de leur émission Music Bloom sur la radio J-Wave. J’écoute cette émission assez régulièrement en retransmission sur Radiko depuis le début d’année, car la bonne humeur qui s’en dégage est vraiment agréable. Elle passe en direct toutes les semaines, le Vendredi dans la nuit de 22:00 à 22:30.

seeing sounds hearing time

Museum of Contemporary Art Tokyo, Parc de Kiba, le 4 Janvier 2025.

La première exposition artistique à laquelle j’ai assisté pour cette nouvelle année était celle dédiée à Ryuichi Sakamoto (坂本龍一) au Museum of Contemporary Art Tokyo (MoT, 東京都現代美術館). Je le souhaitais ainsi car je voulais y trouver une inspiration qui m’avait manqué pendant les dernières semaines de l’année. L’exposition intitulée seeing sound, hearing time (音を視る 時を聴く) a démarré le 21 Décembre 2024 et se déroulera jusqu’au 30 Mars 2025. J’apprécie bien sûr les compositions au piano de Ryuchi Sakamoto, qui nous a quitté en Mars 2023 à l’âge de 71 ans, mais ce sont surtout ses compositions plus expérimentales qui m’attirent et qui sont le sujet de cette exposition. Dans les années 2000, Ryuichi Sakamoto a collaboré avec différents artistes sur des grandes installations sonores et visuelles, et l’exposition se concentre sur ces installations. La plus impressionnante est issue d’une collaboration entre Ryuichi Sakamoto et Shiro Takatani (高谷史郎) et est intitulée TIME TIME (2024). Cette installation a été créé spécialement pour cette exposition, mais est basée sur une pièce de théâtre intitulée TIME datant de 2021. C’est la première œuvre que l’on peut voir au début de l’exposition et c’est certainement la plus fascinante. Elle se compose de trois larges écrans sur une longue salle. On nous raconte une fable nous interrogeant sur ce qu’est le temps. Le danseur, chorégraphe et acteur Min Tanaka (田中泯), âgé de 79 ans, y représente l’humanité cherchant à contrôler la nature. Les scènes abstraites accompagnées par la musique sombre et envoûtante de Ryuichi Sakamoto sont entrecoupées par des interludes montrant la joueuse de l’instrument traditionnel japonais shō, Mayumi Miyata (宮田まゆみ), traverser les trois écrans d’un pas lent, les pieds dans une fine surface d’eau. On s’assoit dans le noir et on se laisse hypnotiser par cette longue fresque qui doit bien durer une trentaine ou quarantaine de minutes. Je voulais prendre mon temps pour apprécier et m’imprégner des œuvres de cette exposition. Je pense être resté au musée pendant au moins trois heures, en essayant de me couper de toute notion de temps, en faisant en quelque sorte le vide en moi.

L’exposition comprend douze installations de tailles différentes, mais elles sont en général imposantes par leur taille et par leur force d’évocation. La moitié des installations présentées sont des collaborations avec l’artiste Shiro Takatani, basé à Kyoto. Sa collaboration avec Ryuichi Sakamoto démarra en 1999 lorsque ce dernier lui demanda de prendre en charge la direction visuelle de son opéra LIFE. Les deux photos ci-dessus montrent deux œuvres de Ryuichi Sakamoto avec Shiro Takatani. IS YOUR TIME (2017) montre un piano surplombé par un panneau vidéo montrant le ciel et ses intempéries. Sakamoto trouva ce piano dans une école de la préfecture de Miyagi dévastée par le grand tremblement de terre et tsunami de Mars 2011. Il a vu ce piano transformé par la nature, ayant perdu son rôle et sa fonction primaire car on ne peut plus en jouer, mais faisant désormais partie entière de la terre qui l’entoure jusqu’à pouvoir transmettre ses gémissements. LIFE-fluid, invisible, inaudible… (2007) est une autre collaboration remarquable de Sakamoto et Shiotani. Il s’agit d’une installation sonore et visuelle composée de neuf bassins transparents d’eau placés en hauteur dans une grande salle sombre. Un brouillard intermittent se crée dans ses bassins sur lequel sont transmis des images vidéos provenant de l’opéra LIFE de 1999. Le sens inhérent de chaque installation est difficile à appréhender mais on les ressent comme une expérience sensorielle forte. On ressent, comme une constante dans chaque installation, le concept de temps que Sakamoto veut nous faire entendre à travers ses compositions (hearing time). L’autre moitié des installations de l’exposition sont par l’artiste allemand Carsten Nicolai (également connu sous le nom Alva Noto), le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, les artistes japonais Toshio Iwai (岩井俊雄) et Daito Manabe (真鍋大度, fondateur du collectif créatif Rhizomatiks), le collectif Zakkubalan (dont fait parti Neo Sora, le fils de Ryuichi Sakamoto), mais ce sont celles de Shiro Takatani qui m’ont laissé la plus forte impression.

