Catégorie : Tokyo
Tokyo en photos
un petit matin d’hiver (3)
Une petite série en trois billets partant du sanctuaire Ana Hachimangu (穴八幡宮) à Waseda très tôt le matin pour revenir vers Shinjuku et Omoetesando. Je traverse, au petit matin le Samedi 22 Décembre, le quartier de Takadanobaba puis le quartier coréen de Shin-Okubo et celui de la nuit de Kabukicho. Il n’y a plus grand monde dans les rues de Kabukicho aux heures matinales, sauf quelques êtres égarés. Une fois n’est pas coutume, je publie les billets dans l’ordre de lecture en démarrant par le troisième épisode (celui-ci) et en laissant les deux premiers épisodes sans textes pour laisser parler les photographies.
flooded by leaves
Je n’en montre qu’une seule sur ce billet par esprit de contradiction mais les rues de Tokyo sont actuellement envahies par les feuilles mortes, notamment celles jaunes des arbres Gingko. Je suis très attiré en ce moment par les sons rock américains, notamment par ceux du jeune musicien américain originaire de Caroline du Nord, MJ Lenderman, qui sort déjà son quatrième album Manning Fireworks à l’âge de 25 ans. L’album évolue dans un style Indie Rock et Country Music. Les deux morceaux plutôt orientés country me plaisent moins, mais quand il trouve le juste milieu entre l’alternatif et les sonorités de guitares country, je trouve sa musique excellente. Le meilleur morceau de l’album doit être celui intitulé She’s Leaving You, mais j’aime aussi beaucoup d’autres comme Joker Lips qui me fait à chaque fois penser aux albums orientés country de Beck. Le troisième morceau Rudolph est un bon exemple de cet équilibre entre les sonorités country avec une guitare d’introduction très typée, puis la voix de Lenderman me ramène un peu vers le rock indépendant pur d’un Stephen Malkmus de Pavement. Le passage en solo de guitare est vraiment sublime sur ce morceau. Ça doit être le morceau que je préfère de l’album. Je me rends compte après coup que cet album est placé en quatrième position du classement annuel de Pitchfork des meilleurs albums de cette année. J’avais complètement délaissé Pitchfork ces dernières années car j’y trouvais une trop grande orientation Hip-hop et R&B qui m’intéressait moins. Je suis d’ailleurs assez surpris de ne pas voir le dernier album de Beyoncé dans le classement 2024 de Pitchfork. Avec deux années de retard, j’ai beaucoup écouté cette année son album précédent Renaissance, qui était le meilleur album de l’année 2022, et c’est vrai que l’album est vraiment excellent. Je me souviens qu’à la première écoute, j’avais été tout de suite convaincu par le morceau Energy et manière par laquelle il merge avec le morceau suivant Break My Soul. Beyoncé peut tout faire de sa voix, et c’est quand même assez exceptionnel.
tunnel vision
L’année se termine bientôt et je ne l’ai pas vu passer. J’ai pourtant l’impression qu’il s’est passé beaucoup de choses cette année, mais rien de vraiment nouveau sur ce blog. Je me suis certainement posé moins de questions sur le fait de continuer ou pas à écrire, même si celles-ci reviennent inlassablement lorsque l’année se termine. Il me reste un certain nombre de photographies à montrer mais une toute petite volonté d’écrire, comme si toute la fatigue de l’année s’était emmagasinée et m’avait enlevé toute capacité à me concentrer pour écrire quelques lignes. C’est bizarre comme la fin d’une année se ressent comme une fin de cycle qui me fait à chaque fois réfléchir si je devrais de nouveau démarrer un nouveau cycle. Il m’est souvent arrivé d’annoncer les derniers jours de ce blog dans les brouillons d’un billet que j’étais en train d’écrire, pour ensuite me corriger. Même si la question de complètement arrêter Made in Tokyo ne se pose pas vraiment, l’écriture est parfois tellement laborieuse que je me demande si elle est vraiment nécessaire. Elle n’est parfois pas vraiment nécessaire, ni pour moi ni pour les autres.
