it feels like becoming a part of the city in all its mesmerizing details and crushing massiveness

La pluie ne m’empêche pas toujours de partir marcher, ici jusqu’au sanctuaire Meiji Jingū. Lorsque j’entre dans la forêt qui entoure le sanctuaire après avoir traversé la première grande porte, je me demande à chaque fois si c’est correct d’écouter de la musique aux écouteurs tout en parcourant la grande allée de ce lieu sacré. Je me ravise rapidement en me disant que rien ne l’interdit, mais j’y repense à chaque fois. Je devrais peut-être poser les écouteurs un peu plus souvent afin de tout simplement apprécier les musiques de la rue, ce que je fais tout de même la plupart du temps en dehors de mes marches solitaires du week-end. La fresque bleue et jaune de la première photographie est de l’artiste de rue italien RAUL, à l’occasion d’une exposition qui a lieu en ce moment sur l’histoire du street art au Shibuya Stream Hall. L’exposition intitulée Stream of Banksy Effect – Street Art (R)Evolution (ストリートアートの進化と革命 展) se déroule du 22 Janvier au 23 Mars 2025, mais je ne suis pas encore allé la voir. En street art, une des plus belles expositions que j’ai pu voir est dans le musée dédié à Keith Haring à Kobuchizawa dans la préfecture de Yamanashi. En marchant du centre de Shibuya jusqu’au sanctuaire de Meiji Jingū, je passe volontairement devant le gymnase olympique de Kenzo Tange, qui est très beau sous la pluie quand ses parois courbes viennent réfléchir la lumière. En chemin également, j’aperçois régulièrement des images intéressantes sur l’écran géant Neo Shibuya TV du grand magasin MODI dans le centre de Shibuya. Du 27 Janvier au 2 Février 2025, on y montrait des mini-vidéos des œuvres de six artistes regroupés sous le nom Nostalgia Group Show. L’illustration ci-dessus est d’une artiste multimédia polonaise nommée Dead Seagull, mélangeant beauté et thèmes macabres. J’ai noté également une illustration de Dr.Capsoul s’inspirant librement des décors de Katsuhiro Otomo sur Akira.

De haut en bas: Des images extraites des vidéos des morceaux Last Live de Brandy Senki (ブランデー戦記), Drop de HANA, Hide your Navel d’acidclank et Marionnette de REIRIE.

Je parle assez régulièrement du groupe Brandy Senki (ブランデー戦記) car ils sortent des nouveaux singles de manière assez régulière, en prévision de leur premier album prévu un peu plus tard cette année. Pour leur dernier single Last Live, on retrouve avec bonheur ce mélange d’inspiration rock alternatif américain des années 90 et cette fraîcheur de la jeunesse japonaise actuelle. Écouter cette musique me ramène un peu vers mes vingt ans et cette nostalgie me donne un sentiment étrange car j’ai passé la plus grande partie de mes vingt ans au Japon mais j’ai écouté la grande majorité du rock alternatif américain que j’aime en France. Les morceaux de Brandy Senki viennent mélanger en moi ces deux types de nostalgie. Le morceau n’est pas aussi fort que Coming-of-age Story, mais j’adore la manière par laquelle il vient s’accélérer en deuxième partie. Dans un style Hip-hop, j’écoute ensuite le premier single intitulé Drop du groupe HANA composé de sept filles (Chika, Naoko, Jisoo, Yuri, Momoka, Koharu et Mahina). Il s’agit d’un groupe monté de toute pièce sur audition, mais qui a la particularité d’avoir été créé par Chanmina (ちゃんみなみ). Une émission télévisée montrait même les différents étapes dès la création du groupe, avec les étapes de sélection. Tout ceci peut paraître très artificiel mais il n’empêche que le résultat sur ce premier morceau est très bon. Je ne suis pas un amateur inconditionnel de Chanmina mais je garde une oreille ouverte à sa musique, depuis son single Biscuit dont je parlais il y a un peu plus d’un an. Dans un style totalement différent et pour revenir vers des sonorités plutôt orientées rock, je découvre deux très beaux morceaux d’acidclank, projet musical de Yota Mori. Ils s’intitulent Hide your Navel et Out of View sur son dernier album In Dissolve sorti le 5 Février 2025. Je ne connaissais pas cet artiste basé à Kamakura que je découvre grâce à la newsletter hebdomadaire du journaliste musical et culturel Patrick St Michel. Mes nouvelles découvertes musicales ne se font pas souvent à travers cette newsletter car ses recommandations sont souvent assez éloignées des styles que j’apprécie, mais j’y trouve tout de même de temps en temps quelques très belles choses comme cet album d’acidclank. Il faudra que je le découvre un peu plus en profondeur car j’aime beaucoup la voix apaisée du compositeur et interprète. Pour terminer cette petite sélection, je reviens encore une fois vers le duo REIRIE car elles viennent de sortir un EP intitulé Twinning Fate sur lequel on retrouve les morceaux Faint Light et RulerxRuler dont j’ai déjà parlé précédemment. J’y trouve un autre morceau intéressant, le deuxième du EP intitulé Marionnette. On revient ici vers la pop mais pas aussi dense que le morceau RulerxRuler qui jouait dans la démesure. Tout le EP ne me plait pas mais ce morceau ainsi que les deux autres déjà mentionnés et un autre intitulé Cherry me plaisent beaucoup.