La deuxième partie de l’exposition se concentre sur des installations accompagnant l’album async de Ryuichi Sakamoto sorti en 2017. De cet album, je n’avais sur mon iPod que le premier morceau andata. J’ai couru acheter l’album au Disk Union de Shinjuku quelques jours après avoir vu l’exposition. Le morceau andata est un morceau tellement fort émotionnellement que j’ai toujours eu un peu de mal à le gérer, tout en appréciant sa beauté conceptuelle touchant à l’expérimental. Le morceau aurait très bien pu s’appeler Sōretsu (葬列, cortège funèbre), comme pour nous prévenir de ce qui nous attend si on ne prend pas plus de considération pour notre environnement terrestre. J’ai pourtant toujours gardé cet album en tête avec l’envie de l’écouter un jour car son titre m’intriguait beaucoup. Les installations de la deuxième partie de l’exposition utilisent des musiques que l’on trouve réunies sur l’album async. L’installation async-immersion Tokyo (2024) est une adaptation de l’oeuvre du même nom d’abord montrée à Kyoto en 2023 après la mort de Sakamoto. Sur un très large écran vidéo, des images reprennent le concept vu en photos sur l’album async. Des paysages ou des objets de vie et de travail de Ryuichi Sakamoto sont lissés progressivement en bandes visuelles et sonores. Les images se transforment en bandes sonores, puis les bandes sonores se transforment à nouveau en d’autres images, matérialisant le concept de l’exposition de « voir le son » (seeing sound). L’album async est magnifique, difficile d’approche car il est conceptuel, mais les compositions que l’on écoute viennent nous toucher profondément. C’est en ce sens qu’il n’est pas toujours facile à gérer. La plupart des morceaux de async sont abstraits et on les accompagne par des images dans notre tête en les écoutant. L’album s’oriente parfois vers l’expérimental, avec des morceaux comme disintegration et async, parfois atmosphérique, comme garden concluant l’album. En écoutant certains morceaux de l’album comme celui intitulé ubi qui est rythmé par une sorte de bip hospitalier, on ne peut s’empêcher de penser à sa mort récente, ce qui nourrit un peu plus l’émotion qu’on peut avoir à son écoute. Maintenant que je l’ai écouté plusieurs fois pour en apprécier les aspérités, j’aimerais repartir voir l’exposition avant qu’elle ne se termine au mois de Mars. En chemin vers l’exposition, J’avais écouté un autre album de Ryuichi Sakamoto que j’aime vraiment beaucoup, celui qu’il a composé, arrangé et produit pour Miki Nakatani (中谷美紀). Cet album s’intitule Shiseikatsu (私生活) et j’en avais parlé dans un billet l’année dernière. Shiseikatsu est très différent de ce qu’on peut entendre sur async, mais il s’agit également d’un album concept qui n’exclut pas les expérimentations sonores.