Voir apparaître soudainement le drama Beautiful Life dans les nouvelles recommandations sur NetFlix m’a replongé au tout début des années 2000. Je ne me souviens pas avoir regardé beaucoup de drama à l’époque mais celui-ci avait accompagné quelques mois de mes premières années à Tokyo. Le drama Beautiful Life (ビューティフルライフ 〜ふたりでいた日々〜) a été diffusé sur la chaîne TBS du 16 Janvier au 26 Mars 2000. Je ne suis pas certain d’avoir regardé tous les épisodes à l’époque mais je me souviens très bien avoir suivi cette histoire jusqu’à son dénouement. J’ai eu envie de me replonger dans les onze épisodes de la série en les regardant une nouvelle fois sur NetFlix. L’actrice Takako Tokiwa (常盤貴子) y joue le rôle de Kyōko Machida (町田杏子), une bibliothécaire en fauteuil roulant, et Takuya Kimura (木村拓哉), celui de Shūji Okishima (沖島柊二), styliste d’un salon de coiffure réputé sur la grande avenue d’Omotesando. Une histoire d’amour pleine de rebondissements se noue entre Kyōko et Shūji, avec toutes les complications que peuvent apporter la situation physique et la maladie de Kyōko. Il y a de nombreux moments émouvants dans cette série, notamment dans les réactions de Kyōko qui semblent très justes, même si on ne peut que difficilement se mettre à sa place. Un autre intérêt de cette série est de revoir Aoyama en l’an 2000. De nombreux bâtiments ont été remplacés, notamment celui où se trouve le salon de coiffure. On y trouve maintenant le bâtiment du magasin Louis Vuitton. J’y aperçois également l’ancien bâtiment de verre Hanae Mori conçu par Kenzo Tange que j’avais pris en photo en 2006, ainsi que les vieilles résidences Dojunkai remplacées par Omotesando Hills. Et je repense à une série de photographies par Yūki Kanehira de ces Aoyama Dojunkai Apartments (青山同潤会アパート).
Et côté musiques rock et pop japonaises, j’écoute tant de choses que j’aurais un peu de mal à écrire avec détails sur tous les morceaux et albums de ma playlist actuelle. On y trouve le dernier single en date d’Utada Hikaru, Electricity. Ce morceau est présent sur la compilation Science Fiction sorti en Avril 2024, mais je n’y avais pas prêté attention jusqu’à la sortie récente de la vidéo. Je reviens également vers le jeune trio rock Brandy Senki (ブランデー戦記), dont j’ai parlé récemment pour le superbe single Coming-of-age Story (青春の物語), avec deux très bons morceaux: Nightmarish du même EP A Nightmare Week, et le tout dernier single du groupe, 27:00, sorti le 19 Novembre 2024 (la photo ci-dessus est tirée de ce morceau). J’ai aussi beaucoup écouté l’album Antenna (アンテナ) de Quruli (くるり) sorti en 2004, un album apaisé que j’ai beaucoup apprécié où chaque morceau oscille entre le rock et le folk. Ça ne m’a pas empêché de l’intercaler avec l’album DOOR (ドアー) de Ging Nang Boyz (銀杏BOYZ), qui est sorti en 2005 en même temps que leur premier album album You & I’s WW III Love Revolution (君と僕の第三次世界大戦的恋愛革命). Le style punk criard et volontairement immature de l’album DOOR y est similaire, mais il ne s’agit pas de mon album préféré du groupe. AiNA The End a sorti son troisième album Ruby Pop sorti le 27 Novembre 2024 contenant certains singles dont j’ai déjà parlé ici comme Love Sick ou Red:birthmark, entre autres. L’album est assez long avec 17 morceaux et malgré trois d’entre eux que je trouve moyens et que je passe à chaque écoute de l’album, la plupart des morceaux sont très bons. Je retiens surtout Kaze to Kuchizuke to (風とくちづけと), Entropy, Heart ni Heart (ハットにハット) et le sublime Ho (帆). Ce morceau est d’ailleurs celui par lequel elle a démarré son concert ENDROLL au Nippon Budokan (日本武道館) le 11 Septembre 2024. Je mentionne ce concert car il est disponible en intégralité sur Amazon Prime. J’avais pensé essayer d’acheter une place pour ce concert lorsqu’elle l’avait annoncé, mais je ne sais pour quelle raison j’avais hésité, peut-être parce qu’il y a toujours quelques uns de ses morceaux qui me plaisent moins comme sur cet album. En regardant ce concert sur Amazon Prime, je regrette un peu de ne pas y être allé, surtout dans une salle mythique comme le Budokan. Je n’ai pour l’instant aucun concert de prévu pour l’année prochaine et ça me manque un peu de ne rien avoir en vue à l’horizon. Et je termine cette retrospective par un duo inattendu d’Utaha (詩羽) et de Cent (セントチヒロ・チッチ ex-BiSH) sur un single extrêmement sympathique intitulé Bonsai. Utaha s’échappe de temps en temps de Wednesday Campanella (水曜日のカンパネラ) pour écrire ses propres morceaux, et ce n’est pas une mauvaise idée. Pour celui-ci, elle écrit en fait les paroles avec Cent et Soshi Maeshima compose la musique.