tunnel vision

L’année se termine bientôt et je ne l’ai pas vu passer. J’ai pourtant l’impression qu’il s’est passé beaucoup de choses cette année, mais rien de vraiment nouveau sur ce blog. Je me suis certainement posé moins de questions sur le fait de continuer ou pas à écrire, même si celles-ci reviennent inlassablement lorsque l’année se termine. Il me reste un certain nombre de photographies à montrer mais une toute petite volonté d’écrire, comme si toute la fatigue de l’année s’était emmagasinée et m’avait enlevé toute capacité à me concentrer pour écrire quelques lignes. C’est bizarre comme la fin d’une année se ressent comme une fin de cycle qui me fait à chaque fois réfléchir si je devrais de nouveau démarrer un nouveau cycle. Il m’est souvent arrivé d’annoncer les derniers jours de ce blog dans les brouillons d’un billet que j’étais en train d’écrire, pour ensuite me corriger. Même si la question de complètement arrêter Made in Tokyo ne se pose pas vraiment, l’écriture est parfois tellement laborieuse que je me demande si elle est vraiment nécessaire. Elle n’est parfois pas vraiment nécessaire, ni pour moi ni pour les autres.

Voir apparaître soudainement le drama Beautiful Life dans les nouvelles recommandations sur NetFlix m’a replongé au tout début des années 2000. Je ne me souviens pas avoir regardé beaucoup de drama à l’époque mais celui-ci avait accompagné quelques mois de mes premières années à Tokyo. Le drama Beautiful Life (ビューティフルライフ 〜ふたりでいた日々〜) a été diffusé sur la chaîne TBS du 16 Janvier au 26 Mars 2000. Je ne suis pas certain d’avoir regardé tous les épisodes à l’époque mais je me souviens très bien avoir suivi cette histoire jusqu’à son dénouement. J’ai eu envie de me replonger dans les onze épisodes de la série en les regardant une nouvelle fois sur NetFlix. L’actrice Takako Tokiwa (常盤貴子) y joue le rôle de Kyōko Machida (町田杏子), une bibliothécaire en fauteuil roulant, et Takuya Kimura (木村拓哉), celui de Shūji Okishima (沖島柊二), styliste d’un salon de coiffure réputé sur la grande avenue d’Omotesando. Une histoire d’amour pleine de rebondissements se noue entre Kyōko et Shūji, avec toutes les complications que peuvent apporter la situation physique et la maladie de Kyōko. Il y a de nombreux moments émouvants dans cette série, notamment dans les réactions de Kyōko qui semblent très justes, même si on ne peut que difficilement se mettre à sa place. Un autre intérêt de cette série est de revoir Aoyama en l’an 2000. De nombreux bâtiments ont été remplacés, notamment celui où se trouve le salon de coiffure. On y trouve maintenant le bâtiment du magasin Louis Vuitton. J’y aperçois également l’ancien bâtiment de verre Hanae Mori conçu par Kenzo Tange que j’avais pris en photo en 2006, ainsi que les vieilles résidences Dojunkai remplacées par Omotesando Hills. Et je repense à une série de photographies par Yūki Kanehira de ces Aoyama Dojunkai Apartments (青山同潤会アパート).