Les premières photographies du billet sont prises à l’intérieur et au-dessus de la terrasse externe du musée (Sunken Terrace), pour une collaboration spéciale entre Ryuichi Sakamoto, Shiro Takatani et Fujiko Nakaya qui est spécialiste dans les structures de brume, que l’on pouvait voir pour la première fois en 1970 lors de l’Osaka EXPO’70. Pendant environ une demi-heure, un brouillard blanc vient envahir par intermittence la terrasse, nous laissant seul, isolé des autres visiteurs que l’on ne voit plus. Ce sentiment d’isolation et de réconfort lorsque l’on aperçoit quelqu’un d’autre devant nous est assez particulier. J’en ai pris de nombreuses photographies que je montre en tête du billet. Les gens apparaissent soudainement sous la lumière puis s’engouffrent de nouveau soudainement sous une autre vague de brouillard. Au loin, une personne seule, debout et fixant le vide, semble réfléchir à sa vie et son avenir. Je recherchais un peu de cet état d’esprit en venant voir cette exposition. Ces photographies me rappellent certaines compositions vaporeuses, faites de superpositions d’images, que j’ai très souvent expérimenté et montré sur ce blog.

Les coïncidences veulent que j’ai regardé le matin de ma visite de l’exposition le film Monster (怪物, L’innocense) du réalisateur Hirokazu Kore-eda (是枝裕和), qui est finalement disponible sur Amazon Prime. Je ne me suis rendu compte qu’en cours de route que Ryuchi Sakamoto en avait composé les musiques, car on peut y entendre le morceau intitulé Hibari de son album out of noise (アウト・オブ・ノイズ) sorti en 2009. Le film nous raconte l’histoire d’un jeune garçon au comportement étrange dans une ville de province japonaise. Son histoire est racontée sous plusieurs angles pour nous faire progressivement comprendre qui est le véritable monstre mentionné dans le titre. Comme souvent dans les films de Kore-eda, il nous raconte l’enfance qu’on ne cherche pas assez à comprendre, ou qu’on oublie de comprendre, lorsque l’on devient adulte. La voix de l’enfance y est souvent pleine d’une sagesse fondamentale que l’adulte a perdu. Le réalisateur aborde des thèmes souvent similaires de film en film avec à chaque fois une justesse et une retenue qui force au respect. C’est un très beau film que je ne peux que conseiller.

we make noise

Aoyama Omotesando, le 28 Décembre 2024.

We make noise not clothes est le slogan de la marque UNDERCOVER (アンダーカバー) fondée par Jun Takahashi (高橋盾) en 1989 et qui est devenue une des marques représentatives de la scène underground de Harajuku à Tokyo (裏原宿系ブランド) dans les années 1990. We make noise not photos, Aurais-je envie de lui répondre, tant j’ai parfois du mal à me convaincre moi-même que mes photographies en sont vraiment. Elles participent certainement au bruit ambiant mais je ne pense pas qu’elles permettent d’atteindre un état de plénitude lorsqu’on les regarde. Il me reste un état permanent d’insatisfaction car il y manque souvent quelque chose pour pouvoir les qualifier de photographie dans le sens étymologique d’écriture avec la lumière. L’histoire qu’on aurait envie d’écrire en regardant ces photographies manque souvent. Voici donc une série de photographies certainement inutiles prises à Aoyama juste avant la fin de l’année dernière, venant participer au bruit numérique stocké sur des serveurs installés à l’autre bout du monde. Je me pose souvent la question de ne montrer qu’une seule photographie par billet. J’ai à chaque fois beaucoup de mal à m’y résoudre et je ne sais quelle partie de mon cerveau en est responsable, la partie droite créative ou la partie gauche logique. Le relatif bon équilibre entre ces deux parties de mon cerveau m’empêche peut-être de partir vers des envolées créatrices disruptives. Le déséquilibre crée cet environnement créatif. Peut-être que la musique que j’écoute pourrait agir sur la partie gauche de mon cerveau pour me pousser vers ces idées créatives inattendues. C’est une bonne raison pour écouter des choses diverses et variées, sans à priori, lorsqu’elles ont une originalité évidente, et je dirais même, divergente. A ce propos, je parle ici d’absolument tout ce que j’écoute, sauf oubli involontaire, car il n’y a rien pour moi d’inavouable. Et quand je regarde parfois ma playlist, je m’étonnerais presque moi-même des grands écarts que je peux parfois faire entre les genres. Peut être s’agit il là du principal intérêt de Made in Tokyo.

J’avais déjà parlé dans un billet récent du single TOKYO神VIRTUAL de Minami Hoshikuma (星熊南巫), qui me fascine complètement à force de l’écouter. J’ai ensuite écouté en entier le EP du même nom qui s’avère excellent au point où j’ai du mal à m’en passer. L’ambiance créée sur la plupart des morceaux, entre bruits numériques et accroches pop, est vraiment intéressante. Le morceau tears in rain ;( avec CVLTE mélange une certaine mélancolie entourant le phrasé rap de CVLTE et de Minami Hoshikuma, et une envolée pop imparable dans le refrain. C’est un excellent morceau tout comme celui qui suit, ERA, et celui qui le précède, DIVE, qui ont une logique de composition un peu similaire. Minami Hoshikuma chante en anglais avec un brin d’auto-tune venant lisser un peu sa voix. Je ne suis pas certain de savoir si l’auto-tune est vraiment nécessaire mais il participe en tout cas assez bien à l’ambiance futuro-underground (pour ne pas dire cyberpunk) qui entoure sa musique et qu’elle suggère sur l’image numérique façon cyborg servant de couverture au EP. L’ambiance générale reste assez sombre mais l’incursion soudaine de cris de chats sur le morceau ERA m’amuse beaucoup et nous rappelle le nom de son autre projet D̴E̷A̷T̴H̴N̷Y̵A̶N̴N̷. Je ressens une passion certaine dans son chant qui est captivante sur chacun des morceaux, même ceux comme NEJEM qui demandent quelques écoutes pour en apprécier toute la teneur. Le EP dans son ensemble est dense musicalement et en fait assez différent du minimalisme rythmique du morceau titre. Je ne peux que le conseiller à ceux qui se laissent influencer par mes recommandations musicales. Pour ne rien vous cacher, je sais que la majorité des visiteurs s’intéressent avant tout aux photographies de Tokyo que je montre sur mes billets, mais personnellement, c’est la musique dont je parle qui m’intéresse la plus sur mes propres billets. Ce n’est pas complètement illogique, car après avoir vu et revu mes photographies sur ordinateur, elles ne m’intéressent déjà plus beaucoup lorsque je les publie dans un nouveau billet.

dans une réalité parallèle proche du chaos

Shinjuku, les Vendredi 3 et Samedi 4 Janvier 2025. Images de préparation avec Kei Imamura (今村京).

Je recherchais depuis plusieurs années dans les rues de Tokyo, Kei Imamura (今村京), l’actrice principale de mon histoire en cours ’du songe à la lumière’. Je pense l’avoir trouvé plusieurs fois sous des apparences légèrement différentes dans les rues de Shinjuku en fin d’après midi et dans une petite salle de concert sombre du même quartier. J’ai pu la saisir en photo avant qu’elle ne disparaisse à nouveau dans les méandres numériques. Son étrange kimono raccourci rouge foncé avec des motifs de dragons noirs, ainsi que son attitude détachée de ce monde, étaient vraiment remarquables dans les rues animées de Shinjuku qui voient pourtant toutes sortes d’apparences excentriques. J’ai failli lui parler pour lui dire que je connaissais bien son histoire et ses tourments, mais j’ai hésité quelques instants avant de me raviser. Quel serait l’intérêt de lui raconter sa propre histoire qu’elle a déjà elle-même vécu. Si j’avais pu au moins lui donner des éléments de réponses sur son proche avenir, mais celui-ci n’est pas encore complètement écrit. En la voyant apparaître pour la première fois sur la petite scène underground du Loft de Shinjuku, elle m’a par contre donné des nouveaux éléments pour comprendre ses aspirations, pour la musique rock alternative bien évidemment. Sa voix tout en nuances est fascinante et ne laisse aucun doute quand à la notoriété future de son groupe Dreamers never End, qu’elle vient de démarrer avec Ruka Akatsuki (暁ルカ). Avant le concert, le groupe faisait des repérages de préparation dans les rues de Shinjuku pour la future vidéo de leur single Another crash, avec Kei en protagoniste principale.