Et côté musiques rock et pop japonaises, j’écoute tant de choses que j’aurais un peu de mal à écrire avec détails sur tous les morceaux et albums de ma playlist actuelle. On y trouve le dernier single en date d’Utada Hikaru, Electricity. Ce morceau est présent sur la compilation Science Fiction sorti en Avril 2024, mais je n’y avais pas prêté attention jusqu’à la sortie récente de la vidéo. Je reviens également vers le jeune trio rock Brandy Senki (ブランデー戦記), dont j’ai parlé récemment pour le superbe single Coming-of-age Story (青春の物語), avec deux très bons morceaux: Nightmarish du même EP A Nightmare Week, et le tout dernier single du groupe, 27:00, sorti le 19 Novembre 2024 (la photo ci-dessus est tirée de ce morceau). J’ai aussi beaucoup écouté l’album Antenna (アンテナ) de Quruli (くるり) sorti en 2004, un album apaisé que j’ai beaucoup apprécié où chaque morceau oscille entre le rock et le folk. Ça ne m’a pas empêché de l’intercaler avec l’album DOOR (ドアー) de Ging Nang Boyz (銀杏BOYZ), qui est sorti en 2005 en même temps que leur premier album album You & I’s WW III Love Revolution (君と僕の第三次世界大戦的恋愛革命). Le style punk criard et volontairement immature de l’album DOOR y est similaire, mais il ne s’agit pas de mon album préféré du groupe. AiNA The End a sorti son troisième album Ruby Pop sorti le 27 Novembre 2024 contenant certains singles dont j’ai déjà parlé ici comme Love Sick ou Red:birthmark, entre autres. L’album est assez long avec 17 morceaux et malgré trois d’entre eux que je trouve moyens et que je passe à chaque écoute de l’album, la plupart des morceaux sont très bons. Je retiens surtout Kaze to Kuchizuke to (風とくちづけと), Entropy, Heart ni Heart (ハットにハット) et le sublime Ho (帆). Ce morceau est d’ailleurs celui par lequel elle a démarré son concert ENDROLL au Nippon Budokan (日本武道館) le 11 Septembre 2024. Je mentionne ce concert car il est disponible en intégralité sur Amazon Prime. J’avais pensé essayer d’acheter une place pour ce concert lorsqu’elle l’avait annoncé, mais je ne sais pour quelle raison j’avais hésité, peut-être parce qu’il y a toujours quelques uns de ses morceaux qui me plaisent moins comme sur cet album. En regardant ce concert sur Amazon Prime, je regrette un peu de ne pas y être allé, surtout dans une salle mythique comme le Budokan. Je n’ai pour l’instant aucun concert de prévu pour l’année prochaine et ça me manque un peu de ne rien avoir en vue à l’horizon. Et je termine cette retrospective par un duo inattendu d’Utaha (詩羽) et de Cent (セントチヒロ・チッチ ex-BiSH) sur un single extrêmement sympathique intitulé Bonsai. Utaha s’échappe de temps en temps de Wednesday Campanella (水曜日のカンパネラ) pour écrire ses propres morceaux, et ce n’est pas une mauvaise idée. Pour celui-ci, elle écrit en fait les paroles avec Cent et Soshi Maeshima compose la musique.

the streets #11

Je complémente mon court passage à Ginza dans le billet précédent avec les quelques photographies supplémentaires ci-dessus, qui nous font passer devant certains landmarks du quartier comme l’immeuble Hermès de Renzo Piano avec ses surfaces en blocs de verre. Juste à côté, le nouveau building de béton Ginza Sony Park n’a pas encore ouvert ses portes. On peut voir une partie du rez-de-chaussée ouvert sur l’extérieur mais l’entrée n’est pas possible. L’ouverture officielle sera en fait en Janvier 2025, mais une exposition dédiée au groupe Yoasobi avait tout de même eu lieu pendant dix jours dans le building encore en construction. Il s’agissait d’une galerie temporaire nommée Yoasobi Keep Out Gallery commémorant l’anniversaire des cinq ans de carrière du duo. Les accès étaient apparemment limités. Vu dans les couloirs du métro de Ginza, le visage de Jisoo de BLACKPINK se répète à l’infini sur des écrans digitaux pour une campagne de publicité de Dior.

Karina du groupe de K-POP aespa sur le toit de la BMW qu’elle vient de démolir en tombant comme une météorite de l’immeuble M. Thai Tower à Bangkok sur la vidéo du single Supernova.