Shinjuku, le Dimanche 5 Janvier 2025 (大安). Tournage de la vidéo du single Another crash du groupe Dreamers never End.

Vous l’aurez déjà remarqué, ces photographies ne sont pas réelles mais bien imaginaires, construites de toutes pièces à partir de l’application Xai Grok en donnant en instructions un certain nombres d’éléments textuels choisis. L’application Grok est disponible depuis peu en libre accès avec des limitations à l’intérieur de l’application X. En l’essayant par curiosité, j’ai tout de suite eu l’envie de matérialiser le personnage de mon histoire. Je pense qu’une des photographies ci-dessus correspondrait assez bien à l’image parfois changeante que je me donne d’elle lorsque j’écris les lignes de mon histoire. Il faut dire que c’est particulièrement amusant et addictif de créer ces images en essayant d’apporter le maximum d’éléments textuels descriptifs pour conditionner un résultat visuel le plus proche de l’image que l’on a en tête. Il est tout de même difficile de complètement contrôler le résultat final sur lequel il reste de nombreux éléments aléatoires, à moins de vraiment décrire d’une manière complètement exhaustive tous les détails de la photographie. Je ne suis pas sûr que ça soit vraiment possible. Il n’est aussi pas rare de voir des images créées avec des bugs graphiques en tout genre. Les images créées par Grok ont une résolution assez faible de 1024 pixels et j’ai dû utiliser un upscaler AI pour doubler la résolution, ce qui a tendance à très légèrement lisser l’image. Depuis quelques temps, je fais mes propres petites expériences d’utilisation de l’intelligence artificielle pour mieux comprendre ses limites. L’outil est quand même assez impressionnant tout en étant loin d’être parfait. Dire qu’on est seulement au tout début de ce type d’application peut donner le vertige. Dans ce monde parallèle qui est désormais si facile de créer, on pourrait facilement tomber dans le chaos. Et pourtant, créer ses images me permet de trouver quelques éléments d’inspiration pour continuer mon histoire. Décrire par écrit ce que je veux voir en images me donne des pistes d’écriture, en concrétisant en quelque sorte ce que je peux imaginer et en y mêlant une dose d’imprévu. Je ne vois par conséquent pas ces images comme une finalité mais comme un point de départ pour nourrir mon histoire.

Shinjuku Kabukichō, le Jeudi 23 Janvier 2025 (大安). Le groupe Lunar Waves avec en ordre d’apparence: Minami Tezuka (手塚美波) [Vo & Gt], Fuka (風薫) [Dr], Mizuki Kuromi (黒見美月) [Ba] et Karen K (K-カレン) [Gt Lead].

Après son départ du groupe Atomic Preachers, qu’elle menait au chant avec Ruka Akatsuki (暁ルカ), en raison de certains différents qui restent assez flous, Minami Tezuka (手塚美波) retrouva son amie de lycée Mizuki Kuromi (黒見美月) pour la convaincre de créer de la musique ensemble. Elles avaient déjà joué ensemble des reprises de groupes visual-Kei dans le petit club de musique du Lycée Toyama dans lequel elles étudiaient. Elles allaient dans le même Juku le soir, ce qui les avaient d’abord rapproché. Deux ou trois jours par semaine, elles marchaient ensemble du Lycée jusqu’à la gare d’Ikebukuro où se trouvait le Juku, en passant à chaque fois devant le Campus d’Ikebukuro du Tokyo College of Music à Zōshigaya. Elles discutaient de leurs groupes préférés et de leurs nouvelles découvertes musicales alternatives pendant la trentaine de minutes du trajet à pieds, mais s’arrêtaient toujours en silence en passant devant le collège de musique de Zōshigaya. Minami voyait clairement son avenir dans la musique mais Mizuki était plus incertaine. Il aurait fallu peu de choses pour qu’elles se convainquent de continuer leur groupe du lycée, mais le passage dans des universités différentes les a malheureusement séparé. Mizuki a pourtant toujours pratiqué la musique en jouant de la basse à ses heures perdues. Lors de retrouvailles dans un izakaya aux bords de Kabukichō, avant d’aller voir un concert de rock underground au Loft, Minami n’a pas eu beaucoup de mal pour convaincre Mizuki de tenter de reformer un groupe ensemble. Minami avait déjà quitté Atomic Preachers et était donc libre comme l’air. Elle connaissait également Fuka (風薫) par l’intermédiaire d’un autre groupe qui avait joué sur la même scène qu’Atomic Preachers lors d’un petit festival de rock indépendant à Saitama. Il est originaire de la province de Shiga, tout près de Kyoto mais a déménagé à Tokyo depuis au moins trois ans. Il est batteur pour plusieurs groupes, mais avait déjà fait part à Minami, lors de ce festival que son souhait serait de pouvoir se fixer dans une formation qui lui conviendrait. Ils se sont revus plusieurs fois lors de concerts et Minami a toujours été attiré par son jeu puissant et par son style à l’élégance androgyne. Fuka était tout de suite d’accord pour rejoindre Minami et Mizuki dans leur nouvelle formation, qui prit rapidement le nom de Lunar Waves, en contraction des kanji composant les prénoms des deux fondatrices. Trouver la guitariste qui viendrait compléter le groupe a pris un peu plus de temps. Minami et Mizuki ont eu recours aux petites annonces et au bouche-à-oreille pour la trouver. Karen K (K-カレン) y a répondu après deux petites semaines. Mizuki la connaissait en fait déjà car Karen montre sur YouTube depuis au moins deux ans des vidéos d’elle-même reprenant à la guitare électrique des classiques de Luna Sea ou de X Japan, entre beaucoup d’autres groupes généreux en guitares. Mizuki la trouvait impressionnante et son enthousiasme débordant n’a pas eu beaucoup de mal à convaincre Minami de la recruter au sein de Lunar Waves. Karen est née à Yokohama. Elle est chinoise par sa mère originaire de Shanghai et japonaise par son père. Ses parents se sont séparés quelques années après sa naissance et elle a toujours vécu avec sa mère. Elle a par contre conservé le nom de famille Kitamura (北村), venant de son père, même si elle ne le mentionne pas dans son nom d’artiste. Karen a toujours aimé le rock japonais quand il tend vers une certaine forme de flamboyance. La direction artistique du groupe est donc désormais assez claire, un rock crépusculaire avec une certaine flamboyance évoquant le visual-Kei. Dans le petit monde du rock indépendant tokyoïte, Kei a appris assez vite l’existence de cette nouvelle formation, même si elle-même est relativement novice dans le milieu. Elle ne l’a pas appris par Ruka, qui est resté très silencieux sur le sujet du fait de son histoire passée avec Minami Tezuka. Kei eut envie de rencontrer Minami, sans pourtant savoir vraiment pourquoi, peut-être pour y trouver un modèle ou une oreille qui pourrait l’écouter et lui donner des conseils. Elles ne se connaissent pas encore, mais Yuta, le photographe touche-à-tout, ami de Ruka et du batteur de Dreamers never End, l’a informé discrètement qu’une séance photo du nouveau groupe Lunar Waves aurait lieu ce soir vers 19h dans une petite rue de Kabukichō. Sa curiosité l’emporta sur tout, et Kei se décida rapidement à aller voir cette scène photo. À 19h, les rues de Tokyo sont déjà sombres, mais celles de Kabukichō sont éclairées par les lumières artificielles des néons des buildings alentours. Elle ne savait pas l’endroit exact où aurait lieu la séance photo, mais elle le découvre en fait assez facilement. Elle garde une certaine distance, habillée dans une tenue noire pour passer relativement inaperçue, du moins par rapport au kimono court rouge et noir qui l’avait habillé pour la vidéo de leur premier single filmé il y a quelques jours à Shinjuku. Un petit groupe de personnes est réuni autour d’une superbe Ford Mustang vintage noire. Les quatre membres du groupe Lunar Waves se relaient pour être pris en photo, assis sur le capot de la Ford Mustang. Minami Tezuka est la première a être prise en photo, suivie par le batteur Fuka. Mizuki Kuromi continue ensuite cette procession photographique en s’asseyant à son tour sur la Ford. Elle a été particulièrement imaginative et extravagante pour son maquillage rouge, ce qui lui vaut quelques commentaires du photographe et des rires faisant écho dans l’obscurité. La ligne esthétique était définie avec à l’esprit d’apporter un choc visuel. Le groupe s’était mis d’accord pour un pantalon ou une jupe courte en cuir noir et un haut en simili-python trouvé ensemble dans la même friperie de Shimokitazawa, mais l’interprétation de chacun et chacune était libre. Il est clair qu’ils sont tous les quatre sur la même longueur d’onde. Kei observe avec distance les flashs éclairants soudainement chacun des visages les uns après les autres. L’image est presque irréelle tant il et elles ont vraiment l’air d’être sûr de leurs attitudes comme s’ils avaient joué ensemble depuis des années et avaient parfaitement conscience de l’image qu’ils renvoient. Cette assurance apparente l’impressionne, mais elle sait en être également capable, comme c’était le cas sur la vidéo tournée dans les rues de Shinjuku. Alors que la séance photo semble toucher à sa fin, Kei s’approche doucement de la Ford Mustang en fixant Minami comme si elle voulait qu’elle s’en rende compte. Kei n’est pas aussi insistante d’habitude, mais elle a le sentiment très fort qu’il ne faut pas qu’elle laisse passer cette occasion d’aborder Minami. Minami se rend compte assez vite de sa présence et fixe maintenant Kei du regard. Immobiles, on aurait l’impression depuis la distance où je me trouve qu’elles se jaugent l’une et l’autre, comme deux rivales potentielles. Ce moment immobile semble interminable mais Minami esquisse enfin un sourire au coin de ses lèvres. Kei s’approche. Elles se connaissent peut-être déjà sans que je le sache. Après tout, ce que je sais de l’histoire de Kei se limite à ce que je suis en mesure d’écrire.