J’écoute par curiosité le morceau Flower de Jisoo qui n’est pas désagréable mais qui me parait tout de même plutôt conçu comme un défilé de mode. Je généralise certainement mais la K-Pop ne sort pas beaucoup de schémas prédéfinis et de formules qui ont déjà fait leurs preuves. Il m’arrive régulièrement d’être attiré par un morceau de K-Pop, mais je m’en fatigue dès la deuxième ou troisième écoute, surtout quand l’accroche du refrain est basée sur des onomatopées. Il y a des “DDU-DU DDU-DU” sur le morceau 뚜두뚜두 (DDU-DU DDU-DU) de BLACKPINK, des “YAH YAH YAH” sur 붐바야 (BOOMBAYAH) toujours de BLACKPINK, des WA-DA-DA sur le morceau WA DA DA de Kep1er (케플러), des “U U U U U U U U” sur Magnetic de ILLIT (아일릿), des “Da da da da da da da da da da da da” sur Crazy de LE SSERAFIM, des “Trauma-ma-ma” sur Drama de aespa (에스파) ou des “su-su-supernova” sur Supernova des même aespa. Le principe est qu’il est relativement facile de se laisser piéger car les morceaux sont immédiatement très accrocheurs. Et je me fais justement piégé par le morceau Supernova que j’évoque dans ma petite liste, car je ne m’en lasse toujours pas après quatre ou cinq écoutes à la suite. Je pense que la vidéo particulièrement bien conçue joue son rôle. Alors bon, il s’agit encore là d’un défilé de mode déguisé, mais j’y trouve un côté punk (avec des gros guillemets) qui me plait en fait beaucoup. Je ne dis pas cela car Karina, leader du groupe aespa, porte des boots Vivienne Westwood dans la video. Ce long paragraphe me permet de conclure que je ne suis pas hermétique à la K-Pop et je garde même une oreille curieuse au cas où j’y trouverais une petite pépite d’or cachée dans une montagne de roches quelconques, comme c’est le cas de ce Supernova d’aespa, des morceaux Y2K de NewJeans ou, il y a plus de dix ans, du morceau 내가 제일 잘 나가 (I AM THE BEST) de 2NE1, qui à mon avis avait également ce coté punk (toujours avec des gros guillemets).

Graphisme accompagnant le single KIZAO de Millennium Parade avec Rauw Alejandro et Tainy.

Revenons un peu vers la musique japonaise avec le nouveau single de Millennium Parade intitulé KIZAO. Le single est clairement conçu pour accrocher immédiatement aux oreilles, avec un refrain qui nous reste en tête, et la vidéo animée est en tous points excellente. Elle est réalisée par Shu Sasaki sous la direction artistique de Cota Mori et le support d’Osrin, tous les trois membres à part entière du collectif Millennium Parade. Le single est en fait une collaboration de Millennium Parade avec le chanteur et rappeur Rauw Alejandro et le producteur Tainy, tous les deux portoricains. On peut saluer la capacité de Daiki Tsuneta à réunir autour de lui des artistes internationaux. Je ne suis pas familier de Rauw Alejandro, mais il a apparemment une grande notoriété. C’est certainement dû à sa présence mais le morceau prend du coup des consonances latines, qui ne sont pas déplaisantes, mais qui ne sont pas non plus ma tasse de thé (vert). En fait, le morceau est tellement internationalisé qu’on en perd ce qui faisait les spécificités de Millennium Parade, c’est à dire le Tokyo Chaotic. La globalisation a tendance à tendre vers une unité stylistique, alors que les spécificités locales sont tellement intéressantes. On ne ressent à mon avis plus vraiment l’esprit de Millennium Parade, et ça me gêne un peu tout en pensant que le morceau tient parfaitement la route et qu’il se déroule avec une aisance assez épatante, comme la voiture de la vidéo se joue des obstacles sur son chemin. Là est le talent artistique incontestable de Daiki Tsuneta mais j’aurais préféré qu’il y laisse un peu de « japonitude ». J’ai du coup tendance à préférer le nouveau single de King Gnu, Mascara, sorti le 4 Octobre 2024, car il est plus en adéquation avec ce que j’attends du groupe.

Photographie extraite de la vidéo du single Coming-of-age Story du groupe Brandy Senki (ブランデー戦記).

Et en parlant d’influence extérieure sur la musique japonaise, on ne peut pas ignorer celle du rock alternatif américain des années 90s sur un certain nombre de groupe rock indé japonais. Le dernier single Coming-of-age Story (青春の物語) du groupe Brandy Senki (ブランデー戦記), dont j’avais déjà parlé dans un billet précédent, me fait par exemple beaucoup penser dans ses premiers accords au morceau 1979 des Smashing Pumpkins. La vidéo de 1979 suivant quatre jeunes en passe de devenir adultes évoquent des thèmes très similaires à la vidéo du morceau de Brandy Senki. Cela n’enlève vraiment rien à la qualité du morceau Coming-of-age Story, qui joue sur la nostalgie d’une jeunesse insouciante qu’on aurait tous voulu avoir mais qui s’est forcément avérée très différente. J’aime beaucoup l’émotion qui se dégage du morceau et de la voix d’Hazuki (蓮月). Etonnement, malgré cette influence du rock alternatif américain, le morceau garde une atmosphère très japonaise. Peut être s’agit il seulement de la langue japonaise utilisée qui me donne cette impression, ou peut être le ton de voix qui n’est pas aussi agressif ou sûr de lui. Il reste une certaine candeur dans le rock japonais, qu’on ne trouvait à mon avis pas dans le rock alternatif américain de l’époque. C’est certainement pour cela que les morceaux évoquant le Seishun (le passage à l’âge adulte) fonctionnent si bien.