les deux jours qui suivent le premier

Hôtel Meguro Gajoen, le Jeudi 2 Janvier 2025

Les années qui passent peuvent parfois donner le vertige. Je savais que nous n’avions pas visité la partie ancienne de l’hôtel Meguro Gajoen (目黒雅叙園) depuis très longtemps, mais une vérification sur les anciens billets de Made in Tokyo me confirme que notre première et dernière visite des lieux s’est passé il y a tout juste vingt ans. Nous avions reçu il y a quelques semaines trois billets par une amie et avons donc profité de la journée très calme du 2 Janvier pour y retourner cette année. Cette partie ancienne de l’hôtel a été établie en 1931 par Rikizo Hosokawa (細川力蔵). Avant cela, Hosokawa opérait un restaurant traditionnel japonais ryōtei (料亭) nommé Shibaura Gajoen (芝浦雅叙園) dans le quartier des divertissements de Shibaura, mais décida de le déplacer à Shimomeguro, l’emplacement actuel de Meguro Gajoen, après avoir acheté une ancienne maison et ses dépendances d’un domaine datant de l’ère Meiji, propriété de l’homme d’affaire Shoichi Iwanaga (岩永 省一). La structure en bois de Meguro Gajoen a été construite par le maître charpentier Kyugorō Sakai (酒井久五郎), qui a également construit l’ancien Kyodo Kaikan en 1936, que j’avais visité en Août 2022. Une partie de l’ancien hôtel a été malheureusement détruite depuis longtemps et le jardin n’a plus la splendeur d’autrefois, mais la partie restante organisée le long d’un escalier de 100 marches en bois de zelkova appelé Hyakudan Kaidan (百段階段) vaut clairement la visite. L’hôtel est placé sur une longue pente et l’escalier remonte en direction de la gare de Meguro. On peut visiter plusieurs salles de banquets richement décorées, installées le long de cet escalier qui ne se compose en fait que de 99 marches (la visite nous en explique la raison supposée).

Le romancier Osamu Dazai (太宰治) y trouva inspiration pour son roman Kajitsu (佳日) publié en 1944, car un de ses amis s’y était marié l’année précédente et il avait pris grande part aux préparatifs. En lisant la fiche Wikipedia du romancier, je suis tout de suite intrigué par un nom et une photographie d’époque de Tomie Yamazaki (山崎富栄), esthéticienne et veuve d’un mari mort à la guerre dix jours après leur mariage. C’est certainement dû à son prénom, mais je trouve dans cette photographie une beauté qui me rappelle celle de Tomie (富江) du manga de Junji Ito (伊藤潤二). Tomie Yamazaki était la dernière compagne d’Osamu Dazai. Il a quitté femme et enfants pour emménager avec elle. Ils mourront tragiquement tous les deux le 13 juin 1948, noyés dans l’aqueduc de Tamagawa alors que la rivière était en crue. Osamu Dazai a fait de nombreuses tentatives de suicides, et c’est la raison officielle de leur mort, mais une rumeur persistante affirme que c’est Tomie qui a tué Osamu Dazai et a ensuite jeté son corps dans le canal avant de se donner la mort. Lire cette histoire me fait très fortement penser que Junji Ito a dû s’inspirer de Tomie Yamazaki pour écrire son histoire de Tomie. Il n’y a rien qui le confirme mais je vois que d’autres ont également pensé à la même chose que moi. Dans un court message sur X Twitter, je lis par exemple le commentaire d’une personne se demandant s’il n’y aurait pas un lien dans le nom de Tomie Kawakami (川上富江) du manga de Junji Ito, avec le fait que Tomie Yamazaki se soit noyé dans le canal Tamagawa (avec une même référence à la rivière). Dans le premier épisode du manga Tomie, il faut également noté que le petit ami de Tomie s’appelle Yamazaki. Tout ceci est tellement troublant que j’aimerais y trouver une confirmation. Sur les sept salles de banquets de l’ancien Meguro Gajoen, quatre ont été désignées comme bien culturel matériel par le Gouvernement Métropolitain de Tokyo. On dit que ces salles ont servi de modèle pour les scènes de bains publics dans le film d’animation Le Voyage de Chihiro (千と千尋の神隠し) d’Hayao Miyazaki. Il faudrait que je revois le film pour confirmer cela car ça ne m’a pas sauté aux yeux lors de notre visite. La partie récente de l’hôtel construite en 1991 est assez impressionnante par sa démesure typique de la bulle économique. L’intérieur m’a rappelé la richesse intérieure qu’on avait pu voir dans l’hôtel Kawakyu à Wakayama.

Temple Ikegami Honmonji, le 3 Vendredi janvier 2025.

Pendant les deuxième et troisième journées de la nouvelle année, nous regardons attentivement, comme tous les ans, la course aller-retour Hakone Ekiden (箱根駅伝). Nous allons même supporter les coureurs près de la gare de Shinagawa lors de la deuxième journée lorsqu’ils reviennent vers Tokyo. La fin de journée nous amène ensuite tranquillement vers Ikegami dans l’arrondissement d’Ota. Nous passons un peu avant 17h au grand temple Ikegami Honmonji (池上本門寺), éclairé par les dernière lumières du jour. Ces quelques journées du début d’année se déroulent lentement mais passent en fait plus vite qu’on le pense.