ꪶꪮꪮᛕ꠸ꪀᧁ ꪊρ, ᠻꫀꫀꪶ꠸ꪀᧁ ꪻꫝꫀ ᥇ꪶ꠸ᦓᦓ

Au carrefour de Jingūmae à l’opposé du Tokyo Plaza, un autre immeuble fait de plaques de verre est en construction. J’ai déjà parlé de ce nouveau bâtiment commercial par Akihisa Hirata. Ce nouvel espace également développé par Tokyu verra le jour au printemps 2024. Les plaques géométriques et angulaires de verre feront en quelque sorte écho à celle du Tokyo Plaza situé dans sa diagonale. La photo de cet immeuble partiellement en verre entre en parallèle et en contraste avec la photographie suivante montrant une autre surface d’immeuble beaucoup plus simple car dessiné de nuages. En regardant une nouvelle fois l’immeuble en construction à Jingūmae, il me fait maintenant penser que les terrasses ouvertes sur l’extérieur sont comme posées sur des nuages matérialisés par des polygones de verre. Ce billet de quatre photographies est en fait symétrique car la première et la dernière photo se font à la fois écho et opposition.

Après Glitch Princess sorti en Février 2022, Yeule sortira son troisième album intitulé softscars le 22 Septembre 2023. On peut déjà en écouter trois morceaux, sulky baby, dazies et fish in the pool, qui sont tous les trois très bons et nous laisse imaginer un autre excellent album. Par rapport à l’album précédent, les deux morceaux sulky baby et dazies sont plutôt axés rock et moins expérimentaux que les morceaux du premier album. Plus facilement abordable, mais on y trouve cependant l’empreinte artistique particulière de Yeule. Le troisième morceau disponible à l’écoute fish in the pool est instrumental au piano. La mélodie est simple et belle, comme si elle avait été enregistrée dans l’intimité de l’artiste dans un moment personnel plein de mélancolie. Yeule est un personnage très particulier qu’on dirait éloigner de la réalité. Sa musique a pourtant une consistance bien réelle. Son style de composition musicale et de chant poussant aux frontières du rêve me parlent beaucoup.

Je découvre au hasard des recommandations YouTube un jeune groupe trio de rock indé japonais appelé Brandy Senki (ブランデー戦記). Le groupe originaire d’Osaka se compose de Hazuki (蓮月) au chant et à la guitare, Minori (みのり) à la basse et aux chœurs et de Bori (ボリ) à la batterie. Le groupe doit être tout jeune car seulement deux morceaux sont disponibles sur iTunes, ceux que j’écoute en ce moment. J’aime beaucoup ce style de rock alternatif rappelant celui des années 90, mais l’empreinte japonaise est tout de même très forte dans ke ton de voix d’Hazuki. Musica est leur premier morceau sorti le 31 Décembre 2022 et il a un certain succès sur YouTube si on en croit le nombre de vues. Le deuxième morceau intitulé Kids est plus récent, sorti il y a quelques jours seulement, le 8 Juillet 2023. C’est par ce deuxième morceau que j’ai découvert le groupe et j’ai tout de suite été attiré par le son de guitare très présent dès les premières cordes. Le morceau et le chant sont bien maîtrisés et il s’agit encore une fois d’un groupe à suivre de près, ne serait-ce que pour voir la direction qu’ils vont prendre. Ces deux premiers morceaux sont en tout cas excellents et très prometteurs pour la suite. J’ai parfois l’impression que le rock indé au Japon est en pleine renaissance. Mais, à force d’explorer la musique rock de ces 20-30 dernières années, je me rends compte qu’il n’a de toute façon jamais été mourant ou en voie de disparition. Quel plaisir de découvrir de nouveaux groupes et de nouvelles musiques. Comme l’écrivait Jane Birkin avec Yōsui Inoue (井上陽水) sur une affiche de Tower Records: « Pas de musique pas de vie ». J’y rajouterais bien: « Pas de musique, pas de blog ».